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22/07/2013

Nuit maudite à Marqueyssac (1)

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Photo et texte éphême


Les VéRITABLEs ET Horrifiques aventures de l’oublié de Marqueyssac… ou : il ne faut pas déranger le dragon ASSOuPI.

 

 Comme l’a dit le Grand Aristote dans les Prolégomènes du

 « Savoirs vivres pour survivre

 À l’usage des trolls et ivrognes souterrains »     

 Livres CLLXVIII, annexe XXVII (après boire).

 « ne jamais donner une coup de pioche dans un rocher qui bouge. ».

 

 Moi, Ephême, comte et seigneur de Ganleveker et des plages de Carantec, de Plouezoch en Freudiland, de la Motte Cachée Fendue de Jung du Fou, de la Baronnie des Grands Varechs de Dolto …. et autres lieux découvrant à marée basse, je vais vous narrer, les cheveux toujours dressés sur mon crâne encore ruisselant de rivières de sueurs glacées, ma périlleuse nuit sur les terres de mon amie, jusqu’à ce jour funeste seigneure de ces lieux maudits.

 

éPISODE PREMIEr

 

J’étais parti visiter mon alors peu illustre, mais si tendre à mon cœur, si modeste et si brillant taiseux, le chauve Michel Eyquem, ami de collège, discret bon buveur et bon baiseur. Parti de ma Bretagne, je faisais escale chez une mie amie très chère, au bord de la Dordogne, fort accorte veuve. La lune venue nous partîmes vaquer en tenue légère dans les buis des jardins de son joli château de Marqueyssac.

                  nous allions doucement vers une tendre partie de bête à deux dos sur le doux lit de feuilles d’une clairière, quand un atroce et monstrueux fracas emplit les bois noirs, le sol devint houleux, les arbres tremblèrent. Apeurés nous grimpâmes dans un gros cade que Dieu nous avait providentiellement mis là, vêtus de nos seules chausses en tirebouchon, vite abandonnées dans la montée. Une gigantesque bête infernale, monstrueuse, hérissée d’énormes piques terreuses, grosses comme des troncs d’arbres et pointues comme les flèches de l’envie, bête si horrifique que seul Lucifer avait pu féconder sa génitrice dans un instant d’ivresse, donc la dite créature jaillit d’une immense faille fumante au pied de notre arbre où nous étions tremblants en notre état de nature, et bien trop terrorisés pour penser à autre chose que de cacher nos fesses au plus haut des branches.

 

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La bête jurait dans une langue horrible, que ma très fort savante maîtresse reconnut comme du vieil hébreu, preuve de l’ancienneté de ses géniteurs. Elle parlait d’un atroce coup dans ses génitoires, que sa douce maman  crétacée avait pourtant bien mignotées, après l’avoir cachée là, au cœur d’une cavité insondable, lors d’un cataclysme abominable, et lui avoir fait fumer un joint du feu de Dieu pour calmer son gros bébé apeuré. Depuis ce temps elle hivernait dans cette douce cavité, mais  l’atroce douleur l’avait fait jaillir hors de la roche, ivre de vengeance : ma mie avait bien vu une lourde pioche bien plantée dans son énorme bourse, où deux bœufs auraient pu dormir. Or ma mie intrépide aux si doux seins descendit de l’arbre en tenue d’Ève, et ses cils vacillant, dit à la bête en bon vieil hébreu : « Beau seigneur, j’ai vu des vilains dégringoler vers la rivière, se moquant de vos génitoires de poule. Allez les punir, car c’est grande offense envers vous ». Ulcéré, le monstre se précipita vers la Dordogne, son cul jetant à chaque bond de petites flammes poussives, écrasant quelques vaches au passage, et se jeta à l’eau du haut de la falaise, provoquant une crue inouïe qui noya tous les croquants de la vallée jusqu’en Amérique… et lui-même, car il ne savait pas nager ...

ÉPHÊME

(à suivre)