« Rolande Biès et la pratique de l'alchimie | Page d'accueil | C.G.Jung sur la nécessité de la transformation »
23/08/2019
Rolande Biès : Apprendre à lire la Nature
Après avoir pris un peu de repos je vous propose ce dernier texte de Rolande Biès.
***
Le Grand Art étant celui de notre transformation, c'est en Artiste que nous agirons. Apprendre à lire la Nature, c'est apprendre à lire notre propre nature hermétiquement fermée par instinct de conservation et qui doit s'ouvrir lentement ... comme une fleur.
L'épreuve, quelle qu'elle soit, est purification. Elle est ce qui permet de nous apprendre à nous connaître. Elle ne doit pas être subie mais traversée, afin d'en éliminer la part égoïste et d'en découvrir parfois l'origine en soi-même. Une des épreuves les plus importantes est la solitude, car c'est justement dans la solitude que nous pouvons, le mieux, acquérir cette connaissance de soi. "Personne ne peut connaître Dieu s'il ne s'est d'abord connu lui-même", dit la Philocalie. C'est une opération chirurgicale (qui fait toujours peur), dont nous parle C.G. Jung dans Les Racines de la Conscience. Nous voici face au détachement des passions, à l'esprit de discernement, à la sobriété, au silence, à la vigilance qui mène à l'éveil, à l'humilité, donc à l'approche positive de la vie.
Alors les métaux nobles commencent à se vivre en nous : l'argent, reflet lunaire, nocturne, féminin, l'albedo ; (ne parle-t-on pas de la Pierre de lune recherchée par les Sages, et qui correspond au lien établi entre le conscient et l'inconscient ?) Puis vient l'or, solaire, rubedo, symbole de multiplication. Plus nous multiplions les "relations" de façon juste, plus nous pouvons parler d'or liquide : nous pouvons le donner à boire aux autres.
Il s'agit là de la matérialisation de la spiritualité, dont la preuve est la joie. Le moi est mort, le Vivant rayonne à sa place. Pourquoi va-t-il rayonner ? Parce qu'il est habité du feu solaire, un feu caché qui est Amour, toujours à la recherche de l'harmonie en soi, qui permet de vivre à l'harmonie extérieure. L'expérience est la seule réalité. Elle n'est ni physique, si émotionnelle, ni intellectuelle ; elle n'est ni vision, ni discours, mais évidence intuitive menant à la certitude du dedans.
14:41 Publié dans Alchimie, arts, Citations, Nature, photo | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : nature, alchimie, arts, photo, citations, rolande biès, ariaga, philosophie
Commentaires
L'épreuve ne doit pas être subie mais traversée, ce sont là des mots que je partage et que je comprends bien mais comment les proposer à celui qui est au cœur de la souffrance, de la maladie, de l'exil ? Un sujet à méditer. Merci Ariaga, pour ce texte magnifique, à bientôt. brigitte
Écrit par : Plumes d Anges | 23/08/2019
Un beau texte alchimique, merci Ariaga.
Écrit par : Miche | 24/08/2019
La nature est la source de vie. L'apprendre, l'aimer et surtout la protéger devraient être des préceptes. Dans le silence intérieur, naissent tant de chemins.. Et même si l'on ne suit pas le bon, on peut prendre le suivant pour grandir..
Écrit par : Sedna | 27/08/2019
"Évidence intuitive menant à la certitude du dedans" : comme c'est bien exprimé !
Écrit par : Mayalila | 28/08/2019
Sacré solitude qui fait peur à de nombreuses personnes , je l'aime il me la faut journellement, au cours de mes reportages photo sportives aux stades , gymnases c'est là que je me sent le mieux seul avec mon boîtier, traversant les foules vociférantes , hurlantes derrière les lices je passe au travers sans les entendre Un autre endroit où le calme règne : le labo photo argentique , seul le clac de fin du compte pose se fait entendre j'atteint le sommet de la tranquillité le silence m'entoure, pendant trois heures .Un adhérent arrive rompant le charme , il me dit:" que fais tu là seul" en réponse je lui dit:" j'étais en conversation avec le silence" il a dû me prendre pour un zinzin .
Écrit par : celadon7 | 09/09/2019
Ma mère me disait que son médecin homéopathe la trouvait très proche de la nature et j'aimais la façon dont elle vivait en contact avec cette nature. On vivait à la périphérie d'une petite ville, où ma mère était née. Elle connaissait tout le monde ou presque. Elle était sociable mais toute la journée ou presque elle était à la maison, femme au foyer, mais pas recluse du tout. Tous les jours sa mère venait lui rendre visite, quelquefois c'était sa soeur et son mari, mon oncle. Avec une vie qui s'allonge, l'expérience grandit. Bonne semaine Ariaga et bonne continuation pour ton blog (je tiens aussi le cap depuis janvier 2006, pas toujours facile ).
Écrit par : ELISABETH | 09/09/2019
Magnifique....Via mon job,ai eu cette chance de rester plusieurs mois dans le désert,ce à maintes reprises ...et cette solitude rencontrée a effectivement amenée bcp de choses.
Ton écrit est splendide.Belle soirée...merci
Écrit par : Marco Yote | 25/10/2019