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15/07/2019
Rolande Biès : Rêves, astrologie, alchimie
Photo ÉPHÊME
En ce moment de l’été où beaucoup partent en vacances, je publie, comme chaque année, pour ceux qui sont contraints à rester.
Je vous propose de rendre hommage à Rolande Biès (1919-2012) en publiant quelques uns de ses textes extraits des Lettres aux amis de l'alchimie dont vous pouvez trouver l'intégralité dans Espace Francophone Jungien. Voici le premier qui est de Septembre 1995
***
"Les images qui arrivent dans nos rêves n'exigent pas une connaissance du monde, elles nous invitent à habiter le monde. Il ne s'agit pas d'un savoir, qui est avoir ; il s'agit d'être.
Comment ÊTRE totalement ? En pénétrant dans les couches profondes de notre psyché afin de ne faire qu'un avec l'inconnu qui habite en nous. Il ne s'agit pas de violer le secret de l'être, mais d'aider celui-ci à l'intégrer en l'épousant, en acceptant de combler ce creux ; c'est cela, le "creuset" alchimique. En devenant un rêveur de l'intime, nous marions en nous toutes les oppositions qui nous harcèlent. Plus nous refusons notre aspect terrestre, humain, humble, plus nous sommes déchirés au lieu d'être reliés à nous-mêmes avant de l'être aux autres.
Tout commence par une prise de conscience due à une épreuve. C'est le début de la quête, le point de départ de l’œuvre. La vie semble avoir perdu son sens, on est en "nigredo" ; Saturne en est le maître, représenté par le plomb. Puis un jour, une rencontre, un livre nous fait entrer dans un ordre nouveau, la volonté de l'ego faiblit, c'est Jupiter, représenté par l'étain gris (l'éteint), qui permet d'entrer dans l'espérance.
Mars, le dieu de la guerre, inaugure alors le combat contre soi-même ; il est froid, mais rouge si on le chauffe, comme le fer. On le nomme l'Aimant des Sages, celui qui attire le sage, car le sage est amour. L'épée, esprit de discrimination, entre dans la lutte contre le dragon de l'orgueil.
Puis, vient Vénus, le cuivre contenu dans le bronze et l'airain des cloches. Couvert de vert-de-gris, il a encore besoin d'être délivré de la cupidité et de l'envie.
Voilà les rapports existant entre astrologie et alchimie. L'astrologie est une projection dans le ciel : loin. L'alchimie est une projection sur la terre : proche. Sans oublier le Mercure, qui est double, puisqu'il est métal liquide : dieu ambigu, dont le caducée montre les deux serpents ennemis reliés entre eux.
Nous entrons là dans l’Œuvre au blanc, où la spiritualité domine la matière : c'est le Premier Travail.
Cela a déjà été dit. Mais quel nom donne-t-on à l'Alchimiste ? Le perroquet.
18:19 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : alchimie, philosophie, rêves, rolande biès, jung, ariaga, photo
Commentaires
Merci pour ce biais qui me fait penser que les analogies sont chouettes et que sans être uniquement nocturnes les rêves tournent dans nos têtes et que toutes sortent d'alchimie s'y déroulent sans que la houle du temps sidérante ne hante totalement ce qui nous habite et nous meut nous émeut également sans laisser le doute s'insinuer.
Écrit par : Thierry | 15/07/2019
J'aime beaucoup tout ce qui est relation avec l'astrologie.Et puis la photo d'Ephême est superbe !
Écrit par : Mayalila | 15/07/2019
Merci chère amie.
Que cet été soit beau pour toi et les tiens.
Meilleures pensées.
Écrit par : Miche | 16/07/2019
Le rêve est un pays de libertés que je fréquente assidûment. Il me plairait assez d'y rencontrer Jupiter que je vois tous les soirs dans mon ciel, ou Mars... J'aime l'expression "projection dans le ciel" associée à l'astrologie. L'alchimie peut rejoindre peut-être l'astrologie sur la courbe de l'horizon...Rêvons.
Écrit par : Sedna | 16/07/2019
Sans évoquer plus avant le mercure de France qui serait plutôt celui de transe quand s'abattent les vagues de chaleur et que s'ébattent les estivants croyant trouver de la fraicheur dans une belle agitation.
Hydrargyre et ses gouttes inimitables qui roulent en tout sens mais se captent et se gobent selon la loi des plus grosses dans une attirance surprenante;
Seul métal liquide à l'ambiante il existe des alliages au Bismuth qui se transmutent aussi en gouttelettes à des température à peine plus élevée.
Mercure en son for zélé aux chevilles légères pour de longues traversées est bleuit en fait et fort noirci aussi selon sa minéralogie détonante.
Enfin sans faire d'amalgame sinon on sent bien qu'on s'enferre inutilement il est support de réactions chimiques voire sur ces gouttes tombantes à l'origine d'une méthode de chimie analytique inventée par Heyrowsky (prix Nobel de chimie en 1953)pour des dosages très fins d'ions en solution par la voltampérométrie cyclique.
Voici que resurgit mon passé d’électro chimiste j'en suis le premier surpris, mais les vapeurs de ce métal représentent un danger mortel dans les procédés employés comme le chlore soude.
Écrit par : Thierry | 16/07/2019
@ Thierry, merci pour tes contributions toujours intéressantes pour qui sait les lire.
Écrit par : Ariaga | 18/07/2019
@ Sedna, oui, rêvons et demandons nous si le rêve n'est pas la réalité.
Écrit par : Ariaga | 18/07/2019
@ Miche, merci pour tes pensées et pour ton blog dont j'admire la pérennité et l'inépuisable richesse.
Écrit par : Ariaga | 18/07/2019
je me suis trompé ma mémoire défaille et déraille la technique s'appelle la polarographie
Écrit par : Thierry | 18/07/2019
Tout simplement en un mot : merci.
et deux mots : Bel été.
Écrit par : Maria-D | 18/07/2019
Bonjour la compagnie,
C’est l’été, les vacances, on prend son temps, on flâne, on surfe sur internet, mer de surprises, mais on retourne aussi sur des terres connues. Que s’y passe-t-il donc ? Tiens, on parle d’alchimie... et soudain j’ai bien envie de rester quelques temps, pour discuter un peu. J’espère que vous allez tous bien.
La conteuse
Écrit par : Patricia | 18/07/2019
Merci de nous apporter un peu d'animation et de réflexion pendant cette période estivale.
Écrit par : Francine | 19/07/2019
Une réflexion sur Mars froid qui devient rouge si on le chauffe
première approche humoristique ; Dieu de la guerre (comme Ares) il est d'un naturel belliqueux et il ne faut pas trop le chauffer, le chercher quoi!
deuxième approche scientifique ; si Mars la planète est rouge ce n'est pas à cause de la chaleur qui règne actuellement à sa surface mais de la teneur en oxydes de fer des composés à sa surface et encore ça c'est seulement quand on la voit quand il n'y a pas de grandes tempêtes de sable qui l'occulte totalement sous forme de tache brune sans plus aucuns détails.
On sait via l'existence de volcans comme olympus mons qui est un géant que des volcans ont existé, qu'il y a sans doute un noyau mais refroidit, car Mars est un avorton de planète pas d'une puissance inébranlable et c'est tout le paradoxe du coup son volume faible a pu se refroidir plus rapidement.
bon je ne veux pas vous saouler avec le système solaire mais l’astronomie et la mythologie sont parfois un peu désaccordées.
Cela étant avec Mars ça repart bientôt pour une autre mission même si pour le moment c'est la lune qui fait le buzz
Bonjour Patricia
Merci Ephême pour cette belle photo
Écrit par : Thierry | 19/07/2019
les vacances , le repos doivent être un droit
pour tous et pour toutes
et pas uniquement un jour à la plage
muchos besos
tilk
vive le droit à la paresse !!!
Écrit par : tilk | 19/07/2019
@ Tilk, tu as raison, vive la paresse, c'est pour cela que je suis un peu en mode ralenti !
Écrit par : Ariaga | 19/07/2019
Éloge de la paresse
Dans l’été profond et chaleureux qui abolit quelques perspectives et hiérarchies et qui met en arrière plan les actes du quotidien, dans le silence d’une sieste estivale, dans la quiétude d’un repos temporaire il y a à chercher plus que de l’inactivité, du ressourcement.
Pour les Cassandre au cœur tendre qui ont pour religion le travail et la régularité de tâches chronométrées, le papier millimétré et des plans de carrière sans tailleur de pierre, il nous faut leur répondre que l’art de ne rien faire n’appartient pas à tout le monde mais qu’il se cultive comme un élément de renouveau.
Quand un trimestre trop long, concentré mais fécond nous a obligé à tant puiser dans nos réserves et que nous n’avons plus de grande production il est tant de reconstituer celles ci comme on laisse le temps agir pour remplir de nouveau un puits presque asséché.
Avant que la margelle ne soit à nouveau inondée il faudra patienter et tourner le regard ailleurs et comme bailleur ne pas avoir peur du fond qui ne craint pas l’usure mais juste la capture d’une idée surprenante.
Ambiance émolliente mais pas ambivalente que certains trouveraient délétères elle ne doit rien à l’éther et tout au rêve éveillé, car qu’est ce donc que de laisser enfin son esprit librement vagabonder dans des contrées inaccoutumées et ramener de ces songes de nouvelles pensées réconfortantes et abondantes.
Allongé de préférence, à l’ombre d’un pêcher pour se moquer de manière symbolique, flâner, musarder sans ardeur particulière et sans entêtement, pour faire venir à la conscience de nouvelles images qui chassent les anciennes, et font passer un grand souffle de vie tandis que se dévide une bobine sans film.
Pourquoi penser à mal, en touchant ce canal pas hystérique, pourquoi allumer le fanal pas historique, il n’ y a aucune évidence de quelque sorte à culpabiliser pour ce fait de rester inoccupé , pas au point d’ester en une cour secrète ?
Pourquoi ne pas laisser venir ce plaisir conscient qui s’assortit en même temps que s’essorent les événements, et qui prend son essor dans un trouble charmant ?
Le rien faire, le fare niente devenu farniente, est il plus honteux et moins profitable qu’aucune autre activité, connaît il des ratées ou n’amène t il pas justement la pensée à son acmé du moment ?
Changer de lieu et de perspective, de conditions et de conditionnement pour voir autrement, autre chose, voilà un défi absolu et sacré qui peut devenir le meilleur des délices pourvu qu’on trouve le chemin du calice.
Mise au repos, mise au loin, pas misogyne ni mystique, mise en veilleuse, mise en sourdine, mise à la masse, quel choix plus éclectique que ce lien élastique qui sans nous couper n’exerce aucune force impérieuse de rappel.
Je veux témoigner ici bas des bienfaits certains que me procure chaque année cette retraite avant l’heure qui veut que l’on batte un briquet pour éclairer de soi de secrets recoins qu’autrement on laisserait croupir dans une insouciance coupable et une ombre fétide.
Le seul fait de ne rien faire fait tout et plus et mieux à mes yeux car il me revitalise quand cristallisent du monde les plus grandes interrogations et si je me livre à la question ce n’est point résigné et prêt à signer mais au contraire pour fouiller et fouiner pas chafouin pour un sou, prêt au soupir délicieux.
Non mon esprit n’est pas prêt de s’endormir et sans cahier d’été je trouve à m’employer sans ployer sous une quelconque charge et si je me décharge de soucis dépassés jamais je n’oublie les devoirs qui m’incombent, notamment celui de travailler mais avec honneur et méthode les yeux pas rivés sur des objectifs lointains qui ont déjà dérivé.
Écrit par : Thierry | 19/07/2019
C'est un très beau billet Ariaga, je viendrai le relire volontiers, ce qu'il évoque me fait rêver... Bises et belle journée à toi. brigitte
Écrit par : Plumes d Anges | 22/07/2019
@ Maria-D, je suis aller prendre une grande respiration sur ta belle poésie.
Écrit par : Ariaga | 23/07/2019
Je dois avouer que mon cerveau est en ce moment un peu au ralenti, non parceque je suis blonde (je le suis depuis la nuit des temps) mais parce que mes origines font que la chaleur le paralyse . A prendre avec humour , bien sûr, en te remerciant d'être venue affronter la canicule sur mes pages.
Écrit par : Chinou | 23/07/2019
@Chinou, tu n'es pas la seule dont la chaleur paralyse le cerveau, moi elle me vitrifie !
Écrit par : Ariaga | 24/07/2019
@ Plumes d'Anges, je crois que beaucoup de choses seront à relier quand il fera moins chaud.
Écrit par : Ariaga | 24/07/2019
@ Patricia, merci pour ta visite. Je recommande à tous ton Été des mythologies. http://www.patricia-gaillard-conteusesauvagedumerveilleux.com/
Écrit par : Ariaga | 24/07/2019
Bonjour chère Ariaga,
J’ai sacrifié mardi au dieu chaleur, festival, balade contée, malaise, pompiers, urgences... eh oui la gaillarde conteuse n’est pas « raisonnable » mais me revoilà, fraîche si je puis dire, car j’ai le sens de l’humour...
Écrit par : Patricia | 24/07/2019
Bonjour chère Ariaga,
J’ai sacrifié mardi au dieu chaleur, festival, balade contée, malaise, pompiers, urgences... eh oui la gaillarde conteuse n’est pas « raisonnable » mais me revoilà, fraîche si je puis dire, car j’ai le sens de l’humour...
Écrit par : Patricia | 24/07/2019
Bonjour chère Ariaga,
J’ai sacrifié mardi au dieu chaleur, festival, balade contée, malaise, pompiers, urgences... eh oui la gaillarde conteuse n’est pas « raisonnable » mais me revoilà, fraîche si je puis dire, car j’ai le sens de l’humour...
Bonjour Thierry, ta prose, prolifique, même prophétique à un profil très pro
Gardez vous tous à l’ombre, même si c’est celle des prisons...
Je vous z´embrasse !
Écrit par : Patricia | 24/07/2019
Oh Patricia nul n'est prophète en son pays et même si des fois je ne sais plus trop ou j'habite, je m'habitue au doute sans sacrifier ma mémoire pour le compte mais quand on prend des tours, on vire dans le rouge pas ces temps à ne pas mettre un prisonnier dehors il faut veiller au grain
Écrit par : Thierry | 24/07/2019
Bonjour le mercure, comme le plomb de notre dame d’ailleurs, a des effets délétères qui ne viennent pas de l'éther mais sont clairs et marqués.
Voici la référence d'un article récent pour les anglophones
The Existence of Airborne Mercury Nanoparticles
https://www.nature.com/articles/s41598-019-47086-8
mer 24 juillet 2019
Abstract Mercury is an important global toxic contaminant of concern that causes cognitive and neuromuscular damage in humans. Nano-sized particulate mercury was collected using an M-100 micro-orifice uniform deposit impactor (MOUDI) from MSP Corporation (Shoreview, MN) with 4-submicron stages with aerodynamic diameter cut-points of 1.0μm, 0.55μm, 0.21μm and 0.18μm. - 4.Pacyna, E. G., Pacyna, J. M., Steenhuisen, F. & Wilson, S. Global anthropogenic mercury emission inventory for 2000.
Patricia je suis actuellement veilleur de presse et d'actualités dans les domaines techniques et scientifiques au sens large, ayant été secrétaire du CHSCT d'un grand centre de recherche j'ai une culture développée en HSE hygiène sécurité environnement mais aussi conditions de travail , voilà c'est tout
Bonne soirée, je l'espère plus fraiche à toutes et tous
Écrit par : Thierry | 25/07/2019
Bonjour Ariaga, la photo est très belle, le hibou très mignon. C'est vrai que certaines personnes ne partent pas en été. Il fait bien trop chaud et les bouchons, quelle horreur ! Avec tes articles, depuis 2006 que je viens sur ton blog, j'apprends toujours. Je te souhaite un bon mois d'août, puisqu'on y arrive.
Écrit par : ELISABETH | 30/07/2019