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28/11/2006
L'Alchimie Spirituelle au quotidien
L'alchimiste, théoriquement chrétien, du Moyen-Age était panthéiste et pensait que l'énergie de Dieu se manifeste du plus minuscule au plus immense et que la Nature est imprégnée de cette énergie divine. Il était aussi convaincu que l'homme participe de cette nature divine et que seul le mélange en lui de qualités opposées l'empêche d'être parfait. C'est pourquoi l'alchimiste "philosophe de la Nature"ne cherchait pas seulement à transformer la matière vulgaire en or, c'est lui même qu'il voulait faire évoluer. Cette recherche a fasciné C.G.Jung car elle illustrait son idée d'un processus d'individuation conduisant un être humain vers sa totalité, son unicité. Mais mon propos, aujourd'hui, n'est pas de vous décrire les règles où les processus, aussi poétiques et culinaires soient-elles, des phases du processus alchimique mais de situer l'alchimie spirituelle au quotidien.
L'alchimiste, inlassablement, expérimentait sur une matière qu'il espérait voir se transmuter. Il en est de même pour nous. Chaque nuit, en rêves, chaque jour par l'action quotidienne, nous évoluons. Nous nous transformons ou, plutôt, nous nous laissons transformer. C'est là, à mon avis, qu'intervient l'alchimie spirituelle : ne pas subir, mais agir. Etre son propre feu. Nous sommes un creuset, corps et esprit, et c'est à nous d'y accomplir le Grand Oeuvre. Il s'agit du travail de chacun mais je crois qu'il y a deux principes de base.
D'abord, admettre que nous avons un corps, que c'est un des matériaux de l'Oeuvre et ne pas chercher à "s'échapper par le haut". Ensuite, admettre notre "ombre" et les "nuits noires de notre âme". C'est à partir du plomb, et même du fumier, disent les alchimistes que l'on peut, par un lent travail de purification, et avec l'aide de Dieu, retrouver l'or originel.
Si on sait recueillir ce qu'il y a de plus sombre en soi et le mettre dans le creuset, le travail peut commencer. Quand j'ai "accepté"ce que certains appellent péché et moi défaut, je ne vais pas avoir de remords mais rechercher l'or de ce défaut, c'est à dire la qualité opposée. Par exemple, si je suis affreusement goinfre, je ne vais pas culpabiliser et avoir des remords. Je vais essayer de transmuter cette goinfrerie en la qualité d'être un "fin gourmet". Si je suis terriblement menteur, je vais transmuter cela en un talent de conteur.
Tout cela demande beaucoup d'efforts, regardez comme, certains jours, mon creuset sur ce blog est rempli de matière sombre, mais j'essaie et j'essaierai encore. C'est cela, pour moi, l'Alchimie Spirituelle quotidienn.
Ariaga
17:40 Publié dans Alchimie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, Nature, alchimie, Jung
Commentaires
Nous avons un corps. Mais personnellement, mon corps m'a plus souvent ramené vers le bas que vers le haut. Si pour toi cela a été le contraire tu as beaucoup de chance. Je t'avoue qu'à cause des besoins de mon corps j'ai parfois fait des choses dont je ne suis pas très fier ... Par contre l'esprit est bien au dessus du corps. Ainsi tu peux tuer quelqu'un, mais même si la personne n'a plus son enveloppe Charnelle, ce sera plus dur de tuer ses idées. On ne peut pas tuer facilement une idée, un poème, ou encore l'amour que quelqu'un a pu transmettre à quelqu'un d'autre. De plus je ne crois pas qu'il n'y ait rien de plus beau que de faire rejoindre l'esprit et le corps en une parfaite union. Rêve impossible ? Je ne crois pas ...
Stéphane.
Écrit par : stef91 | 28/11/2006
Bonjour, c'est en recherchant les différentes significations du mot "athanor" que je me suis rendu sur votre site.
Clairement dit, ce sujet sur l'alchimie au quotidien m'intéresse, connaître la façon dont chacun l'expérimente, le travail délicat de tout les instants, d'une notion de temps non fragmentée.
C'est votre phrase "ne pas subir, mais agir" qui me fait penser à cette notion de temps : en une fraction de seconde comme on pourrait dire, tant de choses transitent dans notre être sans que nous nous en soyons conscients.
Ce qu'il y a de plus sombre en soi s'y trouve bien souvent. Pour le mensonge et autres, je suis d'accord avec vous sur le fait de vouloir transmutter ces états d'être en des qualités plus nobles.
Qu'advient-il de cette aptitude au mensonge, qui évolue, s'affine, se mettant au service d'autrui. Son essence même est-elle changée, oui apparemment.
C'est pourquoi je voudrais vous faire part d'une pratique de vie, de mon quotidien.
Je reprendrai votre exemple du mensonge si bien connu de nous tous même s'il est parfois inconscient.
Mentir, pour quelle raison, conter une histoire qui ne collerait pas en tout point avec la réalité. Ce serait mettre un voile d'illusion, au plus fin, devant les yeux nos interlocuteurs. Je pense que l'or reside en ceci, dans les motifs fondamentaux de nos comportements diurnes.
Vouloir changer ses défauts pour en faire profiter autrui est une attitude de haute moralité.
Avant cela, avant de vouloir transmuer ce point noir, de le rendre poli doré et brillant, il est possible de voir les motifs qui nous poussent à nous comporter comme menteurs.
Mais vous le savez déjà, il y a autant de réalités que de personnes sur la planète, et qu'une réalité universelle ne pourrait être perçue par une seule personne, à part si cette même personne fesait partie d'un tout, lui permettant d'actualiser au moment même les pensées et actes de chacun, réductrice est mon interprétation.
En considération de ceci, alors soit nous sommes Eclairés, où menteurs.
Je me situe chez les menteurs.
En effet, nous mentons à partir du moment où nous décrivons une réalité qui est emprunt de notre expérience et vécu, et plus quotidiennement, comme lorsque nous la déformons afin de paraître autre, aux yeux d'autrui, mais aussi à nos propres yeux, même si c'est parfois inconscient, où encore à ceux d'une entité ou présence supérieure. Nous ne pouvons nous voir tel que nous sommes hormis notre point de vue, où avec la synthèse de celui de notre environnement, humain,idéologique ou subtil.
C'est avec frustration que commence le travail, comment vouloir transmuer le plomb en or alors que nous ne somme pas à même de décrire la composition du metal vil... Mais l'Or a son éclat; de brefs instants où notre conscience s'ouvre, nous permettent d'entrevoir sa couleur, et déjà elle dévoile nos zones d'ombre.
Chacun s'observe avec sa lampe, d'autre avec son soleil, le plus important est de connaitre la source de lumière qui nous permet d'avancer, sa nature, ses effets sur nous.
Et si vous en êtes à ce point du texte merci d'avoir accordé votre attention.
Comme une épée de lumière, elle pénètre notre coeur, effritant la parcelle d'ombre en nous, révélant sa vraie nature, nous reliant à l'être originel qui sommeille en nous, je l'appelle le procédé de transmutation alchimique.
J'avais envie de partager cela avec vous, merci encore de votre attention.
Sy Samouth.
Écrit par : SY Samouth | 25/02/2007
@SY Samouth : Votre commentaire, qui est de la qualité d'une note, est tout à fait intéressant. Merci de ce partage et j'encourage les lecteurs de mon blog à lire votre note qui complète la mienne. Ariaga.
Écrit par : ariaga | 25/02/2007