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03/12/2006
Les rebelles
Cette nuit la tempête
A craqué la maison
Forteresse assaillie
Par les béliers du vent
Au petit matin noir tout encombré des rêves de la nuit
Quand on se trouve encore
Sur le fil du rasoir entre la mort et la vie
Un plat silence a figé l'air quelques secondes
Mer étale
Et puis comme un grand souffle
Est monté le clavier d'une foule impatiente
Un vieux moi très ancien
A ouvert grand la porte
A la lumière du porche j'en ai vu quelques uns
Les autres
Echarpes de brume
Dansaient dans la grisaille de la fin de la nuit
Certains disaient leur nom d'autres l'avaient inscrit au fer rouge sur le front
C'étaient des Basilide Barbélo Valentin
Carpocrate Epiphane Menandre Saturnin
Des ophites tout nus réchauffés de serpents
Le tout en grand désordre
Simon avec Hélène forniquait dans un coin
Au tout début du jour j'ai vu des Bogomiles
Puis ceux de Monségur des enfants dans les bras
Et Giordano Bruno fumant comme un tison
Oui ils étaient tous là douteurs et insoumis
Ceux qui se voulaient plus chrétiens que d'autres
Ceux qui croyaient que le Diable est associé à Dieu
Ceux qui pensaient qu'il n'y a rien entre l'homme et son dieu
Ceux qui croyaient que l'univers est Un
Quand le jour s'est levé
Quand le ciel s'est ouaté de nuages
Ils se sont lentement dissous
Vers les mémoires obscures où brûlent les bûchers
Me laissant des regrets
De ne pouvoir loger
Amour si absolu
17:20 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : écriture, poésie, spiritualité
Commentaires
J'aime bien.:)
As-tu lu et aimer le livre de Jacques Lacarrière sur les gnostiques?
Écrit par : profdisaster | 03/12/2006
Merci. J'ai lu et aimé. J'n ai lu d'autres très longs et qui en disaient moins. Pour le rêve éveillé cela mérite une réponse plus détaillée. Tu m'as donné une idée pour une note mais patience.
Écrit par : ariaga | 03/12/2006
UNE GOUTTE DE FEU
La rébellion princière s'épèle en soumission aventureuse, acceptation des combats de la douceur dans le firmament d'une nuit incendiaire. Quand sont libérés les chevaux de feu de l'azur, la Walkyrie écharpe les monuments luxuriants dans une tornade brûlante et la destruction s'amplifie dans les contrées de la misère aux yeux pourpres. Sur un tabernacle d'acide fondent les rêves de la poussière bleue pour être remodelés en impressions fugitives et plastiques comme dans le souffle d'un chalumeau délirant. Les regrets poussent et se fanent tandis que s'élève le murmure inaudible des anciens chants, symphonie héroïques de muets paladins, vendetta insouciante d'une réalité aux accents gutturaux de la grâce assassine, immolation napalmisée des scléroses flamboyantes. Une goutte de kérosène suffit pour faire flamber l'univers.
Écrit par : gmc | 04/12/2006
La poésie de gmc est belle comme l'or liquide des alchimistes.
Écrit par : ariaga | 04/12/2006
Ariaga, ton chant qui épelle et rappelle les chercheurs d'outre-temps et d'outre-tombe est très touchant. Une litanie des hérétiques dont je me sens proche.
Écrit par : Arianil | 04/12/2006
Ariaga, je crois que ton poème serait parfait si tu gardais le premier paragraphe et le dernier. En fait le long paragraphe du milieu, me semble comme lorsqu'on écoute du piano sans savoir où le compositeur veut en venir ... Voilà c'est mon idée. J'espère ne t'avoir pas choquée ! Sinon j'ai relu poème d'amour cosmique qui m'a énormément touché. Pour ma part je n'ai jamais décrit un amour charnel en dehors de la "chaire". En dehors de ce "sac d'os" comme tu l'écris cela reste pour moi le royaume de l'esprit (tu écrirais de l'âme). Mais ton idée est intéressante.
Amitiés intellectuelles.
Stéphane.
Écrit par : Stef91 | 04/12/2006
J'ai l'impression que mon commentaire a disparu ... mystère. Merci pour le tien sur mon blog. Je disais que j'aimais beaucoup le premier et dernier paragraphe.
Écrit par : Stef91 | 04/12/2006
J'aime beaucoup, moi aussi, les premiers et derniers paragraphes. Les personnages cités dans le paragraphe du milieu sont pour moi totalement inconnus (mais j'ai quand même essayé de me documenter!)
Écrit par : Gabriel | 05/12/2006
Pour ceux qui préféraient le début et la fin des rebelles une explication: il s'agit d'une sorte d'emballage pour un paquet cadeau, le centre du poème. Je crois que le destinataire s'est bien reconnu...
Écrit par : ariaga | 05/12/2006