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« Le conte merveilleux | Page d'accueil | Pierre Teilhard de Chardin »

18/11/2012

Contes et alchimie

 

Loup dans l'eau.jpg

Photo Ariaga

( Suite de la note précédente de La gaillade conteuse. )

Le conte merveilleux, voyez-vous, est un chaudron. Si vous y entrez vraiment, le héros qui est en vous va y subir la transformation. Il est d’abord lourd, ce héros, il lui manque quelque chose, il macère dans son incomplétude, les deux pieds collés dans le plomb de l’ignorance. Puis le conte le pousse, de force, vers la blancheur de la nécessaire quête, tâche dont le sens lui échappe d’abord. Mais voilà qu’il se lève, qu’il ose, qu’il marche, qu’il s’extirpe de la fatalité, qu’il croit à ces personnages qui surgissent de l’invisible et qui rendent possible l’impossible, lui offrant un pouvoir qui permet de vaincre, de traverser innocemment les malédictions de toutes sortes. Et puis il arrive à ce rouge qu’il pressentait de plus en plus, le but de la quête, cette suprême énergie qui lui faisait défaut, cet amour, cette joie, cette vibration. Le voici pénétré par la lumière de son âme enfin trouvée. Et c’est le mariage chymique, les deux morceaux dispersés du symbolon qui se rejoignent.
Voilà pourquoi à la fin, aux petits, que l’on borde dans leur lit, on dit “ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants...”
Les contes merveilleux nous dévoilent cette merveille de l’alchimie dans les couleurs qui leur sont chères, toujours symboliques...”à la peau blanche, aux lèvres rouges, aux cheveux noirs...” “Marie la noire” “Marie en or” “l’oiseau blanc””la blanche et la noire épousée”. La neige, le sang, le corbeau, la lune, le soleil, le roi, la reine, les pierres précieuses, l’or et mille autres que je vous laisse trouver...
Partez dans les contes merveilleux, mes amis, c’est l’initiation d’or...

La gaillarde conteuse

Commentaires

Mer veilleuse et parfois radieuse
pas de réflexion spéculaire
l'eau ne spécule pas contre l'air
mais le spéculatif n'est pas putatif
le spéculum remonte au fondement ...des choses
je suis toujours surpris de voir ce que je vois
ce que mon cerveau fait des images
qui se présentent sous mes yeux
je cherche à décrypter les influences
qui m'assaillent et cette affluence
de pensées qui viennent
mais parfois se détache
une seule image pas nette
mais dont l'absence de fixité
ne trouble pas l'entendement

ici j'ai vu un renne
et j'ai pensé grand nord

Écrit par : Thierry | 18/11/2012

Des formes informes nous informent, des courants se créent, des convections et des convergences se font, la vergence nous inverse
mais les images restent, la symbolique est forte oblique ou directe
et c'est dans le rassemblement de ce qui est épars que le sens prend sa source.

Écrit par : Thierry | 18/11/2012

D'accord, forcément d'accord puisque j'y plonge moi même et tente d'y faire plonger mon prochain.

Écrit par : la Mère Castor | 18/11/2012

et puis non c'est la femme aux serpents minoéenne
la prêtresse dont les seins nus suggèrent la fertilité
dont la& grâce dansante n'est pas comme un reflet

Écrit par : Thierry | 18/11/2012

Thierry et la mère castor vous ouvrez la porte de la discussion, chacun à votre manière...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/11/2012

Je suis entrée toute petite et courbée, je ressors pleine d'énergie nouvelle ! Oui ici est un conte miraculeux. Merci Gaillarde conteuse .

Écrit par : danae | 18/11/2012

Oui, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants dont nous sommes les heureux descendants !... Fraternelles pensées à tous

Écrit par : Phène | 18/11/2012

Danae, voilà qui honore beaucoup ce texte...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/11/2012

@ ARIAGA À TOUS, j'espère que vous êtes séduits par les textes de la Gaillarde conteuse car moi je les apprécie beaucoup. J'ai admiré comment en si peu de mots elle en dit tant sur l'alchimie.
Excusez moi si je n'ai pas encore fait mes visites sur les blogs mais j'ai trouvé pour quelques jours un aide pour mes tris de livres et mes cartons alors j'en profite !

Écrit par : ariaga | 18/11/2012

les enfants dont parlent les contes merveilleux, Phène, sont en fait les accomplissements des êtres qui ont rejoint leur totalité...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/11/2012

Mais bonjour chère Ariaga,
tu as raison, il faut savoir user des bonnes volontés qui passent, surtout concernant les cartons.

petit haïku pour Ariaga :

j'aime tes compliments
or ils me font rougir
je le dis noir sur blanc

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/11/2012

Notre conte c'est bien terminé, nous avons eu beaucoup d'enfants

belle journée avec bises

Écrit par : patriarch | 19/11/2012

Oui, c'est exactement ce que je sous-entends... ;-D Bises

Écrit par : Phène | 19/11/2012

J'ai toujours aimé les contes, les cygnes noirs qui étaient des princes, la petite sirène et sa queue fendue en deux jambes humaines et douloureuses qui se fait écume...Tout est suggéré dans un conte, il est une forêt où s'égarer avant d'atteindre le château dans le reflet des songes.

Écrit par : Hécate | 20/11/2012

"le conte est une forêt où s'égarer avant d'atteindre le château dans le reflet des songes."Beau, Hécate, poétique et très bien dit ! Je retiens la phrase et je te citerai parfois pendant les ateliers que je dirige, si tu le permets.
Ton article sur ton blog me donne envie de lire La Casatti... sacré personnage !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 20/11/2012

Eh! bien je ne saurais refuser une demande si aimablement formulée...
" Enchantée"( je ne résiste pas à jouer sur le sens de ce mot ) que ma phrase imagée te plaise.
La Casati a réalisé sa vie tel un Conte...
A une prochaine fois peut-être.
Amicalement.

Écrit par : Hécate | 20/11/2012

Bonjour amie,
les contes sont un laboratoire pour l'esprit
Toute ma jeunesse j'ai été envouté par toutes ces histoires qui faisait travailler mon imaginaire, ma curiosité.
Enfant quelque part je reste pour découvrir et découvrir encore
à bientôt amie

Écrit par : bichon39 | 21/11/2012

J’en étais resté à Bettelheim et à sa psychanalyse (freudienne) des contes ! Je préfère l’alchimie de cette version et de loin. Merci!

Écrit par : Louis-Paul | 21/11/2012

Louis-Paul, ce que vous soulevez est important. Très (trop) longtemps on a considéré l'ouvrage de Bettelheim comme la référence en matière d'analyse du conte, parce qu'il a été très diffusé, parce qu'il était de lecture abordable, parce qu'il collait parfaitement aux pensées en vogue. Lorsqu'on découvre Marie-Louise von Franz, Eugen Drewermann, entre autres, on aborde une bien plus grande subtilité en matière d'analyse du conte !
Bettelheim a fait ce qu'il a pu, il devait être très convaincu.
Freud aussi.
Paix à leurs âmes.

Écrit par : la gaillarde conteuse | 21/11/2012

Comme Patriarch, nous eûmes beaucoup d'enfants, et le conte continue! Cette note est, passionnante, très fine, révélatrice de bien des aspects souterrains (je ne peux pas m'en empêcher!) du conte. J'en ai beaucoup improvisés, le soir, pour mes petits, sur le principe de: vous me donnez un ou deux mots, ou un thème... et c'est parti. Parfois le conte s'étalait sur plusieurs soirées. Mais c'est vrai qu'il y a des "structures" inconscientes" qui circulent en nous, que tu as fort bien expliquées, cette distillation vers un "mieux", un idéal, une fin heureuse. Il y a bien sûr des contes qui se terminent mal... mais c'est souvent par une faute, une erreur, un aveuglement du ou des personnages qui ne veulent pas voir la lumière.
Merci pour cette concision profonde. Tu as dû laisser mijoter le texte au coin du feu longtemps pour qu'il n'en reste que "la substantifique moelle"!

Écrit par : ÉPHÊME | 22/11/2012

grand bonjour Ephême ! Comme tu as raison d'évoquer les aspets souterrains du conte, ça te ressemble et ca lui va fort bien. je pense que pendant qu'on raconte le conte, le souterrain de celui-ci converse avec notre souterrain intérieur. C'est une conversation dont on n'a pas conscience, et c'est tant mieux car nous viendrions encore y poser le labyrinthe de nos pensées. Le conte, lui, s'adresse à nous par les symboles, qu'il porte et véhicule en connaisseur ! Il dit mille choses pendant que nous n'en pourrions dire qu'une maladroite poignée, et encore avec notre langage si limité...
j'aime beaucoup quand tu dis "cette distillation vers un mieux", je garde ça aussi, si tu permets, dans mes carnets.
chers laborantins, nos conversations enrichissent le carnet rouge et noir où je range les "clefs"...
Merci.

Écrit par : la gaillarde conteuse | 22/11/2012

Méandres et arcanes nous sommes dans des jeux d'arcade qui ne nous font pas sourciller mais pourraient nous rendre soucieux, sous cieux bien sûr , pourtant dans les profondeurs il n'y a pas que le Léviathan ou celui que le Lévite attend , on ne l'évite pas que par l'action en ce noyant dans un activisme forcené pour oublier des démons enfouis mais pas enfuis, il n'y a pas que le naturel qui revient au galop, non il y a bien d'autres choses encore ! Finalement ce qui se passe à bas niveau, presque en sourdine peut avoir bien plus d'importance que les grandes déclarations qui s'étalent au grand jour et le dialogue interne avec la conscience peut redonner de la confiance sans jamais ressouder les fissures par lesquelles exsudent des peurs et des souvenirs pas toujours agréables, qui va frotter sa lampe pour voir son mauvais génie.

Oui le champs des symboles est immense et depuis les pictogrammes ils n'ont eu de cesse de prendre toute leur place dans les échanges , ramifiés, obscurcis et nébuleux parfois parce que le mystère entretient la curiosité et que la polysémie s'invite au voyage.

Écrit par : Thierry | 23/11/2012

Revenant de chez PNENE, il me souvient ce qu'écrivait R. Tagore :
"Je serai le prince du conte de fées et je remplirai ma barque de tout ce qui me plaît."
Amicales pensées à partager avec Ariaga et ses amis(es).

Écrit par : Hécate | 23/11/2012

Chaudron mais pas en rafale , les sorcières ne sont pas loin de Salem ou d'ailleurs, d'ailleurs les sourciers des songes ne tendent pas de souricières !
L'imaginaire doit vivre pour favoriser la mue et la métamorphose vient avec l'imago , s'agit il d'un magot à conserver précieusement par devers soi.
Cultiver de chers souvenirs; sous la surface mais prêts à venir , en masse piégés dans les nasses .
Avec le héros hic et parfois nunc, se posent les limites de la volonté, de l'action, la force de la conviction et de la projection !
Conjurateur de sort il prend son essor sur les ailes de nos désirs et nous procure rêverie et plaisirs!

Écrit par : Thierry | 24/11/2012

hermétiques, sympathiques, les mots de Thierry piquent, distillant le sens, censé ouvrir nos essences. alchimie quand tu nous tiens, tu nous tiens bien, tu donnes un sens à nos errances, tu traces un sentier pour l'âme, tu la cuis dans tes couleurs, tu transcendes.

Quel plaisir d'avoir ainsi rêvé l'alchimie quelques jours avec vous, dans ce fameux laboratoire...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 24/11/2012

Il ne s'agit pas seulement de découvrir le corps nu avec la cornue
pourtant la mise à plat de certaines choses donnent curieusement du relief
et le contraste est saisissant , mais la distillation fractionne les entités avant de pouvoir recomposer sans composter le tout venant et faire des petits trous dans la terre.
Principes actifs, processus séparatifs, recherche de cohérence à l'écho errance et puis la force de l'union et de la pureté retrouvée, la loi des mélanges bien comprise et appliquée, solvant et soluté bien encadrés.
La loi de Raoult fait tout un brouhaha mais elle est essentielle pour comprendre les effets de la concentration comme de la dilution, la décentration est a rechercher avec le degré Baumé , comme le pas de côté donne de la profondeur de champ.

Écrit par : Thierry | 24/11/2012

les symboles change aujourd'hui on se marie et on a pas d'enfants et on se marie pas et on a beaucoup d'enfants....
un beau texte...bien écrit
besos
tilk

Écrit par : tilk | 24/11/2012

Les contes merveilleux font briller les yeux des enfants. On voudrait une fois plus âgés croire encore aux contes merveilleux mais la réalité nous prend par la peau du dos et il faut bien atterrir...
Mais les images se forment encore dans nos têtes bien après avoir entendu des contes merveilleux.
Bon emménagement Ariaga.

Écrit par : elisabeth | 24/11/2012

Très jolie approche de l'alchimie et des contes, merci à la gaillarde pour ce partage vibrant.
Les neuf études de Von Franz sur les contes m'ont ouvert tant de portes que je ne peux que témoigner de la magie palpable dans ces récits mythiques...

Amicalement,
Jean

Écrit par : Jean | 24/11/2012

je ne crois pas, Tilk, que les symboles changent... leur stabilité est leur force, ils sont totalement intemporels. quant au mariage chymique avec notre âme, n'est-il pas le suprême désir ?

Écrit par : la gaillarde conteuse | 25/11/2012

Et c'est peut-être un tort, Elisabeth, de ne pas croire aux contes, puisqu'ils sont un reflet de nous-même, croyons en nous-même !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 25/11/2012

Nous partageons, Jean, l'intérêt pour l'oeuvre de Marie-Louise von Franz. Merci de la citer, merci pour "cette magie palpable", que je garde dans mes carnets !
amicalement aussi !
Patricia
la gaillarde conteuse

Écrit par : la gaillarde conteuse | 25/11/2012

ARIAGA À TOUS, je remercie encore La gaillarde conteuse pour sa participation au Laboratoire, d'abord par ses textes inédits et ensuite pour ses réponses si intéressantes aux commentaires.

Écrit par : ariaga | 25/11/2012

C'est moi qui te remercie de m'avoir accueillie sur ce blog que j'aime beaucoup, pour y parler un peu des contes...
merci à toi et à tous pour ces échanges !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 26/11/2012

les noces alchimique...l'Histoire du hero Solaire.....Sourire...

le vecu est intense.....dans les feux de l'Esprit et des transcendances.....qui façonnent..liberent..initient..transmutent....elevent.....etc...


Le laboratoire....le chaudron ....l'athanor c'est le TEMPLE..le Corps......dans lequel va oeuvrer le Feu de l'Esprit et la lumiere de l'ETRE....c'est l'Alchimie spirituelle..le Grand oeuvre alchimique......la metamorphose...le chemin de retour vers les mondes merveilleux de l'Unité....

Écrit par : frere Solaire | 17/12/2012