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25/11/2012

Pierre Teilhard de Chardin

Aujourd'hui, je vous propose un note sur Pierre Teilhard de Chardin rédigée par Jean Bissur, auteur avec lequel j'ai lié des relations d'amitié à partir de notre intérêt commun pour C.G. Jung. Je ne vous conseillerai jamais assez d'aller sur son blog intitulé  Autour de Carl.  Ariaga.

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Voici un nom qui reste dans la mémoire collective mais assez peu connaissent l'oeuvre de cet homme au parcours atypique, contemporain de Jung. Éducation catholique rigoureuse, ordonné prêtre de la communauté jésuite à 30 ans, formé à la paléontologie où ses recherches aboutiront à des découvertes encore reconnues aujourd'hui. Un homme de science et de religion engagé qui puisera dans ces sources pour aboutir à des thèmes qui ne peuvent qu'émouvoir les jungiens en particulier et le "cherchant" en général. Deux caractéristiques principales : la conviction que l'évolution de l'homme l'amènera à une spiritualisation de la matière, plus haut degré de spiritualité et  celle qui présente esprit et matière comme deux facettes de la même réalité, tiens donc...

L'homme
En lisant la biographie de De Chardin, j'ai retrouvé des similitudes avec la personnalité de Jung (et probablement communes à tous les grands esprits); citons en particulier l'amour de l'humain, une force et un dévouement inouï pour ses recherches, qui le conduiront jusqu'au sacrifice ultime (en découvrant sa publication sur le Pêche originel, qui le mènera à une mise à l'index de l'église et de lourdes contraintes posées par son ordre, je revoyais Jung abandonnant l'école freudienne en publiant ses Métamorphoses de l'âme).

Sa pensée
Je vais m'éloigner un peu de la paléontologie. Ses travaux sur l'évolution de l'espèce humaine (alliés à ses connaissances théologiques) l'amenèrent à certains concepts qui ne seront pas sans nous évoquer ceux de Jung.
Nous pourrions résumer ceci par cette phrase : l’évolution est une montée spirituelle qui a sa source dans la « puissance spirituelle de la matière ». Pour De Chardin, un examen critique de l'histoire de l'espèce humaine aboutit à la conclusion suivante : l'homme est conduit naturellement à une spiritualisation de plus en plus structurée et extériorisée, impliquant une conscience en continuelle accroissement (formulation différente mais idée identique exprimée par Jung lorsqu'il mentionne les primitifs et leur spiritualité basée sur des projections "les esprits de la nature").
Il nous faut mentionner également sa théorie de l’énergie qu'il considère comme l'élément originaire de la vie elle-même. Il la conçoit à l'origine de nature psychique, se différenciant ensuite en énergie physique et en matière. Esprit et matière seraient donc intrinsèquement liés. L'homme serait porteur de ce potentiel spirituel, étant le seul être vivant pouvant connaître une croissance continue de la conscience.

Noosphère.jpg

 La noosphère
Le radical grec noüs désigne un concept aristotélicien évoquant le principe qui ordonne esprit et matière. Chardin emprunte le terme du chimiste et minéralogiste Vernadsky. Ce dernier voyait là la troisième étape du vivant, après la géosphère et la biosphère.
Il est délicat de résumer simplement le concept car De Chardin lui-même l'a développé, enrichi et précisé tout au long de sa vie...disons, de manière lapidaire, qu'il s'agirait d'un tissu vivant enveloppant la planète (à l'instar des couches de l'atmosphère) et constitué d'une part de la conscience de chaque individu depuis que l'homme possède une conscience de lui-même. Cette nappe issue de consciences posséderait elle-même sa propre faculté de pensée. Pour le jésuite, cette noosphère conduirait graduellement l'humanité a toujours plus de conscience, dépassant les civilisations, puis les sociétés, les lois puis l'éthique, pour renouer avec l'esprit immanent de la matière sous une forme unifiée de "spiritualité".

Jung écrira à la fin de sa vie qu'il était convaincu que De Chardin connaissait ses travaux...il est vrai que la noosphère et l'inconscient collectif ont indéniablement de forts liens de cousinage.

Enfin, j'invite les curieux à creuser du côté d'un projet scientifique assez atypique, le Global Consciousness Project qui me semble précisément correspondre à une tentative d'objectivation contemporaine de la notion d'inconscient collectif et de noosphère....

Jean Bissur

 

 

Commentaires

Réveil en douceur et pourtant que du bonheur à lire ces mots , une synthèse éclairante ; bien sûr il y a aussi les tenants d'un monde global totalement interdépendant et de cette entité Gaïa de la biosphère qui relie humains, animaux et végétaux.
Les dernières théories de l'évolution généralisée montrent aussi la voie vers une élévation en plus de la sélection, mais ne serait il hors de propos de mentionner aussi les tentations trans ou post humaniste comme des tendances controversées voir dangereuses du fait delà bionisation visée et de la perte possible d'une part de l'humain, que dire des dernières et récentes annonces sur le fait que l'humanité aurait déjà connue son pic de développement intellectuel il y a quelques milliers d'années, ce qui permettrait d'expliquer pourquoi les grecs étaient si brillants mais aussi pour comprendre le rôle du travail dans l’appauvrissent d'une part de la population, rien ne remplace l'étude et la réflexion, rien ne pourrait nous en dispenser ne serait ce ce pain et ces jeux que les systèmes nous prodiguent à travers les institutions et les médias. Merci à Jean mais aussi stephen jay gould et quelques autres qui m'ont durablement marqué.
bon dimanche aux autres.

Écrit par : Thierry | 25/11/2012

Hou la la ma pauvre ariaga, je ne connais rien de tout ce monde là, moi...que veux-tu, c'est cela lorsque l'on est un vieil ours...bise à toi et bon dimanche...

Écrit par : le Pierrot | 25/11/2012

Je retiens que l'homme serait porteur d'un potentiel spirituel capable de faire évoluer la conscience . Je crois qu'il faudra encore de longues années avant d'arriver à cette pleine conscience que l'homme et la nature et l'espace ne font qu'un ! Merci Bissur et Ariaga.

Écrit par : danae | 25/11/2012

Bonjour Ariaga, je connais son nom, je crois n'avoir pas abordé ce qu'il a écrit ou juste une phrase ici ou là.
Il faudra que je revienne lire. Vaste sujet que la spiritualité et la matière, indivisible dans ce qui l'animé, le vivant .
Bon dimanche.

Écrit par : Hécate | 25/11/2012

Bonjour,
Malgré tout l'intérêt que peuvent, à certains égards, présenter ces notions mises en relation de noosphère, d'inconscient collectif, de Global Conciousness, je crois que le risque est de s'en tenir aux mots, aux conceptions trop intellectuelles de tout cela, de se bercer de mots et de notions séduisantes sans jamais entrer de plain pied dans l'œuvre alchimique concrète qui peut s'opérer sans qu'il soit nécessaire de posséder toutes ces notions théoriques. Il me semble aujourd'hui que ce qui importe est la réalisation de Soi par le plus grand nombre possible d'individus "ordinaires" . Tant mieux si la vulgarisation de ces notions ouvre certains esprits à cette nécessité et fait prendre conscience à un plus large public de la réalité de l'unus mundus, mais je crains assez que bien d'autres esprits ne se trouvent ainsi encouragés à se payer de mots et/ou à faire tourner à fond leur machine à théoriser sans fin, à éluder l'entrée dans un vrai travail de transformation et de réalisation de Soi.

Écrit par : Amezeg | 25/11/2012

La transformation de la matière ?
Mais la matière est énergie, est lumière. Sûrement, que la lumière est conscience. La matière n’a pas besoin de l’homme pour être ce qu’elle Est.
Je pense, très sincèrement, que lorsque l’homme cessera de se prétendre d’un destin singulier, de nature divine, il lui sera, peut-être possible de se voir tel qu’il Est.
Amitié à toutes et tous.
Une pensée particulière pour toi, Ariaga.

Écrit par : Miche | 26/11/2012

Merci pour tous vos commentaires, mon temps est assez compté en ce moment et je compte sur votre indulgence si le délai de réponse de ma part est un long.

Jean

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Amezeg,

De même que l'esprit sans corps n'a pas de dessein et le corps sans esprit, point de destin, il me semble important de nourrir l'intellect ponctuellement, ce qui n'enlève en rien la valeur du vécu et des expériences spontanées de l'âme...je crois que pas mal de mes billets de la section approche personnelle témoignent de ce vécu.

C'est curieux car une discorde sur le même thème a lieu en ce moment sur le forum, mon cher Amezeg n'y interviendrait il pas sous un autre pseudo ?

Amitiés,
Jean

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Miche,

Jung m'a appris l'importance vitale pour l'individu de se nourrir de vérités acquises, "construites par l'expérience", l'aidant à un déploiement total de l'être...ce qui implique leur singularité pour chacun.

Merci à toi de nous faire partager la tienne, qui n'est apparemment pas tout à fait la mienne.

Jean

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Jean,

Je ne nie pas l'intérêt de ces mises en relation entre différentes approches pour ceux qui, comme toi sans doute, sont engagés dans une pratique non théorique. Je crains qu'elle ne puissent maintenir ceux qui n'y sont pas engagés éloignés de la pratique concrète et qu'elles n'entretiennent cet éloignement en favorisant et en flattant la tendance à théoriser ou à "causer" qui est si répandue. Peut-être suis-je trop pessimiste à ce propos, mais il me semble qu'à tout prendre, pour la grande majorité des occidentaux, mieux vaut entrer dans une pratique concrète sans beaucoup de théorie, l'esprit n'en sera pas moins présent.

Je ne suis pas inscrit suis le forum "Autour de Carl".

Bien amicalement,
Amezeg

Écrit par : Amezeg | 26/11/2012

N'est-ce pas ineptie que de souscrire à ce scientisme archaïque ?... Amitiés, Jean

Écrit par : Phène | 26/11/2012

Je confirme plus clairement : je ne suis pas inscrit SUR le forum "Autour de Carl " et n'y suis* donc pas (*suivre) les débats qui s'y tiennent sous un autre pseudo. :-)

Écrit par : Amezeg | 26/11/2012

Il me semble que l'expérience et le vécu sont absolument nécessaires, mais tellement validés et enrichis par la recherche et par la fréquentation des traditions "construites par l'expérience", qui sont un fil d'ariane, tendu dans le labyrinthe inextricable où nous plonge notre ignorance. Et si nos tous nos sens doivent expérimenter, s'incarner, traverser les feux, notre intellect n'est-il pas un atout irremplaçable pour donner un sens à nos sens ?
ça ne veut pas dire intellectualiser, ni se nourrir de mots. Il faut se garder de trop "causer", mais il faut peut-être aussi se garder du contraire...
gardons-nous des extrêmes, ce n'est jamais l'harmonie.

Écrit par : la gaillarde conteuse | 26/11/2012

Avant que l'Homme comprenne que la terre est faite pour tous, que ses richesses sont aussi à tous, que les ressources soient réparties équitablement, il y a encore des siècles et des siècles à passer. Et lorsque l'on nous dit que Dieu a fait "l'Homme à son image," alors là, je me pose des questions......

Pourquoi certains amassent des milliards et des milliards alors que d'autres crèvent de faim. Quand je vois le comportement des politiques, je me demande vraiment où se trouve la conscience de l'Homme.....

Bonne journée avec bises

Écrit par : patriarch | 26/11/2012

À propos de la démesure (hybris) possible de l'intellect, de l'intérêt de la réflexion et de la science, j'aime beaucoup ce qu'en dit Jung à la fin de sa vie :
« L'hybris de l'intellect ne vous mène nulle part. Vous devez donc accepter ce que l'inconscient produit et c'est à vous de comprendre son langage. C'est le langage de la nature. Ce n'est pas votre langage, c'est la logique de la nature, l'intelligence de la nature et la moralité de la nature qui demandent à être traduites et à prendre des formes humaines. La mise en forme est à accomplir et c'est cette tâche qui donne à l'homme sa dignité. Il introduit du sens dans la création, parce que la réflexion n'existe pas dans la création. [...] L'homme détient la réflexion. C'est sa tâche et, s'il remplit cette tâche, il peut vivre. Il peut vivre vraiment et cesse d'être stérile. Mais, quand il se met au-dessus de cette tâche, il est stérile, stupide. Ce phénomène est incontestable dans le domaine scientifique. C'est même le fondement de la science. Quel est l'homme de science qui irait observer un processus dans la nature et assumerait qu'il n'existe pas ou n'est que ceci ou cela ? Il s'agirait d'un pur préjugé. L'homme de science observe ce qui est. SI VOUS OBSERVEZ LES FAITS QUI ADVIENNENT EN VOUS, réellement, vous êtes alors suffisamment scientifique. Tel est le fondement de la science. » C.G.Jung, " Entretiens" (pages 159-160) - Éditions La Fontaine de Pierre

Jung a également dit, si j'ai bonne mémoire, que l'occidental contemporain ne pensait ni avec sa tête, ni avec son cœur, mais avec sa langue.

Écrit par : Amezeg | 26/11/2012

Il est bon en effet de faire référence à nos "aînés" je pense particulièrement aux philosophes grecs qui dans tous les domaines avaient non seulement le savoir mais aussi la connaissance.

j'ai parfois l'impression 2500 ans après qu'on a pas tellement avancé. Quant à la spiritualisation de la matière je pense qu'elle avancera avec notre propre évolution, avec nos propres pensées.

Par contre pour que l'Homme se voit tel qu'il est, "le connais toi toi même" il me semble qu'il est bon qu'il se sente de nature divine (ça aide) et quant au destin singulier ou particulier, pourquoi pas puisque nous sommes à la fois semblables mais aussi "uniques".
Quant à l'homme et la matière les 2 ont besoin de l'autre, sur des plans différents.

Pardonne moi Jean , je suis peut être hors sujet par rapport à ce que tu pensais provoquer avec ton texte très intéressant, mais j'ai eu envie de réagir à certains commentaires....
bien à toi et merci

bien à toi
Je pense, très sincèrement, que l

Écrit par : mariedumonde | 26/11/2012

excuse moi Jean j'ai un peu" buggé" le dernier paragraphe est à annuler
merci

Écrit par : mariedumonde | 26/11/2012

Phène,
Remettre le mental à sa place ne signifie pas éviter toute cogitation cérébrale...ou alors nos sages auraient triste allure.

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Amezeg,

Excuse moi pour l'erreur concernant le forum...

Je te suis sur tes craintes mais je ne peux assumer le cheminement des autres...mes billets n'ont pas vocation de thérapie ou de guide mais de partage d'informations et, parfois, de vécu.

Amicalement,
Jean

Écrit par : Jean | 26/11/2012

La gaillarde,

Tu résumes parfaitement mon point de vue...
Trop dense et arrimé à la terre, l'homme se tasse et recroqueville mais s'il ne regarde plus que le ciel, il peut perdre son ancrage nécessaire et partir dans un monde qui n'est pas le notre.

Amitiés,
Jean

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Patriarch,

Peut être que le premier travail est à faire en nous et pas au dehors ?

Bonne journée

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Mariedumonde,

Le "connais toi toi-même" se poursuit par "et tu connaîtras l'univers et les dieux"...particulièrement en phase avec la pensée de Jung.

Merci pour ton commentaire,
Jean

Écrit par : Jean | 26/11/2012

Il est vrai, Jean, que tu ne peux assumer le cheminement des autres.
Ce que j’ai pu dire des risques engendrés par l’information théorique n’empêche pas que le visiteur de bonne volonté trouvera chez toi, beaucoup de très bonnes choses pour nourrir sa quête, qu’il s’agisse d’information théorique, de notions de base de la psychologie des profondeurs, de références, etc., ou de réflexions et d’intéressants développements de ton cru à propos de tout cela. Sans oublier les aimables petites excursions d’ordre artistique, musicales ou autres... Merci à toi :-)

Écrit par : Amezeg | 26/11/2012

Bonsoir Jean,

Certes, puisque c'est le même qui oeuvre et "désoeuvre"... Amicalement

Écrit par : Phène | 26/11/2012

Teilhard de Chardin suscite des commentaires engagés ! Il a toujours dérangé aussi bien l’Église que certains préhistoriens. Plus matérialiste, Leroi Gourhan, que j’ai eu la chance de connaître étudiant sur le chantier de Pincevent, était gêné aux entournures par cette pensée qui faisait primer l’Esprit sur la Matière. Pour moi, qui le connaît très mal, j’ai été frappé par un cours de philo, en terminale, sur sa «courbe du phénomène humain» conduisant, en la résumant grossièrement, à une sorte d’apothéose de la pensée humaine, finalité (divine ?) de l’Évolution. Que se passera-t-il après, d’autant plus que, pour les purs matérialistes, la courbe de l’apparition des invention majeures est, elle aussi, hyperbolique, et tendra à frôler l’infini vers 2100 suivie par ? : pantouflage, redescente brutale, disparition … nul ne sait. Il y a la sortie vers le bas, malheureusement probable vu la dégradation environnementale, ou la sortie vers le haut de Teilhard de Chardin. Ce fut un très grand savant, dans cette époque où des jésuites de génie tenaient le devant de scène dans bien des domaines, comme le physicien belge Georges Lemaître.
Merci pour cette note pertinente qui m’a poussé à approfondir un peu mes souvenirs d’élève et d’étudiant.

Écrit par : ÉPHÊME | 26/11/2012

Je suis lectrice d' Ariaga ... Je rendais visite à cette Dame ...je tombe sur vous. Une certaine panique s'empare de moi...mais j'en fais fi.
Le monsieur dont vous parlez " De Chardin " je connais son nom....comme je connais le nom de Jung...mais vous, vous ne connaissez pas mon nom....je n'ai pas encore laissé de trace...rires, un jour peut-être ! Bien que, moi je m'exprime par des formes que certains analystes pourraient analyser..!
Merci de m'avoir lue ....si vous rencontrez Dame Ariaga , offrez lui mes salutations.
Merci
*MeL*

Écrit par : *MeL* | 26/11/2012

bonjour Ariaga,
Je partage les points de vue concernant la fascination pour le côté théorique : une lumière semblable à celle qui émmane de tous nos écrans du moment .Se reculer un peu ......
A bientôt !

Écrit par : Cpatricia | 27/11/2012

Ephême,

Merci pour ton commentaire éclairé...quant à l'aboutissement de l'évolution, est ce si important de la connaître ?

L'essentiel est peut être de réaliser que vouloir influer sur l'extérieur sans toucher à l'intérieur est une grossière erreur...

Amicalement,
Jean

Écrit par : Jean | 27/11/2012

Bonjour Mel,

Je n'ai pas saisi l'origine de votre panique...

Vos mandalas fractales sont superbes !

Jean

Écrit par : Jean | 27/11/2012

Bonjour Cpatricia,

La fascination pour l'autre face est tout aussi dangereuse et risqué...un esprit sain dans un corps sain est une injonction qui n'a jamais été autant d'actualité, pourquoi vouloir se séparer de l'un ou l'autre ?

Jean

Écrit par : Jean | 27/11/2012

tout cela me semble être de la théorie pure et simple et je me demande si c'est pas à cause de cette quête de spiritualité que l'humanité coure à sa perte ...
besos
tilk

Écrit par : tilk | 27/11/2012

Costaud comme théorie !

Écrit par : Guillaume | 27/11/2012

Tilk,

Je ne comprends pas le sens de votre phrase...

Jean

Écrit par : Jean | 27/11/2012

Oui Guillaume, costaud...et la pensée de De Chardin est de très haute volée, j'invite tout le monde à la découvrir par soi-même.

Jean

Écrit par : Jean | 27/11/2012

« Il y a la sortie vers le bas, malheureusement probable vu la dégradation environnementale,.... » nous dit ÉPHÊME, et je partage tout à fait son inquiétude. L’actualité nous apprend qu’une grande majorité de nos concitoyens serait défavorable à la création de l’aéroport du Grand Ouest à Notre Dame des Landes. Il est vrai que le besoin trop répété de s’envoler pour un ailleurs séduisant en brûlant du kérosène n’est sans doute pas aussi justifié qu’on le prétend aujourd’hui. Certains organisent déjà des voyages en orbite autour de la terre pour le public le plus fortuné (le plus riche d’argent). Je vois quelques points communs entre ces voyages de luxe et l’abus que certains peuvent faire des théories : ça fait tourner la tête, ça brille et ça fait briller auprès des autres. Mais tout ce qui brille n’est pas or, on le sait.

Écrit par : Amezeg | 27/11/2012

Depuis que je suis ce blog, cela fait un certain temps maintenant, je n'ai jamais vu un texte aussi polémique et générant autant de critiques à peine masquées...cela ne me pose aucun souci personnel mais m'interpelle beaucoup.

"Penser est tellement difficile, c'est pourquoi la plupart se font juges" est une de mes citations préférées de Jung...pour ceux qui affectionnent l'oeuvre du zurichois, peut être est il bon de rappeler que même lui a attendu près de 70 ans avant d'abandonner la matière théorique...

Condamner une attitude unilatérale n'est elle pas une attitude du même attribut ?

Jean

Écrit par : Jean | 28/11/2012

Tout à fait d'accord, Jean, avec ce que tu dis là. Bien entendu, les exemples ne manquent pas d'un usage discutable de l'intellect. Ce qui ne signifie pas qu'il faille renier notre intelligence ! savoir mêler l'intuitif et la pensée, ça veut dire évoluer, avancer, sortir peu à peu de l'obscur. Mettre le mental au service de l'intuitif... Je n'imagine pas mon existence sans l'intérêt passionné que j'ai pour le conte, l'alchimie, la psychologie des profondeurs, le chamanisme, qui dessinent un horizon agrandi, des milliers de fois, et dorent les perspectives. Sans eux je me dessecherais comme une vieille figue ! et ça ne m'empêche pas de savoir me tenir, le mental endormi, en présence des mystères, avec porosité, nettoyée de tout concept.
Un irremplaçable mélange...
et que ferions-nous donc sur ce blog, si les mots ne nous intéressaient pas ??

Écrit par : la gaillarde conteuse | 28/11/2012

@ ARIAGA À TOUS, assise sur mon tas de cartons de livres qui grossit de jour en jour, je souris. J'aime bien cette animation qui règne sur le blog et qui prouve qu'il est bien vivant. Je me pose une "innocente" question : Combien d'entre nous (moi y compris) ont lu attentivement l'oeuvre de de Chardin ? J'ai emballé récemment les cinq volumes de l'édition originale des oeuvres complètes en ma possession et j'ai vu que de nombreuses pages n'étaient pas coupées ...

Écrit par : ariaga | 28/11/2012

« (en découvrant sa publication sur le Pêche originel, qui le mènera à une mise à l'index de l'église et de lourdes contraintes posées par son ordre, je revoyais Jung abandonnant l'école freudienne en publiant ses Métamorphoses de l'âme). » dis-tu, Jean.
L’école Freudienne est pour moi l’exemple d’un trop grand attachement à la théorie au détriment de la réalité. Bien des freudiens sont, je crois, tombés dans les travers de l’adulation de la théorie et aussi, pour certains, dans le piège des bénéfices secondaires que cela leur procurait... Il est bon de parler, d’échanger, de rester curieux des choses et des théories, mais comme le dit très justement Cpatricia : « Se reculer un peu... », trouver la juste distance pour éviter l’éblouissement, la fascination finalement paralysante et stérilisante. Jung avait cette juste distance. On peut en trouver témoignage dans ses écrits car il a plus d’une fois souligné (en substance) que ses propres théories n’étaient que des échafaudages auxquels il ne fallait pas trop s’attacher.

Écrit par : Amezeg | 28/11/2012

Jung s’intéressait à la théorie mais ne s’y noyait pas :

« Des théories, il y en avait à foison pour diagnostiquer et étiqueter les malades, mais Jung n'a jamais beaucoup aimé les mots et les théories, sauf comme aide provisoire. Parlant des termes qu'il utilisa lui-même pour décrire les divers aspects de la psyché humaine il écrit dans son dernier long ouvrage, Mysterium conjuctionis (paru en 1955): «Si de telles idées servent à ordonner des matériaux empiriques, elles ont atteint leur but. » II déplorait la tendance de nombre de ses élèves à ériger ces concepts en dogme et une fois, exaspéré, il s'écria : « Dieu merci, je suis Jung et non pas junguien ! »
Cette attitude n'était pas nouvelle et il l'avait adoptée début de sa pratique. Seul le patient, l'individu, compte. La théorie, l'étiquette soutiennent-elles la confrontation ou non? Quand il commença à travailler au Burghôlzli il constata que ces outils étaient pitoyablement inadéquats. Il pensa d'abord que c'était sa propre ignorance qui était en cause et, pour combler les lacunes, il lut tout ce qui avait paru sur le sujet, y compris les cinquante volumes de l'Allgemeine Zeitschrift fur Psychiatrie (Revue généra de Psychiatrie).»

Barbara Hannah « Jung, sa vie et son œuvre », page 92 - Éditions La Fontaine de Pierre

Écrit par : Amezeg | 28/11/2012

Amezeg,
La gaillarde conteuse, dans son dernier message, a parfaitement résume les choses...le juste milieu, la recherche de la conjonction de ce qui est oppose en apparence,voici ce qui me semble la voie saine...libre a chacun de trouver la sienne.
Ce qui m'interroge, et qu'il serait probablement intéressant d'explorer, c'est pourquoi ce texte vous évoque l'apologie du mental ?
Assez cocasse quand on connait la profondeur de pensée de l'auteur qui était avant tout jésuite.

Jean

Écrit par : Jean | 28/11/2012

Jean,
Je ne réfute ni n’approuve ici l’œuvre et les théories proposées par Teilhard de Chardin J’approuve à vrai dire la voie du milieu que tu viens d’évoquer à la suite de La gaillarde conteuse : un pas à droite, un pas à gauche et c’est le tao. Cette mise en relation de l’inconscient collectif de Jung, de la noosphère de Teilhard de Chardin et du Global Conciousness Project que tu nous proposes de faire, intéressante en soi, m’a cependant incité à exprimer ce que sont les risques d’un trop grand attachement aux théories lorsqu’on ne trouve pas la juste distance pour se placer en face d’elles. Je ne crois pas avoir employé le terme « mental », dont la définition ou l’emploi, tu le sais sûrement, est à géométrie très variable. Mes commentaires ne jugeaient absolument pas de la valeur ou de la non valeur de l’œuvre de Teilhard de Chardin. Je croyais que cela apparaissait clairement aux yeux du lecteur de bonne volonté que tu es sans doute, mais cela ne semble pas être le cas.

Écrit par : Amezeg | 28/11/2012

Jean je vais amener de l’eau à ton moulin, et peut-être aussi au mien, en invitant chacun à découvrir l’article de Wikipedia consacré à la noosphrère, notion que je trouve réellement très intéressante. Dans cet article, au paragraphe intitulé « L’unicité de l’esprit », on peut lire ceci :

(Lorsque la fréquence, le débit, et la rapidité des échanges entre personnes augmentent fortement) : « Doit-on s'attendre à un changement qualitatif similaire au changement de phase des physiciens constaté quand par exemple une différence minime de température fait passer l'eau de l'état liquide à l'état vapeur ? Teilhard pense que oui, et que les frontières du moi cessent à partir d'un certain débit d'échange de devenir aussi nettes. Le Jésuite va même - mais nous quittons ici, dans l'état actuel des connaissances, le domaine de la cybernétique - jusqu'à supposer que cette augmentation technique du couplage entre les individus s'accompagne d'une solidarité croissante de fait, et que celle-ci possède des caractéristiques qui sont exactement celles de l’amour (cette hypothèse, manifestement inspirée par le dogme trinitaire, n'est cependant pas indispensable à la compréhension du concept de noosphère, et dépassant le cadre du présent article ne sera pas détaillée ici). » https://fr.wikipedia.org/wiki/Noosph%C3%A8re

Cet aspect d’amour associé à la noosphère est, par exemple, ce qui risque d’être négligé par l’approche scientifique trop étroite, tandis que les aspects plus purement scientifiques (concept) peuvent fasciner les esprits. Je dis bien : peuvent, ce ne sera pas le cas pour tous les individus.

Écrit par : Amezeg | 28/11/2012

Rectification : noosphère plutôt que noosphrère.
Bien que noos-frères, nos frères ou nous frères, dans ce contexte, me séduise assez... :-)

Écrit par : Amezeg | 28/11/2012

Bonsoir Ariaga et Jean
je me suis bien gardé de mettre les pieds sur une plate bande que je n'ai jamais trop foulé au sens de la théorie, pas de la pratiques de mes commensaux dans l'appétit de la vie.

je voudrais juste citer un récent article vu mais pas encore totalement lu dans la dernière édition du new scientist du 10 novembre intitulé "homo virtuous" et sous titré " humans are capable of incrdible kindness and cruelty.What drove the evolution of our moral compass.
par kate douglas en pp 42-45 cela devrait apporter quelques élemnts de plus à la discussion certes animée mais forte intéressante à laquelle je ne me suis pas mêlé, chacun ses domaines de compétences !

Écrit par : Thierry | 28/11/2012

Le duel , à fleurets «mouchetés» sur le blog,, parfois un peu incompréhensible pour moi, m’amuse beaucoup, même si certains assauts me sont un peu obscurs (qui est «qui brille d’or n’est pas d’or» ?), aussi je vais envoyer un message à la gaillarde conteuse, dont le bon sens « campagnard » me plait.
Ce que j’appellerais «juste milieu» est le bon sens, loin de ces querelles picrocholines. Les gens des contes sommes tous imbibés de mots, mais pas des mots qui conduisent à l’attentat suicide ! Les mots, pour moi, sont de merveilleuses araignées, fabuleusement fugaces, qui jaillissent de nous pour s’évanouir dans le mur du temps, et ne sont qu’une tentative, sans doute illusoire, pour cerner l’impalpable. Je ne suis qu’intuitif, à l’affût du frémissement des autres, et, même si j’ai eu la chance d’avoir une vie pleine de culture(s), l’essentiel est le regard d’un enfant. Teilhard de Chardin est, me semble t-il, sur la même boussole, mais son nord magnétique est un peu dévié par la foi, tant mieux pour lui, car les gens que j’ai rencontrés les plus fabuleusement remplis d’espoir tranquille était des prêtres, comme les pères de Foucault… dont la sérénité et l’humour m’éblouissaient, moi l’athée viscéral. Tous ces gens, connaissant bien mieux que moi tous ces êtres fabuleux, Jung et les autres, sont croyants, et rayonnants de calme. Je sens que je vais prendre une volée de bois vert, mais mon ordinateur est solide.
Bonne soirée à tous.

Écrit par : ÉPHÊME | 28/11/2012

Une volée de bois vert, Ephême ? qui oserait... redescendons dans la cale de l'Evasion, rapporter un de ces nectars dont les secrets n'en sont plus !
ça ferait du bien à tout le monde ici !
après cela, même pas peur...
la gaillarde et campagnarde conteuse

Écrit par : la gaillarde conteuse | 28/11/2012

Amezeg,

Je savais que tu trouverais à un moment un extrait dont tu as le secret et qui m'ouvre une porte latérale que je n'avais pas vu...merci donc.

Jean

Écrit par : Jean | 28/11/2012

Thierry,

L'extrait mentionné (qu'il faudrait peut être traduire pour nos amis non anglophone) est prometteur...voulais tu signifier que le fameux compas pourrait se nicher dans les propositions de De Chardin ?

Jean

Écrit par : Jean | 28/11/2012

Ephême,

Comment oses tu, viens ici que je te punisse pour de telles supputations !!!

Trêve de plaisanterie, je préfère savoir que croire, la frontière étant justement dans le vécu personnel que prône Amezeg (comme quoi on se retrouve finalement)...ton commentaire se rapproche de la notion très spécifique de religieux chez Jung mais je ne veux pas alourdir les discussions.

Amicalement,
Jean

Écrit par : Jean | 28/11/2012

Bonsoir ÉPHÊME,

Puisque je suis le fauteur de troubles et celui qui affirme que tout ce qui brille n’est pas or, je me permets d’ouvrir encore un peu ma boîte à mots et d’en verser quelque uns à la suite de ton commentaire « apaisant et campagnard ». Je ne voudrais pas blesser ta modestie, mais il se trouve que Jung était, comme toi, un homme de culture(s) et de grand bon sens « paysan ». J’apprécie beaucoup cette heureuse association de qualités chez les autres, ne sachant trop, quant à moi, si ma bonne fée marraine m’en a pourvu ou dans quelle mesure elle l’aurait fait. Il me semble toutefois que pour la disposition à la culture elle n’a pas noyé le berceau ; pour le bon sens campagnard, il faudrait que je me renseigne auprès de mon entourage, en espérant qu’il soit à même d’en juger. À défaut d’avis extérieur compétent, je prendrai l’avis des rêves qui m’échoient, confiant en leur objectivité non complaisante, au risque, peut-être, de tomber de haut.
À propos de ce qui brille et fait briller, je veux dire que l’essentiel est le rapport qu’on établit entre les choses et soi. Et, je te rejoins, l’important n’est pas que ça brille mais que le « moi je » ou/et l’hybris possible de l’intellect de l’adulte amateur de science ou d’arts, etc. n’étouffe pas le regard d’enfant indispensable à la reconnaissance du langage de la nature en nous (voir plus haut ma citation de Jung tirée des « Entretiens »)
Tes dessins, pour ne citer qu’eux, témoignent de l’existence en toi de ce regard d’enfant. :-)

Avec toute ma sympathie pour « cet enfant »,

Amezeg

Écrit par : Amezeg | 28/11/2012

je crois que j'ai un peu envie de "lâcher prise" et non prise de tête, je vais donc retrouver la gaillarde conteuse, je lui montrerai quelques secrètes cachettes qui font le "nectar" de la cale de l'Evasion, et je suis sûre que nous pourrons échanger de belles histoires....

bien à vous tous....

Écrit par : mariedumonde | 29/11/2012

@ Mariedumonde, tu as raison, amie, je crois que, moi aussi, je vais aller faire un tour dans la cale et y chercher l'inspiration poétique.

Écrit par : ariaga | 29/11/2012

Puisqu'il en faut au moins un à la barre, je serais celui là...

Écrit par : Jean | 29/11/2012

@ Merci, Jean, tu as l'étoffe d'un capitaine.

Écrit par : ariaga | 29/11/2012

Un petit conte qui réjouira peut-être les amateurs du genre, dont je suis, et les poètes aussi... :-)

Le lieu le plus secret

Une vieille légende hindoue raconte qu'il y eût un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand problème fut donc de lui trouver une cachette.
Lorsque les dieux furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci: "Enterrons la divinité de l'homme dans la terre." Mais Brahma répondit: "Non, cela ne suffit pas, car l'homme creusera et la trouvera." Alors les dieux dirent: "Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans."
Mais Brahma répondit à nouveau: "Non, car tôt ou tard, l'homme explorera les > profondeurs de tous les océans, et il est certain qu'un jour, il la trouvera et la remontera à la surface."
Déconcertés, les dieux proposèrent: "Il ne reste plus que le ciel, oui, cachons la divinité de l'homme sur la Lune." Mais, Brahma répondit encore: "Non, un jour, l'homme parcourra le ciel, ira sur la Lune et la trouvera." Les dieux conclurent: "Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d'endroit que l'homme ne puisse atteindre un jour."
Alors Brahma dit: "Voici ce que nous ferons de la divinité de l'homme: nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c'est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher."
Depuis ce temps-là, conclut la légende, l'homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, exploré la lune et le ciel à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.
(Lu ici : http://sergecar.perso.neuf.fr/contes/contes16.htm)

Écrit par : Amezeg | 29/11/2012

Amezeg
J'ai beaucoup aimé ton conte, plein de cette finesse et de cette malice qui hante les descendants des sanscrits, dont nous dépendons tous sans le savoir.

Écrit par : ÉPHÊME | 30/11/2012

Merci ÉPHÊME !
Je le trouve, de plus, plein d’un certain grand « bon sens », mais je ne sais si "l’athée viscéral" que dis être partagera mon point de vue, puisque que ce conte nous parle de la divinité en l’homme.

Écrit par : Amezeg | 30/11/2012

Je connaissais ce joli conte...quelle belle façon de rendre évident ce qu'il y a de plus difficile à comprendre.

L'athée viscéral et le fervent mystique puise pourtant à la même source pour nourrir leur croyance...

Merci Amezeg,

Jean

Écrit par : Jean | 30/11/2012

Oui Jean, une belle légende, simple et subtile.
Certains athées viscéraux sont pleins d'une humanité profonde qui est, somme toute, assez "divine".

Au plaisir,

Amezeg

Écrit par : Amezeg | 30/11/2012

Et la spiritualité laïque et la croyance en l'homme et cette capacité à se déclarer frère de tous les autres humains et à trouver dans chaque autre quelque chose, alors sans citer Valéry il y a les apparences et les profondeurs, rien n'est plus semblable qui parait dissemblable.
Pour les contes eh bien vous nous gâtez alors encore merci et désolé de ne pas mêler de la discussion.

Écrit par : Thierry | 01/12/2012

Merci Thierry :-)

"...rien n'est plus semblable qui parait dissemblable."
À ce propos, sans être soufi ni même musulman, j'aime ce que le Cheikh Khaled Bentounes dit du point au cours de cet entretien accordé à l'émission " Noms de Dieu" (sic !) :
« ........parce que nous vivons dans un monde de chocs permanents (d'oppositions)...parce que nous ignorons le point, le point de jonction..... le point qui contient l’information......»
On y lit aussi, en introduction à l’entretien, cette parole du Prophète Mohamed :
« Aucun de vous n’est croyant tant qu’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même »
(Il est aussi assez plaisant d’entendre ce maître soufi dire, un peu plus loin dans cet entretien, qu’il n’était pas un saint mais un voyou...)

C’est ici : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=D6IN-5XDa5Y#!

Écrit par : Amezeg | 01/12/2012

Merci de cet écho :)
les soufis ne sont pas que ces derviches tourneurs dont ne parlait pas mahmoud darwich ! l’essentiel c'est de ne pas tourner en rond pour rien et aussi d'arriver à transcender l'instant et le désir d'élévation dans la transe est total, ça peut faire mal à la tête et à l'oreille interne pourtant il y coule des mots simples et doux à entendre, avant que de s'étendre pour le compte exténué !
Je ne donnerai un chèque en blanc à personne de ses intentions tant qu'il n'aura pas appliqué sur le terrain , en vrai dans la vie courante des idées et des principes par principe de cohérence .
Le jeu de Lego peut continuer et l'égo aura bine du mâle à trouver sa place ! Dans la loge l'acteur répète son texte mais que dira t il sur scène
dans la comédie de la vie ?
Le voyou est beaucoup plus proche du saint que ce que croit souvent ce dernier !

Écrit par : Thierry | 01/12/2012

Oui, prudence.
Toutefois :
Si le grain ne meurt il ne donnera pas de fruit, si la terre ne s’ouvre elle ne donnera pas vie au grain, si la parole vraie ne trouve pas la bonne oreille pour la recevoir...

Écrit par : Amezeg | 01/12/2012

On ne choisit pas toujours les oreilles en qui on met des messages, mais les spin doctors adaptent leurs messages et donnent à entendre ce que les gens veulent entendre, après un message dérangeant peut permettre de faire la fameux pas de côté qui amorce le changement et avec lequel tout est possible.

Écrit par : Thierry | 01/12/2012

Merci Ariaga pour cette découverte. Peut être que j'ai entendu parler de lui une fois dans ma vie. Il me semble... Ses idées sont très belles et ses découvertes vont dans le sens de ce que j'aime et que je veux partager avec les autres. On en a besoin en ces temps....Bon week end.

Écrit par : elisabeth | 01/12/2012

En effet, Thierry, ce serait probablement une grande présomption d’affirmer que telle oreille est définitivement bonne ou définitivement mauvaise. Elle peut seulement être l’oreille qu’il faut au moment où il faut ou ne pas l’être encore.
Thomas eut besoin de toucher du doigt les plaies du Christ, nous dit l’Évangile. Doutait-il encore de celui qui avait porté la couronne d’espines (spina).
Nous le connaissons aujourd’hui comme Saint Thomas, il évangélisa le sud de l’Inde et mourut sans doute en martyr. (Wikipedia)

Écrit par : Amezeg | 01/12/2012

Teilhard doit sourire appuyé sur l’épaule gauche de saint Pierre, bercé par la musique divine des anges. Quelle avalanche de commentaires ! Tous en fait se rejoignent un peu, par des chemins différents. L’athée est souvent rejoint par le prêtre, et l’inverse, quand l’essentiel est en jeu. Les frères (et les sœurs) de Foucault distribuaient discrètement la pilule aux femmes du nord Sahara, sans états d’âme, c’est le cas de le dire, il y a trente ans, avec de plus la bénédiction des imams, en me disant ouvertement qu’ils n’avaient cure du pape et de ses bulles dérisoires. Croyance et réalité peuvent se fondre en un alliage quand l’humanisme est réel, et certains musulmans qui m’ont aidé dans mes périples avec des risques terribles, sont à des lieues au-dessus de la frileuse médiocrité ambiante dans plupart de nos pays dits développés. La nomade est généreux, car il pense que tout homme doit être généreux, question de survie. Et Dieu peut apparaître au chanceux au détour d’une courbe de dune.

Écrit par : ÉPHÊME | 01/12/2012

Ephême, tu pointes justement du doit l'influence de l'environnement sur le comportement des hommes, enfin de la géographie humaine et des effets du milieu qui oblige souvent à être plus équilibré (le juste milieu quoi !) .

Pourtant on ne saurait là encore généraliser abusivement car le Sahara n'est pas toujours des plus hospitaliers de par certains des habitants qu'il recèle et sa conquête est jonchée de cadavres de caravanes parties sans retour avec les bandits des dunes pour tout horizon!

je ne parle pas des vipères à corne, venimeuses en diable, ni des gerboises (nom d'une bombinette A aussi !) mais oui dans les oasis du moins on doit souvent être bien traité. Pourtant certains on fait des mauvaises rencontres dont ils ne sont jamais revenus.

Mais il y a une évidence c'est bien que dans un groupe humain il faut faire face dans l’adversité et que quand les conditions ambiantes sont délicates et dangereuses ça peut davantage souder que créer des dissensions. Sans pour autant oublier, en les rappelant, les épisodes du radeau de la méduse ou des aviateurs uruguayens dans la cordillère des Andes, où le tabou du cannibalisme à été dépassé, certes nécessité fait loi mais aux extrêmes on se découvre des ressources insoupçonnées !

Écrit par : Thierry | 01/12/2012

C'est drôle de vous lire sur ce sujet...
Pourquoi la "noosphère" fait-elle penser à quelque chose d'éloigné, de trop "intellectuel", qui nous éloignerait du "concret" et de la nécessité de se "tourner vers soi-même ?

La noosphère, c'est la « conscience collective de l'humanité » qui regroupe toutes les activités cérébrales et mécaniques de mémorisation et de traitement de l'information. (Wikipédia).
C'est assez simple à comprendre, je trouve...bien plus simple que l'inconscient collectif.
Les deux n'ont d'ailleurs en commun que le "collectif", car la noosphère ne se réfère en rien à l'inconscient (faut pas tout mélanger !).
Elle se réfère à la "somme des pensées"...

Internet et la "somme globale des informations qu'il contient" fournit une image intéressante de ce que peut donner l'accumulation des pensées individuelles...et de son effet "global".

D'autre part, pourquoi voyez-vous dans ces concepts une façon de "se payer de mots" et de ne plus voir la nécessaire "réalisation de soi" au quotidien ?
C'est bizarre...
Un peu comme si, chaque fois que l'on parlait de la "France", quelqu'un disait : oui, c'est bien beau, la France, mais revenons à la gestion de notre village (ou de notre famille)...

De même que la "France" est faite de la "somme des villages", la noosphère est faite de la "somme de nos pensées individuelles"...et je trouve, au contraire, très intéressant de penser que chaque "pensée individuelle" a un "poids" dans cette somme totale...

Cela ramène au contraire à la "responsabilité" de chacun dans la "marche du monde" puisque chaque pensée y contribue...
Cela ne nous éloigne donc pas de notre tâche individuelle, ni de notre ancrage...mais nous rappelle que les pensées ont un poids et donc qu'il est important de "penser juste".

Le Global Consciousness Project en apporte aussi une sorte de preuve "concrète"...

Écrit par : La Licorne | 02/12/2012

ARIAGA À TOUS. En "ouvrant" le Laboratoire à des contributions je voulais le maintenir vivant pendant que je préparais mon déménagement ; préparation qui consiste essentiellement à distribuer mes meubles, objets, et surtout à donner, de diverses manières, une grande partie de la grande abondance de mes livres. Je ne suis pas déçue, le laboratoire grouille de vie !
Aujourd'hui je vais vous proposer une de mes poésie. Ce sera probablement moins excitant mais qui sait ...

Écrit par : ariaga | 02/12/2012

Bonjour La Licorne,

Il est « drôle » et « bizarre » de voir la façon dont nous* sommes lus par les uns ou par les autres. Ce que nous disons est parfois découpé en morceaux qui, ainsi séparés les uns des autres, n’ont plus le sens qu’ils avaient avant séparation. Et nous nous voyons ainsi attribuer des points de vue qui ne sont pas les nôtres. Il s’agit parfois de petits découpages et de petites déviations de sens qui tombent juste un peu à côté. C’est quelquefois plus largement à côté.

Les savoirs ne sont pas mauvais en soi, ils peuvent contribuer à l’œuvre concret. Cependant, comme le soulignait Jung : « Mais en fin de compte, le fait qu’un homme applique ou non ce qu’il a appris est une question morale.* *». On peut dire aussi que la saisie intellectuelle est bonne à condition qu’elle ne soit pas mise au service du moi mais du Soi. L’important restant donc, à mon avis, le rapport qui s’établit entre les choses et soi. Le travail concret est de mettre les apprentissages, les savoirs, au service de Soi et non de moi. Le « diable » en nous est tout à fait capable de nous faire transformer un savoir unifiant en savoir dissociant, en stimulant le moi gourmand et voleur qui va l’accaparer. Ce qui fait que, somme toute, au regard du Soi, on se sera payé de mots.

* Ce n’est pas un « nous » de majesté, c’est seulement que cela peut arriver à tout commentateur... :-)
* *Jung parle, chapitre entretiens avec J. Evans – Éditions Buchet / Chastel

Écrit par : Amezeg | 02/12/2012

Bonsoir amie,
très intéressant ce rapprochement entre ces deux hommes
Douce soirée et bonne semaine
Bises

Écrit par : bichon39 | 02/12/2012

Amezeg,
peut-être ai-je déformé ce que tu voulais dire...dans ce cas, excuse-moi...mais ce n'est pas facile , après avoir lu 60 messages, de se souvenir des nuances d'un des tout premiers...

Il me semble quand même avoir compris que le sujet de départ avait rapidement dévié vers un autre sujet...et j'essayais de revenir au début...

Bonne soirée à toi !

Écrit par : La Licorne | 02/12/2012

Entendu, La Licorne.

Les échanges à distance ont leurs avantages et leurs inconvénients. Les échanges en direct en ont également. Tant qu’on ne prend pas trop le mors aux dents - ce qui, ma foi, peut cependant arriver à tout le monde - les malentendus peuvent se dissiper comme rosée au soleil, et je m’en réjouis. :-)

Écrit par : Amezeg | 03/12/2012

Forte description très évocatrice, émouvante, et très heureusement mise en forme, Ariaga.

Sa nature inspirée me rappelle que les poésies, comme les rêves, sont parfois rétrospective, parfois regard jeté vers l’avant sur le chemin qu’il nous est proposé de parcourir et sur le lieu qu’il nous est proposé de rejoindre.

Écrit par : Amezeg | 03/12/2012

Mon précédent commentaire est ici par erreur et peut être supprimé en ce lieu où nul monstre n'a montré le bout de sa queue... ;-)

Écrit par : Amezeg | 03/12/2012

@Amezeg, je vais te surprendre mais je crois aux actes manqués, émergences de l'inconscient, et je vais laisser ici ce petit bout de queue de monstre ... il me plait bien.

Écrit par : ariaga | 03/12/2012

Y crois-tu toujours ou seulement de temps en temps, Ariaga ? :-)

Écrit par : Amezeg | 03/12/2012

@ Amezeg, j'y crois très souvent.

Écrit par : ariaga | 03/12/2012