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24/12/2012

Un étonnant Noël avec Jung

Le pêcheur.jpg

Texte : LA GAILLARDE CONTEUSE

Illustrations :  ÉPHÊME

Me voici encore, gaillarde conteuse, avec un récit qui va en décoiffer plus d’un ! L’année tire à sa fin. D'aucuns avaient annoncé la fin du monde. Que nenni. Vous voyez bien... J'ai cependant moi aussi quelque chose à vous annoncer, qui est aussi étonnant et bien plus poétique. Mais il va vous falloir entrer dans un état de conscience modifié pour être en mesure d'y accéder. Vous en êtes parfaitement capables.
Ce blog, fertile en échanges passionnants et passionnés, qui a connu cet été l'aventure pas ordinaire du voyage de l'Evasion, va à présent recevoir la visite d'un sacré personnage, j'ai nommé Carl Gustav Jung. Le voici, non pas en chair et en os, ce qui serait mentir, mais tout en image, en âme et en esprit, on ne saurait mieux dire...

 "Depuis un demi-siècle, il demeure tranquille et numineux dans les replis paradisiaques de la grande roue du temps. Il a choisi de parer sa malicieuse image d'une barbe très longue, blanche bien entendu, et pointue au bout à la manière des vieux sages chinois. Il semble  ainsi une espèce de Gandalf suisse ! Cette barbe il l’ôte très simplement pour fumer sans barrière sa très fameuse pipe (Lacan c’était le cigare, Dolto la cigarette…)

Jung et Ariaga.jpg

Fumant paisiblement, il observe, vous vous en doutez, tout ce qui peut se dire sur tout ce qu'il a dit, au temps de son temps sur terre. Il a donc régulièrement un œil qui traîne par ici, il sourit souvent, rie parfois et l'envie soudain l'a pris de nous rendre visite. Ne pensez-vous pas qu'Ariaga, plongée actuellement dans la "dépossession" y puisera une vraie joie ?
Mais que va donc nous dire ce père Noël jungien qui porte une fleur d'or au milieu de sa barbe ?
Un conte, mes amis, car il l'a souvent dit..."l'homme ne sait plus mythologiser".
L'homme non , le sage si.
Laissons-le donc parler...

 C'était au temps jadis ou au temps à venir, car dans cette roue-là tout est au même endroit, un pêcheur s'en allait chaque jour jeter son filet dans la mer. Sa femme, un peu grincheuse, accommodait les quelques poissonnets qu'il rapportait, mais qui n'étaient jamais pêche miraculeuse. Si lui était content, elle espérait bien mieux. À ceux qui espèrent sans se lasser, on le sait, des choses adviennent. Et c'est ainsi qu'un jour, dans le creux du filet, un seul petit poisson s'était laissé rouler. Il était minuscule mais il était en or et sa peau de bijou étincelait. Le voyant si joli le pêcheur approcha son visage, c'est alors qu'il entendit l’animal parler : “Si tu me relâches, pêcheur, j'exaucerai un vœu, n’importe lequel, sois heureux tu as le choix.”Le pêcheur le relâcha.

En rentrant dans sa petite cabane il conta la chose à sa femme qui immédiatement souhaita une chaumière chaude, qu'elle reçut aussitôt.
La chaleur, une chaumière, c'est bien, mais bien manger n'est pas mal non plus et la femme du pêcheur désira d’exquises nourritures.

Elle renvoya son homme au petit poisson d'or. Le pêcheur appela, simplement, et le bel animal ne se fit pas prier.
Ta femme veut des festins ? Soit.”
Effectivement la table de cette chaumière, à compter de ce jour, fut une table de roi.

Manger comme ça c'est bien, mais avoir du pouvoir n’est pas mal non plus et la femme du pêcheur désira devenir reine...
Elle renvoya son homme au petit poisson d'or. L’animal se montra encore accommodant.
"Ta femme veut être reine? soit."

Le pêcheur en rentrant vit un château au lieu de la chaumière, et sa femme sur un trône, couronnée et ravie.
Si une reine à du pouvoir, une papesse en à mieux, pensa la vorace. Elle renvoya son homme au petit poisson d'or, qui hésita un peu :
"Ta femme veut être papesse ? Soit.”

la papesse.jpg


Le pêcheur revenant chez lui, trouva un palais de marbre, un luxe époustouflant, une épouse exaltée sous une tiare d’argent et d’or.
Un tel pouvoir c'est bien, mais tous les pouvoirs, c'est mieux, “je veux être Dieu!”
Elle renvoya son homme au petit poisson d'or. Cette fois le pêcheur osa à peine appeler. Le petit poisson d’or d’abord ne vint pas. Mais il finit par arriver quand même, toujours joli, toujours patient.
"Ta femme veut être Dieu ? Soit, mais ce vœu sera bien le dernier...”

Le pêcheur s’en retourna, inquiet de ce qu’il allait trouver. Il arriva à sa cabane, qui avait été tour à tour chaumière, château, palais. Elle était à présent une petite étable, obscure, tiédie  par le souffle de quelques bêtes chaudes. Un tout petit enfant, tout doux, tout vulnérable, qui gigotait dans une poignée de paille...”

L'enfant Jésus.jpg


Le dernier mot tombé, Carl Gustav est parti. Il voulait être sûr de ne rien rajouter à cette belle histoire, il se connaît bavard... Et puis je crois que plus rien ne le retient de notre monde, il a bien mieux, mais ne comptez pas sur lui pour vous décrire le sien, c’est un secret m’a-t-il dit tout bas sous sa barbe, avant de s’envoler comme l’oiseau de l’encens.

N’ayons pas de regret, soyons fiers, apprécions toute la merveille de cette belle visite...
Qu’un très doux Noël vous émerveille tous !

La gaillarde conteuse