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16/08/2013

N'ayez pas peur...

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Illustration ÉPHÊME (clic pour agrandir)

Nous mangeons, nous parlons, nous rions, nous buvons, nous supposons, nous versifions magistralement... Mais voyez la nuit qui tombe doucettement. Notre tapis, tout à l’heure étendu devant la cheminée, s’est roulé dans un coin, il me semble qu’il dort... Je crois qu’il veut montrer à Mariedumonde qu’il est capable de décision et qu’en aucun cas la panne ne saurait le surprendre. Je dois vous dire qu’il m’a demandé, avant de s’enrouler, de faire un copier/coller sur une feuille de parchemin, du dernier poème d’Amezeg, en murmurant :  “On m’avait dit que certains humains savaient dire les mystères, et je vois là que c’est bien vrai.” J’ai fait ce qu’il a dit, il s’est roulé autour, et se laisse à présent bercer par les mots...
Je dois vous annoncer une nouvelle surprise, un rebondissement de choix : nous allons passer la nuit dans ce château.
Était-ce prévu ? Bien sûr ! Là-haut se trouvent de mystérieuses chambrettes, aux lits tirés de draps de lin grisé, aux tapisseries de murs fleuries de sombres paysages de forêts au cœur desquelles brillent de lourds rubis, ainsi qu’une troupe dispersée de salamandres, loups, aigles, corbeaux, lions, cygnes, chiens, serpents, qui semblent vouloir jaillir de cette lourde étoffe. Des vitraux colorés dessinent aux fenêtres des scènes où des dragons crachent sur de beaux chevaliers des flammes rouge sang. N’y a-t-il pas derrière l’un d’eux, une femme, vêtue d’un fantastique peignoir ? Mais si, Hécate est déjà là...
Choisissez votre chambre, selon la couleur, le style, l’ambiance. Si vous avez peur, et je comprends cela, des clefs noires et robustes peuvent clore les serrures. Mais dans ce monde “fermé” est une illusion. Vous pouvez aussi, s’il vraiment il le faut, vous y mettre à plusieurs, certaines ont des grands lits, qui ont jusqu’à sept places ! On dit que dans l’un d’eux a dormi le Poucet et ses six frères, on dit que l’ogre fréquente ce lieu chaque nuit, émoustillé encore à l’idée de les prendre. Il porte à sa ceinture trois clefs, une noire, une blanche, une rouge, savez-vous que ce sont les clefs qui ouvrent tout dans l’univers ? Et dans une fine et profonde poche de cuir de cette même ceinture, un long couteau d’argent se tient caché.
À vous de voir...
Promenez-vous, tâtez les matelas, caressez les dentelles, reniflez les atmosphères, arrêtez un peu de penser, simplifiez, simplifiez, cherchez l’inspiration, car c’est bien de cela qu’il s’agit ! Ce lieu est un lieu d’inspiration...
Vous découvrirez sûrement, au cours de la nuit, à qui est cette curieuse demeure et ce que nous faisons ici.
Dieu ? Diable ? De qui avez-vous peur ? Comment les créez-vous tous les deux dans vos esprits penseurs ? Religieux ou païens ? Ils se plient patiemment à vos interprétations, car ils sont là pour cela, comme tous les visages qui peuplent ce royaume. Ta ta ta, comprenne qui pourra.
Je resterai en bas, devant la cheminée, dans ce fauteuil de velours vert. J’aime la nuit et son cortège de silences, de courants d’air tièdes, d’esprits errants...
Vous pourrez toujours me rejoindre, après avoir longé de labyrinthiques couloirs obscurs et frémissants, si vous ne trouvez pas le sommeil.

(à suivre)              La gaillarde Conteuse

Patricia Gaillard


Commentaires

Je ne sais pas si j'irai dormir, je préfère ouvrir grand mes yeux je crois que je vais rester avec toi la Gaillarde, pour plusieurs raisons

1 je pense qu'on pourrait se raconter de belles histoires qui peuvent faire frémir mais aussi faire rêver.....
2 j'ai repéré le tonneau j'ai pas trop envie de te laisser seule avec ce petit trésor hic...
qu'en penses tu ?

Écrit par : mariedumonde | 16/08/2013

Tiens ! ce baiser sur ton front ! Et, à l’heure où je te quitte, oui, bien haut, que je te l’avoue : tu n’as pas tort, toi qui juges que mes jours ont été un rêve ; et si l’espoir s’est enfui en une nuit ou en un jour, — dans une vision ou aucune, n’en est-il pour cela pas moins PASSÉ ? Tout ce que nous voyons ou paraissons n’est qu’un rêve dans un rêve.

Je reste en la rumeur d’un rivage par le flot tourmenté et tiens dans la main des grains du sable d’or — bien peu ! encore comme ils glissent à travers mes doigts à l’abîme, pendant que je pleure — pendant que je pleure ! Ô Dieu ! ne puis-je les serrer d’une étreinte plus sûre ? Ô Dieu ! ne puis-je en sauver un de la vague impitoyable ? Tout ce que nous voyons ou paraissons, n’est-il qu’un rêve dans un rêve ?

Un rêve dans un rêve
Edgar Allan Poe
Traduction de Stéphane Mallarmé

Écrit par : Jacqueline W. | 16/08/2013

Eh bien, mariedumonde, racontons-nous des histoires. Mais dis-moi, est ce la peur ou est ce ce tonneau dont tu me parles qui te fais rester là... ? Il contient le philtre de la simplicité. Ce n'est pas un alcool, ce n'est pas une ivresse, c'est un breuvage qui aide à être désarmé, vulnérable... tout autre chose !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 16/08/2013

Des grotesques aux gros textes
l'art pariétal se marie au médiéval
et si la voute est étoilée
c'est au porteur de torche qu'elle le doit

Écrit par : Thierry | 16/08/2013

Jacqueline W, si le tapis n'était déjà endormi, il aurait demandé ce poème-là aussi, il me semble, qui parle humblement de cette évanescence de l'homme. Merci.

Écrit par : la gaillarde conteuse | 16/08/2013

Étonnante, n'est ce pas Thierry, cette inspirante illustration de Ephême ?

Écrit par : la gaillarde conteuse | 16/08/2013

La lune enfin venue donner sens à la nuit me découvre, chausses détroussées, gambettes marinant dans le jus bien frais de la douve pour tenter, si Dieu veut, de rendre à mes chevilles leur volume d’antan tandis que sonnent encore à mes oreilles surchauffées les mille clochettes du compliment... Je ne saurais cependant m’attarder longtemps seul en ce lieu : l’ombre sournoise d’un quadrupède moustachu passe et repasse sur la berge enherbée ; je sens le poil sur ma peau se dresser rudement à chaque apparition de cette silhouette silencieuse. La bête en moi reconnait le danger.
Messire Thierry, mon voisin de chambrée, aimable troubadour du Lauragais et d’autres lieux, alchimiste à ses heures trouvées, n’attend que mon signal pour me hisser à force de bras le long du vertigineux rempart, à l’aide d’une corde et d’une poulie qu’il a su très ingénieusement accrocher au surplomb d’une petite échauguette.

Écrit par : Amezeg | 16/08/2013

Avec ma minette, je ne crains rien, alors qui m'aime me suive dans une grande chambre où les rideaux seront faits de cretonnes fleuries et les draps ornés de fine dentelle.
La lumière sera tamisée et même si des ombres apparaissent sur les murs, nous n'aurons aucune peur !
Merci à la conteuse qui mérite son appellation de gaillarde. Elle a tant de talent. Bises à tous et à toutes.

Écrit par : danae | 17/08/2013

Bonjour amie,
merci pour tes petits mots très sympa
Bon week-end
Bises amicales
Daniel

Écrit par : bichon39 | 17/08/2013

Heureusement que je te lis le matin et non le soir....... Sourires !!

Bon samedi avec bises

Écrit par : patriarch | 17/08/2013

Chat noir ou chanoine, chouette qui effraie, grand duc qui accélère la particule et derrière de lourdes tentures d'aussi lourds secrets qui montent des bas fonds et des culs de basse fosse dans des lancinants cris d'or frais qui ne demande qu'a transmuter.
Ce n'est pas qu'un tableau ni même une ronde de nuit, cela provoque bien plus l'étonnement que l'ennui et tout ce qui s'en suit, et qui essuie les plâtres recherche aussi le souffre pour le mélanger à la poudre noir du sabbat car le salpêtré où l'on s'empêtre transpire de toutes les parois et suinte tandis que chuintent les cris des rats qui se regroupent en grappes.
Les sourires le disputent aux beuveries sans fin tandis que quelques croupes flattent le groupe.

Écrit par : Thierry | 17/08/2013

Ah lampée pas clampée, l'assistance ne va pas décamper
pas de génie priapique qui tomberait raide
mais des réjouissances portées à leur acmé
une danse ébauchée, convives et commensaux
qui profitent du spectacle et se rincent l’œil
en même temps que le gosier
on ne va pas faire son deuil
dès le seuil franchi
affranchi des consignes
pas encore avachi dans un coin
tel têtard borgne
qui pourtant lorgne
sur la chope du voisin
du malvoisie par ici
de l'ivresse à gogo
et des feux sans la paille

Écrit par : Thierry | 17/08/2013

@ la gaillarde conteuse, l'arrivée dans le conte de l'ogre et du Petit Poucet m'interpelle car je pense à ce que dit Jung dans Psychologie et Alchimie : "Le Petit Poucet est le plus jeune des sept frères. il est vrai que sa petite taille et sa ruse sont assez inoffensives, mais il n'en est pas moins celui qui conduit ses frères à la cabane de l'ogre, démontrant ainsi sa double nature dangereuse : il est à la fois porteur de bonne et de mauvaise fortune ; en d'autres termes il est aussi l'ogre lui même. "
Comme quoi, il y a des tiroirs dans les histoires ...

Écrit par : ariaga | 17/08/2013

Bonne chance pour l'escalade, Amezeg, et que messire Thierry tienne bon ! Celui-ci, tout en préparant la poulie et la corde, nous sert vers et prose relevées...
hardis compagnons !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

@ Amezeg, tu crois vraiment que Messire Thierry va te remonter ? Méfiance, je le soupçonne de vouloir garder la Conteuse pour lui tout seul. J'ai observé son petit jeu de poèmes en tous genres et autres gracieusetés. Je sais bien, les mauvaises langues diront que je suis jalouse ....

Écrit par : ariaga | 17/08/2013

C'est sûr Danae, tu seras rejointe dans ce lieu que tu as élu, fines dentelles, lumière tamisée, ombres sur les murs... tout pour plaire !

la gaillarde te remercie pour l'appellation décernée !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

Patriarch, ne vas-tu passer la nuit dans ce château ?

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

Bien sûr Ariaga, des tiroirs dans les histoires, comme tu dis si bien.
Sais-tu que l'on dit parfois de ce conte qu'il est l'image de l'humain, né sur la terre, et qui cherche la Voie. L'ogre y serait Cronos, le temps, dévorant ses enfants...
De toute les façons, d'une lecture à l'autre, quel personnage, ce Poucet !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

Chère Ariaga, quand on est capable comme toi de se déguiser en cocker aux yeux larmoyants pour charmer la conteuse, on n'accuse pas les autres de vouloir la séduire.
hé hé.
Sachez que je ne suis ni charmable, ni séduisible, étant dans notre cas la gardienne du seuil !
Non, mais...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

Il est plus d’une corde au luth de messire Thierry, c’est bien certain, ô Gaillarde conteuse. On l’entend souvent par ici pincer la corde avec maestria sans rire plus fort qu’un créneau de granite ou qu’un machicoulis moussu.
Je gage, Ariaga, que maître Thierry ne lâcherait pas davantage un compère qu’il ne desserre la poigne sur un carafon de nectar qui a croisé sa route aventureuse et poétique. Quant aux mauvaises langues, elles risquent fort de se déssécher bientôt tout roidement au fond des gosiers médisants, bien qu’il ne manque ici aucun liquide propre à les tenir humides et souples comme il se doit...

Écrit par : Amezeg | 17/08/2013

@ la gaillarde conteuse, si tu es la gardienne du seuil, tu es alors la médiatrice entre le conscient et l'inconscient. Lourde fonction.
Quand à ma capacité à me déguiser en cocker tu révèle un détail de ma vie privée et j'envisage le procès ! Ouaf !Ouaf !

Écrit par : ariaga | 17/08/2013

Cher cock... chère Ariaga, aucune fonction n'est lourde dans la légèreté !
Un procès, ouaou ! rebondissement !
Même pas peur...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

Très belle tirade et de très belle langue, sur les langues mauvaise, Amezeg... Décidément, je suis d'accord avec notre tapis, j'aime !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

@ Danae, j'ai vu que ton chat est au premier plan du dessin de Éphême.

Écrit par : ariaga | 17/08/2013

J'ai mis ma longue chemise de nuit, puis mon bonnet de nuit. Je me suis allongé sur un grand lit et j'ai croisé mes mains sur ma poitrine. J'attends.......Que va-t-il se passer? Tout est ben silencieux. Seul le vent se faufile par les fenêtres et gémit doucement.

Écrit par : Daniel | 17/08/2013

Quel beau paysage, Daniel, devenu si rare, un homme en chemise de nuit et en bonnet de nuit ! Grand merci pour cette vision.
Tes mains croisées sur ta poitrine ? je pense que la mort va venir te voir. Ne crains rien, bien au contraire, la rencontrer en étant vivant est une expérience fabuleuse. Et puis tu lui expliqueras simplement qu'elle est venue trop tôt. Elle connais, ça lui arrive souvent.
Tu lui parleras de moi, nous nous connaissons bien, nous mangeons régulièrement à la table dont je vous parlais tantôt. Elle est bien moins grincheuse qu'on ne l'imagine. Cette vieille dame noire n'a aucun état d'âme, elle fait juste son boulot !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 17/08/2013

@ Daniel, est-ce que ta longue chemise de nuit est est une chemise que l'on disait "à pertuis " ?

Écrit par : ariaga | 17/08/2013

Luth ou Oud
on est en butte à ceux qui boudent
des mélopées nous enveloppent
qui ne sont pas décachetées
mais pour la lutte
rien ne vaut les reins
quant à l'airain
c'est pour d'autres traits
et puis le pugilat est pratiqué
dans les tavernes des enivrés
bien vivre loin de de l'ivraie
entre orge et malt
en mets dits terrassés
joindre le geste à l'appât rôle
pour en finir

Écrit par : Thierry | 17/08/2013

du pertuis à la pertuisane il appert que celui qui suit l'huis est insane
de lui à l'émoi il y a plus d'un pas sciant et pour ce qui est du billaud
ce n'est pas en pliant le bliau du nobliau qu'on achève le fabliau
mais raccourcir les jours sans s'occuper des gens c'est avancer à pas de géant vers la nuit profonde de la rotonde où sont distribués force horions
alors si la grande ourse se coince la queue de la casserole
au moins passerons nous des babioles à la faribole

Écrit par : Thierry | 17/08/2013

oh oui je crois que je vais venir te rejoindre et j'adore les labyrinthes et puis je vais suivre les cailloux du petit Poucet...
besos
tilk

Écrit par : tilk | 18/08/2013

Que ce soit le dessin d'Ephême ou les textes de chacun, quel talent ! Quel art de nous faire rêver !
Avec sa baguette magique, la fée m'a transformée en petite souris, tapie dans un recoin pour observer discrètement. Mais aïe, il y a un chat !

Écrit par : Francine | 18/08/2013

@ Tilk, si tu suis les cailloux tu arriveras au centre.

Écrit par : ariaga | 18/08/2013

@ Francine, petite souris, sors de ton trou, le chat ne te mangera pas.

Écrit par : ariaga | 18/08/2013

@ Thierry, serais tu visionnaire ?

Écrit par : ariaga | 18/08/2013

ARIAGA À TOUS, pour ceux qui auraient encore faim et voudraient se nourrir par des textes très inspirants, allez donc faire un tour sur le blog de mon virtuel ami DANIEL, intitulé Les voies de l'âme dont voici le lien : http://www.lesvoiesdelame.com/

Écrit par : ariaga | 18/08/2013

Est il possible d'être au centre de l'idée
de l'idéal en bon féal parce que les fées au dos
et sans se mettre à dos personne
l'ado naissance n'est pas médiévale
la majorité est acquise très tôt
le développement physique et la carrière des armes
embrassées dès l'enfance après on tourne le page
dans tous les sens pour bien le féconder
de manières et facondes
mais aussi pourquoi pas de bel ou fin amor
parce que en dehors des tournois
on peut rester courtois

Écrit par : Thierry | 18/08/2013

Alors Ariaga il y a l'intuition qui reste un processus ultra rapide où toutes les données compilées et analysées dans la fulgurance donnent ce qui pourrait s'apparenter (pas un apparat de rentier ni de dentier) à une vision des choses, une estimation de la situation, un scénario probable, tout est probabiliste est rien n'est absolument certain.
Ensuite lime imaginaire n'est pas qu'un hymne à la pensée et puis la pratique de la prospective aide aussi quand on se projette au delà de la projection et qu'on essaie de voir ce que sera le futur.

Vernes pas né dans une caverne suivait l'actualité, les brevets et les nouveautés, poète aussi de cette époque, il n'eut de cesse que de donner consistance avec insistance à ce qu'il subodorait qu'il adviendrait des découvertes, avec beaucoup de bonheur et de chance si je puis dire mais il était d'abord très bien informé et suivait l'actualité scientifique en pleine expansion notamment avec les conflits et la révolution industrielle puis la belle époque.

Écrit par : Thierry | 18/08/2013

Bien entendu, Tilk, les cailloux blancs. Ariaga a raison, c'est pour arriver au centre. Mais c'est aussi pour aller dans les lieux de nous-même encore"inexplorés" et être sûr de revenir. Ensuite, quand on sème des miettes que les oiseaux picorent, ou des cendres que le vent emporte, c'est parce qu'il faut se perdre pour se trouver... le stade suivant...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/08/2013

Francine, crois-tu qu'ici les chats mangent les souris ? songe à la fable du lion et du rat... ou au conte du chat botté...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/08/2013

Ma première nuit au castel, de dignes fées gracieuses m’ont mené dans une chambre ronde moelleuse comme un immense jardin de fleurs de plumes. Là, entouré de nymphes toutes plus charmantes, mystérieuses, timides, audacieuses et attentionnées les unes que les autres j’ai fait grands progrès dans votre langue étrange, expurgée de latin et pleine de mots bizarres me rappelant les gargouillis des Grands Bretons que je coupais en rondelles quand ils venaient sur mes terre voler femmes et vaches.
L’oreiller est donc bien le meilleur des dictionnaires… Comme Zeus allongeant la nuit pour mieux séduire Alcmène, les fées semblent aussi avoir fait filer de très longs colliers d’heures cette première nuit là. De plus mon descendant ÉPHÊME, m’aide grandement, même s’il semble avoir depuis longtemps jeté aux orties ses quartiers de noblesse sablonneuse. Enfin le pantagruélique festin où flottaient des mets étranges apportés par des pipistrelles parfaitement stylées, le nectar des barriques, la bouffée magique de la vue du peignoir d’Hécate ont dû aussi m’aider un peu.
Ma plus grande surprise est quand même les femmes de votre temps. Elles sont très souvent maigrelettes, quasi nues dans l’indifférence générale, et quand ont tente de leur pincer le postérieur, d’abord l’on prend une claque au lieu des gloussements de plaisir de mes mies anciennes flattées de sentir nos hommages à leurs plantureuses grasses rondeurs. Ensuite, en plus on se casse parfois les ongles sur des derrières durs comme des boulets de bombarde ! En voulant minauder une croupe, je me suis coincé un doigt dans ce que l’on m’a dit être un « string », au milieu de l’hilarité générale !
J’ai besoin d’urgence de conseils de tous ces savantes et savants dames et sires… Je me sens un petit peu décalé, et pas tout à fait à la page. ÉPHÊME me conseille un symposium jungien avec vous tous… Je suis prêt à tout pour sortir de l’oubli. Par pitié, aidez-moi !!!!

Écrit par : L’OUBLIÉ de MARQUEYSSAC | 18/08/2013

Je voudrais bien passer une nuit dans ton chateau mais je voudrais te demander : as-tu au moins un réveil car je dois demain matin me rendre à mon travail et à l'heure. Je ne voudrais pas manquer ???? (rires).

Écrit par : elisabeth | 18/08/2013

Un réveil...... ? Elisabeth, cette grosse horloge comtoise devrait faire l'affaire, elle sonne toutes les heures et tous les quarts d'heure. Plaçons-là à la tête de ton lit. Bien sûr tu ne dormiras pas forcément beaucoup, mais au moins tu seras réveillée !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/08/2013

C'est que, cher Oublié de Marqueyssac, de nos jours pour pincer les fesses des femmes maigrichonnes (il n'y a pas que des femmes maigrichonnes !) il faut simplement être de leurs intimes et leur en demander la permission. N'est pas intime qui veut. ça se gagne. ça se mérite. ça se distille !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 18/08/2013

Je trouve que le Sieur Oublié de Marqueyssac, qui n'est plus si oublié que cela, est bien gémissant alors que les Voyageurs se sont donné de la peine pour le sortir de son cul de basse fosse. N'oublions pas que la conteuse et Hécate sont pris des risques pour le faire évader. Hécate, par exemple aurait pu se faire arracher son peignoir par les rustres de cette époque. Lui qui mourait de faim, on le gave de délicieuses (hum ! )nourritures et boissons ( hic ! ) et, en plus, il voudrait lutiner les voyageuses ! Et il se plaint de se coincer les doigts dans des strings ce qui est de très mauvais goût. Je pense que son descendant, le gentil Éphême devrait le menacer de le renvoyer dans le passé où il a toutes les chances de se faire dévorer par un monstre.

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

Une horloge qu’on toise...
Est-ce pour mieux prendre la mesure du temps ? Est-ce pour mieux le narguer ?
Sous la couette plumeuse des chambrettes, l’étroite rigueur du temps compté viendrait-elle épouser secrètement le grand mystère de l’éternité ? Ce serait là « faire l’affaire » comme il faut : unir le temps à l’éternité sur le rythme du balancier, jusqu’à perdre le sens de la séparation aussi longtemps que sonne le joyeux carillon.

Écrit par : Amezeg | 19/08/2013

"Narguer le temps", Amezeg, voilà chose à réapprendre dans notre monde. Je me plais à imaginer les épousailles de la rigueur du temps et de l'éternité. Quelle étonnante et fascinante image tu nous donnes à voir là !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

Mea culpa.... Les temps ont bien changé, et être seigneur ne veut plus rien dire, je dois le respect même à la moindre de mes manantes. Je jure sur le Saint Sacrement de me conduire en bon chrétien (on dit citoyen maintenant, parait-il). Je ma prosterne aux pieds de ma délicieuse conteuse et de la flamboyante Hécate, et je vais faire dire des messes quotidiennes pendant un siècle pour les remercier de leurs prodigieuses générosités. Plus jamais je ne lutinerai leurs amies fées ou leurs voluptueuses servantes. EPHÊME m'a vertement tancé en me menaçant de me réexpédier dans mon cul de bas de fosse, arguant du fait qu'elles étaient "syndiquées" (?), et protégées par des "conventions collectives" (?) plus infranchissables que les murailles de Marqueyssac. Plutôt que de brigander comme avant, il me conseille de m’intéresser à la Finance, plus lucrative prétend-il.
Merci à mes belles mies, avec les plus platoniques baisers du monde. Elles sont les étoiles polaires de ma si nouvelle vie, et leur souper marquera à jamais les sagas bretonnes.
Le plus rustre et confus des oubliés du monde, en route sur le chemin pavé de bonnes intentions de la contrition, prêt à prendre la coquille de Jacques pour se faire pardonner.

Écrit par : L’OUBLIÉ de MARQUEYSSAC | 19/08/2013

ta ta ta Ariaga, pas si vite ! Que la moralité dont tu es la garante sur ce blog ne te fasse pas commettre une erreur. Notre Oublié est "brut" et "brute", mais il se peut bien qu'il soit pour notre troupe un être complémentaire... Gardons-le, c'est un conseil...
et puis :
Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche.
Citations de Michel Audiard

qu'on se le dise...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

L’OUBLIÉ de MARQUEYSSAC, qui a pourfendu autrefois les hordes pillardes et paillardes de Grands Bretons, ignorait encore que les Angles et Saxons qui leur ont succédé dans ces pillages de la terre bretonne tendaient - dans leur langue barbare - plus d’un(e) string à leur luth, et qu’il leur fallait bien stringer pour mieux luther.
Ainsi, cette gente dame bien ficelée était sans doute musicienne. Quant à vous dire de quel instrument monocorde elle était virtuose... vous m’en demandez trop...

Écrit par : Amezeg | 19/08/2013

@ La gaillarde conteuse, tu as raison, nous serons indulgents envers l'Oublié et au lieu de voir ses défauts nous utiliserons ses qualités. Et puis, n'oublions pas que nous apprécions beaucoup son gentil neveu.

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

Je suis resté discret, pendant ce début de voyage, mais le philtre des âges semblant prendre effet, je me réveille maintenant, éveillé, à vos côtés.

Je ne pense pas non plus dormir ; je préfère vagabonder, toujours réservé, profiter avant de repartir...

Je te remercie, conteuse, pour ce délicieux voyage dans lequel tu nous invites.

Écrit par : Amithandrel | 19/08/2013

Je devine maintenant pourquoi j'aime dormir la fenêtre ouverte !... ^^ Bise amicale à tous et bonne rentrée !

Écrit par : Phène | 19/08/2013

Bonjour Amithandrel, promènes-toi tout à loisir, dormir n'est pas une obligation. Au contraire, quelques éveillés pour jauger les subtilités de l'ambiance, ce n'est pas mal non plus...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

Oui, Phène, sauter subrepticement dans les douves si d'aventure la situation devait se corser, c'est une solution!!

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

Eh bien, l'oublié, voilà ce qu'on appelle la faculté d'adaptation, ou je ne m'y connais pas....

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

@ Amezeg, ton imagination musicale me laisse pantoise ...

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

@ Phène, je suis bien heureuse de ton retour de vacances, tu manquais dans le monde des blogs.

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

N'ayez pas peur Mesdames et Messires, ces bruits dans les murs, ce ne sont pas des fantômes mais la petite souris dans son trou. Cherchant de quoi grignoter, elle découvre un vieux grimoire. Las ! Elle a perdu son latin et ne sais le lire. Qui pourra révéler le langage secret ?

Écrit par : Francine | 19/08/2013

@ Francine, mais non tu n'as pas perdu ton latin, rien ne se perd, il est là dans un coin de ta mémoire collective. Tu vas le retrouver et lire les grimoires qui te permettront de sortir de ton trou !

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

Pantoise et donc à la mesure de Pan, Ariaga.
C’est ce qu’il faut être en ce lieu, car en ce chastel étrange et mirifique, chacun, chacune, peut - hélas ! - vérifier que le Grand Pan n’est pas mort.

Corne de Bouc ! je viens d’apercevoir deux pieds fourchus au bas d’une tenture pourpre... un peignoir au dragon chiffonné gisait tout à côté...Seigneur ! Qu’est-il donc advenu d’Hécate la téméraire... ?

Écrit par : Amezeg | 19/08/2013

Tiens, Francine, c'est joli une souris qui trouve un vieux grimoire. ça me rappelle un bel album pour enfants qui s'appelle Monsieur renard à la pipiliothèque.
Je gage, comme Ariaga, que tu n'as pas perdu ton latin...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

@ Amezeg, je n'avais pas pensé à ce bon vieux Pan qui rôde depuis tant de siècles dans les recoins obscurs de notre inconscient. Merci de me le rappeler même si cela fait bien longtemps que je n'ai pas vu ses sabots ...

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

Ah!...Non, je n'ai pas dormi dans l'ombre de mon vaste lit aux colonnes torses drapées de rideaux de Damas pourpres, j'ai dialogué en silence avec toutes les bêtes, et il m'a semblé voir voleter autour de moi, surgie d'une étroite fente du mur de la chambre, une effraie ...Nous nous étions rencontrées déjà par une journée d'été dans une église alors que je remontais d'une crypte ténèbreuse...Tout est magique dans ce château ! J'étends la main, il est grand temps que je passe sur ma robe de noires dentelles, ce peignoir fantastique dans les plis duquel somnolait le vaillant dragon qui fit tant impression avec sa gueule enflammée !
L'Oublié de Marqueyssac brûle de bien d'autres feux si j'en crois tout ce j'entends...
La matinée étant fraîche, j'ai soufflé sur les braises dans l'âtre...et les élémentaires sont venus m'aider. Le feu ne s'éteindra point de si tôt...Qui sait si cela ne sera pas un grand réconfort pour tous et toutes si...ce soir un bruit de chaînes se fait entendre, si les draps des lits se tordent et se dressent d'un coup et se mettent à se gonfler comme si des âmes en peine les agitaient...
Bonsoir Gentes Dames et Beaux Messires...

Écrit par : Hécate | 19/08/2013

@ Hécate ! tu es magnifique ... je n'en dirai pas plus, je laisse les voyageurs te lire.

Écrit par : ariaga | 19/08/2013

Chère Ariaga...Que tes rêves soient beaux. Mes amitiés.

Écrit par : Hécate | 19/08/2013

Ouf ! je craignais qu’Hécate n'ait été prise de panique, ce qui, on le sait bien, peut arriver même aux plus méritantes lorsque se dévoile soudain le Grand Tout, le Grand Pan.
Je vois qu’il n’en est rien et qu’Athéna la Toute-Voyante veille sur elle, guide ses pas et lui indique sans doute les secrets puits de naphte dans lesquels son dragon puisera à satiété la noire liqueur chtonienne afin d’alimenter la flamme de géhenne ou de purification qu’il sait cracher avec tant d’à propos.

Écrit par : Amezeg | 19/08/2013

Hécate, j'aime beaucoup les choses qui se passent dans ta chambre. Je dis comme Ariaga : magnifique

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

Amezeg, magnifique tout autant !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 19/08/2013

Merci pour la grosse horloge comtoise, La gaillarde conteuse, c'était parfait...

Écrit par : Elisabeth | 25/08/2013

c'est une horloge de par chez moi, Elisabeth !

Écrit par : la gaillarde conteuse | 25/08/2013

L'illustration est-elle récente ou date-t-elle de l'oublié de Marqueyssac?
Elle me rappelle bigrement les gravures d'un certain Jacques.

Écrit par : Pimprenelle | 22/09/2013

L'illustration est une création d'Ephême, Pimprenelle, actuel et bon vivant...

Écrit par : la gaillarde conteuse | 22/09/2013