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25/08/2018

Les êtres des marais

 

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Photo Louis-Paul Fallot

 

Vers la fin du voyage imaginaire, où nous cherchons ensemble le frisson de l'inconnu, j'éprouve ce sentiment devant la photo de Louis-Paul Fallot prise dans les marais de  Kerguilloté. Il a eu la gentillesse d'en donner la primeur au Laboratoire.

Contemplant, cette photo j'ai vu, oui j'ai bien vu, sortir des profondeurs des êtres inachevés qui poussaient leur cri pour advenir à notre monde. J'ai été impressionnée par ces formes qui s'inscrivent, indépendamment de celui tient l'appareil. Je les ressens comme porteuses de messages  de l'autre côté du mur ...

Ariaga

 

Commentaires

Photo magique qui m'a fait penser à celle que j'avais publiée le 13/05/2016 dans le blog. On peut tout y voir, trembler ou pleurer. J'y vois moi une foule de masques africains dans une cérémonie rituelle.... Mais ce n'est que le ressenti de cet instant précis. Merci pour cette image qui dit, superbe, un murmure secret de l'âme de son auteur.

Écrit par : ÉPHÊME | 25/08/2018

Oh ! lala
Moi j'y vois des fœtus
une multitude de fœtus

alors comment ne pas t'offrir cela :

Les fœtus

On en voit de petits, de grands,
De semblables, de différents,
Au fond des bocaux transparents.

Les uns ont des figures douces ;
Venus au monde sans secousses,
Sur leur ventre ils joignent les pouces.

D'autres lèvent les yeux en l'air
Avec un regard assez fier
Pour des gens qui n'y voient pas clair !

D'autres enfin, fendus en tierce,
Semblent craindre qu'on ne renverse
L'océan d'alcool qui les berce.

Mais, que leur bouche ait un rictus,
Que leurs bras soient droits ou tordus,
Comme ils sont mignons, ces fœtus,

Quand leur frêle corps se balance
Dans une douce somnolence,
Avec un petit air régence !

On remarque aussi que leurs nez,
A l'intempérance adonnés,
Sont quelquefois enluminés :

Privés d'amour, privés de gloire,
Les fœtus sont comme Grégoire,
Et passent tout leur temps à boire.

Quand on porte un toast amical,
Chacun frappe sur son bocal,
Et ça fait un bruit musical !

En contemplant leur face inerte,
Un jour j'ai fait la découverte
Qu'ils avaient la bouche entrouverte :

Fœtus de gueux, fœtus de roi,
Tous sont soumis à cette loi
Et bâillent sans savoir pourquoi !...

Gentils fœtus, ah ! que vous êtes
Heureux d'avoir rangé vos têtes
Loin de nos humaines tempêtes !

Heureux, sans vice ni vertu ;
D'indifférence revêtu,
Votre cœur n'a jamais battu.

Et vous seuls, vous savez, peut-être,
Si c'est le suprême bien-être
Que d'être mort avant de naître !

Fœtus, au fond de vos bocaux,
Dans les cabinets médicaux,
Nagez toujours entre deux eaux,

Démontrant que tout corps solide
Plongé dans l'élément humide
Déplace son poids de liquide.

C'est ainsi que, tranquillement,
Sans changer de gouvernement,
Vous attendez le jugement !...

Et s'il faut, comme je suppose,
Une morale à cette glose,
Je vais ajouter une chose :

C'est qu'en dépit des prospectus
De tous nos savants, les fœtus
Ne sont pas des gens mal f...

Maurice MAC-NAB
(1856 - 1889)

Écrit par : Maria-D | 25/08/2018

Oui, toutes ces créatures inachevées et ces regards qui semblent nous prendre à témoin...Il est vrai que bien souvent celui, ou celle qui tient l'appareil, ne perçoit pas toutes ces interprétations qui deviennent une évidence la photo développée.

Écrit par : alezandro | 25/08/2018

Incroyable ! On peine à reconnaître là une photo. Il y a vraiment la focalisation, dans ces bulles, sur des formes se voulant humaines (et portant semble-t-il des armures médiévales !). Preuve que dans la vaste mer de l'Univers tout est interprétation du mental. Qui voit quoi ? Juste un mental accoutumé à certaines formes et attiré par ses propres projections. Quand le mental aura "dégonflé" sa tendance à projeter on ne se racontera plus d'histoires... Mais le photographe aura perdu son statut de créateur : il ne pourra plus inspirer en fonction de ses ressentis...

Écrit par : Mâyâlîlâ | 25/08/2018

Derrière ces creatures bizarres, se trouve peut-être notre propre image déformée.. (correction du premier commentaire parti un peu vite)

Écrit par : Sedna | 26/08/2018

multiplicité, grégarité, solidarité
agglutinés ils sont entre noir et gris
des reflets possibles de notre humanité

Écrit par : Thierry | 26/08/2018

"Ces êtres inachevés qui poussent leur cri pour advenir à notre monde".
Veulent ils vraiment venir dans notre monde où n'essayent ils pas plutôt de nous attirer dans leur "magma" Dans tous les cas je les sens maléfiques
je t'embrasse amie

Écrit par : mariedumonde | 26/08/2018

Je vois des masques, nos masques sociaux qui cachent notre être profond !!

Écrit par : daniel | 26/08/2018

Merci Ariaga d’avoir choisi cette photo. Plusieurs commentaires évoquent le photographe mais ce dernier obtiendra une telle image selon tellement de critère (choix de l’objectif, focale, vitesse, lumière bien sûr…) qu’il ne visualisera à son tour le résultat qu’une fois le cliché pris. Parfois déçu, des fois étonné, voire troublé et il aura pris "cette capture " (ici d’eau) également en fonction de son état d’esprit du moment. C’est peut-être là que réside le mystère ? L’attirance d’un lieu à un moment donné, pour ne pas parler de spiritualité photographique.
Puis en la publiant, il laisse à chacun la visibilité et l’interprétation qui sera la sienne.
Dans mon cas et avec ce genre d’image, c’est avec plaisir que je le fais et suis récompensé du partage par les mots et poésies que j’y découvre dans vos écrits.

Écrit par : Louis-Paul | 26/08/2018

@ ÉPHÊME, oui, cette photo est magique. L'idée des masques africains est intéressante et je peux, en la regardant y voir ces masques mais aussi bien d'autres choses. Ce que j'aime surtout c'est ce que tu dis sur "le murmure secret de l'âme de son auteur".

Écrit par : Ariaga | 26/08/2018

lire "selon tellement de critères"

Écrit par : LP | 26/08/2018

@ Louis-Paul, je retiens ces mots "spiritualité Photographique" et je sens qu'ils vont pendant longtemps bouillonner dans mon esprit jusqu'à éruption !!!!

Écrit par : Ariaga | 26/08/2018

@ Maria-D, ta vison me trouble, et aussi @ mariedumonde qui parle , comme mon premier ressenti, d'êtres inachevés. Tout cela à une consonance jungienne à laquelle je vais réfléchir et quand cela sera mûr je dirai ... le texte de Maurice MAC-NAB est une savoureuse découverte.

Écrit par : Ariaga | 26/08/2018

@ ARIAGA À TOUS, jamais une photo et son interprétation ne m'auront autant chamboulée. J'ai besoin de me poser et je continuerai demain à répondre aux commentaires. Bonne soirée avec les êtres des marais ....

Écrit par : Ariaga | 26/08/2018

J'y vois la couronne et l'hermine et l'heaume transparent. le nombre 33. Masques ou ébauches de têtes et de gueules.Entrailles. Pierres taillées. Alvéoles emplies de monstres. Je n'y comprends rien. De quoi s'agit-il? Je trouve un soulagement à vous lire vous tous et à me sentir égarée aussi à vos côtés.

Écrit par : Altaï | 27/08/2018

Quelle étonnante photo, c'est vrai, on y distingue des êtres... Quel est donc le message ? on peut tout imaginer. Bises Ariaga, à bientôt. brigitte

Écrit par : Plumes d Anges | 27/08/2018

ton billet arrive en fin de consultation.
Emouvant ce qui émerge , je repasserai
je t'embrasse fort
bravo de susiter les âmes
Bisous

Écrit par : lamangou | 27/08/2018

Dès que j'ai vu cette image qui s’était formée dans les marais, je n'ai pu m'empêcher de penser aux Sept Sermons aux Morts de C.G.Jung.
Quelques phrases. Évidement elles sont sorties de leur contexte qui est d'un lyrisme gnostique, mais quand même...

"Les morts s'approchèrent comme un brouillard qui s’élève des marécages ..."

" Alors les morts sanglotèrent car ils étaient des inachevés." ...

" Là dessus les morts se turent et s'élevèrent comme la fumée au dessus du feu du berger qui la nuit veillait sur son troupeau "

Écrit par : Ariaga | 28/08/2018

j'adore cette photo...cela me donne une idée...
muchos besos y muchas gracias
tilk

Écrit par : tilk | 30/08/2018

@Éphême
Je suis allé voir la photo et le texte. Troublant et bien aimé ce qui suit.
"Je ne prends pas cette image, c ‘est elle qui me prend, happé à tel point que je n’en fais qu’une, que je ne retouche en rien car elle est du monde des esprits."

Écrit par : Louis-Paul | 31/08/2018

Merci... par curiosité vas voir la note suivante, la même photo "trafiquée" et le commentaire approprié.... Et dis-moi ton avis.

Écrit par : ÉPHÊME | 31/08/2018

Sur tes deux photos de mai 2016, je suis allé voir l’autre Note.
Je crois préférer l’autre version pour la photo ou les blancs sont moins accentués. Mais quand un même cliché permet comme le dit Ariaga " des réflexions poético-photo-philosophique au sujet de l'image qui a réenclenché sa créativité , cela donne aussi deux textes très différents mais qui renvoie à cette juste observation qu’ "en fait tout n’est que perception des reflets de notre regard dans l’image. (…) elle est l’éveil du printemps, du désir de vie de la Nature. Chacun le voit du fond de soi-même et peut y glisser ce qu’il veut. "

Ecrire sur une photo est une bien belle chose, une inspiration que je pense nous partageons.

Écrit par : Louis-Paul | 01/09/2018

Ah l'imaginaire, tout un monde... bon dimanche à toi Ariage

Écrit par : Joëlle | 02/09/2018

Moi aussi je préfère la première... mais pour moi il est très important de faire sentir qu'en photographie (entre autre art...) la subjectivité est maître, fugace miroir d'un instant, d'une humeur, d'un rayon de soleil à travers un brisure des nuées. Grand merci pour cet échange qui me touche beaucoup.

Écrit par : ÉPHÊME | 02/09/2018

@ Je suis heureuse de lire les beaux échanges entre Éphême et Louis-Paul. C'est cela que j'aime dans les blogs.

Écrit par : Ariaga | 03/09/2018

Photo étrange, on peut tout imaginer. J'y vois des visages qui se formeront peut être plus pour devenir de vrais visages humains ? Bonne fin d'après midi Ariaga.

Écrit par : elisabeth | 05/09/2018

Ils se serraient étrangement dans l'opacité de leurs visières
ils se lovaient les uns contre les autres pas au stade larvaires
a tous ces visages inconnus on se dit bien que la vie sert

Écrit par : Thierry | 06/09/2018

Bonsoir Ariaga, ce superbe portrait signé Louis-Paul Fallot t'inspire à nouveau une pensée philosophique qui me plait car elle apporte beaucoup d’espoir dans la vie au sens spirituel et corporel ! çà fait du bien !

Écrit par : Jerry OX | 07/09/2018

@ Thierry, je dirai juste impressionnante cette vision.

Écrit par : Ariaga | 10/09/2018

@ elisabeth, oui, cela me parle, des visages en train de se former.

Écrit par : Ariaga | 10/09/2018

@ Jerry OX, apporter de l'espoir que puis-je rêver de mieux ? C'est toi qui m'en apporte car souvent je fatigue ...

Écrit par : Ariaga | 10/09/2018

Et bien je suis ravi de pouvoir t'en apporter !

Écrit par : Jerry OX | 13/09/2018

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