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15/07/2016
Silence...
Il y des horreurs qui sont irreprésentables, aucune image, aucuns mots ne peuvent en parler. Seulement s'incliner en silence et, de toutes ses forces, envoyer de l'Amour.
Ariaga
11:48 Publié dans amour, blog et quotidien, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : nice, attentat, philosophie, pensées, spiritualité, silence
Commentaires
Ces horreurs sont l'oeuvre du "grand épouvanteur", que l'on pourrait appeler aussi "l'épouvantail", celui qui veut nous faire peur. Mais qui a peur ? Ceux qui restent. Or ils ont été épargnés, alors pourquoi ont-ils peur ? Le jour où la mort me fauche, puissé-je n'avoir pas le temps de la craindre !
Écrit par : Aloysia | 15/07/2016
Il n'y a que les grands blancs de silence devant la noirceur de la violence gratuite!
Écrit par : Marie Minoza | 15/07/2016
Bonjour Aloysia,
Qui est le" grand épouvanteur," si ce n'est le divin lui-même, qui nous appelle, comme les rêves actuels le montrent, à opérer en nous la transformation alchimique douloureuse du mal en bien :
il est urgent de comprendre que, comme Jung n'a cessé de le souligner, "ce que l'on ne veut pas voir en soi-même finit par arriver de l'extérieur comme destin".
Quel mal refusons-nous de voir en nous-mêmes ? La haine, la haine, nom propre de la passion excitée dans l'âme contre ce qui la blesse ou lui fait peine, comme amour est le nom de la passion produite en nous par ce qui nous agrée ( M.Lafaye, dictionnaire des synonymes de la langue française, 1861).
Par" amour" nous refusons de nous défendre, nous cherchons à rester bons. Nous refusons, nous écrasons la haine en nous, cette force instinctive qui pourrait nous défendre et qui nous revient donc en pleine face dans le monde extérieur.
Voilà l'angélisme, le mal qui nous dévore et nous détruit.
Dans la mesure où nous accueillerons notre noir, notre haine, notre colère contre ce qui est insupportable, opérant de façon homéopathique la transformation alchimique du mal en nous, alors les forces de l'extérieur qui nous assaillent auront la possibilité de vivre l'alchimie inverse et de comprendre ce que peuvent être tolérance, patience, amour.
Avons-nous appris la leçon de Jung, que la divinité en nous est une union de contraires, bien et mal ?
Avons-nous compris la sagesse de l'alchimie qui nous invite à vivre la totalité, à concilier les contraires ?
Chère Ariaga, j'ai trop souffert au nom de l'amour, dans le silence, inefficace et mortifère. Maintenant les rêves m'ont appris à oser dire ma colère, j'ose dire non et je suis prête à me battre avec les armes qui sont à ma disposition, c'est à dire la parole.
Cette transformation alchimique individuelle est en train de s'opérer invisiblement en chacun de nous sous l'action des rêves qui nous accompagnent dans les évènements, comme je le montre en particulier sur mon blog ces derniers mois.
Faire place en nous au dieu noir en amènera d'autres dans le monde extérieur, les djihadistes, extrémistes islamistes, à faire connaissance du dieu blanc en eux, réalisant à leur tour en eux la conciliation des contraires, dans laquelle le divin répand son émanation en chacun.
" Cette représentation de Dieu "sous l'image d'une complémentarité des contraires est en train de pénétrer dans l'homme, et cela, non pas sous la forme d'une unité, mais sous celle d'un conflit, la moitié ténébreuse de l'image se heurtant à la représentation déjà reçue que Dieu est lumière. C'est ce processus qui se joue à notre époque, sans que les maîtres responsables des hommes l'aient compris... encore que ce serait leur tâche de discerner ces déroulements. On demeure aveugle comme d'habitude à ce qui ...se déroule dans l'âme humaine.
Jung dit aussi ailleurs :
"Je suis très franchement inquiet pour le sort de ceux qui vont aborder ces événements sans y être préparés et qui les subiront sans pouvoir les saisir. A ma connaissance, personne ne s'est senti tenu jusqu'ici de considérer en face les transformations à prévoir, ni chercher à les exprimer"( Jung, interview de Georges Duplain, dans la Gazette de Lausanne).
Nous sommes bien en train de vivre ce que Jung a annoncé.
Merci à votre blog de me permettre d'exprimer ces considérations, initiées par Jung .
Christiane Riedel
Écrit par : RIEDELl christiane | 15/07/2016
oui , ma belle, le 13 nov je terminais ma chimio et les raypns j'en avait encore pour une semaine , dans ma douleur du corps se soignant , je ne pensais qu'à la vie saine qui avait été fauché.
Je fais silence Ma chére Ariaga et dans ce silence et ma méditaiton j'y mettrai l'amour , oui ma blle amour.
tendresse pour toi.
françoise
Écrit par : lamangou | 15/07/2016
Plus que jamais, aimons-nous les uns les autres, même à travers nos différences.
Écrit par : Ambre Neige | 16/07/2016
Où est tu Charlie , quand je vois tous ces politiques qui se déchirent .. quelle indécence offerte à toutes ces familles en souffrance.
Écrit par : Sedna | 16/07/2016
@ Christiane : bonjour, Christiane la "bien nommée", et merci de ton objection. Ce que tu évoques est de l'ordre du naturel humain. Dans notre condition humaine nous sommes soumis à la dualité et particulièrement dans le domaine émotionnel. Or ce qui se passe actuellement est typiquement du domaine émotionnel. Et le "Grand épouvanteur" dont je parle est nommé ainsi dans le livret des "Béatitudes" de César Franck, je te le dis à tout hasard si tu es une musicienne, sinon ce n'est pas grave (dans la 8e béatitude : "Heureux les persécutés pour la justice") : selon le texte c'est le démon, "l'Archange Maudit", autre nom du Malin, et que je traduis par l'EGO. En effet le principe parfait (Dieu ou le Soi) est immuable et sans tache, ne connait ni évènements, ni émotions, ni actions. L'auteur des actions, le manipulateur des émotions, c'est l'ego - et c'est lui l'origine du Mal. Toute émotion appelle un retour inversé : tu le dis bien toi-même ! La violence crée la peur, la peur crée la violence. Et tu voudrais que cela dure éternellement ? Bien sûr, il faut se défendre, mais je dirais que la défense "va de soi", autrement dit s'exécute de soi-même, mais à condition que cela soit sans ego, sans pensée dirigée sur qui ou quoi que ce soit, sans notion de nécessité ou de direction particulière, à la seule condition que l'on s'abandonne à la vérité de soi-même, profondément. Un individu qui fonce sur une foule n'est pas différent d'un raz-de-marée, qu'une tornade ou qu'un séisme, un incendie... C'est un formidable accident comme il s'en produit sans cesse sur la terre. Sur qui cela "tombe-t-il" ? On ne sait jamais ; on ne peut le prévoir ; certains sont fauchés, d'autre survivent... Pourquoi ? Cela nous dépasse, cela nous échappe, mais cela échappe autant à l'auteur des faits - qui finit par être tué aussi. Que veux-tu y "faire" ? Sauver ta peau, soit, c'est OK, c'est instinctif et naturel. Mais se venger de quoi ? Taper sur qui ?? C'est remuer la gadoue comme le vent secoue les vagues d'une mer agitée... Tout ceci est de l'ordre des réactions de l'ego : l'ego qui se supplante à ce "Dieu" impersonnel et qui met des noms sur les choses, qui les caractérise, qui leur ajoute des adjectifs, les maquille en ressentis, qui en fait de la souffrance, de la colère, qui prend un gros pinceau pour barbouiller à sa façon la toile blanche originelle. En réagissant tu entres dans son système. Je ne sais ce qu'aurait dit Jung, mais Jésus a dit : "mon royaume n'est pas de CE monde" et se laissant crucifier il a promis au larron qui était près de lui "aujourd'hui tu seras avec moi au paradis" ; ce qui en clair signifie qu'en acceptant tout inconditionnellement, sans aucune réaction, il passera sur ce que les bouddhistes appellent "l'autre rive" : l’Éveil à notre véritable nature inconditionnée.
Tu dis qu'il faut se défendre, je l'ai évoqué mais j'y reviens : si on sort réellement de la logique "oeil pour oeil, dent pour dent", et que l'on s'abandonne à son coeur, d'une manière ou d'une autre la défense survient d'elle-même. C'est lorsque l'on s'étiquette soi-même comme "fragile" ou comme "victime" que l'on s'enferme dans un mauvais scénario ; là la psychanalyse devient une aide importante. Il est essentiel de se sentir en sécurité en soi-même, et la défense intervient alors de soi-même ; c'est un état intérieur, pas forcément visible à l'extérieur.
Bises, chère Christiane.
Écrit par : Aloysia | 16/07/2016
Christiane, je relis à nouveau votre texte et je me reprends : en effet il est évident que les événements nous apprennent à accepter ce qui est en nous. Mais pour passer au-delà des contraires il faut les affronter, et enfin les voir pour ce qu'ils sont et ainsi dépasser la peur ... Merci de votre bel éclairage.
Écrit par : Aloysia | 16/07/2016
Bonjour Aloysia
Tout d'abord merci de répondre longuement à mon commentaire, et d'y revenir.
A mon tour de venir à vous :
Dans votre premier commentaire
je suis étonnée de lire sur un site consacré aux rêves, à l'alchimie, à Jung ce que vous écrivez :
"En effet le principe parfait (Dieu ou le Soi) est immuable et sans tache"
Dieu est-il parfait ?
Ou complet ?
Pour moi, Dieu n'est pas un principe, si c'est un principe, c'est une idée désincarnée, une idée anthropomorphique.
Selon mon expérience, le divin est une force vivante, vécue, opérante, " Il est là, il advient", comme dit Jung.
Votre proposition d'un dieu parfait est en complète contradiction avec tout ce que Jung a montré dans son oeuvre, tout ce que les alchimistes ont su et caché. Elle est également en complète contradiction avec les rêves actuels qui montre que notre image d'un dieu bon est en fait une représentation mutilée et rendue inopérante dans notre mentalité actuelle.
Je vous invite ainsi à lire le rêve actuel qui le montre dans mon article sur mon blog en mars 2013.
http://christiane-riedel.blogspirit.com/archive/2013/03/27/4-les-reves-vous-disent-ce-que-vous-ne-croyez-pas.html
Il s'agit là du rêve le plus épouvantable que j'ai eu à interpréter et qui chaque fois me donne envie de pleurer.
Si vous vous sentez concernée par ce problème fondamental de l'image de la divinité qui préside finalement en arrière plan à tous nos choix, vous pourrez lire " Ces rêves qui vous protègent et vous guérissent, thérapie du corps et de l'âme", où j'ai traité ce sujet très clairement et en détails, dans la deuxième partie alchimique.
J'en parle aussi sur mon blog, et beaucoup ces derniers mois.
Dans votre second commentaire :
vous dîtes aussi " passer au delà des contraires". Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire. On ne peut, me semble-t-il, passer au delà des contraires. Notre vie et notre destin consistent selon moi à les vivre, à les supporter, à leur faire place en nous, en les conciliant, pour accomplir notre totalité, qui est l'incarnation divine. C'est le grand travail alchimique que nous font faire les rêves.
La tâche est douloureuse, elle est même représentée par le grand symbole oublié, renié, blasphémé du christianisme, c'est le symbole de la croix, symbole on ne peut plus adéquat du drame de l'âme humaine.
Mais je suis revenue en fait sur ce site pour donner les références de ma citation de Jung :
Ma vie, Souvenirs rêves et pensées, Ed. Gallimard Folio, 1973, p.379
A bientôt avec amitié
Christiane
Écrit par : Christiane Riedel | 17/07/2016
Silence; j'ai fait silence dans ma semi retraite
pas sorti de ma tanière afin de ne pas me faire lacérer
par des coups de lanière, au risque de macérer
le coeur m'a serré, oh pas comme les segments d'un piston
mais c'est très proche de moi ce corps à zone
de par une expérience récente vécue
où entre la vie et la mort l'opération agit
faire le dos rond, la taupe, ou le renard
pas une histoire pour moi d'être flemmard
le courage a bon dos , le cou enrage
et la tête flanche et se penche
il faut éviter d'être nombriliste dans ces cas là
et aussi le voyeurisme à d'autres plus tentés
black out médiatique pour éviter les coups de trique
à coup de titres, même sobres,
je ne peux ni ne veux éluder nos responsabilités
dans ces drames car en Syrie la mort rode chaque jour
je n'arrive pas à comprendre toutes les intrications
même en lisant en ce moment "l'histoire du terrorisme"
sous la direction de Gérard chaliand et Arnaud Blin
et après avoir parcouru
"le choc des civilisations" de Samuel Huntington
je me dis juste que nous avons la mémoire bien courte
et traitons tout dans l'instant et l'urgence
pourtant ...
Écrit par : Thierry | 17/07/2016
Je vous remercie, Christiane, et vais aller vous lire. Je fréquente Ariaga pour l'avoir rencontrée sur un autre site, "le Petit Atelier du chercheur de vérité" (http://www.phene.eu/blog/), qui expose les thèses de l'advaïta vedanta ; et si je suis encore très novice en la matière, si souvent je puis me tromper ou commettre des erreurs, il est certain par contre que je ne me situe plus dans la mouvance jungienne. Je ne la renie pas, ayant débuté mes recherches avec elle et grâce à elle, et ayant envers Jung une immense reconnaissance pour tout ce qu'il m'a fait découvrir. Mais pour moi c'est du passé. Le principe que je nomme parfois "Dieu" est l'Absolu, ce qui est au-delà de toute dualité. Je pense pouvoir le nommer ainsi car les mystiques chrétiens l'ont atteint sans modifier ce mot. Cependant de nombreux noms Lui conviennent et à la vérité Il est Innommable. Je vais vous lire. Cordialement.
Écrit par : Aloysia | 17/07/2016
Je me suis permis de reprendre le même titre. Merci et amitié.
Écrit par : Louis-Paul | 18/07/2016