12/04/2017
Le vide et la création
Photo Ariaga
Depuis que ce blog est devenu plus "personnel" je vous fais part de mes humeurs et de mes goûts. Alors voilà, j'aime beaucoup certains scientifiques, en particulier les physiciens, astrophysiciens, mathématiciens. Il y a une condition : qu'ils soient aussi poètes avec, si possible une goutte de mysticisme. C'est une espèce assez rare mais il en existe.
J'ai choisi aujourd'hui de vous proposer la poésie que Michel Cassé, astrophysicien, a publiée à la fin de son ouvrage : Du vide et de la création. C'est un peu long mais je préfère la partager en entier. Il la présente ainsi dans son livre : "Si chacun pouvait dire sa genèse, voici en substance ce que serait la mienne".
Le vide est partout et toujours
Porteur de toutes les naissances
Puis vient le temps zéro
L'univers-oiseau insomniaque
Se retourne dans son nid de vide
Plasma rutilant il déploie ses ailes
Et l'espace se donne
Le temps s’écoule
L'énergie se matérialise
Tout est mélangé à tout
Dans la chaleur créatrice
Toutes choses sont ensemble
Donc les choses n'existent pas
Alors se déchire la robe sans couture du monde
Il y a genèse et il y a également meurtre
Meurtre du double antagoniste et mortel
Annihilation de l'antimatière
À la première seconde
Les particules se donnent un bal
Dansent dans les flammes
Sur la musique des lois
Volent et convolent
Volage, l'une est mise à feu par l'autre
Le bal de la chaleur
est redonné dans chaque étoile
Les étoiles fleurissent et meurent comme fleur
Elles cèdent au vent du ciel
Leurs essaims d'atomes ailés
L'atome porte au cœur le secret de sa brulure
Né Un, l'univers meurt multiple
Ainsi s'éteint la genèse.
Michel Cassé
Je ne peux m'empêcher en lisant ce texte de penser à certains passages Des Sept Sermons aux morts de C.G.Jung. Vous pouvez lire des textes sur ce sujet à la partie La relation Jung Nietzsche du site.
Ariaga
17:55 Publié dans Alchimie, Citations, Nature, Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : michel cassé, philosophie, poésie, science, jung, ariaga, photo