09/11/2017
Einstein, esprit scientifique et religiosité
Une citation de Albert Einstein trouvée en relisant : Comment je vois le monde. Les mots en caractères gras ne sont pas dans le texte original. Ils veulent montrer ce qui m'a semblé important. Ariaga.
"Je soutiens vigoureusement que la religiosité cosmique est le mobile le plus puissant et le plus généreux de la recherche scientifique. " [...]
" L'esprit scientifique, puissamment armé en sa méthode, n’existe pas sans la religiosité cosmique. Elle se distingue de la croyance des foules naïves qui envisagent Dieu comme un Être dont on espère la mansuétude et dont on redoute la punition - une espèce de sentiment exalté de même nature que les liens du fils avec le père -, comme un Être aussi avec qui on établit des rapports personnels, s respectueux soient-ils. Mais le savant, lui, convaincu de la loi de causalité de tout événement, déchiffre l'avenir et le passé soumis aux mêmes règles de nécessité et de déterminisme. La morale ne lui pose pas un problème avec les dieux, mais simplement avec les hommes. Sa religiosité consiste à s'étonner et à s'extasier devant l'harmonie des lois naturelles dévoilant une une Intelligence si supérieure que toutes les pensées humaines et toute leur ingéniosité ne peuvent révéler, face à elle, que néant dérisoire. Pour le savant, ce sentiment développe la règle dominante de sa vie, de son courage, dans la mesure où il surmonte la servitude des désirs égoïstes. Indubitablement, ce sentiment se compare à celui qui anima les grands esprits religieux de tous les temps. "
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12/05/2017
Dans le sillage de Ervin Laszlo
Photo Ariaga
Toujours dans l'esprit de mes relectures scientifiques, la poétique postface du livre de Ervin Laszlo : Aux racines de l'univers dont le sous titre est : Vers l'unification de la connaissance scientifique. Je n'ai pu respecter la présentation en médaillon ovale du texte et je l'ai remplacée par des à la ligne. Ariaga.
Viens, navigue avec moi sur une mer calme. Nous somme de minuscules vaisseaux qui fendent les eaux tranquilles. Les côtes sont brumeuses, l'eau est un miroir. Nous sommes des vaisseaux sur la mer, ne faisant qu'un avec elle.
Les eaux de la mer gardent le souvenir de notre passage. Un fin sillage se développe derrière nous, se diffusant sur les eaux et se perdant dans les horizons embrumés. Les vagues se rencontrent tandis que toi, qui est aussi moi, parcours la mer qui est aussi nous. Ton sillage et le mien s'unissent et dessinent le reflet de ce qui est à la fois ton mouvement et le mien. D'autres vaisseaux - qui sont aussi nous - parcourent les mers, leurs vagues se croisent aussi, et la surface s'anime de vaguelettes et de rides. Elles sont la mémoire de notre mouvement - les traces de notre être.
L'empreinte que nous laissons sur les eaux crée un effet subtil qui se propage de toi à moi et de moi à toi, et de nous à tous les autres qui sont sur cette mer. Nous, qui somme aussi les autres, agissons sur chacun et sur tous les vaisseaux de la mer.
Notre existence séparée est une illusion. Nous sommes parties intégrantes d'un tout : Nous sommes une mer qui a un mouvement et une mémoire. Notre réalité est plus grande que toi et moi, plus grande que tous les navires de la mer, plus grande que les eaux sur lesquels ils naviguent.
Ervin Laszlo
Sur le site, j'ai publié un texte intitulé : Analyse du cas Nietzsche par Jung dans Psychologie de l'inconscient.
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12/04/2017
Le vide et la création
Photo Ariaga
Depuis que ce blog est devenu plus "personnel" je vous fais part de mes humeurs et de mes goûts. Alors voilà, j'aime beaucoup certains scientifiques, en particulier les physiciens, astrophysiciens, mathématiciens. Il y a une condition : qu'ils soient aussi poètes avec, si possible une goutte de mysticisme. C'est une espèce assez rare mais il en existe.
J'ai choisi aujourd'hui de vous proposer la poésie que Michel Cassé, astrophysicien, a publiée à la fin de son ouvrage : Du vide et de la création. C'est un peu long mais je préfère la partager en entier. Il la présente ainsi dans son livre : "Si chacun pouvait dire sa genèse, voici en substance ce que serait la mienne".
Le vide est partout et toujours
Porteur de toutes les naissances
Puis vient le temps zéro
L'univers-oiseau insomniaque
Se retourne dans son nid de vide
Plasma rutilant il déploie ses ailes
Et l'espace se donne
Le temps s’écoule
L'énergie se matérialise
Tout est mélangé à tout
Dans la chaleur créatrice
Toutes choses sont ensemble
Donc les choses n'existent pas
Alors se déchire la robe sans couture du monde
Il y a genèse et il y a également meurtre
Meurtre du double antagoniste et mortel
Annihilation de l'antimatière
À la première seconde
Les particules se donnent un bal
Dansent dans les flammes
Sur la musique des lois
Volent et convolent
Volage, l'une est mise à feu par l'autre
Le bal de la chaleur
est redonné dans chaque étoile
Les étoiles fleurissent et meurent comme fleur
Elles cèdent au vent du ciel
Leurs essaims d'atomes ailés
L'atome porte au cœur le secret de sa brulure
Né Un, l'univers meurt multiple
Ainsi s'éteint la genèse.
Michel Cassé
Je ne peux m'empêcher en lisant ce texte de penser à certains passages Des Sept Sermons aux morts de C.G.Jung. Vous pouvez lire des textes sur ce sujet à la partie La relation Jung Nietzsche du site.
Ariaga
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25/11/2009
Le chemin en spirale de Dürckheim
"Le Chemin n'est pas linéaire mais en forme de spirale, une spirale penchée où les cercles tombent dans l'obscurité et passent dans la hauteur de la lumière. A chaque révolution, c'est plus lumineux. Son mouvement continuel nous mène de la périphérie vers l'axe, le centre, et du centre vers la périphérie, de la surface extérieure vers la profondeur abyssale du noyau et, de là, à nouveau vers la périphérie. Sans cesse nous nous sentons attirés vers le centre, appelés par lui mais, en même temps, envoyés dehors, au large. C'est le mouvement même du Souffle qui nous habite."
K.G.D DÜRCKHEIM
En cette période où je passe souvent des larmes au rire, de l'ombre à la lumière et où j'ai parfois l'impression d'avoir perdu mon chemin, cette citation trouvée, comme d'habitude, dans un livre ouvert au hasard, hasard qui n'est certainement pas un hasard, m'a apporté une réponse et c'est ce moment privilégié que je veux partager avec vous aujourd'hui.
Ariaga
17:12 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (43) | Tags : écriture, philosophie, culture, spiritualité, dürckheim, science, photo
30/03/2009
Passer le mur du son des habitudes
Celle là qui écrit ces lignes,
cette femme polie comme un galet par le fleuve de la vie,
elle voudrait passer le mur du son des habitudes,
faire exploser la causalité,
contempler au delà de la barrière de la science le lieu où se déploient de subtiles harmonies,
transpercer le monde du mental par d'improbables interactions,
laisser déferler le flot de la complexité et baigner, cerveau fluide, dans la multiplicité des aspects de la réalité.
C'est difficile, il lui faudra, encore et encore,
de vies en vies, de distillations en distillations, de morts en résurrections,
des temps et des temps.
Patience, elle a confiance.
Ariaga
15:38 Publié dans Philosophie, poésie | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : poésie, écriture, philosophie, spiritualité, science, photo
08/11/2007
Un pont entre l'esprit et la matière
J'éprouve, comme C.G.JUNG, une certaine méfiance envers les philosophes et leurs théories mais aussi un vif intérêt pour les physiciens qui réfléchissent à des problèmes que l'on pourrait qualifier de métaphysiques, pour ne pas employer le mot mystique parfois un peu galvaudé. F. David PEAT, un physicien anglais, spécialiste de la mécanique quantique, admirateur des théories de Jung sur la synchronicité, et collaborateur de David BOHM, a écrit un livre que j'ai lu et relu il y a quelques années et dont je voudrais vous citer quelques passages. L'ouvrage s'intitule : Synchronicité. Le pont entre l'esprit et la matière.
David Peat se fait l'écho de la recherche par certains physiciens d'un principe unifiant. Il nous fait voyager avec W. Pauli, I. Prigogine, D.Bohm, J. Wheeler, R.Sheldrake et naturellement Jung. Je ne peux, pour vous donner une idée de cet ouvrage passionnant et d'une lecture relativement facile que vous proposer quelques extraits. Les caractères gras sont un ajout de ma part et je crains que, hors de leur contexte, les mots perdent de leur sens mais tant pis, j'ai trop envie de partager cela avec vous.
"L'image suggérée par les mathématiques non linéaires est une image où l'univers apparaît comme une totalité une et indivise, et où ses structures existent en fonction d'un arrière plan plus large. Manifestement, cette image n'est pas loin de celle qui s'applique à la synchronicité. Par ailleurs, cette approche peut éventuellement intégrer l'esprit, puisque la conscience elle aussi peut être considérée comme provenant d'un plan plus profond, commun à la fois à l'esprit et à la matière. En ce sens, donc, on peut voir les modèles déployés de l'esprit et de la matière, qui sont observés lors d'un événement de synchronicité, comme émergeant d'un principe unique."
Comme il a été question de synchronicité (dont je vous ai déjà parlé) je vous propose ce qu'en écrit D.Peat :
"C.G.Jung a défini la synchronicité comme " la coïncidence dans le temps de deux ou plusieurs événements sans relation causale et ayant le même contenu significatif". Ce qu'il insinue est clair : certains événements dans l'univers se rassemblent dans des structures de signification, sans avoir recours au phénomène normal de cause-à-effet de la causalité. ces phénomènes synchronistiques doivent donc transcender les lois normales de la science, car ils sont l'expression de mouvements bien plus profonds, qui prennent naissance dans les fondements de l'univers et incluent d'une façon inséparable, à la fois la matière et la signification. "
J'ajoute à cette définition un passage qui me plaît car j'aime ceux qui pensent que les idées peuvent être plurielles, éventuellement contradictoires, et remises en question pour donner vie à d'autre idées :
"Toutes ces idées sont plus ou moins spéculatives et pourraient être développées dans de nombreuses directions. En résumé, on peut les voir comme une illustration décrivant comment l'esprit et la matière s'interpénètrent l'un l'autre à tous les niveaux de la nature. Elles montrent qu'il est possible d'imaginer un univers où le physique et le psychologique ne seraient plus séparés, et où la synchronicité serait complémentaire de la causalité ".
Dans la dernière partie du livre D.Peat évoque l'idée d'une source créatrice de la totalité qu'il appelle " l'origine sans nom " et dont on ne pourrait enfermer l'essence en pensée ou en mots :
"Si cette source est vraiment l'origine créatrice de tout le réel, alors comment est-il possible d'en parler ou bien même d'y penser ? Etant complètement inconditionnée et éternellement créatrice, elle devrait en effet se trouver en dehors de notre champ d'expérience. Pourtant les anciens affirmaient que " l'homme est la mesure de toute chose ". Et l'on interprétait cela, dans les traditions mystiques, en disant que " l'homme " est le microcosme dans lequel se reflète tout l'univers. De façon analogue, l'idée d'un ordre impliqué-involué suppose que le tout de la réalité est plié en chaque individu. Ainsi, le microcosme pourrait se présenter comme une succession de correspondances de tout l'univers, qui incluerait et irait encore plus loin que la conscience et la matière. Involué en chacun de nous se trouverait un principe implicite, qui serait entretenu par le flot éternel qui monte de la source sans nom de la créativité.
Je vais rêver à cette source sans nom, j'espère que vous aussi.
Ariaga.
16:57 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, photo, nature, philosophie, spiritualité, science, citations
30/09/2007
La décision (1)
17:00 Publié dans blog et quotidien, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, philosophie, blog, science, alchimie, vie quotidienne, psychologie
03/03/2007
Marie-Louise von Franz : Matière et psyché
Cette lecture, que je vous recommande, est un complément à ma note de hier. Marie-louise von Franz à, très jeune, travaillé étroitement avec C. G. Jung. A la fin de la vie de Jung, elle a rédigé son troisième tome du Mysterium conjunctionis. Dans son livre Nombre et temps, elle a prolongé la pensée scientifique et psychologique d'un Jung devenu trop âgé pour continuer sa recherche sur la notion d'unus mundus, c'est dire un monde un, au delà de la dualité esprit matière. Le livre dont je vous donne un extrait aujourd'hui, s'appelle Matière et psyché. Il s'agit d'un recueil des différente contributions de Marie Louise von Franz sur la non dualité et l'espace où esprit et matière se rejoignent en un lieu de "mystérieuse conjonction". Le lieu de la totalité.
Indivisibilité du Tout
La notion de complémentarité que Niels Bohr a introduite pour mieux expliquer la relation paradoxale entre l'onde et la particule, peut aussi être appliquée à la relation des états conscient ou inconscient d'un contenu psychique. Jung a découvert ce fait, mais il a surtout été élaboré par Wolfgang Pauli. Bernard d'Espagnat a relevé que la non séparabilité dans le monde particulaire, prouvée par l'expérimentation scientifique (suggérée par le paradoxe d'Einstein-Podolski-Rosen), confirme l'idée de Bohr d'une "indivisibilité du Tout" : des particules qui ont été unies puis se sont séparées, se comportent comme si l'une "savait" ce qu'est l'état de l'autre, même à très grande distance, ce qui semble exclure l'idée d'une interaction superluminale (ce qui est souvent discuté), il resterait, comme le souligne d'Espagnat, le fait d'une indivisibilité du Tout.
Jung a constaté de même que la dimension totale de la psyché objective est ultimement une ; il appelle cet aspect unitaire de la psyché : le Soi.
Matière et psyché, p. 248
Ed, Albin Michel, tr. fr. 2002
16:45 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, livre, citation, spiritualité, philosophie, Jung, science
25/02/2007
Les Philosophes hermétiques sont-ils fous ?
Mal à propos traite-t-on de fous les Philosophes Hermétiques : n'est-ce pas se donner un vrai ridicule que de décider hardiment que l'objet de leur Science est une chimère, parce qu'on ne peut pas le pénétrer, ou qu'on l'ignore absolument ? C'est en juger comme un aveugle des couleurs.
A. J. PERNETY. Dictionnaire Mytho-hermétique (1758)
16:29 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Citation, alchimie, philosophie, hermétisme, science
21/02/2007
Judaïsme et matière
J'avais, il y a quelques temps, publié des citations de la mystique juive. C'est un domaine que je connais mal, mais il me semble que, sur ce blog qui se veut pluraliste et d'une spiritualité ne favorisant aucune religion en particulier, des textes comme le Zohar, le Talmud, le Sepher Yetsirah présentent beaucoup d'intérêt.Il m'est impossible de me pencher sur les ouvrages eux mêmes mais il y a de bon commentaires, des citations, des extraits. Je vous ferai donc, de temps en temps profiter de mes humbles recherches. J'ai déjà rencontré, au détours de pages,Isaac Louria, Rabbi Nachman de Bratislava, Rabbi Moïse Haym Luzzatto. et d'autres. Aujourd'hui, je veux vous présenter un livre, La rose aux treize pétales, où j'ai trouvé une citation qui rejoint mes préoccupations au sujet de la matière, que je trouve souvent négligée au profit de l'"esprit". Beaucoup d'entre nous ont tendance à vouloir "s'échapper par le haut." L'ouvrage est la traduction de l'américain d'un livre du rabbin Adin Steinsaltz. Il parle, entre autres sujets des rapports entre la mystique et la vie quotidienne. Je l'ai lu avec passion. L'extrait a, pour moi, des résonances à la fois spirituelles, scientifiques et alchimiques.
..."il faut se souvenir que, pour le judaïsme, la matière n'est pas considérée comme inférieure ; dans une certaine mesure, elle constitue même, tout au contraire, le sommet de la Création. Elle est source d'émerveillement parce que, paradoxalement, son existence même semble occulter le divin ; c'est donc nécessairement lui qui a voulu la créer. On peut la comparer à une onde née de la rencontre de la révélation et de l'occultation ; c'est pourquoi, en dépit de sa finitude, la matière est le lieu de la plus grande concentration de la révélation de l'Infini dans le monde. Notre monde est le plus limité de tous les mondes. Cependant, pour subsister comme être séparé et indépendant, il faut nécessairement qu'une énergie infinie s'exerce sur chacune de ses particules. C'est bien pourquoi toute action qui oriente la matière en direction de la sainteté a une valeur bien plus grande qu'une action entreprise dans le monde de l'esprit. Du fait que tous les mondes se focalisent sur la matière, chaque geste, chaque mouvement qui s'y produit, si infime soit-il, a plus d'effet que les mouvements de la vie de l'esprit ou même des mondes supérieurs à l'esprit. C'est que la fonction de la Mitsvah, en s'efforçant d'informer le monde matériel, de le changer, de le tourner vers la sainteté, consiste à libérer d'immenses forces qui produisent des ondes de choc depuis notre monde jusqu'aux mondes supérieurs. Voila pourquoi la signification d'une action sainte qui s'exerce sur le monde matériel dépasse largement tout ce qui serait accompli dans le strict domaine de la pensée et de l'émotion. Ainsi s'explique que la Torah et les Mitsvot se référent essentiellement au monde matériel : il est le véritable secret de la Création, la concrétisation de la quintessence de l'idée divine. Aussi bien, toute modification, ou toute correction, du monde de la matière entraîne-t-elle des mutations sans fin dans l'ensemble des mondes."
Adin Steinsaltz
La rose aux treize pétales, ed. Albin Michel, 1989
17:00 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : écriture, spiritualité, religion, livre, citation, science