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02/01/2007
Réflexions sur le "progrès"
Alors que commence une nouvelle année et avec elle la surenchère sur les améliorations et les progrès que nous promettent les uns et les autres, je me sens de plus en plus mal à l'aise. Il me semble que la société humaine dite "évoluée" a édifié les avancées de la civilisation et l'amélioration du bien-être de l'homme supposée en résulter, sur des illusions : illusion issue de l'idée que l'on peut marcher sans jambes et sans pieds en se séparant de la Nature. Cela ne date pas d'aujourd'hui car une ancienne gravure alchimique ironise déjà sur cette idée. Autre illusion : penser que le progrès est à l'"extérieur", d'où une perte de contact avec la source créatrice, quel que soit le nom qu'on lui donne, qui cherche à s'exprimer à l'"intérieur". Illusion aussi de la suprématie d'un Moi qui rejette ou supprime ce qui ne lui ressemble pas, entraînant une impossibilité de sa relation et surtout de son enrichissement car il refuse les contacts avec les autres parties de la psyché.
J'ai commencé un voyage, pour l'instant j'en suis à faire les bagages, pour montrer, avec l'aide de C.G.Jung, qu'il existe d'autres chemins. Que l'Autre qui est en nous n'est pas un ennemi. Qu'il peut apporte une aide à celui qui décide de ne plus vivre au niveau du masque superficiel de la persona et d'accepter d'aller plus profond vers l'altérité la plus proche et la plus angoissante : l'inconscient.
C'est normal d'avoir envie de protéger son Moi, car son degré de conscience constitue notre spécificité d'humain. C'est pour cela qu'il tente de toutes ses forces de détourner le flux abondant qui circule entre la profondeur et la surface, entre le conscient et l'inconscient. Comme cet "interflux" ne peut jamais être interrompu, puisqu'il participe de la totalité psychique, la rencontre va avoir pour conséquence des angoisses, des violences, des dégoûts de vivre. Tout cela nous allons le projeter, en vertu du processus du "bouc émissaire", sur les "autres" qui seront considérés comme responsables de ce mal être.
J'ai souffert, je souffre, et je souffrirai encore, de tous ces maux, mais j'essaie de me soigner, de cuire, de recuire, de dissoudre, selon les processus alchimiques. Le faire avec d'autres, sur ce blog, je vais tenter de le continuer pendant cette nouvelle année. D'abord terminer les bagages (l'archétype, l'animus et l'anima,l'alchimie, la poésie) et puis rêver, et méditer, méditer encore...pour voyager plus loin et surtout plus profond.
18:00 Publié dans Pensées, interrogations, aphorismes | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : écriture, spiritualité, philosophie, Jung, nature
Commentaires
Aimons les autres "je"
devenons des "ils"
des îles
fluctuantes.
"Je" est mort, vive le "jeu"....
Miau.
Écrit par : Domi domi KOuka | 02/01/2007
Du moment qu'on est doté d'un corps et des 5 portes sensorielles plus un esprit qui transforme les messages, sensations et images captés à travers ces portes en désirs, on ne peut s'empêcher d'avoir des illusions.
Écrit par : lancelot | 02/01/2007
Et même, peut-être, l'illusion que tout n'est qu'illusion ?
Écrit par : ariaga | 03/01/2007
Bonjour,
Mirage que leur caches-tu derrière ton nuage ?
Mirage où sont leurs pas sur le sable ?
Mirage est-ce bien sage de les tromper sur ce qu'ils croient voir ?
Mirage quand changeras-tu de visage ?
Amicalement - HOJIKA
Écrit par : HOJIKA | 03/01/2007
Si tout est une illusion alors qu'est ce qu'une illusion (otpique, sensorielle..) dans ce tissu d'illusion où nous vivons?
Écrit par : Kouka | 03/01/2007
Très bon HOJIKA, je vais bientôt te mettre sous ma petite échelle, à l'ouest du blog.
Écrit par : ariaga | 03/01/2007
@Ariaga
Je dirai plus positivement que tu es consciente que tout est impermanence.
Dis donc, c'est sympa de m'avoir placé sous l'échelle. Merciiiiiiiiiii.
Écrit par : lancelot | 03/01/2007
@Kouka
Exemple d'une illusion optique. Une personne passe devant toi. Tes yeux la captent. Ton esprit analyse ces données. Si tu pratiques la méditation contemplative, tu notes le fait de regarder. Point barre et on s'arrête là.
Sinon le processus mental continue. Cette personne est le stéréotype qui te plaît. L'esprit dicte aux yeux de s'y fixer davantage. Ensuite l'esprit divague: je fais comment pour faire sa connaissance ? J'aimerai la posséder, etc etc ... Même raisonnement pour les autres portes sensorielles.
Du moment qu'on ne s'arrête pas au fait de voir ce qu'on voit, de goûter ce qu'on mange, de toucher ce qu'on touche, d'écouter le son, et de sentir une odeur, le vagabondage de l'esprit nous amène à travers le monde des illusions. Et une illusion entraîne une autre comme le singe qui saute d'une branche à une autre. A la fin on ne sait plus quelle illusion est à l'origine du processus.
Écrit par : lancelot | 03/01/2007
en plus de l'illusion, du mythe, de la contruction abstraite et mentale comme réalité,
vos réflexions sont intéressantes et nous ramène à la pratique de la méditation, d'un dépassement de la réalité illusoire,
peut être en tant qu'être humain sommes nous astreints à la construction et à l'illusion
on peut vouloir s'en abstraire, le dépasser comme la note sur l'alchimie semble le suggérer,
j'ai pas mal réfléchi sur la relation comme présence, les corps ne passant pas par la représentation ni l'émotion, mais par la relation,
je me heurte néanmoins à la question, l'homme ne doit il pas respecter les "distances" imposées par sa condition , sans pour autant sombrer dans un monde spécifiquement humain donc sur-construit ,
simple question,
L
Écrit par : aloredelam | 04/01/2007
@Aloredelam
Très intéressante ta pensée métaphysique. Si Ariaga me permet de répondre à ta question.
On est tributaire d'une enveloppe corporelle constitués des 5 sens qui nous poussent à avoir des désirs sensuels plus un sexe entrainant des déàsirs sexuels. Ces désirs sensuels + sexuels nous créent des "liens" cad des attachements dans le snens bouddhique du terme. Comment voudrais tu te libérer du Samsara en créant de jour en jopur des attaches ? La seule solution c'est la pleine conscience que nous sommes entrain de créer des liens et de s'en détacher pour vibrer à des fréquences plus hautes. Ces vibrations nous permettent, lors de notre mort, à un passage à un plan plus élevé où le plaisir est la sérénité, l'équanimité et non plus la sensualité.
Écrit par : lancelot | 04/01/2007
@Aloredelam Très intéressante ta pensée métaphysique. Si Ariaga me permet de répondre à ta question. On est tributaire d'une enveloppe corporelle constitués des 5 sens qui nous poussent à avoir des désirs sensuels plus un sexe entrainant des déàsirs sexuels. Ces désirs sensuels + sexuels nous créent des "liens" cad des attachements dans le snens bouddhique du terme. Comment voudrais tu te libérer du Samsara en créant de jour en jopur des attaches ? La seule solution c'est la pleine conscience que nous sommes entrain de créer des liens et de s'en détacher pour vibrer à des fréquences plus hautes. Ces vibrations nous permettent, lors de notre mort, à un passage à un plan plus élevé où le plaisir est la sérénité, l'équanimité et non plus la sensualité.
Écrit par : lancelot | 04/01/2007
Mais qu'est-ce que vous avez donc tous contre la sensualité si elle accompagne un profond amour ?
Écrit par : ariaga | 04/01/2007
Intéressant mais complexe, tout ça...
Ariaga, j'aime ta dernière question !!! Moi, je n'ai rien contre la sensualité et l'amour, au contraire !! Pour moi, la sensualité et la sexualité sont des lieux d'expression de l'amour. Ils ne sont pas du tout connotés négativement comme je peux le sentir chez Lancelot (désolée, Lancelot, je dis ce que je ressens...).
Il faut avoir du courage pour oser aimer et s'attacher, ce qui fait partie de la vie terrestre. Cela demande ouverture, humilité et vulnérabilité. Et l'expression corporelle de l'amour est une chose magnifique à mon sens.
Dans le discours de Lancelot, je ressens une grande peur de l'attachement et des relations affectives profondes justifiée par des théories bouddhistes qui prônent le non-attachement, mais qui, à mon sens, n'ont pas été obligatoirement comprises à leur racine (d'où le danger de la popularisation et de la vulgarisation de textes sacrés, ça n'est de nouveau que mon point de vue...)
Bisou, ariaga et continue d'être toi-même !
Écrit par : Elena | 04/01/2007
je suis assez d'accord avec éléna , sensualité et spiritualité ,
je lisais : "le monde se dépense en pure perte. en beauté. en perte qui est beauté. en beauté qui est perte." ( roger munier) s'incarner en toute connaissance de cause dans ce sentiment fort d'amour , en prendre le risque et en accepter la réalité , je suis tenté par la présence sensible jusque dans l'excès , sachant que je suis vivant :" (munier, encore:"tout mange , tout dévore , pour exister . l'eau boit , le feu dévore . il cesse, faute d'aliment."
" il n'y a apparemment qu'une seule manière d''être' dans l'être , celle propre à l'être . nécessité la plus nue... tout se coule dans le même flux...et pourtant "
j'ai eu pour noël en plus d'une bellle flute en bambou birmane " le sublime discours de la fille candide" et je regarde ce beau film "ivre de femme et de peinture" , film peu serein , il est vrai ,
pour faire plaisir à Ariaga :"mon colibri s'ébroue ivre à l'hibiscus givré"
Écrit par : aloredelam | 04/01/2007
D'accord avec Elena Ariaga et Aloredelam. Mon discours répond à la question sur les illusions de la vie. La sensualité n'est pas reprochable en soi dans le bouddhisme. Rien n'est mauvais dans le bouddhisme. C'est la pureté de l'esprit qui compte. Mais pour le samsara c'est un autre discours.
Écrit par : lancelot | 04/01/2007