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22/06/2015

L'école du Deuil

Edgar Morin, sociologie,philosophie,société,citations,culture,université,école

 

Amis lecteurs, impossible de rendre compte de la "complexité" et de l'immense richesse contenue dans les tomes de La méthode d'Edgar Morin  et je ne parle pas de tout le reste de son oeuvre ! Je vais donc me limiter au cours de ces notes à ce qui m'a le plus marqué et que je crois pouvoir partager avec vous sans faire peur à ceux qui sont allergiques aux obscurités d’une certaine philosophie. L 'essentiel de ce que je vais proposer se trouve dans son introduction générale à La méthode.

L'université, pense t-il, la Recherche sont "une école du deuil". On est loin de l’époque ou Pic de la Mirandole avait pour projet d'avoir une vision générale de l'homme et du monde. De nos jours, le chercheur doit se spécialiser dans un domaine très précis et renoncer aux questions fondamentales pour cultiver son tout petit carré de savoir. Edgar Morin écrit:

"Désormais spécialiste, le chercheur se voit offrir la possession exclusive d'un fragment du puzzle dont la vision globale doit échapper à tous et à chacun. Le voilà devenu un vrai chercheur scientifique, qui oeuvre en fonction de cette idée motrice : le savoir est produit non pour être articulé et pensé, mais pour être capitalisé et utilisé de façon anonyme."

Éventuellement quand le Chercheur est à la retraite on lui accorde le droit à quelques méditations philosophiques qui feront sourire les jeunes chercheurs. Les savoirs sont dissociés, et l'homme s'émiette. Je citerai pour terminer cette question :

" La nécessaire décomposition analytique doit-elle se payer par la décomposition des être et des choses dans une atomisation généralisée? Le nécessaire isolement de l'objet doit-il se payer par la disjonction et l'incommunicabilité entre ce qui est séparé? La spécialisation fonctionnelle doit-elle se payer par une parcellisation absurde? Est-il nécessaire que la connaissance se disloque en mille savoirs ignares? "

Il ne cultive pas la langue de bois ce cher Edgar Morin !

Ariaga

 

 

 

 

 

Commentaires

Merci Ariaga pour ce partage.
Eh oui, quand on dissèque la grenouille pour comprendre le vivant, on n'a plus qu'une grenouille morte sur la table d'opération !
Amitié

Écrit par : Miche | 23/06/2015

Notre monde est étrange, à moins que cette petite partie du puzzle soit en fait une petite partie d'un vaste hologramme et il nous serait alors demandé de penser différemment ?... Bises. brigitte

Écrit par : Plumes d Anges | 23/06/2015

@ Miche, j'aime beaucoup ta comparaison avec la dissection de la grenouille et il est bien possible que je te l'emprunte.

Écrit par : Ariaga | 24/06/2015

@ Plumes d'Anges, je crois que l'on peut penser à la fois l'unité et le tout car tout est dans Tout.

Écrit par : Ariaga | 24/06/2015

Oh, elle ne m'appartient pas cette expression...
Ces choses qui viennent se dire, il me semble si souvent qu'elles viennent d'autres bouches et que ce sont-elles qui disent : "Mais regarde et vois !"
Douce journée à toi

Écrit par : Miche | 24/06/2015

Bon jour Ariaga, il me semble utile de se spécialiser pour aller au fond des choses, mais du coup on perd la globalité de ce que l'on cherche ! Le principal est d'avancer ! Merci de tes lectures chez moi. Je t'embrasse

Écrit par : danae | 24/06/2015

Je suis tout à fait en résonance avec les préoccupations d'Edgar... :-)

Après avoir basculé dans une hyper-spécialisation et une atomisation des savoirs qui a induit une énorme perte de "sens" (car le sens découle naturellement des liens qu'on fait entre les choses), il est temps de revenir à des vues plus globales...

La parcellisation des savoirs a entraîné avec elle une "parcellisation" des pensées et des actes et l'illusion qu'il y avait des êtres et des objets "isolés" du reste...
Il est temps aussi de comprendre que tout est interdépendant et qu'on ne touche à rien impunément...car nous sommes vivants et nous vivons dans un système vivant (et non un système mécanique et inerte) dans lequel tout est "lié"...

Écrit par : La Licorne | 24/06/2015

Je me demandais le rapport avec le titre "école du deuil", mais en fait il s'agit plutôt d'une école de l'amputation !! Notre chercheur ne fait pas le deuil de lui-même, mais pour étudier sa main il doit s'amputer de son pied,de sa tête et de son tronc ! Nous voilà bien... Il a raison, et je comprends que tu l'approuves !

Écrit par : Aloysia | 24/06/2015

@Danae, tu as raison il faut les deux, aller au fond des choses et les mettre en relation avec ma totalité. C'est normal que je te rende visite dès que je peux car tes récits de voyage sont toujours très intéressants.

Écrit par : Ariaga | 25/06/2015

@ la Licorne, oui, complexification mais pour mieux établir des relations globales qui ont été négliges, comme le le dis si bien, depuis que l'on a oublié que nous faisons partie de la Totalité.

Écrit par : Ariaga | 25/06/2015

@Aloysia, école du Deuil est un titre de chapitre de Morin mais je dois dire que école de l'amputation c'est pas mal dans le genre "gore" !!!!

Écrit par : Ariaga | 25/06/2015

Je viens de lire sur le net des articles tout à fait intéressants sur la vision du monde de ce scientifique. Merci de contribuer à ma culture bien légère dans ce domaine.

Écrit par : Sedna | 26/06/2015

Ariaga, tous,

On ne peut qu'approuver ce constat lucide de Morin.

En face de cette école du deuil, on voit émerger des choses remarquables.
J'ai en tête la transdisciplinarité, portée notamment par le remarquable Basarab Nicolescu.
http://ciret-transdisciplinarity.org/index.php

Bises,
Jean

Écrit par : Jean Bissur | 27/06/2015

Je pense comme Danae. Je te remercie Ariaga de nous faire découvrir ce scientifique. A bientôt pour la suite. Bon week end à toi et merci.

Écrit par : elisabeth | 27/06/2015

@ ARIAGA À TOUS, je vous remercie de vos commentaires mais, pendant quelques jours je serai éloignée de l'ordinateur. Un trou sournois alors que je faisait une promenade de bon matin m'a fait faire une mauvaise chute et je suis bien abimée. Genou, épaule, poignets.Je ne peux m'asseoir devant l'ordi et je me promène en poussant un déambulateur. Je fulmine car je déteste être diminuée ... Je vais travailler "dans ma tête et je reviens le plus vite possible. Amicales bises à tous.

Écrit par : Ariaga | 27/06/2015

Prends bien soin de toi, chère Ariaga

Écrit par : Miche | 27/06/2015

Un accident bête comme le sont tous les accidents..reviens vite et en bonne forme. Amicalement

Écrit par : Sedna | 27/06/2015

le seuil du deuil est un écueil !

remets toi bien Ariaga , quelle malchance
mais nous sommes fragiles et devons nous préserver
ça c'est une certitude

Écrit par : Thierry | 28/06/2015

Bon, Ariaga, je te souhaite bon rétablissement et bons soins pendant quelques jours pour ne pas trop souffrir.

Écrit par : elisabeth | 29/06/2015

Bon rétablissement Ariaga et merci pour tes commentaires sur mon blog. (Je réagis seulement maintenant suite à deux semaines de vacances en Alsace).

Écrit par : Francine | 30/06/2015

Chère Ariaga ,je suis navrée de ce qui t'arrive...J'espère que reprendras vite, mais tout dépend ,il faut du temps au corps pour se remettre. Et moi , voilà que malencontreusement je me suis fait monter sur le pouce du pied gauche (j'étais dans des sandales) et depuis, j'ai assez mal .J'espère que ce n'est qu'une contusion ,mais comme j'ai eu à l'autre pied des métatarses fêlés et qu'il a fallu plus de trois mois pour consolider, je n e suis pas rassurée.
Je te souhaite un bon rétablissement et à bientôt peut-être. Amitiés

Écrit par : Hécate | 01/07/2015

Une chute...un "chut"...
et tu vas nous revenir "toute neuve"...!

Bon rétablissement !

(je viens juste d'apprendre ton "malheur")

Écrit par : La Licorne | 01/07/2015

à quelque chose mal heure est bonne
tu vas opérer un recentrage en attendant
d'être plus vaillante
la lecture est d'un grand réconfort
les mots vont bientôt voguer vers toi

Écrit par : Thierry | 01/07/2015

Passage et souhait d'un bon rétablissement.

Écrit par : Louis-Paul | 02/07/2015

Ariaga: les deux j'en ai tâté, pas soupé , mon université ce n'était pas les pavés de Paris, le Paris de la guerre mais Jussieu, la rue Cuvier et le jardin des plantes, bien avant l'institut du monde arabe.

Arable était le chemin qui de culture en clôture m'a mené et amené a semer et récolter pas seulement des bonnes notes mais aussi un riche vocabulaire et surtout des traditions héritées de la fac de science dans cette ancienne halle aux vins où les devins s'essayaient et s'asseyaient aussi, comme Mouna aguigi, qui nous parlait d'écologie et d'amiante, pas avant l'heure.

Avant que de passer à l'école de chimie et aux instituts de physico chimie tout près de la rue Vauquelin, d'Ulm, de l'institut Curie et du Panthéon. De la grande mosquée je ne sortais pas masqué mais censier c'était mieux que Jussieu!

Alors oui Rue saint jacques et la Sorbonne de monsieur Robert (de Sorbon) étaient familiers aux chimistes, encore petits mais en gestation que nous étions.

La paillasse où on évite de s'endormir, la sorbonne qui ronronne, l'odeurs des solvants et en route pour la recherche, cette école de patience où on apprend humblement chaque jour de nouvelles choses, dans le geste et dans l'observation, en quêtant sa ration de savoir contingentée et distillée au compte gouttes.

L'idée, l'image qu'on se faisait se réduit, se rétrécit ; le surplomb de la pyramide est certes vertigineux mais si la base est large le sommet est pointu.

Que ferons nous plus tard de tout se savoir si patiemment accumulé et qu'en restera t il quelques années après ?

Surtout pour les matières effleurées de la propédeutique qui donnaient de l'éclat et du souffle et aussi des frissons!

Alors oui au début on croit tout savoir et à la fin, rien ou pas grand chose face à ce puits sans fond d'où la vérité ne s'extraie que rarement et avec difficulté. Vaut il mieux savoir rien sur tout dans une superficialité digne des vernis sociaux ou tout sur rien dans cet approfondissement d'un savoir si étroit qu'on se demande où trouver l'ouverture, celle d'esprit qui permet de respirer et de mettre en perspective, de comparer aussi.

Mais la raison vient amortir l'angoisse, le savoir donne t il la poisse ?

je n'ai aucune certitude, mais je me pique encore de curiosité quarante après le bac , j'investigue et j'ouvre de nouveaux champs de culture pour favoriser la biodiversité , sinon rarement il me fut donné d'employer ...mais est ce le terme approprié , ce qui fut entendu et saisi , est bien grave d'avoir gavé son cerveau, n'eut il pas mieux valu travailler d'avantage la qualité et les compléments, alimentaires
de ces nourritures célestes qui élèvent au firmament ?

Bah j'ai comblé un manque, une besoin, une attente de quarante ans il y a deux ans en m'immergeant le temps d'une année universitaire dans les sciences politiques qui m'attiraient tant et me faisaient si cruellement défaut.

J'en ai conçu du plaisir et de la fierté, de reprendre les dissertations et de dérouiller ces circonvolutions dans le développement de nouveaux réflexes et pratiques.
Une Praxis telle qui sculpte comme Phidias .

Oh homme je ne sais si la gnose est pour moi, mais j'ai décidé depuis longtemps que mon bonheur n'aurait pas de limites si mon champs d'investigations n'en connaissait point non plus.

Écrit par : Thierry | 02/07/2015

Coucou Ariaga, l'été arrive et rien de nouveau, mais je te pardonne car je devine qu'il doit faire bien chaud à la Rochelle. Gros bisous

Écrit par : danae | 03/07/2015

Comment pourrions nous exiger de toi l'impossible, il est nécessaire que tu récupères, mais je sais bien que au fond de toi tu est fort impatiente de pouvoir lancer la temporada d'été avec une de ces surprises habilement concoctée à l'heure des moissons.

Courage

Écrit par : THierry | 03/07/2015

La chaleur nous plombe et le mercure pas seulement barométrique joue comme une trique !

La brume envahit nos esprits et le sel cristallise, tandis que nous quêtons le moindre souffle de brise.

L'amer se retire, mais les algues vagues 'accumulent et le cumul des effets se fait sentir.

On s'en tire à bon compte, mais où sont les bons amis ?

Ah si la chaleur qui dilate et allège l'air pouvait avoir le même effet sur nous sans nous faire broncher, et nous branchait sur un ventilateur ?

l'évent manque à l'heure de la pétanque, les pieds serrés mais le gosier revigoré à coup de ricard, voilà que le sable voltige sous le bouchon!

Allons nous cochonner notre été, conchier nos projets ou au contraire aboutir dans un ordre certes dispersé mais plaisant ?

L'esprit distille, les fractions volatiles (et débiles) s'éloignent, reste le solidus , pas une monnaie de pacotille ou de singe, des signes anciens pas pour des petites frappes, un privilège pas uniquement royal, et dans la clarté estivale, l’électrum qui luit !

Écrit par : Thierry | 04/07/2015

Bonjour amie,
comme tu as raison, le savoir se disloque par "les spécialistes" qui n'ont aucune vision globale des choses, ce qui conduit à des conclusions fausses, dans tous les domaines ...
Cela fait longtemps que je le dis aussi ....
A une époques les chercheurs étaient ou se formaient à de multiples disciplines pour tâcher de comprendre un morceau du puzzle, la philosophie est la maître mot qui peut rassembler ces morceaux.
Il existe quelques exceptions qui "osent" le faire ...
Bon week-end
Ton ami Daniel

Écrit par : dany2121 | 04/07/2015

Prends soin de toi, chère Ariaga. Tes amis sont de vrais amis et ils attendront ton retour. Gros bisous

Écrit par : danae | 06/07/2015

@ ARIAGA À TOUS, les conséquences de ma chute sont plus longues que prévu mais je m'organise et bientôt vous aurez une note avec des surprises! Merci de vos commentaires et à très bientôt.

Écrit par : Ariaga | 06/07/2015

Ce qui fait la force de la connaissance et sa beauté aussi, est il le fait que cela soit structuré, architecturé et rangé, ordonné, couches après couches accumulées avec la vigueur dialoguante des acquis successifs sans jamais obérer la nécessaire remise en cause et en perspective du pourquoi et du comment de tout ceci ?

Pourtant dans la fragmentation, il a l'éclat, dans la division-dispersion il y a la possibilité de nucléer et croitre, or on ne transmets jamais tout d'un bloc mais par bribes et morceaux, attrapés, compris et digérés.

Et si le secret du transfert bien réussi, au sens de transmission c'était cette capacité à dilacérer sans dilapider, des morceaux choisis mais remis dans leur contexte et avec leur portée, si possible universelle, afin que ces exemples, modèles, illustrations servent au cheminement des esprits, les forment sans les conformer, leur laisse cette souplesse adaptative, cette plasticité mentale pour évoluer.

Et puis l'amendement c'est partir d'un tout et désagréger sans perdre totalement le lien et surtout le sens, les principes nutritifs et les actions bénéfiques.

Alors oui on peut gloser sur cet aspect parcellaire qu'il faut doser, mais c'est bien d'oser et de de passer, des savoirs , à travers des situations, des anecdotes, comme des conteurs afin d'éveiller l'intérêt, d'initier la réflexion et de semer le germe, pas que du doute mais de l'interrogation positive qui permet d'enclencher la mécanique mentale
comme des gouttes d'huile sur des rouages à dégripper, à dézipper; le savoir est parfois condensé et agrégatif mais il peut être micronisé, épandu comme un intrant intellectuel, qui va faire son chemin.

Écrit par : Thierry | 07/07/2015

La voie du cœur peut rassembler et unir sans passer par la voie de la tête.

La voie de la tête ne peut pas rassembler et unir sans passer par la voie du cœur, et je crois que bien souvent – mais pas toujours ! –, parce qu’elle est fascinante, la voie de la tête peut éloigner "le roseau pensant" de la voie du cœur.

Amezeg

Écrit par : Amezeg | 07/07/2015