« Un rapt photographique | Page d'accueil | Ariaga la taupe »
20/05/2016
Un autre regard
Texte et photos ÉPHÊME
ÉPHÊME est toujours en réflexion poético-photo-philosophique au sujet de l'image qui a réenclenché sa créativité. Il en propose une autre version plus lumineuse que j'ai volontiers acceptée car, en attendant que je retrouve une vue normale, sa "vision" me permet de ne pas trop délaisser ce Laboratoire qui vit une année un peu difficile. Et puis, qui sait, entraînée par cette résurrection fraternelle je vous proposerai peut-être la mienne ! ARIAGA.
***
Sous une autre lumière, au même ruisselet, deux amoureux, enlacés contemplent la même part du monde. C’est la clarté, la pureté naturelle du ru qui chantonne en sourdine, sautillant sur les galets polis du fond, tout joyeux de lutiner les tièdes rayons du soleil déclinant.
Tout n’est qu’apparence, point de vue, vision personnelle. Le cloaque est le doux nid des amours batraciens. Les amants contemplent les reflets étoilés des reflets comme les diamants de leurs étreintes futures… et l’eau qui y glougloute se mêle comme une flûte sautillante aux glissandi du courant.
L’image n’est que mosaïque lumineuse qui m’a saisi, sans la moindre idée de ce qu’elle voulait, pure étole de fugaces pierres précieuses jouant aux auto-tamponneuses dans la fête de la renaissance.
En fait tout n’est que perception des reflets de notre regard dans l’image. Elle est l’éveil du printemps, du désir de vie de la Nature. Chacun le voit du fond de soi-même et peut y glisser ce qu’il veut. Les circonstances techniques en ont fait pour moi une myriade de mystères, mais avec un autre regard sous un autre angle, ce serait une parfaite carte postale pour grands-mères. N’oubliez jamais que ces plages de lumière sont la réflexion de notre vision dans les plaisirs des prunelles de l’avenir ; ce qui nous paraît beau peut être laid. Les Chinoises d’autrefois trouvaient hideuses nos belles Européennes aux monstrueux nez pointus et aux pieds démesurés. Quand nous regardons un visage, ce n’est que nous-même que nous regardons réfléchi par notre vécu et tou(te)s peuvent renvoyer à l’un ou à l’autre amour ou détestation.
ÉPHÊME
15:41 Publié dans Alchimie, amour, Contes et symboles, Nature, Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : photographie, poésie, alchimie, amour, nature, vision, reflets, tarbes
Commentaires
je reviens te visiter
à tout bientôt ravie de tes billets nouveaux
Écrit par : lamangou | 20/05/2016
J'aime beaucoup ce nouveau regard, Ephême, et surtout la belle recherche d'écriture qu'entraîne son expression. Oui, si j'ai du mal à percevoir un ru dans cette paroi lumineuse et légèrement bombée, par contre on y distingue des pierres précieuses et un myriade de petits passages pour des filets d'eau dormante. Quelle vérité vous nous rappelez dans le dernier paragraphe, en assurant que tout peut être indifféremment perçu comme beau ou comme laid suivant les critères de chacun ! Le verre de l'optimiste est égal à la lumière qui transparaît d'une nuit étoilée comme du soleil à travers un volet.
Écrit par : Aloysia | 20/05/2016
@ Aloysia, comme Éphême est devant les commentaires comme un canard devant un livre je me permet de te dire combien j'apprécie le tien.
Écrit par : Ariaga | 21/05/2016
Bonjour Ariaga, je reviens vers toi et Ephême avec un regard interrogatif sur la photo qui fait couler beaucoup d'encre ! On se croirait dans un autre monde, un monde galactique avec des pistes d'atterrissage pour des soucoupes volantes. Il n'existe plus que le bleu et le vert, le rouge a disparu. C'est un peu froid et glacial, je n'aimerais pas y vivre, mais chacun peut aimer ou détester.Libre à vous.
Je t'embrasse.
Écrit par : danae | 21/05/2016
Aloysia, Ariaga est une médisante de comédia del arte. Je n'ai découvert qu'a midi votre texte qui m'a profondément touché par sa finesse et sa compréhension de mes intentions. Je partais alors en pique nique avec ma fille ainée et je rentre juste. Les allégations de ma sorcière préférée sont totalement infondées, dignes de certains propos de députés. Un grand merci pour ce commentaire, un des meilleurs que j'ai reçu depuis que je participe occasionnellement à ce blog....surtout en période estivale.
Amitiés
Écrit par : ÉPHÊME | 21/05/2016
Merci Dame Danæ.... Ta réponse est extra, car elle est l'illustration même de ce que veux dire : dans une image, chacun voit ce qu'il veut, ou voudrait être, et ta réponse est superbe. il n'y a jamais de justifications à donner, le ressenti doit être personnel et influencé uniquement par nos flux émotionnels.
Écrit par : ÉPHÊME | 21/05/2016
Beaucoup de poésie dans votre texte. Je suis d'accord avec vous, nous fabriquons nos émotions et notre ressenti avec ce dont nous disposons déjà dans notre cerveau. Difficile à lui d'aborder le nouveau sans peur et sans reproche. Quant à l'image, j'imagine le soleil dardant les galets sur lesquels des diamants d'amour reposent.
Écrit par : Sedna | 21/05/2016
Une autre lumière
une apparence
___________________________ doux nid
___________________________ amours des étreintes
___________________________ image mosaïque
étole de la fête ______________ une renaissance
L’éveil du désir au fond de soi
un autre regard
__________________________ de lumière et d’avenir
__________________________ visage de soi-même
Écrit par : Maria-D | 22/05/2016
Ce texte est plein de poésie, et cette lumineuse photo nous suggère que l'ombre n'est là que pour mieux l'éclairer... Ainsi s'écoule la vie et c'est bien, il me semble. Belle journée à vous deux. brigitte
Écrit par : Plumes d Anges | 23/05/2016
Salmigondis ou plat de lentilles ...d'eau
pas salmis ou salami mais dans quels sales habits se trouve t on donc
des pousses de rizière, des allures de mare, on démarre mais pas au quart de tour, on n'est pas à la bourre non plus
il appert que selon l'angle et la lumière, la position aussi on verra bien des choses présentant chacun une facette de la scène, la cène n'est pas à venir pas à cause du cénacle qui renâcle mais d’obstacles invisibles qui bourgeonnent.
Écrit par : Thierry | 23/05/2016
Un écosystème miniature à lui tout seul
avec ses habitants, ses constituants et composés
pas opposés mais décomposés, dans la fange et le ruisseau
le roseau pensant imagine le ru en train de déborder
mais c'est la vie qui s'étale et renouvelle les cycles
fertilise comme le limon qui tire le timon de la récolte à venir
avenir trouble et louche pour entités microscopiques
si l'homme au lieu de hauteur prenait du recul
pas comme vil fauteur de troubles il comprendrait
accepterait que tout vient du microcosme, en matière de vie
en passant par le macrocosme des nucléo synthèses stellaires
et la boucle serait bouclé il pourrait chercher non à unifier
mais à relier microcosme et macrocosme et se situer
dans un juste milieu, là où est et reste sa place
malgré tout, malgré lui, puisque c'est d'abord affaire d'échelle
Écrit par : Thierry | 24/05/2016
Je vois bien l'eau qui glougloute et forme comme des yeux qui nous regardent, et des tiges de plantes, d'herbes, en-dessous. Ces tiges se sont fait piéger par l'eau qui est montée. Je préfère la teinte de cette photo car il y a du bleu, du blanc et un peu de vert. C'est mon avis personnel. Bonne soirée.... (J'aime les deux dernières phrases du texte).
Écrit par : elisabeth | 24/05/2016
Notre regard porté sur quelqu'un ou sur les choses n'est que le miroir de nos intention. Très joli texte!
Écrit par : alezandro | 25/05/2016
De nos intentions!
Écrit par : alezandro | 25/05/2016
SEDNA, grand merci pour ce commentaire poétique et profond qui va jusqu'au fond de la lumière et de l'ombre.
ÉPHÊME
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
Maria-D, j'ai été très sensible à ce beau poème magique, où apparait sensibilité et la compréhension. Un merci complice et chaleureux.
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
elisabeth, tu as bien saisi ma démarche, et moi aussi j'aime bien la fin du texte.... que j'ai vécu dans le rôle du "laid" lors de mes pérégrinations ! Un grand merci.
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
Thierry, je serai bref... j'aime beaucoup tes commentaires pleins de malice, qui montrent bien que tu as parfaitement compris mes intentions.
Amitiés et bon courage.
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
Plumes d'Anges, grand merci pour ce très joli commentaire, qui m'a fait très plaisir.
Amitiés
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
Merci alezadro pour ton commentaire, laconique mais qui dit tout....
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
Merci alezadro pour ton commentaire, laconique mais qui dit tout...
Amitiés
Écrit par : ÉPHÊME | 26/05/2016
L'amour et la nature en parfaite symbiose..épatant et inspirant !
Écrit par : Jerry OX | 27/05/2016
Merci beaucoup pour ce commentaire bref mais synthétisant vraiment l'idée de fond. Je suis moi même grand amateur de musique, de tout genre, et j'ai eu la chance d'entendre en concert aussi bien Rubinstein, Richter, Guilels, Oïstrak, qu'Erol Garner, Oscar Peterson, ou Brassens, Claude Nougaro.....
Amitiés complices.
Écrit par : ÉPHÊME | 27/05/2016
Changer le regard, telle pourrait être une des intentions, parfois ambition
de l'honnête homme qui voudrait faire vibrer au fond de la prunelle un noyau inconnu qui sommeille, apparaitraient alors en longues trainées des figures que chacun à sa guise assemblerait dans des correspondances et autres analogies qui lui donnerait résonance avec un certain passé, puisque la mémoire réside dans nos yeux et vit à travers eux.
Écrit par : Thierry | 28/05/2016
Thierry, J'aime beaucoup ce dernier commentaire, plus philosophique dirais-je, et superbement écrit. Félicitations, c'est à la fois profond et concis. Tu a la chance de pouvoir à la fois zig-zager dans de longs textes qui semblent délirant, comme en écriture surréaliste, excellents si l'on a le temps d'y chercher son chemin, et des textes comme le dernier. Ce n'est pas donné à tout le monde !!
Amitiés et j'espére à bientôt.
Écrit par : ÉPHÊME | 28/05/2016
Merci Ephême de tes encouragements, oui c'est ainsi analytique et rarement synthétique pourtant je m'efforce de rassembler ce qui est épars, oui je suis un peu un habitué de l'écriture pas automatique, parce que ça vient si facilement, juste le temps de pianoter comme ça sort. Mais pour certains travaux comme des nouvelles donc j'ai sorti un recueil en début d'année mais que tu n'as pas encore eu, dédicacé, je relis et reviens mais sinon c'est très souvent sur les blogs tout d'un jet.
il y a des plumitifs qui n'en font qu'à leur guise.
Écrit par : Thierry | 28/05/2016
Changer le regard n'est pas donné à tout le monde que les causes en soient endogènes ou exogènes car cela peut gêner les habitudes, les repères , faire sortir de son repaire aussi.
Ni brigand, ni corsaire, ni ermite (plus en quête d'espace hermitiens depuis longtemps) je suis surement trop empathique et emphatique au gout de certains mais je trouve formidable de pouvoir échanger sur ce qui fait notre être, le fait évoluer et notamment notre regard et notre capacité de regard.
Certains ont l’œil absolu pour les couleurs, un sens inégalable de l'harmonie et des accords (pas mineurs et qui ne risquent pas de détournement ni de dévoiement). C'est le cas de mon épouse qui d'un seul coup d’œil jauge une situation et un lieu.
ma fille n'est pas mal non plus du fait de l'héritage d'un ancêtre peintre et sculpteur amateur mais fort éclairé.
Je manie parait il un langage visuel plus qu'auditif et kinesthésique , l'essentiel c'est de ne pas anesthésier les sens, rechercher l'essence primordial et trouver un sens ou donner un sens, ce qui passe par l’œil aussi, à sa vie.
Quand je vitupère mon oeil se brouille et l'aura migraineuse approche avec le fonctionnement en cascade qui favorise les tempêtes, on ne se refait pas quand certaines situations vous heurtent quand il est question de dignité et de respect.
Et rétrospectivement d'ailleurs, quand on a ses propres comportements à l’œil, pas gratuits mais significatifs, qui vous poursuivent on ne se dit pas que c'est le mauvais oeil qui est sur vous, mais on ne peut poursuivre cahin caha son chemin comme si de rien n'était.
Face au miroir de ses responsabilités, engagements et actions il faut parfois faire preuve d'une franchise dérangeante dans la recherche d'une certaine vérité, oh sans sévérité particulière mais aussi assumer ses fautes, erreurs et contradictions aussi justifiables soient elles par les circonstances.
On peut blesser pour se défendre, la peur n'est pas bonne conseillère !!!
La peur animale, celle qui terrasse ou cloue sur place, plus surement qu'un regard de feu.
Écrit par : Thierry | 29/05/2016
Je suis revenue vers ce texte et je m'y suis baignée avec plaisir tout comme à la première lecture.
Écrit par : Sedna | 31/05/2016
Sedna, j'ai toujours apprécié tes commentaires. Merci d'avoir voulu revoir ce texte. Il est pour moi essentiel, en jumeau du premier. Ayant eu la chance d'être plongé dans la photo, (photographe à l'armée, 20 ans responsable d'un atelier de pratique artistique photo en collège) bien qu'au départ plutôt attiré vers le dessin, j'ai découvert l'humilité devant les clichés de certains élèves. .... et de photographes de niveau international qui sont passés dans l'atelier. Je savais faire des photos spéléo, mais je n'étais pas un "photographe" qui transforme le réel en rêve intérieur. Maintenant, cette image m'a donné l'envie de reprendre. Mais je suis conscient de mes limites....sauf fulgurance de la grâce.
Amitiés....et bonne nuit.
Écrit par : ÉPHÈME | 31/05/2016
dis mois ephême humilité ou humidité
parce que en ce moment
ce n'est pas que la grâce du caniveau
et tu vas remonter le niveau
ce n'est pas le bac à graisse
du moment que la photo
ne nous agresse pas
Écrit par : Thierry | 01/06/2016