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06/12/2006
Perdus en mer
Au bout du promontoire
Quand j'ai posé ma main sur la pierre humide
De la vieille croix granitique rongée de larmes
Elle a bruissé les soupirs des femmes
En attente devant la mer nue.
Les goélands au ventre blanc ont crié l'histoire
De celles en noir
Scrutant la profondeur sombre des eaux
Les soirs de lune ces femmes pieuses
Armées de leur chapelet
Croyaient apercevoir dans les gerbes d'écume
Echappés pour un soir du purgatoire de noyés
Les spectres de leur aimés
Levant leurs bras transparents pour crier leur détresse
Veuves avant d'être mères
Mères aux corps oubliés
Seules dans l'odeur rancie des lits clos elles avaient prié si fort que parfois
Pour un instant béni
Revenait la chaleur de leur amour perdu
Et je crois oui je crois
Comme ces femmes en noir
Que ces âmes transies arrachées à l'errance
Montaient au Paradis
18:15 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, poésie, spiritualité, amour, photo
Commentaires
Texte très évocateur (le lit clos : j'y ai dormi quand j'étais enfant). L'amour, la mer, la mort. Et l'Armor de jadis avec sa foi qui plonge ses racines avant l'aube du Christianisme...
Écrit par : Arianil | 07/12/2006
Très beau texte Ariaga. Je me revois sur l'ile de Sein
Écrit par : Gabriel | 07/12/2006
pas mal du tout. J'aime beaucoup.
Écrit par : Stef91 | 08/12/2006
Merci à ceux qui ont aimé mon texte. J'ai l'impression qu'il y a une sensibilité celtique sur les blogs amis et cette "coloration"me fait rêver.
Écrit par : ariaga | 09/12/2006
je me ressens dans cette vibration maritime, moi l'aquitain, méditerranéen d'origine. sans doute les celtes sont descendus plus bas qu'on ne le sait !!!
Écrit par : vma | 21/12/2006
Chapeau bas ! ça me donne envie d'écrire sur le même thème.
Écrit par : aliscan | 16/04/2007