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03/05/2007

Hymne à l'esprit de la Nature

   Tous les alchimistes d'orientation philosophique ont louée et magnifiée la Nature, parfois avec un sentiment de crainte devant ses forces obscures. Mais, ils ne pouvaient que la considérer avec respect car elle était, pour eux, toute imprégnée d'une essence divine, cet or qu'ils espéraient trouver par d'incessantes distillations. En attendant ils éprouvaient envers les deux natures, la matérielle et la divine, un sentiment "religieux" et leur but n'était pas de les séparer mais de réunir ce qui était en haut à ce qui était en bas, selon le principe de similitude de la Table d'Emeraude : "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, à la fin de réaliser le miracle de la chose unique...". Ce sentiment religieux de la Nature existait depuis l'antiquité, et selon Jung, (Dans Synchronicité et Paracelsica) son expression la plus belle se trouve au milieu d'un fatras de recettes magiques dans l'épigraphe secret du  Grand Papyrus magique de Paris. (Ne me demandez pas l'origine exacte je l'ignore et tout renseignement sera le bienvenu). Moi aussi je trouve ce texte magnifique et je veux le partager avec vous. 

          Salut à toi, édifice entier du souffle et de l'air ; salut ! esprit, qui du ciel se répand sur la terre, et de la terre qui occupe l'espace médian de l'univers, s'étend jusqu'aux limites de l'abîme sans fond. Salut ! esprit qui pénètre en moi, qui adhère à moi et qui me quitte conformément à la volonté de Dieu dans sa bonté. Salut, commencement et fin de la nature immuable. Salut ! infatigable rotation des éléments. Salut ! serviteur de la lumière du soleil, lumière de l'univers. Salut ! cercle de la lune qui brille d'une lumière inégale et éclaire la nuit. Salut ! tous les souffles des esprits aériens. Salut à vous à qui est accordée la joie dans la louange, frères et soeurs, consacrés et consacrées.  O grand édifice de l'univers, fermé sur lui-même, incompréhensible. Céleste habitant du ciel, subtil habitant de l'éther, de la nature de l'eau, de la terre, du feu, du vent, de la lumière, de l'obscurité, éclatant comme les astres, à la fois froid, humide et igné. Je te loue, ô Dieu des Dieux, ordonnateur du monde, conservateur de l'abîme sur le siège invisible de son assise. Esprit qui a séparé le ciel de la terre, a couvert le ciel de voiles d'or éternels et a fixé la terre sur des bases éternelles, qui a suspendu l'éther au plus haut des airs, qui a dispersé l'air en souffles qui se meuvent d'eux-mêmes, qui a disposé l'eau tout autour, qui dirige les ouragans, qui est tonnerre, éclair, pluie, qui ébranle, qui engendre la vie, Dieu des Eons, tu existes dans ta grandeur, souverain, divin maître de toutes choses.

   J'aurais aimé, avec des frères et des soeurs louangeurs consacrés, écouter ce texte offert, d'une voix forte, au Dieu de la Nature, mais c'était il y a bien longtemps et si j'y étais je l'ai oublié. Et pourtant...il y a des échos qui résonnent en moi. 

     Ariaga
 

Commentaires

Quel beau texte ! merci Ariaga. C’est un plaisir de respirer le prana de cette joyeuse humilité, ou flotte le musc du bon sens et le jasmin de l’innocence. Adepte de l’émerveillement pour le grand, le petit – et le moyen, je goûte à cet élan vers l’ « édifice entier » parce qu’il ressemble beaucoup à des chants sacrés amérindiens (entre autres). Bises chamanes.

Écrit par : djaipi | 03/05/2007

Et moi, Ariaga, ce que je trouve le plus beau ici c'est cette remarque très personnelle et sensible en fin de note. AMitiés.

Écrit par : profdisaster | 03/05/2007

(Bonjour...). Et moi, je préfère délester. En commençant par le bas. "à la fois froid, humide et igné"... cela me rappelle mon affection pour la truffe des chiens en bonne santé. Je n'y connais rien en alchimie, sauf que j'ai été marquéE" par le spectre allant du blanc au rouge, et qu'à 18 ans en plein fantasme, je voulais écrire et cacheter à la cire un livre qui s'appellerait "Entré é-e en matière". Bon de l'histoire ancienne... peut-être un lien avec cette fameuse "materia prima" ? Mais laissons.

Aujourd'hui, ce qui flotte en mon esprit est une hésitation à voir du mercure dans de l'or et àl'inverse. En premier lieu, je m'interroge donc sur la réalité historique (une croyance ?) : a-t-on jamais VRAIMENT cherché à faire de l'or, ou bien tout serait-il à prendre sur un pied symbolique d'égalité, par exemple... y est-on parvenu ?!

Et concernant cette vision mienne et floue : il me semble que nos échanges actuels (entre contemporains aussi), conscients de la "flottaison" des mots dans un contexte malgré tout fluctuant au niveau psychologique, et bien que tout cela favorise la "solidification", mais alors de quoi : du mercure ou de l'or ?

Bon bon, je m'arrête parce que le sol est ici un peu épineux, et que je n'aimerais pas vous y conduire trop loin non plus.

Je vous remercie beaucoup, Ariage, de tenter le démêlage... de tout ça. Et surtout, la réponse !

Écrit par : Marie Gabrielle | 04/05/2007

Et pardons pour l'écorchure... vraiment pas faite exprès.

Écrit par : Marie Gabrielle | 04/05/2007

Il est fort, ce texte offert au Dieu de la nature. On a envie de le relire à haute voix... ou, comme toi, de l'entendre comme il fut dit. Merci.

Écrit par : Marc | 04/05/2007

Joli texte. Toujours ce plaisir de transiter chez toi pour ces moments philosophiques.

Écrit par : lancelot | 04/05/2007

@ Djaipi merci pour ce beau commentaire plein de poésies. Faites de ma part une bise à NeD.

@ Marie-Gabrielle c'est très intéressant, je te répondrai à tête reposée, avec moi, il ne faut pas être pressé.Et puis c'est peut-être un sujet de note.

@ Profdisaster je crois que vous avez très bien cerné mon "ressenti". AMitiés à vous aussi.

@ Marc tu ne crois pas si bien dire j'ai fait l'essai dans mon jardin, les pieds plantés dans la terre. Cela vibrait très fort.

@ Lancelot, mon preux chevalier préféré, "joli" me semble faible. Imagine que tu déclames ce texte d'une grande voix, perché sur ton fier destrier...

Écrit par : ariaga | 05/05/2007