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25/01/2008
La double personnalité de C. G. Jung
Impossible d'aller plus loin dans mes notes sans vous parler de la double personnalité de C.G.Jung qui s'était aperçu, dès les premières années de sa vie, sans avoir aucune notion de psychologie ou de philosophie, de la présence en lui d'une seconde personnalité. Par exemple, encore enfant, il se demandait, après un rêve très impressionnant : "qui parle en moi". Il dénomme dans son autobiographie Ma vie ces deux pôles de son être "n°1" et "n°2". Il les décrit ainsi (Ma vie,p. 65) :
"L'un était le fils de ses parents ; celui-là allait au collège, était moins intelligent, moins appliqué, moins convenable et moins propre que beaucoup d'autres ; l'autre, au contraire, était un adulte ; il était vieux, sceptique, méfiant et loin du monde des humains. mais il était en contact avec la nature, face à la terre, au soleil à la lune, aux intempéries, aux créatures vivantes et surtout à la nuit, aux rêves et à tout ce que "Dieu" pouvait évoquer immédiatement en moi."
Parallèlement à son moi humain bien différencié, le jeune Jung avait le bouleversant et intraduisible pressentiment de l'existence d'un "autre", en relation avec une dimension plus vaste. Non seulement l'"autre" n'avait pas perdu, comme c'est souvent le cas pour l'homme contemporain, une intime relation avec la Nature, mais il connaissait, je pourrais presque dire ressentait, Dieu comme un mystère secret et personnel. Il avait le sentiment d'une participation à quelque chose qui n'était pas lui (Ma vie, p;87) :
"Un peu comme si j'avais été touché par un souffle venu de l'univers astral et des espaces infinis ou comme si un esprit invisible était entré dans la chambre ; un esprit disparu depuis longtemps mais qui serait continuellement présent dans l'intemporel et jusque dans un lointain avenir. Les péripéties de ce genre étaient entourées du halo d'un numen."
L'"autre monde" auquel il eut accès très jeune par l'intermédiaire des rêves était celui d'un inconscient devenu perceptible à un âge où il n'est généralement pas activé. Cela explique certains comportements névrotiques et les nombreuses hésitation de Jung pendant son enfance et son adolescence. Les dialogues avec son autre intérieur le laissaient souvent déstabilisé, en particulier au moment de choisir une orientation pour ses études car, en lui, le numéro 1 et le numéro deux, qui avaient des goûts très différents poursuivaient leur lutte pour la domination.
Jung finit par se décider à étudier la médecine. Demeurait le problème d'une image intérieure difficile à assumer car, comme dans son enfance, deux images s'affrontaient en lui. Son aspect n°1 se présente, selon ses dires, comme un jeune homme assez antipathique, ambitieux, peu doué, instable et aux manières douteuses. L'aspect n°2 considère le n°1 comme une charge ingrate, alourdie par une quantité de défauts dont les plus graves sont le manque de compréhension et d'ordre, en particulier en ce qui concerne la philosophie et la religion. Ce n°2 n'est pas vraiment un "caractère" mais plutôt une sorte de "vision totale", et dépourvue d'indulgence, de la nature humaine. Cette vision voudrait s'exprimer mais elle répugne à le faire par l'intermédiaire "épais et obscur" du n°1. Un autre aspect, qui me semble très intéressant du n°2, car il annonce déjà le Jung de la maturité, est qu'il "se sentait en secret accord avec le Moyen Âge."
Arrivé à la fin de ses études secondaires Jung se trouve psychologiquement dans une situation critique qu'il décrit ainsi : "Quand le numéro 2 prédominait, le numéro 1 était enfermé en lui et suspendu ; inversement le numéro 1 considérait l'autre comme un royaume intérieur obscur." Il frôle le précipice d'une dangereuse dissociation de la personnalité quand, quelques mois après, il fait un rêve "inoubliable "et salvateur (ma vie, p.110):
"C'était la nuit, à un endroit inconnu. Je n'avançais qu'avec peine contre un vent puissant soufflant en tempête. en outre il régnait un épais brouillard. Je tenais et protégeais de mes deux mains une petite lumière qui menaçait à tout instant de s'éteindre. Or il fallait à tout prix que je maintienne cette petite flamme : tout en dépendait. Soudain j'eus le sentiment d'être suivi ; je regardais en arrière et perçus une gigantesque forme noire derrière moi. Mais, au même moment, j'avais conscience que - malgré ma terreur - sans me soucier de tous les dangers, je devais sauver ma petite flamme à travers nuit et tempête."
Ce rêve fut déterminant car il lui trouva un sens qui le guida jusqu'aux débuts de l'âge mûr. Il facilita son insertion dans la société et augmenta sa capacité de décision. Il comprit que sa personnalité n°1 portait la lumière et que la n°2 la suivait comme une ombre. La petite flamme, c'était sa conscience, l'unique et le plus précieux trésor en sa possession. Sa mission, à cette période de sa vie, était de de conserver cette flamme, si petite et si fragile par rapport aux puissances de l'ombre. Il lui fallait aller dans le monde de la surface, un monde qui ne veut rien savoir des secrets insondables des profondeurs, et s'y consacrer aux tâches quotidiennes. Cela représentait un lourd sacrifice pour ce jeune homme d'un caractère introverti qui se voyait contraint d'aller vers l'extérieur.
Jung choisit donc d'écarter sa personnalité numéro 2. Cependant, preuve que son cheminement était déjà amorcé, c'est avec une belle maturité qu'il comprit que renier complètement ce côté serait une "automutilation". Le n°2 devint flou, mais il s'installa définitivement à l'arrière plan de sa vie.
A la lecture de vos notes ou de vos commentaires, je pense que certains se retrouveront plus ou moins dans cette double personnalité de Jung.
Ariaga
16:40 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : écriture, Jung, rêve, pychologie, philosophie, société, spiritualité
Commentaires
Je comprends mieux maintenant la difficulté de mes troisièmes dans leur choix d'orientation !
Écrit par : aliscan | 25/01/2008
et pourquoi m'en cacher? comme Yung il me semble que j'arrive à maîtriser les crises;mais je n'arrive pas à les éviter.
Écrit par : muse | 26/01/2008
Davantage, pour moi, un double aspect d'une même personnalité : tantôt juvénile et pleine d'allant, tantôt vieille et réactionnaire. Mais une seule personnalité, avec un double visage.
Écrit par : paradox | 26/01/2008
Finalement deux personnalités pour un seul être se définissant comme état conscient et inconscient est un système simple, puisque tout sépare cse états. Imaginons une foule d'intermédiaires entre ces deux états, tous aboutissant à une personnalité différente composée de traits "conscients" et de traits "inconscient" ,le nombre de personnalités est infini.
15679, 15680, 15681.... chut, je compte les miennes, 15682,....
Bon WE, à bientôt
Écrit par : jlb | 26/01/2008
Tu sais que j'avais acheté "Ma Vie" de C.G Jung après avoir lu tes billets.
Merci de donner ton éclairage sur certains passages de ce livre, il me conforte dans ce que je pensais avoir compris, notamment sur le combat intérieur de nos personnalités.
Bisous reconnaissants...!
Écrit par : grainsdesel | 26/01/2008
double personnalité ? Je ne me suis jamais posé la question, mais après lecture de ton texte je ferais bien d'entamer une réflexion ! bon dimanche Ariaga
Écrit par : marie.l | 27/01/2008
Eh ! jlb ! T'en as oublié une là !!!
Mais il est vrai que la complexité entre les deux est assimilable à l'infini, tant les combianaisons sont innombrables.
Heureusement, nous nous servons les plus souvent des grands traits généraux et nous nous éfforçons de raisonner toujours selon les mêmes principes qui nous guident.
Écrit par : paradox | 27/01/2008
Une double personnalité, une double vie aussi et comment concilier les deux ? si ce n'est en soi.
Tu as raison, je pense à moi en lisant cette note, la sage et la folle, la rangée et la dérangée...Un peu les deux plateaux d'une balance à équilibrer...
Bises Ariaga
(je me demande quel moi vient de t'écrire ? mais c'est évident........)
Écrit par : Aslé | 27/01/2008
Sur la route, la grande route de notre histoire sans fin, j'ai entendu parler de Trinité, du corps de béatitude, puis du corps causal, du corps mental, du corps astral, du corps éthérique , sans oublier évident ce corps physique, j'ai entendu ainsi parler d'homme Septuple.... alors je vous crois bien volontiers, tous...
Yung déjà car le nombre de fois où je me suis offert l'impression d'une triple "personnalité"...à moins que ce ne soit que d'autres "visages"... je ne les compte plus...
JlB aussi si l'on se référence auprès de l'Unique manifesté par le Multiple et Paradox également par qu'il y en a une (de personnalité, de facette) chez moi qui ne résiste pas à la saveur de son écriture... Bon, c'est pas tout ! Il va falloir que je me ramasse tous les morceaux dispersés en un seul.... les psy n'aiment pas du tout cette dispersion, ces démembrements.... Bon Dimanche.
Je t'embrasse, Ariaga
Écrit par : Muttifree | 27/01/2008
Chère Muttifree,
la trinité est indéniable : une unité qui possède deux extrémités.
Écrit par : paradox | 27/01/2008
Oh, nous avons tous des empathies variées. Sur un point ou un autre, tout se touche...
Écrit par : joruri | 27/01/2008
Alors, c'est lors de cette deuxième lecture que je peux tenter de dire ce que je ressens de ton texte concernant un des aspects de la vie de Jung.
J'avoue c'est à la fois inquiétant ce thème et en même temps si enrichissant.
Inquiétant car lorsqu'on parle de la personnalité, pour moi, on parle d'une unité, qu'elle ait plusieurs aspects ni change rien, bien au contraire, tu disais bien justement que c'est la multitude qui fait cette unité. La personnalité renvoie au personnage, évidemment la persona (latin) qui joue un rôle : elle est concrète et unique puisque pour interpréter son rôle elle a besoin de se référer à une réalité, justement concrète; où elle va s'exprimer, s'ancrer.
La deuxième personnalité est "inquiétante" car évidemment, il n'y a de la place que pour un rôle (sinon il nous faudrait plusieurs corps-images) ... on peut le faire dans les écrits, mais dans la vie réelle c'est très risqué ...
Comme tu le dis, si la deuxième devait prendre la place de la première, il faudrait donc une dissociation de la première, il faudrait l'éclater et ce serait à mon avis non sans mal. Au pire, on peut très bien imaginer chez certaines personnes vivant ce conflit, devant l'impossibilité de déloger la première, des raisons au suicide. Dans une mesure moins catastrophique, un échec pourrait mener je pense à un dérèglement psychologique important.
C'est que la personnalité se constitue dans une phase très longue et cruciale qu'est l'enfance jusqu'aux portes de l'adolescence . Après, les évolutions qu'elle peut subir sont mineures (bien sûr, on peut apaiser des tensions ou évoluer).
Voilà pourquoi j'ai lu avec beaucoup de circonspection et je trouve assez exceptionnel qu'il ait eu conscience de cela à cet âge là ...
J'ai eu un vif intérêt pour ce texte... et me suis revu ado... souvenu de ce temps d'errance, de mes idées noires... heureusement, j'ai eu du soutien et de bons conseils ...
(pardon pour ma longueur)
A bientôt
Écrit par : guelum | 27/01/2008
Ce que nous sommes n'est-il pas dans la plupart des cas largement étouffé par ce que l'autre veut que nous soyons ?
N'y-a-t-il pas le "petit enfant" et ses désirs toujours actuels qui pousse dans l'adulte à rechercher des failles exploitables dans la cuirasse, le carcan des responsabilités, des convenances ?
L'être social le dispute au primal dans une joute permanente.
Rendre toute cette complexité la plus consciente possible afin de maintenir un équilibre et d'éviter des erreurs graves. L'équilibre, oui, sans doute doit-on s'y efforcer mais parfois aussi le déséquilibre survient malgré nous, soumis que nous sommes à des tensions de plus en plus inhumaines.
Alors soyons aussi bons avec nous-même et indulgents envers nos faiblesses. Sans doute quelques "libertés folles" permettent-elles de sauvegarder l'essentiel de notre humanité.
Je parle pour moi-même bien sur, au premier chef, et je m'exhorte à moins de sévérité, moins d'intransigeance. Celui que je suis n'est pas dans le présent mais toujours un peu devant, comme une promesse de sagesse.
Écrit par : jean | 28/01/2008
chère Ariaga et tous ceux qui alimentent ce blog, dont je ne peux me passer, et qui est devenu ma drogue du matin...
avec quelques visites en plus dans la journée.
Finalement bien que je ne sois pas très "jung" au départ, je vais finir par m'y interesser à travers toi Ariaga et ta façon de nous le faire partager "passionnée que tu es ".
2 personnalités pourquoi pas, mais ne serait ce pas aussi le SOI et le MOI ?, notre côté lumiere que nous ignorons plus que notre côté ombre qui lui se revele plus facilement appartenant au Moi.
Ce SOI qu'il nous appartient de délivrer ,"de notre cuirasse de matière" sans laquelle nous ne serions pas incarnés, c'est notre vraie et seule personnalité ,qui "compose"pour essayer de se trouver une placesur cette planète, l
Le SOI se sert du Moi pour avoir l'impression d'exister.
Peut être que la vie sur cette planète l'exige....
Mais le but de notre existence n'est il pas que seule émerge notre vraie personnalité, le Soi, en utilisant simplement les outils maîtrisés du moi... afin que nous puissions retourner à l'unité, comme un peu retrouver notre "androgynat"
Mes propos ne sont peut être pas très limpides, veuillez m'en excuser, c'est pourtant bien ainsi que je le ressens
je t'embrasse Ariaga
marie
Écrit par : mariedumonde | 28/01/2008
@ Aliscan, avoir une influence sur le choix de vie d'un jeune adolescent doit -être assez angoissant.
@ Muse, mais pourquoi ne pas accepter les crises ? C'est grâce à elles que l'on évolue.
@ Jib, les intermédiaires entre les états, c'est là que se situe la relation conscient-inconscient qui, pour moi est à la base de toute notre évolution, ici et maintenant.
@ Aslè, ne choisis pas celle qui écrit, les deux sont indispensables et tellement douées.
Écrit par : ariaga | 28/01/2008
@ Grainsdesel, savoir que j'ai décidé quelqu'un, et surtout toi mon suricate préféré à lire "Ma vie" de Jung, est un baume sur quelques blessures de l'esprit dont je souffre en ce moment.
@ Marie.l si tu ne t'es jamais posé la question c'est, je crois, tout simplement que tu as eu la chance que l'harmonie règne entre tes deux pôles.
@ Muttifree, pourquoi pas triple où plus tellement d'éléments vivent en nous y compris la mémoire collective inconsciente de la totalité de ce qui a été. (sois mignonne écris Jung avec un J)
@ Paradox, heureusement que tu es là pour animer la cause du et et de préférence à celle du ou ou. Tu es précieux.
Écrit par : ariaga | 28/01/2008
Je me souviens que ce passage m'avais intrigé mais sans songer à me l'appliquer à moi-même.
C'est en suivant les exercices donnés par une art-thérapeute américaine J. Cameron que je me suis vue sommée de dénombrer et d'identifier mes différentes personnalités. Au début, je me suis dit cette femme est folle, et puis en y réfléchissant je me suis rappelée, d'une que j'avais appelée Dina Stein quand je plaisantais sur un possible nom d'artiste :-))
Une fichue "garce" cette Dina, qui n'a pas froid aux yeux et n'en fait qu'à sa tête, et puis l'autre, en suivant l'exercice, je l'ai nommée "La Louise", celle qui se tait et aime se sacrifier. De ces 2 là, j'ai conclu que finalement elles se complètent plutôt bien, quand elles veulent bien collaborer. Ce qu'elles font mieux maintenant qu'elles sont identifiées.
Allons Ariaga, grâce à toi je suis plongée dans "Psychologie et Alchimie", je n'ai jamais autant annoté un livre :-)
A bientôt
Écrit par : L'Arpenteuse | 28/01/2008
@ Joruri, en empathie avec ton " sur un point ou un autre tout se touche ".
@ Guelum, je pensais que ce texte t'intéresserait et que tu faisais fartie, comme moi, de deux qui se sont sentis ou se sentent encore pluriels. Jung était un peu particulier, ses détracteurs ont dit névrosé, et il a ressenti ce qu'il décrit très tôt. Cela est arrivé à d'autres...Je n'ai pas à t'excuser pour la longueur, tu es ici chez toi et ce que tu écris est au moins aussi intéressant que mes notes.
@ Jean, j'ai plaisir à te lire aussi apaisé et tenant des propos qui parlent d'indulgence et de joie. Voilà une promesse de sagesse. Et toujours aussi bien écrit, tu es l'orfèvre de mes liens.
@ Mariedumonde, ton commentaire à été comme un rayon de soleil dans mon ciel spirituel assez sombre en ce moment. J'adhère à tes propos sur le Soi et je te laisserais bien mon blog en pension quelques temps.
Écrit par : ariaga | 28/01/2008
Wao, me voici promu orfèvre. C'est trop flatteur ça!
Écrit par : jean | 28/01/2008
Oui, j'ai compris tout de suite que j'étais comme Jung... pas la peine de me le cacher, ni de le cacher aux autres (mais ils n'en savent rien)/.
Bon après midi.
Écrit par : elisabeth | 28/01/2008
merci Ariaga pour tes propos qui me vont droit au coeur
se sentir en phase fait du bien,
surtout quand effectivement les temps sont un peu durs pour les spiritualistes que nous essayons d'être.
comme toi j'avais beaucoup d'ombre autour de moi ces derniers temps, santé moral etc....
mais ne nous dit on pas que nous n'avons que les épreuves que nous sommes capables de "passer"
alors allons y tenons bon, le soleil de notre "SOI"avec celui de la nature finit par prendre le dessus.
Bien à toi très sororellement.
marie
mais j'ai décidé de m'accrocher
Écrit par : mariedumonde | 28/01/2008
J'ai du mal avec la psychiatrie ou la psychanalise ...Je suis assez cartésien ...
Écrit par : Tietie007 | 28/01/2008
Merci pour ta réponse Ariaga !
Quelques précisions s'imposent par rapport à mon commentaire.
Tout d'abord, tu as vu juste, ce texte m'a intéressé. Je disais que j'ai eu une lecture avec "circonspection" car pour moi l'unité de la personnalité est essentielle à l'équilibre.
A mon avis, si les points de vue divergent, il s'agit là d'une question de terminologie.
La personnalité a besoin de s'ancrer sur une réalité, c'est son terrain d'expression (la où notre personnage joue son rôle). Nous avons une perception unique de la réalité extérieure (celle qui nous est transmise par nos sens, nos émotions, nos ressentis). Dans un contexte concret, réel, on ne peut donc jouer qu'un seul rôle, adapté à cette réalité, sinon les autres ne peuvent plus nous percevoir clairement et nous, nous ne saurions non plus nous situer durablement. Il arrive, que cette perception du réel soit déformée , erronée, ceci peut causer des troubles de la personnalité....
Pour ce qui concerne la sensation d'être "multiple", voici ce que je pense.
Cette réalité, terrain de jeu de notre personnalité (personnage) n'est pas facilement supportable, nous avons du stress, des contraintes, des craintes d'avenir, un sentiment de solitude, d'isolement. Nous éprouvons le besoin de nous extraire de notre jeu, de quitter la peau de notre personnage, pour souffler, pour décompresser, nous évader, essayer de nous redécouvrir, essayer de briser nos limites pour se libérer de cette contrainte.
Cela, nous pouvons le faire grâce à notre imagination. Ceux qui écrivent créent de nouveaux personnages qui leur ressemblent peu ou prou, ils inventent de nouvelles réalités et s'identifient à leurs personnages. Ceux qui lisent, ou qui vont au cinéma, se laissent emporter par les personnages en se prenant d'affectation par les ressemblances qu'ils leur trouvent : ils s'identifient et partagent se transfert sur d'autres réalités, sur d'autres scènes de jeu.
Par cela, je peux dire que je me sens "pluriel" car mon imagination est très souvent en éveil et je me créé volontairement différent de moi-même, mais chut ! personne ne le sait, à part vous ici et toi ! Ensuite, à moi de trouver le bon tempo, car j'ai une vie familiale et sociale aussi !
Ensuite, pour terminer, je l'avoue, cette réalité concrète ne me convient pas, je n'aime pas ce monde dans lequel je vis.
Donc, je suis en quête, ma personnalité se sent "mal", je crois que cette réalité, ce terrain de jeu sur lequel je suis forcé de m'exprimer pourrait être bien différente et bien meilleure. Je crois aussi que je n'ai pas terminer de me connaître moi-même et que j'ai pas mal de choses à découvrir , aussi grâce à toi et tous ceux qui animent aussi ton blog et donnent leurs points de vue.
Si je découvre ces choses, ma vision de cette réalité pourrait bien devenir différente alors ma personnalité se transformerait , mais unique elle resterait (à moins de découvrir des réalités multiples ...)
Je ne sais pas si j'ai réussi à exprimer clairement ce que je ressens. Peut-être en résumé, personnalité et aspects de personnalité sont deux choses bien différentes.
Tu vois comme ce texte m'a bien captivé !
Amicalement
Écrit par : guelum | 28/01/2008
Tout comme Jung, j'ai toujours ce penchant pour la schyzophrénie et la personnalité multiple. Je suis content de réentendre Jung.
Écrit par : Groupe ISM-DS | 01/02/2008
Il me semble effectivement qu'il y a une infinité de doubles personnalités selon le point de vue d'où on les regarde. Sur le plan de la conscience: l'inconscient et le conscient. Sur le plan du pouvoir, le dominateur et le dominé, etc...
Fin je sais pas, juste une idée comme ça.
Mais il me semble que ce ne sont que des concepts qu'on crée pour avoir l'impression de comprendre, de maîtriser notre vie. Que c'est juste un angle de compréhension. Partiel.
Écrit par : Phil | 14/02/2008
Je m'aperçois en venant voir le commentaire de Phil que j'avais oublié de remercier le
@ Groupe ISM-DS de sa visite.
@Tietie 007 tout en lui disant que sur ce blog il n'y a pas de psychanalyse (Freud). Je ne suis pas raciste mais je préfère Jung.
@ Phil, un nouveau, je crois, sur ce blog dont le commentaire "juste une idée comme ça" m'a semblé fort intéressant. J'espère qu'il nous fera à nouveau profiter de ses idées.
Écrit par : ariaga | 14/02/2008
c'est prévu pour quand la partouze de groupe?
Écrit par : Fontainebleau | 28/05/2009
Et oui effectivement cette note me parle et plutôt plus que moins, pas toujours évident de gérer des personnalités antagonistes, et la lumière de la conscience est parfois bien faible, merci pour ce partage qui me donne envie de creuser plus en profondeur afin de trouver cette fameuse petite lumière !
Écrit par : Virginie | 14/07/2009
@ Virginie, je crois que tous ceux qui sont sincères dans leur quête finiront par la trouver cette lumière.
Écrit par : ariaga | 15/07/2009