« Rêve de banc | Page d'accueil | Un félin dans l'athanor »
20/07/2008
Voyages de bancs
Le modeste petit banc faisant face à la mer d'où est parti le voyage du laboratoire du rêve et de l'alchimie spirituelle vers les pays de l'imaginaire s'est transformé en un train de bancs, puis en bancs sur tapis volants, puis en...je ne maîtrise plus rien, les bancs ont pris le pouvoir, ils montent, ils descendent, ils se pétrifient, s'ornementent, ils parlent, ils frappent aux porte. Ce matin il en est venu un, de très loin, c'était un banc-chaise, et comme je le pensais fatigué par ce long voyage j'ai décidé de le coucher ici pour qu'il se repose. Il était voituré par Chris-Tian Vidal (lien avec son blog) et comme il parlait une langue étrangère Chris-Tian lui a prêté ses mots . Chris-Tian est l'auteur d'un petit (par la taille) livre intitulé Carnets D'Asies qui a sa place sur le banc car il s'agit d'un voyage initiatique guidé par le Tao et la psychanalyse. Si vous voulez en savoir plus allez sur le blog de Chris-Tian. Et maintenant accueillons le voyageur. Ariaga.
Photo et texte Chris-Tian Vidal
"Bonjour, lecteurs de notre alchimiste. En fait, c'est pas tout à fait un banc. C'est un banc, oui mais à ses côtés, il y a deux chaises dont une chaise-poète. Cette chaise-là m'a tenu compagnie, l'été passé, en Mongolie. Ensemble nous avons contemplé, pendant de longues heures, la perle bleue des nomades, le lac Hüsgül, le petit frère du lac Baïkal, appartenant jadis à la Mongolie. On a entendu la tristesse de Hüsgül dépossédé de son grand frère Baïkal. Une tristesse freudienne de la perte. Ensemble, nous avons rêvé et d'autres à côté de nous sont venus s'asseoir. Tous, nous avons parlé le langage oublié, c'est-à-dire le langage des humains. Tant des nôtres l'ont perdu et c'est ce qui crée toutes ces détresses humaines. Alors, face au lac, j'ai lu des poèmes de François Cheng et de René Char. Ainsi, cette chaise-poète a appris la langue et la poésie françaises. Puis, je lui ai promis de revenir en été 2008 et de vilains ennuis de santé m'en empêchent. Elle a d'abord pensé que je n'étais pas un homme de parole puis elle su, comme le savent tous les bancs et toutes les chaises érudits. On m'a ensuite dit que la chaise récitait des poèmes et les nomades mongols ont été chargés de lui dire que je ne viendrais pas cette année. Elle en avait déjà eu la prescience, bien sûr. La chaise-poète en a pris son parti et elle entonne ces vers à ceux qui prennent le temps de la contemplation; elle récite ces vers de René Char, et elle pense à moi et je pense à elle :
"A trop attendre,
On perd sa foi.
Celui qui part
N'est point menteur
Ah! le voyage
Petite source."
J'ai appris depuis peu, à travers un long chant mongol parti des steppes et parvenu à Toulouse, à mes oreilles, toujours à l'affut des bruits du monde que la chaise-poète prenait son banc et son autre chaise et quittaient ensemble Hüsgül pour rencontrer le banc de l'alchimiste française Ariaga. Cette chaise-poète aime aussi la psychanalyse et depuis près d'un an d'attente, elle ne manquera pas d'en conter sur le banc de l'alchimiste Ariaga.
Voilà des instruments de pause-voyageurs, en partance pour le laboratoire-alchimiste, sans doute influencés par René Char...
Que tous les bancs du monde chez Ariaga viennent se retrouver et brisent ainsi les solitudes estivales de ceux qui restent sur place et de leurs petites sources donnent naissance à un malin petit lac limpide et rigoleur.
Après le banc de Noël, voilà une chaise mongole qui déclame en longues chansons mongoles les aphorismes des poètes français qu'elle a appris l'an passé.
Pouvez-vous lui offrir une petite place sur ce blog-ami ? Elle est généreuse, elle n'arrive point seule et ensemble nous pourrons tous nous asseoir, entendre la poésie, goûter à la beauté des choses, alors qu'à l'autre bout du monde nos frères mongols chantent encore le chant de la Terre et du départ et qu'ils le font accoucher du fond de leurs entrailles, les larmes aux yeux.
Merci pour eux. "
16:09 Publié dans rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : écriture, voyage, vacances, poésie, photo, spiritualité
Commentaires
J'avais l'âme bancale et m'en suis venue me pauser ici, connection aux bancs et chaises monts - gols et je ne bougerai plus d'ici pendant un certain temps, je tends l'oreille et écoute René Char avec un accent d' Asie ... Heureuse tout simplement, heureuse et pleine de l'instant ...
Écrit par : Kaïkan | 20/07/2008
J'ai d'abord lu "chaise-poêle", une chaise poêle voilà qui me parlait pour une raison profonde que j'ignore à moins que cela ne soit une réminiscence de romans russes lus il y a longtemps, avec les lits poêles et comme j'en sors de mon lit...
Revenu à la maison la première chose à faire, voir où s'en sont envolés les bancs. Rupture d'internet comme souvent ces temps-ci. Je suis relié par intermittence, ça marchait mieux à Lamotte Beuvron (voir billet précédent).
Beaucoup aimé ton texte Chris-Tian même après que la chaise poêle soit devenue une chaise poète ce qui n'enlève rien à son charme.
Vais aller faire une petite escapade sur ton site. A tout'
Écrit par : PataTy | 21/07/2008
Un banc qui se raconte n'est pas un banc dit...alors il fait bon venir s'y asseoir...:-)
Écrit par : astrale | 21/07/2008
merci encore de m'avoir attribué la colonne "inclassable " Ariaga...tu as deviné!
Écrit par : astrale | 21/07/2008
@ Kaïkan, je suis heureuse que tu te plaises sur ce banc et que tu sois la première à accueillir ce banc-chaise venu de loin. Mais je pense que son traducteur te le dira lui même.
Écrit par : ariaga | 21/07/2008
@ Pataty, une bonne idée le lit poêle j'ai bien envie d'en avoir un, tout près de l'athanor, pour les méditations hivernales. Et aussi une chaise poète pour me reposer quand la muse est éprouvante.
Écrit par : ariaga | 21/07/2008
@ Astrale, j'y vais à l'instinct, des fois c'est bon et des fois non. Il y en a qui boudent...ou qui n'aiment pas leurs voisins. il y a aussi ceux qui se pétrifient dans un inexplicable silence.
Écrit par : ariaga | 21/07/2008
... afin de n'être pas en rupture de "bancs" pour cause d'éloignement momentané de mon ordinateur central, j'enfourche la clef des souvenirs que fait vibrer et stimule le texte et l'évocation de René Char par Chris-Tian Vidal, et empruntant la voie du wi-fi (évitant ainsi de paraître pétrifiée dans le silence)... je m'élance joyeuse vers le train de bancs et me souviens, hier, tête au soleil et pieds dans l'eau fraîche de La Sorgue, tout près de l'Oreille du Géant... je me murmurais suavement quelques mots de l'homme du pays, de ce chantre de "la parole en archipel"... ce murmure qui, hier, réjouissait une humeur inopportune... je vous le confie...
" [...] Si tu cries, le monde se tait: il s'éloigne avec ton propre monde.
Donne toujours plus que tu ne peux reprendre. Et oublie. Telle est la voie sacrée.
Qui convertit l'aiguillon en fleur arrondit l'éclair."[...]
Merci Ariaga, merci Chris-Tian Vidal... sur mon banc d'exilée volontaire auprès de tendres et doux chats ronronnant d'amour simple et pur... je vous embrasse.
Écrit par : Mutti | 21/07/2008
Bonjour,
Merci pour la visite et le petit mot sur un de mes blogs !
Amitiés et bonne journée,
Christian
Écrit par : christian | 21/07/2008
Chère Ariaga,
Ne sois pas surprise que je vienne sur ton banc pour t'informer de ma prochaine et courte absence... En fait, après un mois de présence sur le net, j'ai estimé au vue de la baisse réelle des commentaires et des visites, qu'il me faut relooker en profondeur mon blog, j'aimerais lui apporter une nouvelle dimension, plus fun, plus sereine encore, et ce dans l'espoir de retrouver la joie simple de la présence de chacun...
Je tenais à te le signaler comme à te remercier pour toutes les visites que tu as eu la gentillesse de m'accorder durant ces dernières semaines...
Merci à toi et à très bientôt de me retrouver sur ton banc de rêve, Mary qui t'embrasse...
© La Poétaniste
Écrit par : Mary the Poétaniste | 21/07/2008
Comme souvent ici, nous ne quittons pas ces lieux tels que nous sommes venus.
Belle journée
Écrit par : michelgonnet | 21/07/2008
@ tous : sur mon blog, il y a certes de la politique mais pas que de la politique. En effet, au départ, j'ai conçu mon blog pour faire la promotion de "Carnet d'Asies" et aussi pour faire partager les images de mes voyages. Cet été, c'est sur un banc que je voyage. Je vous prépare un article que je mettrai en ligne ce soir.
Je voulais vous offrir ces mots de René Char que m'a inspiré le commentaire de Mutti : " On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté".
Tel est le sens de ce banc qui vient rendre visite à l'espace d'Ariaga que je remercie du fond du cœur.
A vous tous, ces mots que je répète tant je les aime : " On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté".
Merci de votre lecture.
A ce soir, en rencontre de bancs voyageurs.
Chris-Tian Vidal.
Écrit par : Chris-Tian Vidal | 21/07/2008
Vous trouverez, sur mon blog, quelques un des espaces de vie d'enfance de ce banc-chaise, avant qu'il ne parvienne, ici, sur le blog de notre alchimiste. Il arrive de loin, hein? Il en a entendu des longs chants mongols qui chantaient l'amour, la nature et les naissances et le temps qui passe et la mort, aussi. Sur ce banc de chaise, laissons les mots en analogies nous en-chanter l'été. Merci, de tout cœur, de ton accueil, Ariaga. Sur le banc de l'été, les choses se murmurent en écho et cheminent jusqu'à ces terres hostiles aux Occidentaux mais où les hommes se souviennent de ce langage oublié, fruit de ma quête, au cœur des hommes.
Écrit par : Chris-Tian Vidal | 22/07/2008
Chère Ariaga,
Merci à toi de nous avoir fait entendre le chant de Chris-tian, qui a tout pour nous transporter vers d'autres horizons, comme tu as également l'alchimie de nous faire rêver...
Je suis heureuse de t'annoncer l'ouverture de mon nouveau blog, qui j'espère me permettra de sentir de nouveaux et doux parfums, mais sache que mon coeur est déjà imprégné du tien...
Merci à toi pour cet instant de partage, Mary.
Écrit par : Les mots du coeur | 22/07/2008
Araiga ... et ses amis ...
Juste une petite place sur le banc ..
face à la mer ..
Un petit instant ..
Prêtez moi un petit peu de votre grâce ..
Comme un câlin très doux ..
Bel été à tous et à chacun.
Ariaga .. caresse à ta joue..
Écrit par : cile | 22/07/2008
@ Quel plaisir Cile, ma soeur d'âme, de te voir ici. Je croyais que tu m'avais oubliée. Il faut dire que j'ai eu des éclipses mais tu sais pourquoi. Je t'embrasse.
Écrit par : ariaga | 22/07/2008
@ Mary the poétaniste, je pense que tu dois, en effet, remettre de l'ordre dans tes blog où je me perds. Je suis pour un bon gros blog où on a ses habitudes, son banc ou sa chaise avec deux ou trois indications pour des "annexes". A bientôt, j'espère.
Écrit par : ariaga | 22/07/2008
@ Mutti, "donne toujours plus que tu ne peux reprendre" voilà un principe que tu appliques vraiment sur ce blog. Tu nous apportes beaucoup.
Écrit par : ariaga | 22/07/2008
Bonsoir,
Un petit coucou pour te saluer et te souhaiter une bonne nuit car il se fait tard !
Amitiés,
Christian
Écrit par : christian | 23/07/2008
Très poètique....
Écrit par : PassionNature78 | 23/07/2008
bonjour à tous
je me prépare à enfourcher mon banc à roulettes, car je vais m'éloigner un peu physiquement ... le sud n'est pas cette année accablant de chaleur mais je vais aller rendre visite à d'autres bancs en montagne, en pensée je vous rejoindrai avec le" banc tapis volant"
bonnes vacances à tous et bien sur un bisou particulier
pour notre chère Ariaga
marie
Écrit par : mariedumonde | 23/07/2008
@ Les mots du coeur, chére Mary, aussitôt partie aussitôt revenue. Ton côté protéiforme me surprendras toujours, tu ES un poème. Bonne chance avec ce nouveau blog que j'ai déjà visité et qui me semble prometteur.
Écrit par : ariaga | 23/07/2008
@ Christian, tes commentaire me font plaisir mais je te signale qu'il y a une mauvaise connexion et que quand on clique sur ton nom on tombe sur erreur. Or je sais que ton blog existe, je l'ai visité et il est très beau.
Écrit par : ariaga | 23/07/2008
@ PassionNature 78, merci de la visite. Je signale à tous que ton blog est un "monde" à lui tout seul.
Écrit par : ariaga | 23/07/2008
@ Mariedumonde, tu vas nous manquer, je sens ta présence et ta force spirituelle sur le banc et je sais que tes déplacements n'y changeront rien. L'espace, virtuel ou non, est une convention. Je collecte les perles de spiritualité, dont les tiennes, pour concocter un mélange alchimique dans quelques temps.
Écrit par : ariaga | 23/07/2008
c'est l"été et les bancs ne protègent des coups e soleil , surtout qu'avec le trou d'ozone les bancs sont moins solide ,
VOILA MON MESSAGE : LE BANC NE DISPENSE PAS DE LA CRèME SOLAIRE !!!!!! pensez y sinon gare !
Écrit par : lam à l'eau | 23/07/2008
un banc d'Asie centrale, sur une musique de Borodine mâtinée d'un zeste de Schéhérazade. Des aigles planent au zénith, au nadir les djins farfouillent. Merci pour ce très beau texte, auquel je n'ai pu répondre avant faute de connexion raisonnable avec le net.
Écrit par : èphême | 24/07/2008
@ Lam, de la relation entre la couche d'ozone, la solidité des bancs et la crème solaire, je vois que ton imaginaire se porte bien.
Écrit par : ariaga | 24/07/2008
@ éphême, l'essentiel est que la connexion se passe bien entre tes neurones et je sens que la relation est bonne entre les bancs d'Asie, Borodine et les djins farfouilleurs. Peut être faudrait-il en plus une petite couche de la crème solaire de Lam ?
Écrit par : ariaga | 24/07/2008
J'ai lu le livre de Chris-tian-Vidal il y a quelques semaines. Il a eu un jour la gentillesse de venir sur mon blog alors que je ne le connaissais pas du tout. Depuis, il est devenu un ami. La boucle est bouclée ici chez toi Ariaga.
Écrit par : elisabeth | 24/07/2008
@ Elisabeth, c'est beau ces boucles qui se bouclent et s'entrelacent sur les blogs. Je dois dire que, de nature très indépendante, quand j'ai commencé mon blog je n'aurais jamais imaginé prendre tant de plaisir à tous ces échanges. C'est cela l'alchimie spirituelle, faire évoluer son esprit.
Écrit par : ariaga | 25/07/2008