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21/10/2012
Les artères de l'inconscient
Photos ÉPHÊME et son clone.
Les habitués du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle connaissent bien ÉPHÊME. Il n'a pas de blog mais il nous fait assez souvent profiter de ses talent pour l'écriture, la peinture et la photographie. Ce qu'il nous propose aujourd'hui me semble être tout à fait en harmonie avec la psychologie des profondeurs de C.G.Jung. C'est le spéléologue qui nous interroge ... Jung, quand il a fait sa grande plongée dans l'inconscient le plus profond, n'a t-il pas lui aussi cherché des réponses ? Ariaga.
Il fait si calme que j’entends les anges dormir. Je me sens envahi de cette paix que procure la matrice de la terre, dans ces gouffres et galeries polis par l’eau têtue ciselant ses cupules douces comme le plus intime de la femme.
J’aurais bien aimé pouvoir mener notre malicieux Carl Gustav au sommet de cette béance suspendu dans le vide, avec sa suite d’ébène s’ouvrant sur un néant mystérieux si attirant. Qu’en aurait-il pensé, comme de cette âme venue de la lumière pour interroger l’obscurité de cette roche miroitante des souvenirs des caresses des flots aveugles ? Je subodore qu’il aurait vibré avec cette force gigantesque irradiée par les milliards de tonnes d’anciennes vies qui se sont déposées délicatement au fond des mers pour former ces calcaires obstinés, habités d’une foule d’esprits.
Mais vous, compagnons de l’Evasion, amis du Laboratoire ou curieux de passage, que ressentez vous à l'idée de plonger dans cet univers minéral des profondeurs ? Venez vite me le dire, et je tenterai de cheminer avec vous dans ce noir phosphorescent.
ÉPHÊME
08:56 Publié dans CONTRIBUTIONS, Jung et la psychologie des profondeurs, Nature, Pensées, interrogations, aphorismes, photo | Lien permanent | Commentaires (64) | Tags : spéléologie, photo, art, poésie, voyage, jung, philosophie, psychologie des profondeurs
Commentaires
Je suis bien content de retrouver le talent d'Ephème sur le laboratoire. De la surface des eaux, nous voici plongés dans les entrailles de la Terre, le chaud creuset, la porte de l'enfer, où Dame Terre prépare les terrains que nous devrons apprivoiser dans l'avenir ! Par l'eau, son système sanguin, nous pouvons pénétrer dans son antre, remonter le temps et souvent le passé de l'humanité. Voyage initiatique, je suis toujours surpris lorsque je m'imagine le courage et la terreur mêlés qui accompagnaient nos ancêtres dans leurs déambulations dans les mondes souterrains.
Merci Ephème pour cet alliage subtil bien châpeauté par Ariaga ! Joyeux dimanche et tutti quanti ! :)
Écrit par : lechantdupain | 21/10/2012
le chant des profondeur et la musique des sphères, le deux en un réuni. le ressenti de l'oreille interne, la pulsation de l'univers.
Le voyage est ici.
Écrit par : Elleno | 21/10/2012
Bonjour amie,
un très beau voyage initiatique fait avec beaucoup de talent
Très bon dimanche
Amitiés
Daniel
Écrit par : bichon39 | 21/10/2012
Artères et rites initiatique mais pour ceux qui ne se plient pas à la dure discipline et à la souplesse d'usage la sciatique est bien plus prévisible. Pourvu que ces boyaux ne soient pas encombrés et que les siphons ne nous pendent pas au nez, parce que déjà les descentes sollicitent les organes et les cordes atteignent de belles longueurs mais que la remontée sans jumar n'est pas facilitée.
Ces conduits semblent bien linéaires même sans étagères et les points d'appuis solidement étagés, pourtant dans ces ravines souterraines où se cachaient certains qui ne vivaient que de rapines et vivaient là comme des rats.
Combien de ces trous, fumants ou pas exhalaient en patois des froideurs d'abimes et des senteurs minérales, logique que soit ainsi alimenté les fontaines à songes tandis que impatients certains rongeaient leurs longes.
Karstique et endémique dans les fissures on n'a pas le cœur qui lâche mais la respiration qui se fâche au fur et à mesure qu'on progresse dans les diaclases.
Jamais je ne me suis résolu à y aller pourtant, la faute sans doute à des lectures enfantines sur une résurgence et des cachettes du temps des dragonnades quand les troupes royales traquaient le cévenol.
Merci Ephême
Écrit par : Thierry | 21/10/2012
Merci le chantdupain pour tes remarques pertinentes. Je ne suis venu à la spéléologie que la baïonnette aux reins, pour l'anniversaire d'un ami... et en ai fait après pendant 35 ans ! J'adhère entièrement à tes impressions, et les visites de certaines grottes ornées fermées sont les initiations spirituelles les plus profondes que j'ai ressenties.
Écrit par : ÉPHÊME | 21/10/2012
Helleno, tu as raison, enserré au cœur de la Terre l’en ressent l’immensité des sphères, et, lumières éteintes, l’obscurité est si dense qu’elle en devient phosphorescente.
Écrit par : ÉPHÊME | 21/10/2012
bichon39, merci pour ton passage.
Écrit par : ÉPHÊME | 21/10/2012
Thierry, ton riche et foisonnant commentaire me fait grand plaisir. Un détail cependant : à de très rares exceptions, les hommes n’ont JAMAIS vécu DANS les grottes, car ce sont des lieux invivables, froids, à 100 % d’hygrométrie. Ils les ont par contre vénérées comme lieux sacrés, et ont parfois été très loin dans les galeries, comme par exemple dans Mammoth Cave, la plus grande grotte du monde avec plus de 600 km de long. Mais ils aimaient leurs porches d’entrée, qui les protégeaient des intempéries. Et la magie des antres a durée jusqu’à nous, au vu des innombrables légendes qui peuplent les avens, baumes et autres évents de nos karsts.
Écrit par : ÉPHÊME | 21/10/2012
Merci Ephême, non je ne pensais pas seulement aux expériences historiques sur la chronobiologie où privé des repères sur les vagues du temps, des pionniers ont exploré l'intime de leurs rythmes loin des mythes dans ces repaires isolés où malgré la fixité ils ont approfondi les effets de la lune bien loin des dunes; je pensais en fait à ces combattants vietnamiens, ces vietmins qui n'étaient pas de la vermine et que minait haut les bombardements US c'est pourquoi loin de Saïgon ils se sont planqué dans des trous et on soigné les décors, vivant dans une indigence et une exiguïté rare, redevenus ces mammifères cachés pour fuir de grands prédateurs terrestres entre agent Orange et daisy cutter!
Bien sûr j'ai eu mon enfance bercée par les récits de Norbert Casteret , j'ai aussi visité des habitats troglodytes en Touraine et ailleurs entre Tuffeau et crayères , entre cultures des champignons de couche et carrière de Gypse sous Paris.
Me vient en mémoire ce merveilleux film de Pierre Tchernia "les Gaspards" et le silence des catacombes.
Et puis mon épouse a fait beaucoup de spéléo en Charentes intérieure et dans les Pyrénées et nourri également de récit sur la pierre saint martin et d'autres gouffres béants j'ai fait marcher mon inconscient.
Pourtant au fond de moi il y a une répulsion, une peur sourde à me trouver enfoui et tous les récits de ces tunnels , de ces sapes et de ces contre sapes, mais aussi de ces souterrains proches de châteaux réveille en moi la geste chevaleresque et éclaire de nouvelles fresques historiques sans jamais de briques mais des pierres, du limon, du mortier et de la glaise.
Écrit par : Thierry | 21/10/2012
Qui ne ressent pas l'irrépressible envie de remonter les artères de l'insconcient pour atteindre le Coeur du Conscient... ;-) Merci cher Ephême, belle soirée à tous
Écrit par : Phène | 21/10/2012
Les entrailles de la terre je ne les connais que lorsqu’elles jaillissent en laves brûlantes, qui dévorent la végétation, et finissent pas rejoindre l’océan. Pourtant, avant d’habiter sur l’île de La Réunion, il m’est arrivé de descendre en des grottes.
La qualité du silence de ces lieux me fait penser au silence des cathédrales, en plus profond…
Merci pour cette belle évocation, oui la terre garde tout en mémoire...
Belle journée !
Écrit par : Miche | 22/10/2012
Bonjour Ariaga, j'aimerai bien entendre un ange dormir, moi...bisou et bon lundi...
Écrit par : le Pierrot | 22/10/2012
C'est magnifique, cela me rappelle mes incursions spéléologiques où le silence n'est perturbé que par quelques gouttes qui tombent des profondeurs de la terre, et où le regard est heureux de retrouver la trouée bleutée de la lumière du jour comme sur la dernière photo ! Merci Ephême.
Écrit par : danae | 22/10/2012
Thierry, on te sent vraiment concerné par les abîmes de la terre et de l’inconscient. J’ai lu moi aussi glacé de terreur les récits des « rats » pendant la guerre du Vietnam. Mais je crois que beaucoup ne sont pas claustrophobes…mais ont surtout peur de l’être, comme si la simple évocation des mondes souterrains libérait les phantasmes et les peurs les plus secrètes des tréfonds humains.
Écrit par : ÉPHÊME | 22/10/2012
Phene, beaucoup préfèrent calfeutrer les portes de ces labyrinthes, de peur d'y rencontrer le fantôme noir de leur terreurs et de leurs bassesses.
Écrit par : ÉPHÊME | 22/10/2012
Miche, je n’ai vu d’éruption que de loin. Mais les « tubes » de lave, d’après les images que j’en ai vues, sont eux aussi magiques, sombres, comme les cryptes d’églises bâties en basalte. Toute caverne est un temple depuis que l’homme à conscience de sa finitude, et bien que je ne soit en rien croyant, j’ai un souvenir très intense d’une messe au fond d’une grotte célébrée par un ami prêtre.
Écrit par : ÉPHÊME | 22/10/2012
Pierrot, c'est la plus belle musique du monde, car elle n'est que silence imbibé de sons divins.
Écrit par : ÉPHÊME | 22/10/2012
Danae, cette ambiance des gouttes craquelant le cristal du silence absolu, Bartók l’a rendue de façon magique dans le début du « nocturne », troisième mouvement adagio de la Musique pour Cordes, Percussions et célesta ; puis s’éveille le murmure des cordes, comme ce vide empli de bruissements inaudibles entre la chute des gouttes. Mais mon plus fort souvenir sonore souterrain est mon inquiétude, seul, en panne de lumière, dans un « laminoir » de 25 cm de haut et 5 à 10 m de large, en entendant un martellement inconnu, lointain. J’ai mis un moment à comprendre qu’il s’agissait de mon propre cœur, dont j’entendais les battements …frissons garantis ! Quand à la lueur de jour commençant à bleuir le bout du puits ou de la galerie, c'est du domaine de l'ivresse.
Écrit par : ÉPHÊME | 22/10/2012
@ ÉPHÊME, merci pour ce texte si profond (!!!) et poétique et surtout pour les réponses que tu fais aux commentaires, comme l'avait fait Miche. Vous maintenez ainsi une activité du Laboratoire qui me donne envie de continuer à écrire quand la période de transition sera achevée.
Écrit par : ariaga | 22/10/2012
Plongez physiquement dans l'univers minéral des profondeurs, honnêtement je suis incapable de dire où même d'imaginer ce que je pourrais ressentir, ce qui se passe dans certaines grottes , manifestation de spectacles musicaux ou autres est très agréable , magnifique, magique, etc..., mais un "gouffre" c'est autre chose, le tourbillon, la profondeur, le vertige, la peur,la souffrance, la grandeur, mais aussi peut être, l'émerveillement.......
Finalement est ce tellement différent de ce que l'on peut éprouver en "descendant" au plus profond de soi même et que l'on a accès à notre côté Ombre, et ........Lumière.
Merci Ephème que de réflexion !, après notre folie et délires à bord de l'Evasion !!!
Merci à toi aussi chère Ariaga, tu dois être occupée à remplir tes malles de "Matelot" je t'embrasse Amie
Écrit par : mariedumonde | 22/10/2012
Mariedumonde, grand merci pour ton commentaire... qui me conforte dans mes convictions, l'idée que l'on se fait des mondes inférieurs est purement subjective, avec des à priori millénaires. Mais une fois franchi la porte obscure d'où souffle le vent glacé des terreurs, l'émerveillement peut être fabuleux, car la petite lumière fait naitre un monde unique, inconnu, qui décape l'âme et exacerbe une curiosité inextinguible: quel univers se cache dans ce four noir, quel inconnu, quel galerie polie où cascade une rivière qui ne n'existe que par nos yeux? Et là, c'est magique, car c'est les dernières zones à découvrir de notre planète.
Écrit par : ÉPHÊME | 22/10/2012
Il y avait bien ce voyage au centre de la terre au delà d'où poussent les lactaires, et cette recherche prométhéenne qui promettait tant et tiendrait ce qu'elle pourrait!
Abris ou refuges temporaires qui pouvaient recevoir et abriter dans des environnements bien frais mais assez stables pour peu qu'on se donne la peine d'écouter le bruit d'un trou qui fume et ces courants d'air glacé brassés.
Le plus tonique n'était pas celui qu'on croyait tandis que se harnachaient les équipiers entre mousquetons et petzl, entre descendeur en huit et échelles métalliques, dans le grand avaloir qui les engloutirait bientôt dans une obscurité totale que parviendrait à percer difficilement le faisceau de la frontale.
Un long frisson parcoure-rait des échines bien souples avant que les contorsions de ces désossés les fassent ressembler à des bossus.
Les clapotis discrets distrairaient les aventuriers du fond des terres
tandis que les ombres inquiétantes des stalactites se projetteraient immenses sur des parois changeantes et mobiles.
Écrit par : Thierry | 23/10/2012
Haletant, précautionneux et pourtant
descendre n'est ps la garantie de remonter
bien des mineurs ont fait l'expérience de catastrophes majeurs
avant Armentières dans les mines de sel du Tyrol, dans les mines de fer aussi et plus tard dans ce charbon terreux suintant l'anthracite dans un accord tacite.
Ce qui m'a le plus marqué ce furent les 33 du Chili alors pour eux j'ai écrit
ce qui suit.
"Puits sans fin …et la lumière au bout…peut être"
Ces 33 mineurs qui n’en demandent et presque en meurent
Dans cet éboulement eux peu confiants se découvrent des vertus
Pourtant la situation est hautement anxiogène et bassement matérielle
Ils sont faits comme des rats et dans ce trou comme une vis sans fin
Ils ne meurent pas totalement de faim mais la soif les assaille
Leur corps tressaille dans les entrailles de la terre qui les retient
Ils ne peuvent qu’attendre et, peut être prier, qu’on veuille bien
De là, un jour pas trop lointain les délivrer
Les familles n’en dorment plus pendant qu’eux torses nus
Ne suent pas sang et eau pas plus qu’ils ne se sentent abandonnés
Mais sans être abonnés aux catastrophes dans ce piège profond
Les voilà réduits à patienter tant bien que mal sans laisser échapper de râles
A l’oral certains s’expriment mais d’autres déjà prostrés mais pas prosternés
Ne savent pas comment ils vont renaître à la vie et à la lumière
Car le plein de soleil ils ont peut être fait il y a des jours
Mais ils ne sont pas prêts de le revoir scintillant, éblouis
Les voici comme la flamme, vacillants et même si confiants
Et habitués à se retrouver enfermés
Avec des mètres cubes de terre au dessus de la tête
Peuvent ils autrement haletant prendre leur mal en patience
Claustrophobe et n’enviant pas les spéléologues
Je suis rempli d’effroi
à la pensée de ces hommes
dans ce boyau étroit
Écrit par : Thierry | 23/10/2012
Bonjour ÉPHÊME,
De la descente dans les obscurités de la terre comme de la plongée dans l'inconscient, je dirais, pour ma part, que le plus important, que l'essentiel, est d'en revenir, est de ne pas rester fasciné par les mondes souterrains, qu'ils soient ceux du dehors ou ceux du dedans. Ce qui n'empêche que ces mondes souterrains, du dehors comme du dedans, puissent produire un émerveillement devant la vie et son mystère, sous toutes ses formes. Les obscurités géologiques peuvent sans doute éveiller tel ou tel qui les découvre à ce mystère "du vivant et de l'être qui en est le témoin". Certains, qui n'auront jamais l'occasion de contempler les majestueux mystères géologiques connaîtront cet éveil sur le banc écaillé d'un square, au milieu d'une agitation urbaine sans majesté apparente ou dans l'indignité ordinaire d'un bidonville.
Quand le bois est bien sec il prend feu, que la flamme ou l'étincelle soit produite par ceci ou par cela importe assez peu, finalement.
Écrit par : Amezeg | 23/10/2012
Merci pour ce texte, et pour ces magnifiques photos Ephème.
Mais tout de même je suis curieuse, en empruntant ainsi les chemins du dedans la terre ne peut t'on arriver de l'autre coté en marchant a l'envers ?? :)
Écrit par : plume bleue | 23/10/2012
"@ ÉPHÊME, merci pour ce texte si profond (!!!) et poétique et surtout pour les réponses que tu fais aux commentaires, comme l'avait fait Miche. Vous maintenez ainsi une activité du Laboratoire qui me donne envie de continuer à écrire quand la période de transition sera achevée.
Écrit par : ariaga | 22/10/2012"
J'aime ce que tu dis là, qui met en évidence que nous sommes des vases communicants.
Merci à tous. o)))
Écrit par : Miche | 24/10/2012
Ephême ta réponse m'a plu pour la musique que tu cites et aussi pour les sensations que tu décris si bien, dans le noir à écouter ton coeur battre alors que tu es dans un boyau exigu ! Superbe et si vrai ! Merci. Ariaga tu peux dormir tranquille, Ephême fait le relais, un très bon intérim. Bises à vous deux
Écrit par : danae | 24/10/2012
@ Danae, je ne dors pas, je trie !
Écrit par : ariaga | 24/10/2012
Thierry, tes textes sont très intéressants par ce mélange attirance profonde de ces mondes obscurs, et répulsion tout aussi profonde. L’éboulement, la mort lente dans un siphon, les mineurs bloqués du Chili, l’on n’y pense pas quand l’on pénètre la béance de la chair terrestre. Les spéléos sont des gens très divers, et souvent un peu «à côté» de la ligne droite. C’est ce qui fait leur charme…
Encore merci pour ces très beaux et vibrants commentaires.
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
Amezeg, magnifique commentaire. Ta dernière phrase est essentielle: qui se réduit à un seul univers perd l’universel. Ce qui compte c’est l’engagement lucide, pas le domaine. Mais rien n’est plus désastreux que ces ayatollahs d’une activité, qui pense que le monde se réduit à la spéléo, la philatélie ou les films de Bergman. Un homme n’est Homme que s’il est justement capable de s’émouvoir des multiples facettes du monde, et aussi de ces faces les plus noires. La minuscule main de ma petite puce de 48 cm serrant mon doigt pour la première fois, mais aussi notre impuissance pour aider les gamines mourrant de la coqueluche à Bilma, au Niger, participent de ces instants où l’on passe de l’autre côté du miroir.
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
plume bleue, c'est malheureusement impossible... mais cela fait rêver !!! Merci pour la visite !
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
Miche, l'échange est le plaisir de ce blog !
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
@ Ephème,
qui sait réellement ce qui est possible ?
dans l'allant vers peut-être tout est- possible ?
sourire
Écrit par : plume bleue | 24/10/2012
Danae, j'ai toujours rêver d'entendre cette musique dans une grotte... et je n'ai malheureusement jamais réalisé ce vœux ! Mais la musique dans la tête, tranquille dans le noir, toute imaginaire, est très particulière, chaque «micro-son» amplifié par l’obscurité, et le reste se créant de rien, ou plutôt des souvenirs de musique de notre inconscient.
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
Tss,tss...Ariaga, tu ne tries quand même pas TOUTE la nuit ?!?!
BISES
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
Plume, en effet tout est possible en allant de l'avant vers l'impossible, y compris l'AMOUR.
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
Alors là Ephême, chapeau, tu fais fort, parce si il y a bien une seule chose a laquelle je crois c'est L'AMOUR !
:)
Bonne soirée,
bise à Ariaga,
Écrit par : plume bleue | 24/10/2012
Plume bleu, moi aussi. Pour la bise à Ariaga, ce sera par téléphone, car plus de 100 lieues nous séparent !
Bonne nuit.
Écrit par : ÉPHÊME | 24/10/2012
Tu dis très vrai, ÉPHÊME, très nombreux sont les aspects ou facettes qui peuvent participer à nous faire passer de l'autre côté du miroir. Les deux premières photos, qui m'évoquent l'œil et sa pupille *, ainsi que la deuxième qui m'évoque une oreille humaine pourraient bien confirmer que, comme tu l'affirmes, " Ce qui compte c’est l’engagement lucide,....", c'est d'avoir l'œil ouvert et de rester à l'écoute de ce qui se dit profondément en soi-même, quel que soit l'objet de notre attention du moment.
(*la silhouette humaine)
L'anecdote du martellement inconnu...battements de ton prore cœur, me donne l'impression d'y être ou d'y avoir été, dans cet obscur boyau.
Écrit par : Amezeg | 24/10/2012
Petit rectificatif :
La première et la troisième photo m'évoquent un œil et sa pupille (son élève, anglais pupil ?), la deuxième une oreille humaine.
Écrit par : Amezeg | 24/10/2012
Amezeg, ta note me trotte dans la tête depuis hier soir.
D’abord cette façon de regarder mes images. Ces clichés ont été vus par des légions de spéléos et de néophytes, et pour le 1 et la 3 publiés plusieurs fois. Personne ne les a vu comme toi, alors que c’est l’évidence même. En fait la 1 est plus la pupilla elle même, la «petite poupée», et la 3 l’œil entier. Je n’ai même pas eu à retourner les voir, cela crevait les yeux…. et tu l’énonces pour la première fois. BRAVO, d’autant plus que je suis aussi dessinateur. Mais l’œil neuf est essentiel.
Pour l’évocation des battements du cœur, en fait c’était pire, car le laminoir était long, sans casque sur la tête tant c'était bas, les oreilles frottant le sol et le plafond, et on ne passait que dans des zones quasi invisibles, à «deviner».C’est une des rares fois où je me suis senti vraiment «mal» dans une grotte…
Écrit par : ÉPHÊME | 25/10/2012
Grottes abritées et pas habitées,
sauf peut être par des esprits
tenus en laisse et pris dans leurs rets
qui va arbitrer dans ces sombres boyaux
qui a eu la folie de jeter les noyaux
et qui risque de sentir le vent du pet
dans ces lieux enclos et circonscrits
on voudrait parfois disposer d'étais
Écrit par : Thierry | 25/10/2012
Tu sembles avoir de grandes oreilles Ephème pour toucher à la fois le haut et le bas ! Mon souvenir de spéléo, le seul, il doit y avoir 40 ans, c'est un passage dans une chatière, avec l'odeur et l'humidité de la glaise puis la tiédeur lors du retour vers l'entrée. Le terme était adapté à la vision dans le noir. Résonance avec un autre passage étroit, dont le souvenir demeure quelque part inscrit en nous.
Cette oreille sur la 2° photo est en effet saisissante.
Merci à vous.
Écrit par : Elleno | 25/10/2012
Bravo pour ces extraordinaires clichés Ephême qui éveillent manifestement de multiples commentaires et certains visions éclairante comme celles d'Amezeg.
Pourquoi pas des yeux, des oreilles, l'intimité de la femme...ce qui est sûr c'est que ce sont autant de média entre l'intérieur et l'extérieur.
Amitiés à l'artiste photographe et à la tenancière du laboratoire ;-)
Jean
Écrit par : Jean | 26/10/2012
Elleno, ma première grotte commençait par un boyau glaiseux long de 40 m et haut de 22 à 30 cm de haut… et je pétais de trouille. Mais elle s’est évaporée à peine passés les premiers mètres. J’avais le virus. Par contre, comme disent des spéléos après certaines virées «c’est génial de rentrer, c’est divin de sortir», même si après la marche pour retrouver le camp ou la voiture est parfois atroce de fatigue. Pour la renaissance à la sortie, j’ai une photo N&B d’un spéléo gluant sortant d’un trou qui évoque irrésistiblement un accouchement !
Écrit par : ÉPHÊME | 26/10/2012
Jean, merci pour le message.
Les monde inférieurs de la Terre et de l’Esprit se ressemblent étrangement, noirs, phosphorescents, sublimes parfois, sordides souvent, labyrinthiques, tortueux et torturés, avec leurs méandres, leurs gouffres, leurs niches inaccessibles où se ce terrent les secrets et les éblouissements subits de la révélation.
Amitiés
Écrit par : ÉPHÊME | 26/10/2012
Suintent les parois parfois luisantes
après de longues marches épuisantes
et dans ces puits sans fin en dédale
sur ces marches bien glissantes
on pose le pieds avec délicatesse
pour ne pas entamer une descente
on ne s'enferme pas dans un cercueil
les éboulis nous rappellent les risques
nous nous enfonçons
pas comme des enfançons
et happé par la beauté sépulcrale des lieux
nous oublions Pluton, plut il même
dans les moindres recoins nous allons
animés par le plaisir de l'exploration
qui nous fait entrevoir des merveilles
comme quelque voute
ah nous baillons d'aise
entre fatigue et contentement
nos membres engourdis
et voudrions déplier nos carcasses
mais il faudra attendre
au détour de l'ultime montée
pour prendre pleinement appui
sur nos deux bras en poussée
et dans ce grand bol d'air
retrouver la surface
après avoir été au cœur
une de mes petites cousines
dont les parents sont spéléo
s'appelle Aïla du nom d'un héroïne, fille de la terre
trouvée en cours de route
Écrit par : Thierry | 27/10/2012
Veines charbonnières ou pas mais pas vaines
l'homme est allé puiser de la ressources
chaque fois que je passe à la souterraine
j'y pense et je n'oublie pas combien souveraine
était la mine entre exaucement et exhaure
la vapeur à largement aidé à les assécher
elles furent alors encore plus assiégées
ce n'était pas un labyrinthe
et il n'y avait pas de minotaure
pourtant qu'est ce qu'ils éreintes
pris dans une étrange étreinte
ces minots qui poussaient des wagonnets
le souffle de germinal ne souffre pas
entre le briquet et l'effort terminal
la mine de Leeuvard et son musée
Écrit par : Thierry | 27/10/2012
Bonjour chère Ariaga,
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Ici, pourquoi ne pas se débarrasser de l'inconscient pour vivre en toute conscience ?
Là, en terme de profondeur, j'aime bien explorer celui qui dit aux mots de se taire.
Enfin, de mon sein tout serein un silence s'échappe pour souhaiter à chacun d'agréables moments en ton alchimique compagnie.
Avec toute ma silencieuse affection, Jack le poétiste.
Écrit par : Jack Maudelaire | 27/10/2012
Je suis claustrophobe ...alors descendre sous Terre cela m'est impossible .
Mais j'aime vagabonder dans le Ciel....et je papote avec les nuages et les étoiles.
Très enrichissant....j'y explore même mes " trous noirs " mais à l'air libre.....
Écrit par : *MeL* | 28/10/2012
Etonnant le parallèle qui s'est fait dans le cerveau d'Ephême, spontanément je n'en doute pas, entre les entrailles de la terre et (je cite) "...ciselant ses cupules douces comme le plus intime de la femme."
La Terre et la Femme souvent assimilées dans les cultures anciennes, une seule et même chose. Assimilation passée dans l'inconscient collectif j'imagine, et qui ressort sans fin, même sous la plume d'Ephême !
Écrit par : Gicerilla | 28/10/2012
Thierry, le monde souterrain t'inspire ! Merci pour ces deux poèmes, qui rendent bien cet univers un peu secret.
Écrit par : ÉPHÊME | 28/10/2012
Jack Maudelaire, je suis bien d'accord avec toi. L'essentiel reste intime, les mots ne font que l'effleurer. Mais pour partager, le DIRE est parfois nécessaire, comme sur un blog. D’ailleurs, sous terre, le non dit prime le plus souvent, et parfois la parole y semble presque un sacrilège.
Écrit par : ÉPHÊME | 28/10/2012
*MeL*, es-tu vraiment claustrophobe ? Il y en à très peu. Mais par contre je t'envie de voyager dans les étoiles, car un de mes rêves jamais réalisés est de plonger dans l’espace à travers un gros télescope ou ne grosse lunette. Mais on ne pas tout faire, nous n’avons tous qu’une seule vie…
Écrit par : ÉPHÊME | 28/10/2012
Gicerilla, ce n’est pas inconsciemment que j’ai utilisé cette image. La charge «érotique» des grottes est très forte, et comme tu le dis, depuis que l’homme est conscience, le monde souterrain est (presque) toujours vu comme féminin. Certaines entrées de grottes, galeries, étroitures sont incroyablement «sexuées», et ce n’est pas pour rien que l’on dit qu’une cavité a été pénétrée pour la première fois à tel moment. Parfois l’impression est presque de violer l’intimité de la terre, et les parois polies par l’eau sont si douces que vient immanquablement à l’esprit ce qui est le plus doux au monde.
Écrit par : ÉPHÊME | 28/10/2012
entailles dans les entrailles de Gaïa , il faut donc bien être gaillard, au moins dans la tête si ce n'est dans les jambes pour se dégourdir ainsi!
le hasard d'une réception de courrier hier fait bien les choses, c'est une information sur les grottes de Lombrives en Ariège info@grotte-lombrives.fr désolé du côté un peu publicitaire et en même temps bien que toulousain depuis pas mal de temps je ne les connais pas
bonne journée
Écrit par : Thierry | 28/10/2012
Ah j'ai oublié de préciser que si je ne me sens pas à l'aise dans les endroits clos j'ai tout de même une petite chatte isabelle qui s’appelle... Gaïa, ce n'est pas terre à terre mais bien symbolique
Écrit par : Thierry | 28/10/2012
Moi j'ai envie de m'enfoncer dans les profondeurs de la terre, cela est attirant. J'ai visité une fois les Grottes des demoiselles près de chez moi, dans l'Hérault. J'ai beaucoup aimé. Par contre ma belle-soeur qui était là avait une crise de clostrophobie.
Écrit par : elisabeth | 31/10/2012
Elisabeth, il y a des grottes aménagées sublimes. Mais pour en avoir parcourues la nuit, sans l’éclairage touristique, l’ambiance est tout autre. Les petites bulles de lumière mouvantes des spéléos grignotant le noir engendrent un monde tremblant, fragile, où nous sommes des intrus privilégiés, dans le monde magique de l’imagination. Qui a-t-il au delà ?
Écrit par : ÉPHÊME | 01/11/2012
Cher Ephême !
Mais si, me voici. Dans les gravats, la gaillarde, dont l'époux fait des travaux. Passionnant ce monde des grottes, souterrains et autres royaumes chtoniens qui attirent bien évidemment la conteuse que je suis. Il y a ainsi des mondes où s'enfilent nos âmes avec délectation et frisson... grottes, souterrains, forêt, fonds de mer... isolés du simple terrestre, ce sont des lieux obscurs, vierges, où l'on accède à un état de conscience modifié, teinté de chamanisme. Expérience toujours très forte, très vibratoire, et mystérieuse !
Tes photos, Ephême, toujours belles, toujours cernant au plus près une sensation. Merci...
Je t'embrasse
Écrit par : la gaillarde conteuse | 02/11/2012
La Gaillarde Conteuse, merci de ton commentaire, qui me manquait, car ton avis est chaud à mon cœur. Je sais tes relations avec les trolls, farfadets, gnomes, djinns et autres ogres et fées hantant les étendues vides ensevelies dans le brouillard et les cavernes dégoulinantes de lichens où s’accrochent les chauves-souris avides de cheveux et de sang… brrr ! j’en tremble… de rire !!! Les travaux…nous y sommes (chauffage). Mais le battement du monde est ailleurs, dans les rêves des contes, sagas, et dans le souvenir des histoires racontées le soir à mes enfants, le pouce ou le tissu dans la bouche, s’endormant quand je leur caresse du bout de mon doigt le grain de riz de leur nez dans la douce houle des mots. Et ces autres lieux que tu connais où tressaillent des pores inconnues de nous mêmes, où un autre autre chose nous effleure d’un souffle sans air, éther de ces yeux qui nous observent écarquillés, sans une vibration, gouffres, fosses sous-marines, infinis du désert où mer des yeux de l’aimée.
Très amicalement
Écrit par : ÉPHÊME | 03/11/2012
Quand j'ai découvert la première photo, je me suis dit: tiens, ça ressemble au fameux tableau de Jérome Bosch que l'on montre toujours pour illustrer une NDE… La troisième photo m'évoque ça aussi, avec un type dubitatif qui se demande s'il va jusqu'au bout du tunnel ou s'il revient sur ses pas…
Du coup, pour celle du milieu… nos propres entrailles inconnues et rebelles qui nous poussent au voyage dans le tunnel?
bravo pour ce trio fascinant
… et bises à Ariaga la trieuse
Écrit par : venezia | 09/11/2012
@ Venezia, je serais curieuse de voir ce que ÉPHÊME va répondre à cet intéressant commentaire ...
Écrit par : ariaga | 10/11/2012
Venezia, décidemment les commentaires sont pleins de bonnes surprises dans les artères de l’inconscient. En choisissant ce cliché j’avoue que je n’avais jamais songé à Hieronimus Bosch et son tableau L’Ascension vers l’Empyrée, considérée par beaucoup comme une expérience de mort imminente, (EMI en français, NDE en anglais). Mais le rapport est évident, vu le sujet, d’autant plus que cette galerie est assez risquée en cas de précipitations brutales imprévues. Il en est de même pour la troisième, même si pour moi elle évoque plutôt l’œil de chat du destin nous scrutant des profondeurs, à la croisée de chemins mystérieux. La seconde reste à mon sens profondément viscérale, sexuée, plongée dans les entrailles de nous même, de nos peurs et désirs, microbe suspendu entre le passé et l’avenir.
Très amicalement, MERCI pour ton éclairage de ces recoins obscurs.
Écrit par : ÉPHÊME | 11/11/2012