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04/08/2015

Rêves de vacances au Laboratoire (bis,1)

 

 

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   Prisonniers et autres enfermés, parfois par eux mêmes et leur peur de l'extérieur, hospitalisés, personnes physiquement incapables de se déplacer et ceux qui restent à leurs côté, et ceux, nombreux, qui sont sans argent, je pense à vous car, moi non plus je ne pars pas en vacances. Ils rêvent à ce mot magique, vacances, car ils se sentent privés de liberté dans un monde où tout est tourné vers l'extérieur, vers un ailleurs où les problèmes disparaîtrons et où la vie sera plus belle.
   Ne soyez pas tristes, amis lecteurs, il nous reste , comme je vous l'avais dit l'été dernier, la plus grande liberté, celle que personne ne peut nous ôter : voyager dans notre tête. Nous pouvons pouvons réfléchir, contempler une photo et y pénétrer en imagination, explorer l'intérieur de nous mêmes, rêver sur quelques lignes de prose ou de poésie. Nos possibilités de projection sont illimitées. Si nous le voulons vraiment, nous possédons le moyen de transport existant le plus rapide pour visiter jusqu'aux galaxies. Alors, vous comprenez, ceux qui s'entassent sur les autoroutes pour aller vers le "soleil" ou qui s'envolent à destination de lointains pays, ne serons jamais aussi rapides que nous. Et puis, il y a souvent des merveilles à quelques mètres ou à quelques kilomètres et aussi des ravins, des sommets, des aventures, de l'amour, en nos territoires intérieurs tellement inexplorés. 
  Le voyage durera tout l'été et, comme l'année précédente, se passera sur un banc. C'est économique, non polluant, convivial. Tout le monde peut y participer. Vos blogs, commentaires, mails, seront une source commune de départs en vacances dans la tête. Et ne croyez pas que le Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle abandonne sa recherche de transmutations . Ce qui se passera cet été permettra d'accumuler un précieux combustible pour alimenter l'Athanor à la rentrée.
  Le banc fait face à une mer vide que l'on peut remplir de tous les possibles : navires, baleines, sirènes, hautes vagues appelant le surf, couchers de soleils sublimes. Derrière le banc des terres inconnues car nous pourrons agrandir l'espace suivant nos rêves et nos fantasmes.
   Je serai assise sur ce banc avec mes amis intérieurs imaginaires. Je ne vous les cite pas tous car je craindrais d'être taxée de multiples dédoublements schizophréniques mais les habitués du blog connaissent déjà le Vieil Alchimiste murmureur à l'oreille de mon coeur qui me chuchote parfois des choses insensées, Carl Gustav J. qui a été très jaloux d'être un peu délaissé l'été dernier alors que de belles dames, aux charmes desquelles il était si sensible de son vivant, fréquentaient le banc. Il y aura aussi cette figure masquée exigeante et fugace qui se cache sous le nom d'Inspiration Poétique. Et des images échappées de mon appareil photo. 
   Ne croyez pas que nous allons rester là occupés seulement à dialoguer, philosopher, psychanalyser, bref à faire surchauffer nos neurones. Le banc n'est pas immobile, il voyage tel un tapis volant. Ce sont les vacances non ?  et j'espère, avec tous ceux qui viendront s'asseoir près de moi, tenir un journal, le plus quotidien possible même si ce n'est qu'une simple phrase, de nos explorations intérieures et extérieures.
   Je vous embrasse tous amis connus et inconnus et bonnes vacances imaginaires.  
                  Ariaga  

Commentaires

Le voyage intérieur est parfois plus intense que celui que l'on projette vers une contrée inconnue. Pour ma part, je rentre du Sud et suis heureuse de retrouver ma maison, mon jardin envahi d'herbes, mes rosiers, les poissons rouges, les chats et mon écritoire devant lequel je vais me pencher, la fenêtre ouverte. Les oiseaux chantent, le ciel est léger .. le bonheur n'est pas loin, il suffit d'inspirer !

Écrit par : Sedna | 04/08/2015

En Martinique les bancs ne sont pas tournés vers le large
vous devez bien savoir pourquoi ? Certains ont du mal à tourner la page même en évitant de regarder la plage.

le banc qu'isole c'est pas la banquise qui fond c'est l'humanité qui coule ! et pas des jours heureux !

Écrit par : THierry | 04/08/2015

Un banc qui roule et pas une banque en déroute, on pourrait penser à bricoler comme pour les caisses à savon un engin sans enjeu qui pourrait transporter nos rêves et arrimer nos désirs.

Dans la fonte des piétements il n'y a pas que neige au soleil, ou bien grand sommeil qui éclabousse dans les moules où coule le métal hurlant, brûlant qui va se figer sans se ficher mais pourra ensuite être fixé par des boulons sur des socles bétonnés.

Dans la cambrure de ces armures il y a le galbe et le toucher, qui s'évase dans le dos pour accueillir les épaules en en tomber charmant.

Dans les lattes parfois fixée avec des boulons à tête ronde on ne risque pas la fronde ni de se coincer dans les rainures qui laisse juste passer un bout de doigt et puis les miettes d'un repas, pour les oiseaux.

Pour une halte brève ou pas, une lecture qui dure ou bien une sieste pour gens lestes c'est un meuble qui accompagne , on y trouve parfois une compagne, il y en a peu à la campagne !

le char à banc ne semait pas le charabia, mais sur un bon et solide on peut faire tous les bla bla qu'on veut.

Merci Ariaga de puiser dans ces sources pour raviver le filet de convivialité qui nous lie. le convive alité pourrait se prendre pour un patricien romain, pas triste mais affamé qui allonge le corps en même temps que la durée des repas, demandant à Appicius ses meilleures recettes.

Écrit par : Thierry | 04/08/2015

ARIAGA À TOUS, merci à tous ceux qui viendront lire ou relire ces textes de 2008. Vu le rythme de la publication il y aura peu de commentaires mais ceux qui, comme ce prisonnier qui m'a écrit pour me dire qu'il suivait la "session d'été" depuis plusieurs années auront au moins un peu de lecture! Amicales bises à tous.

Écrit par : Ariaga | 05/08/2015

Je suis content que tu parles de l'univers carcéral, j'y suis lié, pas parce que je suis prisonnier de moi même, mais parce que je côtoie de longue date des amis visiteurs de prison qui forcent mon admiration (il y a toujours une place sur leur banc) , que j'ai œuvré modestement dans une association qui gérait des lieux d'accueil pour les familles de détenu et parfois c'est si long et compliqué d'obtenir un parloir (ce pourrait être un gueuloir) !
Enfin parce que je suis depuis plus de dix ans avec une douleur sourde au ventre avec quelqu'un de ma famille qui a commis le plus horrible des crimes et se trouve de ce fait derrière les barreaux pour très longtemps.

merci de m'avoir permis de le dire.

Écrit par : THierry | 05/08/2015

@ Thierry, je t'ai lu avec beaucoup d'émotion.

Écrit par : Ariaga | 05/08/2015

Merci Ariaga
tu sais combien je t'apprécie sans me perdre en messages ...

il m'a fallu du courage pour dire que j'ai un meurtrier dans la famille

mais je n'en dirai pas plus, même si sur ce blog il y a moins de voyeurs qu'ailleurs.

Oui c'est ainsi et il faut l'accepter, le digérer et espérer que la folie ou la paranoïa (que je connais bien aussi) seront un jour soigné, mais j'en doute et j'ai les plus craintes pour mon entourage.

Prépare bien tes bagages , pour ce qui est de l'intellect il te suivra
je n'ai aucun souci

je vais aller pas si loin que ça de Tarbes ce vendredi , en visite pyrénéiste , je penserai fort à toi à Jurvielle

amitiés sincères

Écrit par : Thierry | 05/08/2015

Là c'est le moment le plus creux des vacances. Je ne pars qu'en septembre, loin de la foule ! Quel plaisir d'imaginer, de regarder la nature autour de soi....

Écrit par : elisabeth | 06/08/2015

Merci, Ariaga, de nous offrir un "tapis volant" sur la mer ! Qu'il ne soit pas comme la pensée prenant son essor pour nous créer des milliers de mondes ; mais plutôt comme le point d'observation pour le méditant, qui va soudain comprendre que tout est égal et semblable. Puisque comme tu le dis si bien, ici ou ailleurs, tout est le même :
"Là, tout n'est qu'ordre et beauté ;
Luxe, calme et volupté..."
Bon courage pour la plongée.

Écrit par : Aloysia | 06/08/2015