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16/08/2015

Voyages de bancs (bis,11)

 

   Le modeste petit banc faisant face à la mer d'où est parti le voyage du laboratoire du rêve et de l'alchimie spirituelle vers les pays de l'imaginaire s'est transformé en un train de bancs, puis en bancs sur tapis volants, puis en...je ne maîtrise plus rien, les bancs ont pris le pouvoir, ils montent, ils descendent, ils se pétrifient, s'ornementent, ils parlent, ils frappent aux porte. Ce matin il en est venu un, de très loin, c'était un banc-chaise, et comme je le pensais fatigué par ce long voyage j'ai décidé de le coucher ici pour qu'il se repose. Il était voituré par Chris-Tian Vidal  (lien avec son blog) et comme il parlait une langue étrangère Chris-Tian lui a prêté ses mots . Chris-Tian est l'auteur d'un petit (par la taille) livre intitulé Carnets D'Asies qui a sa place sur le banc car il s'agit d'un voyage initiatique guidé par le Tao et la psychanalyse. Si vous voulez en savoir plus allez sur le blog de Chris-Tian. Et maintenant accueillons le voyageur. Ariaga.

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                           Photo et texte Chris-Tian Vidal

   "Bonjour, lecteurs de notre alchimiste. En fait, c'est pas tout à fait un banc. C'est un banc, oui mais à ses côtés, il y a deux chaises dont une chaise-poète. Cette chaise-là m'a tenu compagnie, l'été passé, en Mongolie. Ensemble nous avons contemplé, pendant de longues heures, la perle bleue des nomades, le lac Hüsgül, le petit frère du lac Baïkal, appartenant jadis à la Mongolie. On a entendu la tristesse de Hüsgül dépossédé de son grand frère Baïkal. Une tristesse freudienne de la perte. Ensemble, nous avons rêvé et d'autres à côté de nous sont venus s'asseoir. Tous, nous avons parlé le langage oublié, c'est-à-dire le langage des humains. Tant des nôtres l'ont perdu et c'est ce qui crée toutes ces détresses humaines. Alors, face au lac, j'ai lu des poèmes de François Cheng et de René Char. Ainsi, cette chaise-poète a appris la langue et la poésie françaises. Puis, je lui ai promis de revenir en été 2008 et de vilains ennuis de santé m'en empêchent. Elle a d'abord pensé que je n'étais pas un homme de parole puis elle su, comme le savent tous les bancs et toutes les chaises érudits. On m'a ensuite dit que la chaise récitait des poèmes et les nomades mongols ont été chargés de lui dire que je ne viendrais pas cette année. Elle en avait déjà eu la prescience, bien sûr. La chaise-poète en a pris son parti et elle entonne  ces vers à ceux qui prennent le temps de la contemplation; elle récite ces vers de René Char, et elle pense à moi et je pense à elle :

"A trop attendre,
On perd sa foi.

Celui qui part
N'est point menteur

Ah! le voyage
Petite source."

J'ai appris depuis peu, à travers un long chant mongol parti des steppes et parvenu à Toulouse, à mes oreilles, toujours à l'affut des bruits du monde  que la chaise-poète prenait son banc et son autre chaise et quittaient ensemble Hüsgül pour rencontrer le banc de l'alchimiste française Ariaga. Cette chaise-poète aime aussi la psychanalyse et depuis près d'un an d'attente, elle ne manquera pas d'en conter sur le banc de l'alchimiste Ariaga.

Voilà des instruments de pause-voyageurs, en partance pour le laboratoire-alchimiste, sans doute influencés par René Char...

Que tous les bancs du monde chez Ariaga viennent se retrouver et brisent ainsi les solitudes estivales de ceux qui restent sur place et de leurs petites sources donnent naissance à un malin petit lac limpide et rigoleur.

Après le banc de Noël, voilà une chaise mongole qui déclame en longues chansons mongoles les aphorismes des poètes français qu'elle a appris l'an passé.

Pouvez-vous lui offrir une petite place sur ce blog-ami ? Elle est généreuse, elle n'arrive point seule et ensemble nous pourrons tous nous asseoir, entendre la poésie, goûter à la beauté des choses, alors qu'à l'autre bout du monde nos frères mongols chantent encore le chant de la Terre et du départ et qu'ils le font accoucher du fond de leurs entrailles, les larmes aux yeux.

Merci pour eux.

04/08/2015

Rêves de vacances au Laboratoire (bis,1)

 

 

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   Prisonniers et autres enfermés, parfois par eux mêmes et leur peur de l'extérieur, hospitalisés, personnes physiquement incapables de se déplacer et ceux qui restent à leurs côté, et ceux, nombreux, qui sont sans argent, je pense à vous car, moi non plus je ne pars pas en vacances. Ils rêvent à ce mot magique, vacances, car ils se sentent privés de liberté dans un monde où tout est tourné vers l'extérieur, vers un ailleurs où les problèmes disparaîtrons et où la vie sera plus belle.
   Ne soyez pas tristes, amis lecteurs, il nous reste , comme je vous l'avais dit l'été dernier, la plus grande liberté, celle que personne ne peut nous ôter : voyager dans notre tête. Nous pouvons pouvons réfléchir, contempler une photo et y pénétrer en imagination, explorer l'intérieur de nous mêmes, rêver sur quelques lignes de prose ou de poésie. Nos possibilités de projection sont illimitées. Si nous le voulons vraiment, nous possédons le moyen de transport existant le plus rapide pour visiter jusqu'aux galaxies. Alors, vous comprenez, ceux qui s'entassent sur les autoroutes pour aller vers le "soleil" ou qui s'envolent à destination de lointains pays, ne serons jamais aussi rapides que nous. Et puis, il y a souvent des merveilles à quelques mètres ou à quelques kilomètres et aussi des ravins, des sommets, des aventures, de l'amour, en nos territoires intérieurs tellement inexplorés. 
  Le voyage durera tout l'été et, comme l'année précédente, se passera sur un banc. C'est économique, non polluant, convivial. Tout le monde peut y participer. Vos blogs, commentaires, mails, seront une source commune de départs en vacances dans la tête. Et ne croyez pas que le Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle abandonne sa recherche de transmutations . Ce qui se passera cet été permettra d'accumuler un précieux combustible pour alimenter l'Athanor à la rentrée.
  Le banc fait face à une mer vide que l'on peut remplir de tous les possibles : navires, baleines, sirènes, hautes vagues appelant le surf, couchers de soleils sublimes. Derrière le banc des terres inconnues car nous pourrons agrandir l'espace suivant nos rêves et nos fantasmes.
   Je serai assise sur ce banc avec mes amis intérieurs imaginaires. Je ne vous les cite pas tous car je craindrais d'être taxée de multiples dédoublements schizophréniques mais les habitués du blog connaissent déjà le Vieil Alchimiste murmureur à l'oreille de mon coeur qui me chuchote parfois des choses insensées, Carl Gustav J. qui a été très jaloux d'être un peu délaissé l'été dernier alors que de belles dames, aux charmes desquelles il était si sensible de son vivant, fréquentaient le banc. Il y aura aussi cette figure masquée exigeante et fugace qui se cache sous le nom d'Inspiration Poétique. Et des images échappées de mon appareil photo. 
   Ne croyez pas que nous allons rester là occupés seulement à dialoguer, philosopher, psychanalyser, bref à faire surchauffer nos neurones. Le banc n'est pas immobile, il voyage tel un tapis volant. Ce sont les vacances non ?  et j'espère, avec tous ceux qui viendront s'asseoir près de moi, tenir un journal, le plus quotidien possible même si ce n'est qu'une simple phrase, de nos explorations intérieures et extérieures.
   Je vous embrasse tous amis connus et inconnus et bonnes vacances imaginaires.  
                  Ariaga  

23/07/2008

Un félin dans l'athanor

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   Les alchimistes Philosophes de la Nature du Moyen Âge, dans leurs rêves les plus fous, n'auraient jamais pensé adjoindre aux matériaux de leur Oeuvre un léopard, même virtuel. Ils ont dans leurs "recettes" parlé de matières assez étranges allant du lait de vierge aux excréments mais, si ce n'est la possibilité que des chats aient peut-être fini dans le "fourneau", à ma connaissance point de gros félins !
   Il y a longtemps que je vous parle d'Athanor, mon fidèle Mac, qui en ce moment véhicule dans le monde des blogs notre train de bancs des vacances imaginaires.
   Aujourd'hui, le train devient de plus en plus long et lourd à tirer. J'ai, suivant des conseils avisés, je l'espère, décidé d'augmenter la qualité du combustible de mon cher Athanor-Ordinateur et je vais engouffrer dans sa gueule béante le Mac OSX Léopard. C'est une opération longue et périlleuse et j'espère en sortir indemne. Les fauves peuvent être dangereux et les bugs (beuglements ?) fréquents quand on est aussi peu doué que moi. A demain si tout va bien. 
             Ariaga apprentie dompteuse de fauves.
 

17/07/2008

Rêve de banc


     
   Les rêves de voyages imaginaires des habitants du banc commencent à monter comme une marée et je dois ouvrir l'écluse, sous peine de submersion. Certains sont perticulièrement beaux et originaux et ils seront publiés mais, aujourd'hui, j'ai eu envie de vous offrir celui de èphême parcequ'il fait le lien entre le haut et le bas si cher aux alchimistes.J'ai aussi beaucoup aimé l'humour de son aquarelle. Ce banc botté ... .Bonne lecture. Texte et illustration èphême.
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   " Ce brave banc maritime s’ennuie un peu, une marée haute, une marée basse, toujours pareil, bravant les mouettes... Il connaît, par les livres oubliés sur ses planches (oui, il sait lire, un vieux philosophe misanthrope le lui a appris, patiemment), des comparses partout, qu’il aimerait visiter, mais il est cloué au sol, comme une bitte d’amarrage veuve de ses haussières.
    Il rêve d’autres bancs avec qui causer, nichés dans les barkhanes et les sifs grelottant de chaleur du Ténéré, ou dans les sombres réfectoires troglodytes de Cappadoce, polis par les siècles, taillés dans le tuf volcanique  sous une Dormition de la Vierge. Mais ce qui l’intrigue le plus, ce sont les bancs durs du calcaire, ses collègues des karsts dentelés, ceux qui devinent d’autres eaux… Ils sont l’antre des rivières aveugles, cascades sourdes, lacs d’opale verte, où l’eau acide burine sans fin la roche rétive, façonnant coups de gouge géants ou banquettes aériennes. Puis paresseuse, mais têtue, après s’être insinuée dans les diaclases farouches, elle s’abandonne et fait l’amour avec la nuit, déposant, cristal à cristal, fistuleuses, draperies, trottoirs de gourd, coulées grasses ou buissons évaporés d’aragonite. Ce monde magique l’étourdit, car il n’existe que par le regard de l’intrus, et retourne à sa lente mastication nocturne dès que s’efface la lumière allochtone du passant. Lui, devant le miroir bleu, il voit chaque matin l’aube phosphorer à l’est, la nuit s’épouvanter chaque soir à l’ouest dans les cris des arbres, devant le halètement muet des vagues.
    Mais dans les gorges noires, tout est différent.  Le temps tricote ici à son rythme : lent, impalpable, implacide, innommable dans son rythme lent à puiser les chadoufs des jours vers les champs de la mort, la noria des aiguilles de montre ralentissant imperceptiblement, engluée par cette nuit de Terre. Nuit sans étoile, ralentissant, ralentissant dans le vide d’un temps sans repères, matrice des rêves chthoniens où l’instant n’a aucun sens, dissous puis révélés par le ballet obstiné des gouttes. Qui y pénètre perd tous ses amers, et son horloge interne n'exsude les secondes qu’avec parcimonie, une à une, épouvantées de jeter minutes, heures, jours," dans ce monde sans ciel, sans soleil, matrice froide de tous nos rêves. Ici il n’y a que roches et eau, air et obscurité, pauvre vie farouche ou inopportune, sous les gouttes sans âme du carbonate de calcium.


    Mais je me tais… L’alchimiste fofolle arrive… Elle ne doit rien deviner. Chutttt."

Post scriptum d'Ariaga : L'alchimiste fofolle n'a pas réussi à insérer la peinture de éphême en entier dans la colonne du blog. Vous pouvez la voir non amputée dans l'album photo.

03/07/2008

La Grande Fortune

 

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   Quand je veux "interroger" au sujet d'un projet je me contente souvent d'ouvrir, au hasard, une page du Yi King. Mais le départ pour le voyage imaginaire des compagnons du banc est une affaire qui ne concerne pas que moi. Elle concerne tous ceux qui fréquentent le laboratoire du Rêve et de l'Alchimie spirituelle. La Géomancie, ou divination par la terre, est proche du Yi King mais, quand je le pratique  dans la nature, je "ressens" mieux cet Art Sacré.

   J'ai attendu que la mer se retire, laissant le sable juste un peu humide pour que le bâton puisse laisser des marques. J'ai respiré longuement l'air salin, j'ai regardé le ciel, puis la terre, et j'ai posé ma question. Qu'en sera t-il de nos vacances rêvées ? J'ai tracé dans le sable, laissant ma main agir, quatre lignes de traits. Quatre lignes seulement car je pensais qu'un signe, une Mère comme on dit, suffisait pour donner la réponse. J'ai compté, pair, impair et tracé la figure. Je l'ai gardée précieusement dans ma mémoire et je vous l'ai représentée sur la photo grâce à des pierres car je voulais conserver une trace de cette merveilleuse chance. En effet, j'avais tiré la figure géomantique Fortuna MaJor, la Grande Fortune, le meilleur et le plus favorable des signes. Il n'est pas besoin de connaître l'Art Sacré de la Géomancie pour voir que cette figure s'ouvre comme une coupe prête à accueillir toute les beautés de la nature et de l'esprit. On peut aussi la voir comme un athanor destiné à se remplir d'un soleil d'or. Les pierres que j'ai disposées ont, elles aussi, un sens mais il faut bien que je garde mon jardin secret.

   La vue de cette figure m'a remplie d'une joie si grande qu'il m'a fallu toute la journée pour me décider à la partager. Une petite crise d'égoïsme. Je vais vous donner le sens symbolique de cette "Grande Fortune" dans les "maisons" en relation avec notre projet.

   Sur le plan de la créativité, elle représente la réalisation des désirs les plus profonds, l'épanouissement, et une grande fête de l'esprit et des sens. Pour le voyageur, elle signifie qu'il fera un grand et beau périple d'où il reviendra transformé. L'avenir du projet envisagé est une réussite, en particulier spirituelle, au delà de tout ce qui était espéré et, c'est cela qui m'a le plus touchée, il est dit que dans "la maison des amis" on rencontrera des amis véritables et que l'on bénéficiera de la forte protection d'un groupe et d'une famille.

  Quelle belle journée j'ai passé à finir mes valises en chantonnant (au désespoir de mon entourage) et en pensant que tracer des signes dans le sable c'est quand même mieux que de regarder l'horoscope dans un journal. Voyageurs du banc, les augures sont favorables, nous pouvons partir.  

          Ariaga