05/05/2017
Un peu de silence pour s'entendre penser
16:03 Publié dans arts, blog et quotidien, Nature, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : art, peinture, nature, philosophie, éphême, ariaga, politique
02/10/2015
La lune rouge et le chamane
Peinture et texte ÉPHÊME
L'éclipse de lune semble avoir eu sur Éphême de curieux effets. Je me demande même si il n'avait pas, en cette occasion, absorbé quelque substance propice aux "rêves et imaginations", comme l'aurait dit le cher C.G.Jung. Il est évident qu'il ne me viendrait jamais à l'idée de consommer du Chamane, même cuit à point !!! Ariaga.
***
Le glacis sous le porche luit, tel un lac de conte, sous sa carapace de gelée glacée. Je somnole en couvant le feu, devant l’éblouissante main du ciel. La pleine lune, notre déesse mère, née des amours contrariés de la nuit et du soleil, poudroye le ciel phosphorescent de ses bijoux, ses mains de mains de mains des étreintes fulgurantes des étoiles.
Peut-être un petit somme… les braises nées du sang du ciel se moirent par vague sous le vent. La lumière me semble un peu fade. Là, je fais un bond ! La Mère Lune a perdu un bon morceau de sa viande ! Je vais vite secouer les membres du clan enfouis sous leurs couvertures de loutres dans la maison. Dès qu’ils voient la Mère, ils frissonnent de peur. Le vieux chamane avait bien dit qu’un jour Elle se vengerait de nos errances, mais c’était il y a si longtemps, du temps des mères de nos mères de nos mères, et personne n’avait cru ce vieillard édenté qui abusait des champignons et macérations diverses.
Tous le regardent. Io, le vieux Burineur squelettique de la famille, le Maître du Tambour sacré, du silex et de l’ivoire, si vénéré pour sa fresque des Lions près de l’Arche Sacrée venait d’achever après un long silence une Déesse Mère filiforme, au lieu des rondeurs modelées par les anciens. Personne n’avait protesté, seuls quelques murmures s’étaient élevés contre cette offense à la Déesse.
La lune s’affaiblit, et devient un astre étrange rayonnant du rouge dans un ciel figé où l’air a disparu. Blême sous sa capuche de loup, Io se glisse doucement vers la petite antre des ancêtres, prend la statue-âme du mammouth, l’amant secret de sa compagne, avec qui il fait d’inénarrables parties de ballon trompe-zénith, trompe-pattes, pour rester décent. Il s’accroupit, ravive les braises, et dépose la statue dans le foyer. Puis il se relève, salue le clan, transforme le foyer en un enfer torride à grands jets de fagots, se relève, tranche sa gorge d’un coup d’une longue lame de silex blond et s’effondre dans un feu d’artifice d’escarbilles et d’étincelles. La lune rouge esquisse un sourire.
Il fallut le retourner plusieurs fois pour le saisir, puis le mijoter sur des galets brulants recouverts de genévriers qui le parfumèrent à merveille.
Pas si mauvais ce chamane avec un peu de sel.
Vengée, la lune rayonne à nouveau, ayant vidé son sang dans le charbon des âmes. Presque tous les anciens passeurs des Dieux, imprévoyants de la colère du ciel, ont été immolés dans les cavernes de la vallée. Le progrès est en marche, et je suce mes doigts pour ne rien perdre du bon goût de Io.
ÉPHÊME
10:25 Publié dans Alchimie, CONTRIBUTIONS, Nature, poésie, rêve, Science-fiction et Fantastique | Lien permanent | Commentaires (44) | Tags : écriture, poésie, rêve, lune, jung, peinture, humour, chamane, fantastique
23/08/2015
Déserts (Bis 17)
Comme je l'ai dit, je me repose en silence sur le banc des vacances imaginaires et je regarde passer les trains de bancs. Celui-ci conduit et illustré par Éphême, (je pense qu'il devrait ouvrir un blog...) nous fait rêver de déserts. Déserts oniriques déserts ou les caravanes s'arrêtent dans les oasis tandis que flambe la lumière solaire. Si vous voulez voir un peu mieux les deux aquarelles de Éphême allez sur mon blog photo car ici elles ont toutes les chances d'être tronquées. Bon voyage, moi je regarde les images et les mots et je rêve...Ariaga.


09:13 Publié dans arts, CONTRIBUTIONS, Nature, Nostalgie, poésie, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, poésie, voyage, vacances, rêve, art, déserts, peinture
01/05/2013
Le travail du pinceau
À terre, à côté d'un bateau, j'ai vu, oublié, un pinceau. Il était encore imprégné d'une collante matière qui commençait tout juste à sécher et de vives couleurs palissaient en éclaboussures sur le sol buvard.
Il allait rester là oublié, piétiné, jeté. Pour lui pas de voyage sur l'océan, pas de voiles gonflées, pas de bruits de vagues sur la coque.
Mais il avait beaucoup servi et le Service peut être le plus beau des voyages pour celui qui comprend le sens de ce mot.
Ariaga
17:05 Publié dans amour, Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (72) | Tags : écriture, poésie, philosophie, société, peinture, la rochelle
16/03/2013
Les oeuvres d'art de la nature
La nature est une grande artiste et aujourd'hui, où, dans une phase alchimique de dissolution due à un virus, je me sens aussi inconsistante que mon reflet sur cette photo, je vous propose simplement quelques oeuvres d'art de ce grand peintre, Dame Nature, qui aime à s'exprimer en effets de fleurs et d'eau.
Ariaga
20/07/2009
Vision du vieil alchimiste

Illustration Êphème
(Vous pouvez voir en grand cette illustration sur mon blog photo)
Depuis quelques temps je ressens, comme une irritation de mon ami intérieur le vieil alchimiste qui murmure à l'oreille de mon coeur. J'ai eu l'explication en recevant ce message de Êphème, un des amis du banc. Je suis un peu vexée qu'il se soit adressé à lui plutôt que directement à moi. Il est possible que le cher vieil homme, me sachant souffrante, ait voulu m'épargner ses divagations un peu surprenantes. Comme on connaît mal ses amis les plus proches ! Je vous livre brut de décoffrage le texte et l'illustration de Êphème reçus tout vulgairement par mail.
Traduction du latin : Êphème
J’arrive Ariaga !!! P….. ! depuis que je me morfonds dans ma tanière, à espérer te rencontrer en vrai, sans murmurer de loin à ton oreille, je vole sur mon vieux banc-cheval vers le banc en rond ! Au diable alambics, cornues et poudres douteuses. Je veux te faire la bise, une vraie, qui claque sur la joue, et discuter face à la mer que je n’ai pas vue depuis un demi millénaire ; j’espère que le muscadet et les huîtres sont au frais, et que tu as quelques commères pulpeuses et pas trop farouches, pleine de respect pour un vénérable alchimiste connu urbi et orbi. Mon assistant, un jeune qui ne sait, comme tous ces blancs becs, rien, mais a fait les écoles « modernes » a trouvé sur internet l’itinéraire, et je viens avec quelques bouteilles de mon cru, et mon chat, miteux mais fidèle. Ma tenue n’est pas terrible, mais cinq cents ans sans femme, le repassage et le reprisage ont pris un peu de retard. Je tente de suivre la mode, mais je crois que j’ai pris là aussi du retard. Il y a plus d’araignée, de souris et de poussière chez moi que d’aiguilles… Et les marchands ambulants refusent de passer me voir à cause des chauve-souris et des rats. J’ai un copain, Paulus, un rat super savant, qui vient souvent me voir. Lui seul me raconte un peu le monde. À tout de suite.
À tout de suite.
Le vieil alchimiste.
L'aquarelle que je propose en illustration de ce document est une représentation la plus proche possible de la réalité, le vieil alchimiste ayant refusé, au nom du droit à l’image, la diffusion du cliché pris au moment de son envol. Veuillez en excuser la qualité douteuse, mais le temps m’a manqué pour faire mieux.
Êphème.
16:39 Publié dans CONTRIBUTIONS, photo, poésie, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : écriture, peinture, poésie, voyage, alchimie, rêve
17/07/2008
Rêve de banc

Mais je me tais… L’alchimiste fofolle arrive… Elle ne doit rien deviner. Chutttt."
Post scriptum d'Ariaga : L'alchimiste fofolle n'a pas réussi à insérer la peinture de éphême en entier dans la colonne du blog. Vous pouvez la voir non amputée dans l'album photo.
11:00 Publié dans rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, vacances, art, rêve, peinture, voyages, spéléologie
05/06/2007
Alchimie et correspondances : Le sourire de Cézanne
La photo n'a rien à voir, juste une envie de la mettre là.
Je n'ai pas l'habitude de jouer les critiques littéraires, il y a des blogs de "spécialistes". Je vais cependant faire une exception car j'ai eu un grand coup de coeur pour Le sourire de Cézanne de Raymond Alcovère (éditions n & b) qui fait partie de mes liens. Cela n'aurait pas suffi pour que je vous en parle mais ce livre m'a plongée dans la subtile alchimie des "correspondances" de Baudelaire en ce lieu où "les parfums, les couleurs et les sons se répondent".
Le sourire de Cézanne est plus qu'un court roman (je dis court pour les paresseux). Bien sur il y a une histoire, une belle histoire d'amour improbable et absolue. Aussi improbable que les chances de l'alchimistes de trouver de l'or, le peintre de réussir son oeuvre-vie, l'héroine d'achever de rêver son livre, la "correspondance" (au sens de répondre ensemble) échangée de recevoir de vraies réponses. Mais ce que j'ai ressenti si fort au sein du creuset où l'auteur a fondu ses mots c'est l'abolissement des frontières, le mélange et, j'y reviens encore, les "correspondances".
La peinture est une danse, la musique pénètre tous les atomes des êtres et des choses, la mort se mélange à la vie, les fulgurances traversent l'harmonie, les corps se donnent et restent libres. Dans le flamboiement du Sud omniprésent, toutes les frontières s'abolissent y compris celles du temps. Et quand on lit les derniers mots du livre, des mots d'amour absolu :
"Je suis innervé de toi, de ta présence, de ton absence et c'est vrai, c'est la même chose, puisqu'une fois tu es arrivée dans ma vie, cela vaut pour toujours, alors pars, reviens, qu'importe, tu es là."
on ne peut rien ajouter...
Ariaga
16:55 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, livre, art, poésie, amour, peinture, photo