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01/05/2013
Le travail du pinceau
À terre, à côté d'un bateau, j'ai vu, oublié, un pinceau. Il était encore imprégné d'une collante matière qui commençait tout juste à sécher et de vives couleurs palissaient en éclaboussures sur le sol buvard.
Il allait rester là oublié, piétiné, jeté. Pour lui pas de voyage sur l'océan, pas de voiles gonflées, pas de bruits de vagues sur la coque.
Mais il avait beaucoup servi et le Service peut être le plus beau des voyages pour celui qui comprend le sens de ce mot.
Ariaga
17:05 Publié dans amour, Philosophie, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (72) | Tags : écriture, poésie, philosophie, société, peinture, la rochelle
Commentaires
En effet un très beau mot que le "service"
merci de ce beau rappel
et de ce partage de cette vue fine et profonde
l'éveil dans le quotidien
belle fin de semaine à toi
Écrit par : Frédéric | 01/05/2013
Les objets ont l'âme que l'on veut bien leur donner, ils sont indispensables aux voyages de notre imaginaire et à notre ancrage dans la réalité... J'aime les coups de pinceaux et le monde qu'ils peuvent créer... Bises peinturlurées sur la toile Ariaga ! :)
Écrit par : lechantdupain | 01/05/2013
Bonjour amie,
merci pour ce voyage qui nous rappelle que même si tout à une fin, la trace reste à travers le Service .... la Vie
Bises
Daniel
Écrit par : bichon39 | 02/05/2013
Sait tu comment un chef de chantier , pouvait juger assez rapidement un compagnon ? A l'ouverture de sa caisse à outils. Non pas sur la vétusté de l'outillage, mais sur son entretien. Un outillage, même déjà bien usagé, doit être nettoyé chaque jour. J'ai toujours eu près de moi, un seau d'eau pour y mettre de temps en temps, truelles ou ciseaux.....Le soir, niveau, fil à plomb etc, et même la ficelle étaient nettoyés...
Bonne journée avec bises
Écrit par : patriarch | 02/05/2013
Bonjour Ariaga...Ce pinceau me fait rêver à tant de choses...je me laisse porter par le charme évocateur de ta photo...comme une palette de couleurs au tableau du temps...
Amicalement.
Écrit par : Hécate | 02/05/2013
@ Frédéric, en effet, je suis très sensible à l'alchimie du quotidien car c'est ici et maintenant que nous oeuvrons à notre transmutation vers ce que nous sommes vraiment.
Écrit par : ariaga | 02/05/2013
Bien sur Patriarch, le bon ouvrier se reconnait à ses outils et à la manière dont il les entretient, jadis sur les chantier de plâtrerie de mon père quand vers l'âge de 12 ans je faisais l'arpette durant les vacances j'ai commencé par le nettoyage des pièces au riflard , huisseries surtout. Et bien sur je décrassais tout les outils, règles, berthelets, taloches et truelles, spatules de r agréage et ça trempait.
C'est curieux Ariaga, je viens de faire un chantier de peinture avec de très bons pinceaux et rouleaux et là aussi ça trempe encore.
Mais cette enduction donne dans l'induction et s'il n'y a pas d'embarquement pour si terne , les pinceaux ravivent les couleurs.
Le service, oh que oui être ou savoir se mettre au service de quelqu’un c'est quelque chose de noble et d'engageant. Les gens de service comme les agents de service. Le service est compris mais pas le pourboire ! le service sans sévices c'est laisser de côté ses vices.
Écrit par : Thierry | 02/05/2013
@ Lechantdupain, oui, quand je vois un objet j'ai tendance à inventer une histoire à son sujet. Pour les objet important de mon entourage, par exemple l'aspirateur, je leur donne des noms ...
Écrit par : ariaga | 02/05/2013
@ Bichon39, merci pour ta fidélité et ta compréhension de ce que je tente d'exprimer.
Écrit par : ariaga | 02/05/2013
Y a-t-il plus grand bonheur que d'avoir accompli sa tâche jusqu'au bout de ses forces ?
Lisser avec passion l'étrave d'un bateau en s'imaginant les flots qui seront fendus...
Etendre amoureusement la peinture ici ou là pour protéger la moindre embarcation des assauts des embruns corrosifs...
La qualité du revêtement a une conséquence sur la durée de vie du "bateau"...
Avoir conscience de cela !
Et se murmurer au fond de soi que le bateau voyagera encore longtemps, longtemps parce que, moi, petit pinceau, j'aurai oeuvrer sans aucune attente en retour...
Écrit par : Jacques | 03/05/2013
@ Patriarch, eh bien celui qui a abandonné ce pinceau à côté d'un bateau en réfection sur le port de la Rochelle, n'en prenait pas beaucoup soin ...
Écrit par : ariaga | 03/05/2013
@ Hécate, une palette au sol,pour moi c'est un symbole de la richesse artistique de la nature.
Écrit par : ariaga | 03/05/2013
Après lecture, la première chose qui me vient à l'esprit est la devise des policiers "Protéger et servir." De même, le pinceau sert à enduire une surface pour la protéger. Métaphore ?... Bises, chère âmie Ariaga
Écrit par : Phène | 03/05/2013
Il s'agit de protection rapprochée , pas reprochée, mais c'est vrai que les enduits, les vernis, les lasures, les peintures, les revêtements en tout genre édifient une barrière qui visent à limiter l'agression des agents extérieurs, lumière, UV, eau, air, et la dégradation de cette interface si elle était au contact directement, cette pellicule pas si mince (50t de peinture sur la tour Eiffel) limite la diffusion de l'eau et de l'oxygène, deux principes chimiques à la base de la corrosion pour certains métaux. Bien sur il y a d'autres moyens mais c'est encore un des plus économique et facile que de recouvrir d'une ou plusieurs couches (il y a aussi les primaires d'accrochage, les après qui viennent avant, les couches de finition) bref sans en rajouter on est souvent débordé mais du moment que ça ne coule pas.
Écrit par : Thierry | 03/05/2013
Mon père disait "celui qui ne sait prendre soin de ses outils est tout aussi négligeant dans sa vie"
Et ce pinceau, avec un peu de soin aurait eu encore longue vie...
Belle photo inspiratrice pour un futur tableau...
Plaisant week-end quelque-soit le temps
Amicales pensées...
Écrit par : michele | 04/05/2013
Les objets … achetés, jetés, au point qu’on a inventé les jetables.
Ce pinceau me fait penser à cette impasse du "tout consommation", et encore au tas d’ordures sur lesquels des enfants récupèrent de quoi gagner quelques pièces pour subsister.
Se servir d’un outil, d’une idée, de tout autre chose, sans en prendre soin… c’est condamner pour soi et pour le monde, cette notion de service que tu introduis ici.
Amitié
Écrit par : Miche | 04/05/2013
Il y a la rumba des pinceaux, les pince-fesses des princes sur lesquels on ne s'étend pas même à la pince à beau linge.
Saisir et rassembler une touffe de poils, de soies, du goret ou de la martre, les serrer, les couper à la même longueur, les choisir homogènes
et puis cercler, sertir, enserrer dans cette gaine, cette ganse métallique sur une hampe en bois c'est prolonger l'oeil et donner à la main précision
pour accomplir des miracles et toucher au divin, réaliser des finitions et des ornements, tresser des rinceaux, rincer des pinceaux, ranger des affaires.
Et la valse des pinceaux ne saurait faire oublier l'étymologie turgescente
de cette queue pas de cheval qui vous met à cran plus qu'à crin mais craint dans les bavures et les éclaboussures et pourtant dénote un gout sur quand on sait en prendre la mesure.
J'ai découvert cette parenté avec le Pénis et j'avais jusqu'ici été d'une grande neutralité mais sexuer cet objet a tout changer, il porte la couleur et enfle les volumes , soigne les contrastes et enfante les traits
il éreinte les veilles boiseries et serre dans son étreinte autant qu'il ramasse poussière du temps.
Écrit par : Thierry | 04/05/2013
Le moi est un outil qu’il faut mettre au service du Soi et il doit peindre, c’est à dire exprimer, ce que le Soi lui inspire d’exprimer en ce monde. C’est une relation qu’il faudrait que nous soyons très nombreux à ENTRETENIR et à cultiver afin d’éviter à ce monde les pollutions et les destructions qui sont en train de le détruire à la vitesse grand V, EN TOUTE INCONSCIENCE.
Tant de « moi » sont surchargés et desséchés dans et par leur surabondance d’avoirs et de savoirs coupés de la nature instinctive profonde ou/et dans leur refus et leur paresse d’apprendre ce que le Soi peut leur enseigner de plus sage. Le "grand art" n’est pas celui qui naît du moi, mais celui qui naît lorsque le moi se met à l’écoute et au service du Soi. Il y a urgence écologique et psychologique à le faire savoir... !!
Écrit par : Amezeg | 04/05/2013
@ Thierry, oui, les objets aussi demandent à être respectés. Ils font partie, tout comme nous, de la totalité de ce qui EST.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
Nous débordons, de plus en plus, d’objets et de fascinations pour les objets. L’essentiel me semble bien être que des sujets trouvent une juste relation avec les objets, une relation qui élargisse les sujets ou témoigne de leur ouverture à ce que Jung, après l’Orient, a nommé Soi. Jung saluait ses poêles et ses casseroles lorsqu’il les retrouvait lors d’un retour à son « oratoire » de Bollingen, mais que saluait-il ainsi, en réalité...?
Écrit par : Amezeg | 04/05/2013
@ Jacques, c'est vrai qu'il y a quelque chose d'"amoureux" dans le soin que l'on prends à bien accomplir une tâche d'embellissement ou de protection.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
@ Phène, mais protéger par une couche n'est-ce pas parfois pour masquer ? Je pense à la couche protectrice de la persona.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
@ Michèle, c'est curieux, maintenant que je lis les commentaires, je vois bien qu'il est question de la saleté de ce pinceau tout collant de peinture séchée mais, quand j'ai pris la photo je n'avais vu que sa beauté.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
Le message d'un simple pinceau....
Un simple pinceau abandonné au sol dans une projection chaotique de tâches nous rapelle de tout mettre en œuvre pour libérer La Vie en soi qui ne peut être que la libre expression de La Totalité, telle qu'elle réclame à se manifester et être vécue au fond de chacun d'entre nous.
C'est une réalité à la fois très simple et très complexe dont il peut nous arriver,pour une raison ou une autre,de nous éloigner,voire d'oublier ,parfois sans même nous en rendre compte.....tout comme il est également possible,à force de vouloir "trop bien faire" en matière de travail intérieur,de s'égarer.
C'est le numéro 40 porté sur le pinceau qui vient étayer ce propos et à travers le Yi-King nous délivrer le message de "La libération":
"opérer la libération par la clarté",ou comment le travail patient et rigoureux sur l'inconscient en mettant en lumière nos zones d'ombres,est source d'une libération intérieure née de nos différentes prises de conscience et du travail d'intégration nécessaire qui en résulte.....
Le voyage de l'âme au service du Soi est sans aucun doute le plus beau des voyages,mais c'est aussi le plus difficile et le plus périlleux,puisque c'est accepter de se placer au service de la Totalité,donc de l'Inconnu en soi.....chemin où seul compte l'expérience directe et immédiate ainsi que la sincérité totale de notre engagement,alliées à la diminution du moi,où du moins à sa transformation.
Le voyage et le but ne sont-ils pas d'ailleurs une seule et même chose,à savoir l'expression de nos âmes en quête de sens ,et de La Conscience cherchant à se réaliser à travers nos simples existences?
S'en remettre à cet ordre en soi qui est l'Ordre du Soi,c'est donc se placer au service de La Vie telle que celle-ci cherche à se déployer tout au fond,et non pas telle que je souhaiterais la voir s'exprimer au nom de ma petite personne.....
cela implique forcément des remises en questions ainsi qu'une traversée toujours éprouvante de nos obscurités....mais être au service de cette réalité intérieure nous permet de saisir pleinement ce dont parle le Yi-King,à savoir:
"tout comme une pluie libératrice met fin à la tension de l'atmosphère et fait éclore tous les bourgeons,le temps où l'on est libéré d'une charge accablante exerce sur la vie un effet de délivrance et de stimulation".
C'est là tout le paradoxe,l'exercice périlleux et l'art subtil qui consistent à placer le moi au service du Soi,et qui ne dépendent pas de notre simple volonté.....
Alors oui,aller vers soi-même,c'est servir l'énergie du Soi à l'œuvre au cœur de nos existences;s'en souvenir en chaque instant et tenter de s'y consacrer,voilà notre responsabilité.Il n'y a qu'à partir de là qu'une libération véritable soit possible,et que ce qui nous accablait hier encore,s'allège aujourd'hui.
voici donc le message d'un simple pinceau abandonné,le don de La Vie à La Vie, pour chacun d'entre nous.
Écrit par : aurora | 04/05/2013
Peindre ou teindre ?
le pinceau me semble signe de transfert
avec du pot et de l'habileté on change de peau
un objet , on applique et on implique
en longue couches, en longues touches
et puis il y a les mouches, les grains de poussière
bref toutes ces saletés qui volètent
et viennent perturber l'enduction.
Le laquage demande beaucoup de couche
certaines sont appliquées au tampon
il y a aussi l'éponge et puis la cire
Écrit par : Thierry | 04/05/2013
Le pouvoir couvrant, l'adhérence, la viscosité
l'absence de gouttes, voilà des critères
pour le choix d'un enduit
et pour l'extérieur on rajoutera la tenue à la lumière
l'émissivité, l'absorptivité et bien sur le fait de ne pas cloquer
avec la micro-porosité qui évacue les bulles et laisse respirer le support
et l'hydrophobicité qui empêche la pénétration de l'humidité
avec les bateaux on parlerait de goudron et de calfat, de pois aussi
et puis la souplesse et l'allonge qui font sinon rentrer
les pigments et la base dans le substrat du moins l'habille.
Écrit par : Thierry | 04/05/2013
@ Thierry, tu as une de ces forme! Ta faculté de "cuisiner" un sujet et d'en tirer tous les sucs me laisse sans mots ...
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
@ Miche, faire un objet destiné à être jeté , tu ne peux pas savoir à quel point cela me choque ! Qu'on lui laisse une chance d'être réparé,transformé. Et puis cette notion de jetable est dangereuse car elle peut s'étendre comme un virus ...
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
@ Amezeg, il y a en effet urgence psychologique et écologique, comme tu le dis en conclusion de ton commentaire.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
Merci Ariaga mais je n'ai pas dit mon dernier mot, je serai encore capable d'en rajouter...un couche, mais pas d'usure !
Mais la peinture c'est comme la cuisine c'est de la chimie, on touille et on mélange, on disperse , on a une dispersion et pas une émulsion, on ne peint pas de la vinaigrette ou de la mayonnaise , cela étant (étend) on en ressent du lait motion , pas de la lotion, alors oui il faut drôlement agiter avant non de servir mais d'étaler (et de voir détaler certains) et si possible avec un agitateur (non d'idée mais de couleur) à ailettes qui mixe sans pulvériser et homogénéise la teinte dans tout le volume rendant le fini irréprochable mais le pochoir reste possible aussi.
Je t'avais dit...
Il reste à parler du manche des pinceaux, c'est très important aussi , question de tenue!
Écrit par : Thierry | 04/05/2013
@Thierry, je sens que nous allons arriver à l'alchimie faisant ainsi une boucle.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
@ Aurora, je n'ai rien à ajouter, il faut te lire.
Écrit par : ariaga | 04/05/2013
Bonjour Ariaga, le pinceau a beaucoup servi mais je pense à celui qui l'a manié ! Il a voulu faire du beau avec et ainsi il a servi à protéger un objet et à illuminer notre regard !
Servir est un acte impalpable mais qui restera dans notre CV pour le ciel !!!! Bises
Écrit par : danae | 04/05/2013
@Ariaga
la peinture sert souvent le bois, il y a un beau livre qui traite de la franc maçonnerie du bois par jacques brengues aux éditions véga qui ouvre sur tout le symbolisme de celui ci, pièce la plus noble parmi les matériaux de construction des cathédrales , alors si alchimie il y a elle passera par le bois
Écrit par : Thierry | 04/05/2013
Ce 40 inscrit sur la virole du pinceau, relevé et finement développé par aurora, me rappelle aussi les quarante jours et quarante nuits durant lesquels les eaux du Déluge noyèrent toute surface habitée et toute la terre.
Ce pinceau photographié par Ariaga aurait-il servi à badigeonner l’Arche d’un nouveau Noé contraint de s’embarquer à la hâte tandis que les eaux « de son ciel » noyaient tout le domaine de ses anciennes assurances très terre à terre, lui donnant ainsi la possibilité de découvrir, peut-être, un nouvel espace où le ciel et la terre se rejoignent et s’unissent en lui ?
Écrit par : Amezeg | 04/05/2013
Ah, le sens du mot "service" qui renvoie à l'esclavage où la liberté selon la manière dont on agit ...
j'ai apprécié lire les mots de Miche à ce sujet.
Écrit par : Lise | 05/05/2013
Peinturer ce n'est pas ceinturer et seulement faire le tour ni souligner les contours.
Peinturlurer ce n'est pas que recouvrir mais aussi recouvrer et sans être hurluberlu
le maniement du pinceau est un art en soie il procède par touches parfois vigoureuses ou discrètes , il imprime force et suis le fil du bois dont il raconte l'histoire en couleur savante.
Mais si jamais le manche ne tranche et qu'il étanche seulement et étanchéifie aussi, il y a bien les à plat et les coins, les angles et les dièdres
le sommet des cathèdres et tous ces coloris naturels qui ont ceint les façades des cathédrales et dont il reste peu de traces.
La tenue du manche et la retenue du geste, donne du spectre au sceptre mais le sceptique se pique d'égoutter le pinceau quand il faut écouter son coeur.
Peintureur ou peintraillon il y en a des tatillons qui s'acharnent sur les décors , finassent avec les détails et finissent ce qui les agacent.
D'autres plus généreux n'y regardent pas à deux fois et ne cherchent qu'à faire disparaître la couche précédente.
Écrit par : Thierry | 05/05/2013
On se poile avec le pinceau mais lui se dépoile, en même temps qu'il se déploie et se ploie, se plisse et se lisse.
Le pinceau rouille et déroule sa sarabande mais il n'est pas sarbacane car les clous aux intempéries ne supportent pas les impérities.
Les mauvais pinceaux laisse des traces et entre coulures et griffures, entre poils entremêlés et marques laissés, ils ont parfois du mal à se fondre dans le décors.
On ne peut pas se cacher derrière un pinceau quand on ne peut plus voir quelqu'un en peinture!
Écrit par : Thierry | 05/05/2013
« On ne peut pas se cacher derrière un pinceau quand on ne peut plus voir quelqu'un en peinture! » dit Thierry.
Et les laques bien tendues sont peut-être autant de miroirs où nous prenons les claques d’une image de nous que nous ne voulons pas voir. Cette mauvaise bouille, que la psyché de l’autre me renvoie sans le savoir, me barbouille, m’indispose et me dispose mal à son égard. Il me faut m’en débarrasser, la projeter sur lui au pistolet, à la tyrolienne, ou par tout autre moyen répondant à l’urgence d’une réhabilitation du portrait en péril que je me fais de moi.
Écrit par : Amezeg | 05/05/2013
Le nombre 40 à toujours été associé dans la tradition,au temps de l'épreuve......Noe vient donc très justement à propos ici: en pénétrant dans l'arche de son être intérieur,et en affrontant les eaux du déluge,ne peut-on pas dire que c'est en réalité l'inconscient auquel il lui faut faire face?
Les quarante jours et les quarante nuits de son épreuve,temps symbolique de gestation intérieure,c'est le temps de "l'assèchement" à réaliser en soi,et pour cela,il faut d'abord traverser entièrement le temps de "l'humide" et vivre la confrontation avec les parties les plus sombres de soi-même.......voyage révélé dans un premier temps par le vol du corbeau précédant celui plus connu de la colombe,célébrant l'alliance avec Le Divin.....d'abord "l'œuvre au noir" suivie de "l'œuvre au blanc".......et cette alliance entre l'humain et le divin scellée par l'apparition de l'arc en ciel,retour des couleurs de la vie après leur complète occultation.......célébration d'un temps de conjonction intérieure.......pour reprendre les paroles d'Amezeg,"un espace où le ciel et la terre s'unissent"......(merci pour cette belle "ouverture"......)
Ainsi vient le temps de "la libération par la clarté" pour l'être totalement présent à lui-même.........CQFD.
Écrit par : aurora | 05/05/2013
@ Aurora, imagine toi que je n'avais pas vu le quarante, c'est toi qui me l'a montré; C'est cela un Laboratoire, tout le monde participe à la découverte.
Écrit par : ariaga | 05/05/2013
@ Danae, il a voulu faire beau mais il n'a pas été reconnaissant envers son instrument.
Écrit par : ariaga | 05/05/2013
@Thierry, @ Amezeg, @ Aurora, j'aime bien vos discussions et je m'en vais (grosse paresseuse que je suis) vous laisser écrire de belles choses pendant que je vais profiter du soleil ....
Écrit par : ariaga | 05/05/2013
Le service rendu ... noble sans nul doute mais pourquoi alors ne pas accompagner et chouchouter celui qui a été nombre et nombre de fois le prolongement du bras, prenant sur lui le poids et la charge de couleurs ... Si j'avais été à proximité, je pense bien que je lui aurais offert un lit au lit des Cabinets de Curiosités ;-))
Touchée par ton regard, Ariaga, par cet hommage au service qu'est le tien ...
Je t'embrasse bien fort, Mon Amie
Michèle
Écrit par : Kaikan | 05/05/2013
En hébreu Noé aurait pour signification : paix, repos, consolation. Noé serait ainsi l’être apaisé, reposé, consolé.
Wikipedia nous apprend encore ceci à propos de Noé :
Le nom de Noé en hébreu, Noah, est formé des deux lettres Noun et Het. Inversées, ces deux lettres forment le mot 'Hen, grâce ; les deux mots figurent dans la Genèse7 : « Mais Noé (Noah, Noun Het) avait trouvé grâce (Hen, Het Noun) aux yeux de Yahvé ». Si Noé se regarde « dans les yeux » de YHWH, il y trouve « grâce », son nom inversé, comme dans un miroir.
On pourrait donc dire que Noé ne craint pas « de se voir en peinture » dans les yeux de YHWH...l’objectivité du « divin miroir » ne lui renvoie pas une image de lui-même qu’il ne peut accepter et aimer...
L’homme mis en paix par l’union du ciel et de la terre en lui me rappelle également l’hexagramme 11 du Yi King. [Selon La Bible, 10 générations séparent Noé d’Adam. Noé serait donc l’être de la génération 11...]
11.T'ai / La Paix
L'Hexagramme
T'ai / Paix
En haut K'ouen : Le Réceptif, la Terre.
En bas K'ien : Le Créateur, le Ciel.
Le réceptif, dont le mouvement est dirigé vers le bas, est au-dessus; le créateur, dont le mouvement tend vers le haut, est au-dessous. Leurs influences se rencontrent donc et sont en harmonie, si bien que tous les êtres s'épanouissent et prospèrent.
Le Jugement
LA PAIX.
Le petit s'en va, le grand vient.
Fortune. Succès.
L'hexagramme indique la présence dans la nature d'une ère où le ciel est en quelque sorte sur la terre. Le ciel s'est placé sous la terre. Ainsi les deux principes unissent leurs vertus dans une harmonie intime. Il naît de là paix et bénédiction pour tous les êtres.
.................
Quand, dans l'homme, règne l'esprit qui vient du ciel, la nature animale elle-même passe sous son influence et trouve la place qui est la sienne.
L'Image
Le ciel et la terre s'unissent :
Image de la PAIX.
.........................
Le ciel et la terre ont commerce l'un avec l'autre et unissent leurs effets. Cela produit un temps d'épanouissement et de prospérité générale
http://wengu.tartarie.com/wg/wengu.php?l=Yijing&lang=fr&no=11
Écrit par : Amezeg | 05/05/2013
"le Service peut être le plus beau des voyages pour celui qui comprend le sens de ce mot". Tout est dit avec cette phrase et aussi de jolies choses lues dans les commentaires. Je ne vais donc pas en rajouter une couche, juste apprécier le tout (image comprise) comme il se doit.
Amitiés.
Écrit par : Louis-Paul | 05/05/2013
@ Kaïkan, C'est vrai que j'aurai du le ramasser ...
Écrit par : ariaga | 06/05/2013
@ Louis-Paul, il y a des choses qui passent d'esprit à esprit.
Écrit par : ariaga | 06/05/2013
La Paix née de la conciliation des opposée en soi est effectivement source de repos et de consolation,au delà de tous les mots,et des maux traversés........
C'est la seconde vie du pinceau abandonné qui aura été ramassé par quelques âmes charitables,suffisamment aimantes et attentionnées,pour distinguer et contempler derrière l'apparence toute ordinaire d'un tel outil,un humble trésor dissimulé.....
C'est le second souffle du pinceau qui d'un trait unique a esquissé un cercle......
Écrit par : aurora | 06/05/2013
CQFD : Ce Que Fo(Hi) Dessina... en tracant le cercle des huit trigrammes de base, comme on peut le voir illustré dans les pages de garde du Yi King préfacé et traduit en français par Étienne Perrot d’après la version allemande de Richard Wilhem (Éditions LIBRAIRIE DE MÉDICIS)
Écrit par : Amezeg | 06/05/2013
@ Amezeg, je l'ai, c'est même un livre de chevet.
Écrit par : ariaga | 06/05/2013
@ Ariaga : Et le Yi King est cependant un livre d’éveil...comme l’est le grand livre de nos rêves, jour après jour, nuit après nuit...
Écrit par : Amezeg | 06/05/2013
Et si le pinceau voulait être oublié...en glissant de côté, très discrètement...
De teintes fortes en teintes douces, il s'est laissé aller... un lien tissé entre terre et ciel... en mourant l'objet utile s'anime un dernier instant et nous offre un brin de nostalgie... il me touche ce pinceau par les mains qui sont passées sur lui, par la surprise qu'il a créée, par les matières qu'il a réveillées...il ne meurt pas finalement, il se transforme.
Son rêve le plus cher : mélanger sa couleur à celle du vent...devenir poussière en prenant son temps...
Il est assez malicieux, son histoire a croisé la tienne Ariaga… « un clin d’œil de pinceau », c’est bien la première fois que je vois ça
Écrit par : Annethé | 06/05/2013
53 commentaires ! Est-ce que tu liras le 54ème ?
C'est très beau cette image de pinceau. Je ne parle pas seulement de la photo mais du texte que tu as écrit dessus.
Écrit par : Elise | 07/05/2013
Le pinceau n’est que le prolongement de l’esprit, synapses ductiles qui, esclaves des rêves, lissent sur la surface, plus ou moins habilement, les phantasmes obscurs du peintre ou de ses commanditaires. Mais leur souplesse même éveille les souvenirs d’autres peaux, plus vibrantes et chaudes, où s’abîment les doigts tremblants de la vie.
Écrit par : ÉPHÊME | 07/05/2013
Dès que l'on trempe le pinceau dans le liquide (peinture ou lazure), on a bien du mal à le nettoyer si on ne possède pas le produit adéquat. Mon père était très méticuleux et il nous disait de prendre soin des pinceaux. On passait nos vacances d'été à repeindre les fenêtres de notre maison ou la porte du jardin. On allait chercher un litre d'essence, dans une station service, qui servait à faire tremper les pinceaux qui avaient servi. Merci beaucoup de m'avoir fait remonter des souvenirs d'enfance grâce à cette note. Bonne semaine Ariaga.
Écrit par : elisabeth | 07/05/2013
Je me souviens des toiles de Jackson Pollock au musée Guggenheim à Venise.
J'imagine les projections de peinture de ce pinceau, volcan éruptif qui répand presque au hasard ces taches et ces gouttes.
Cet objet intermédiaire de la création et organe des sens qui anime la palette pas laide, qui joue, mêle et démêle de longs fils amants dans une explosion.
Écrit par : Thierry | 08/05/2013
Pollock ou les projections inconscientes sur la toile du chaos intérieur,masse confuse et primordiale recelant en elle-même tous les possibles:le risque de dissociation,d'engloutissement,autant que l'émergence d'une promesse d'évolution,les germes d'une potentielle transformation de l'être,un ordre nouveau né du chaos initial,une harmonie en quête de sa propre trace......
Et par profonde complémentarité,revenir à l'image du cercle,ou le mystère de l'Unité reliant toutes choses entre elles.....
L'art et l'artiste,au service de l'expression de La Totalité Vivante,quelle
que soit la forme revêtue par celle-ci.......seul demeure tout au fond l'Appel,auquel chacun est libre de répondre selon sa propre touche et son propre trait.
Écrit par : aurora | 08/05/2013
Comme Antée, fils de Gaia, reprenait force au contact de la terre-mère, ce pinceau étendu au contact de la « pierre » du quai puisera peut-être dans ce contact choisi avec le « fixe » la très ferme ressource qui manque au trop « volatil » afin que les projections et les touches à venir soient l’expression d’une mobilité stable autant que celle d’une stabilité mobile. Car l’œuvre consiste à fixer le volatil tout autant qu’à volatiliser le fixe, afin d’éviter l’explosion du four dans lequel doit s’opérer la cuisson lente, persévérante et tempérée, des matières de l’œuvre.
Écrit par : Amezeg | 08/05/2013
@ Élise, mais oui, je lis tous les commentaires, même le cinquante quatre ! Les commentaires sont une nourriture pour moi.
Écrit par : ariaga | 08/05/2013
@ Annethé, moi aussi c'est la première fois que je vois un clin d'oeil de pinceau mais, tu sais, tout est possible dans le "vaste" monde.
Écrit par : ariaga | 08/05/2013
@ ÉPHÊME, il faudrait peut-être que tu consommes un peu moins de la bonne tisane qui se concoctait l'été dernier dans les cales du navire l'Évasion, non ?
Écrit par : ariaga | 08/05/2013
@ Élisabeth, je suis heureuse de t'avoir apporté une bouffée d'enfance. Surtout si elle est celle d'un bon souvenir.
Écrit par : ariaga | 08/05/2013
Pince sot, non ça ne va pas , il y a du sens
Pince seau , oui là c'est déjà mieux, entre contenant et contenu
Pince saut , comme une perche tendue, c'est le grand écart
Écrit par : Thierry | 08/05/2013
Bravo Thierry, tu babilles en langue des oiseaux !
Écrit par : ariaga | 08/05/2013
Oh que oui je décompose avant de me décomposer, j'ose et j'avance
et le babillage habille même si malhabile , pourtant comment être pince sans rire ? la peinture est souvent signe de gaieté et de chansons, de rires aussi qui se répercutent sur les parois vides des pièces.
Le rouleau a un côté plus estival et plagiste.
Écrit par : Thierry | 08/05/2013
Entre la brosse et le pinceau se glisse l’épaisseur d’un poil sémantique ou lexical
Tirer le Yi King, c’est mantique. L’hexagramme tiré nous brosse un portrait instantané de la situation et l’esquisse de son évolution se dessine par les traits de la mutation proposée. Ces vieux rouleaux d’idéogrammes représentaient à coup sûr bon nombre d’idées au gramme de parchemin. Qui les fréquente et les consulte avec assiduité finit sans doute par cheminer sur le sentier de cette vérité : " L’immuable c’est la transformation et la transformation c’est l’immuable." Celui qui forme le dessein d’épouser la transformation n’est-il pas, à vrai dire, un "artiste chymique " ?
Écrit par : Amezeg | 08/05/2013
@ amezeg, j'aime beaucoup cette définition de l' "artiste chymique".
Écrit par : ariaga | 08/05/2013
Pour mieux dire et pour tout dire, Ariaga, former le dessein de d’épouser la transformation ne suffit pas : il faut l’épouser réellement pour être un tel artiste.
Car le chemin qui conduit à l’Enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions...
Écrit par : Amezeg | 08/05/2013
En déposer plusieurs couches, voilà qui fait du bien à cette vieille barque...pas trop sur le net Ariaga, le beau temps me fait sortir de mon antre, alors bien absent dans les commentaires...je t'embrasse et te souhaite un bon jeudi...
Écrit par : le Pierrot | 09/05/2013
Le bois boit mais quand le pinceau boite ça déboite !
Suivre le fil des cernes sans les sauter pour démasquer
des contrastes et aviver des traces du temps
ce n'est pas couvrir pudiquement le prurit du temps
mais confire le fruit des amours pour toujours
Écrit par : Thierry | 09/05/2013
@ Le Pierrot, merci de la visite, j'ai eu du plaisir à regarder tes photos de Palavas.
Écrit par : ariaga | 09/05/2013