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01/06/2007
DJAIPI : Géométrie spirituelle
Ariaga.
Géométrie spirituelle
C'est une intuition géométrique qui me permet de décider si je mets un élément du dessin plutôt à gauche qu'à droite, si je dois mettre plus de rouge ou plus de bleu, si je dois forcer le contraste ou affiner le rythme du graphisme. Le sens de la composition (visuelle) nécessite une intuition déjà entraînée à sentir la relation des éléments du dessin entre eux.
La géométrie est l'Art des rapports. A l'image du jazz, beau fleuron de géométrie musicale, c'est un état d'esprit. On peut se reposer la question de savoir qui nous empêche de nourrir et de « muscler » cette intuition.
Grâce à leurs pouvoirs de nous instruire avec des sentiments, la musique et la géométrie augmentent notre perception de l'énergie universelle en action.
La spiritualité est une pratique. C'est aussi un état d'esprit, une disposition. Cet état, convenablement entretenu, permet de percevoir des pressentiments jusque là ignorés ou censurés. Exercer notre attention et notre vigilance peut nous mener à découvrir des indices qui alimentent l'hypothèse d'une géométrie spirituelle.
On relève ces indices dans les phénomènes d'analogies, de synchronicité, dans des situations qui provoquent le phénomène du numineux, ou sur les fréquences du langage symbolique. On en trouve aussi dans les arts, les jeux, les coïncidences, le destin, le déjà-vu, ... D'ailleurs, tous les arts courent après ces indices, car (presque) tous veulent procurer une métanoïa à leurs participants.
Un exemple parmi d'autres, est la posture dans laquelle nous pouvons adopter le « double point de vue » (vertical et horizontal) que demande la pratique picturale et/ou méditative du mandala. Cette double perception est sur la même fréquence que celle d'un état numineux et/ou méditatif.
Nous avons avec l'énergie universelle une relation ambiguë et rendue pour le moins compliquée par nos appareils de perception et de traduction : intellect (mental), cœur (blessé), corps (de souffrance)... Lorsque le petit moi aperçoit l'énergie spirituelle, il va essayer de la rejeter, la refouler, la détruire ; ou bien il va chercher à s'en emparer, à la tripoter pour en faire un système (intellectuel, moral, philosophique, psychologique, politique !), un système de pensées, de pouvoir, et il cherchera éventuellement à en faire une matière commercialisable. On peut craindre, là, que le moi soit l'ombre ou le singe de l'Etre.
Les modèles de l'Univers (ou cosmogonies) sont des miroirs précieux de cette énergie et ils résonnent tous de points communs. Ce sont des cartographies d'ADN stellaires et de constellations psychiques. Ces modèles sont des projections (donc géométriques) du cosmos intérieur. L'âme étant sous tendue par des réseaux complexes, sa topologie mérite l'attention.
Que ce soit entre deux galaxies, deux êtres humains ou deux molécules, il ne s'agit pas de faire une comparaison analytique avec le (funeste) principe du tiers exclu, mais plutôt de reconnaître un facteur R qui relie les deux termes en particulier et tous les autres en général. La jeune (quoique...) pensée quantique, avec son EPR, se joint à la poésie holistique des Grecs, des Taoïstes et des Amérindiens.
La géométrie spirituelle semble plus vaste et, par endroits, plus ténue et subtile que la géométrie sacrée, fondée principalement sur l'intention et le rayonnement textuel des Tracés. Si la géométrie est un art, la géométrie spirituelle est un art de la pratique (l'art d'être au bon endroit parce qu'il n'y en a pas d'autre, et ... avec du style).
C'est un art qui permet de discerner et goûter le facteur R ou quintessence de l'Energie universelle. Car nous avons la possibilité de « faire, dire et reproduire » (autrement dit, pratiquer) le Principe universel de Maât l'égyptienne.
L'art du goût subtil peut s'éduquer par une pratique. Il favorise l'action de la fonction transcendante. Ce goût est une esthétique spirituelle, mais la jouissance de cette esthétique contient quand même l'exigence d'œuvrer à la transformation intérieure.
NeD
La géométrie spirituelle semble donc gouverner la substance mystérieuse des liens entre les êtres. Elle a un langage, une syntaxe, un vocabulaire, un alphabet dont NeD est un des symboles.
NeD est un daïmon, un passeur, un nœud, un sherpa issu de la lignée des figures ambiguës ou acteurs d'une Folle Géométrie, provocateurs d'ébriétés analogiques et numineuses. Comme beaucoup de symboles, il est à la fois la moitié visible de « quelque chose » et à la fois capable de représenter un Tout. NeD exhibe des conjonctions d'opposés qui prouvent que la transmutation est possible. Il a besoin d'un atelier (et moi aussi), afin de pratiquer sa Spiritualité géométrique.
17:43 Publié dans CONTRIBUTIONS | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, spiritualité, Art, photo, mathématiques, philosophie
Commentaires
Joli topo l'ami ! Même si, pour ma part plus sensible aux flux, pénétrer votre univers exige parfois quelques efforts ! Amicalement.
Écrit par : E. W. | 01/06/2007
On frise le génie!
Écrit par : Marc | 01/06/2007
Remercions le cher pas, le premier que ton daimon t'a amené à faire en cheminant sur le blog NeD.
Mais ce qui me parle le plus dans ton déroulement c'est de passer de la géométrie à "l'intuition"
L'humain, occidental, mais pas seulement sûrement, a tendance à quitter ses intuitions pour les normaliser.
Ainsi quand tu parles de l'organisation de tes gravures, me vient à l'idée le fameux nombre d'or, or bien souvent ce nombre s'est révélé dans l'harmonie déjà créée, mais ensuite on n'a pu vouloir l'appliquer comme une géométrie qui n'est plus spirituelle mais dans une démarche marquetique de bien faire et bien plaire, à l'inverse de l'Alchimie nous sommes passés de l'or au fer
Il en est de même pour tout ce qui est travail sur "soie" si fragile et sensible qu'on fini par transformer en théories psychologiques pour aboutir maintenant à des thérapies qui sont mises en pratiques théoriques, et coaché qui s'en dédie !
Alors puisse que la poésie de la vie, de la géométrie, de la psychologie, de la spiritualité être ainsi saupoudrée par des daimons & autres êtres anges sur tous en vie et toute envie
chaleureusement à vous deux
Écrit par : Lung Ta | 02/06/2007
EW –Je reconnais que le clair-obscur du daïmon m’oblige à une traduction parfois compliquée et qui est tout sauf facile pour moi. Mener une enquête dans le milieu des Figures ambiguës est pour le moins acrobatique. Ce n’est pas tant « mon » univers qui est complexe, mais plutôt notre complexité à faire un écho (digne de lui) à l’énorme Mystère. Dans le sillage de Prospero de la Tempête, j’implore donc une certaine clémence pour mes traductions laborieuses. Amitiés pourpres
Marc – Heu… c’est peut-être un peu exagéré ? Et puis, je n’avais pas pensé que NeD pouvait aussi servir de bigoudi. :-)
Merci de ta visite et de la régularité de tes fulgurances journalières et nourricières. Amicalement.
Lungta – le cuboïde m’a balladé en son temps du côté du nombre phi (oui, Platon, les Gothiques, Ghyka etc.). Ses spirales ont parfumé un billet (28 mai) et d’autres à venir. Oui, la géométrie spirituelle se « sent » par intuition et, sans jeu de mot intempestif, l’intuition est géométrique, mais elle va si vite qu’elle court-circuite le mental (bonne nouvelle, non ?) par son côté irrationnel. J’ai même envie de risquer l’hypothèse que "le" géométrique de l’intuition est sa partie yang. Je l’ai observé plusieurs fois sur des chantiers de charpentiers et pour des mises en scènes de théâtre.
Enfin, tu as raison, il y a des cycles, et le passage de l’Or au fer (et au non-faire, opposé du non-agir) ressemble curieusement au « kalî yuga » oriental (confirme moi l’orthographe), ou âge des ténèbres. Le désir de mesures a sa part d’ombre qui s’exprime par la "normose" obsessionnelle de vouloir tout contrôler.
Bon, l’idée est d’alimenter la chandelle, n’est-ce pas ? Merci pour ta visite, bien amicalement.
Ariaga – Bonjour, chère hôtesse, mais où sont passées les dames ? Bises mixtes
Écrit par : djaipi | 02/06/2007
Coucou Djaipi, vous ici !
Très belle présentation, mes hommages.
Je rejoins E.W., mais pour vous confirmer que les quelques efforts sont ceux d'une gymnastique bien agréable et dont on ne ressort pas "indemne".
D'ailleurs, j'y cours dès après Ariaga, car mon absence ces derniers temps risque de me valoir quelques courbatures :) Bien fait !
Bises²
Écrit par : ada | 03/06/2007
...c'est fascinant je me sens convertie aux deux étroites absolues divergeances que sont ma gauche et ma droite...bien contente d'un coup de ne plus savoir...et d'être ambidextre...malgré tout...pfffffffff du coup.......Ariaga je ne sais plus rien de ce que je n'ai jamais su.........Mais cette géométie...n'est qu'une invention humaine...du coup...je puis ! dire que je suis une créature des dieux...:>)
Bisous
Aslé
Écrit par : Aslé | 03/06/2007
Voui, moi ici, exposé dans les jardins du Laboratoire de notre amie.
Merci, Ada, vous pouvez donc piquer des morceaux de ma réponse à EW, ma confession me pousse à dire que je fais des efforts non négligeables pour publier des notes à peu près lisibles, luttant contre l’inertie de l’éditeur (les mises en pages sont souvent des galères techniques de plusieurs heures) et luttant pour contenir un désir-délire iconographique. Et puis l’histoire de ce cuboïde… est tout sauf simple. Je vous renvoie donc aux derniers vers de Prospero pour implorer votre indulgence. Mais, promis, je vais faire des efforts…
Aaaah, j’oubliais, comment faites vous pour afficher l’exposant à vos bises?, ça fait six mois que je cherche à le faire – mais avec le 3 !. C’est une question c… mais djaipi est encore cromagnon avec un clavier. Merci !
Blogbises
Écrit par : djaipi | 03/06/2007
J'ai un pivot de Gauss coincé dans l'hémisphère féminin, et souvent du mal à accepter la géométrie de ma pensée.
J'aimerais avoir la géométrie ludique et asymétrique, une pensée à la Kandisky tout en volumes, mais dans l'angle de lumière souvent se tracent les lignes qui attirent mon regard dans la disposition rectangulaire qu'il fige...
Alors je pose mes yeux sur NeD.. ce cube où les lignes se croisent dans une infinité de formes mais ne se créent qu'autour d'un axe unique... et je ne sais pas comment l'expliquer, mais cet axe unique me gêne...
Il manque un point dans cette construction. Un point de non perfection
Écrit par : Anna | 03/06/2007
Bonsoir Anna, je ne crois pas qu’il faut douter de la géométrie des pensées. La vôtre est tout aussi valable que la mienne. Si elles ne sont pas jugées, ce sont nos caractères, tous singuliers. Donc, pas de problème. Vous pouvez décoincer le pivot.
Personnellement, j’ai trouvé 18 axes dans le cube originel, et 16 dans le cuboïde NeD. Je n’ai pas senti – jusqu’à présent – d’axe unique. Mais je suis d’accord avec vous : il manque un point dans la construction, celui du centre de NeD, parce que ce centre –ou point d’imperfection – est un espace ...vide.
La figure en couleurs dans le billet est un exercice de résonance, pour voir comment NeD sonne dans l’espace en se multipliant par lui-même, le long de ses axes justement.
Le "vrai" NeD est en noir et blanc dans le billet en haut et en bas. Ou en couleurs, à gauche de ma page d’accueil. Si vous regardez bien, dans son carré intérieur, il n’y a pas de point, il n’y a RIEN. Autour, par contre…c’est (au mieux) une valse multidimensionnelle.
Et puis si ça peut vous rassurer (moi, c’est moyen…) NeD a une ombre puissante qui a parfois ébranlé la Jonque du blog (moi aussi, au passage). Je sais, il ne paraît pas comme ça… Il est fondamentalement paradoxal et ambigu. Il reste, que je le veuille ou non, la moitié visible de « quelque chose ». L’autre moitié…hmmm
Je sais, par quelques visites (muettes, j’avoue) sur votre beau blog que vous n’êtes pas insensible à l’ambiguïté. J’espère donc apaiser quelques uns de vos doutes, par les doutes plus irrationnels qui me poussent à mener cette enquête sur la géométrie spirituelle… -- jusque chez Ariaga ! :-)
Amicalement
Écrit par : djaipi | 03/06/2007
Merci pour cet article qui nous dévoile un peu mieux le mystère du NeD, que djaipi semble percevoir tel un daïmon socratique et dont il nous donne le symbole/sas entre deux mondes, pour un yoga dimensionnel de la contemplation. D'ailleurs dans cette image, tout est frontière, et le dessin épuré montre autant par ses blancs que pas ses traits noirs.
Petite citation en passant, avant d'aller me coucher :
« Nous sommes tous des enfants, dans une immense école maternelle, où nous essayons d'épeler le nom de Dieu avec des cubes marqués d'un alphabet qui ne convient pas! » Tennessee Williams
Écrit par : Arianil | 04/06/2007
Hologramme ?
Bien à Vous...
@)>-->--->---
Écrit par : Nebo | 04/06/2007
J' entre dans cet univers et je retrouve quelque chose de ma patrie ...
Écrit par : Kaïkan | 05/06/2007
Arianil – D’accord avec le « yoga dimensionnel de la contemplation ». Essayer de décrire le mystère mène parfois à des objets encore plus mystérieux. L’intuition n’est pas superflue avec ce polyèdre qui cherche à titiller notre pensée créatrice. Amicalement.
Kaïkan – Merci pour cette complicité. Vous êtes bienvenue sur la Jonque de NeD, il y a des tiroirs faits pour les fouiller.
L’insistance de cette lueur obsessionnelle dans vos dernières (superbes) photos ne m’est pas étrangère non plus. J’ai déjà nagé dans les eaux de votre beau blog, j’y retournerai. Amicalement.
Écrit par : djaipi | 06/06/2007