« Le Dieu inconnu d'Angelus Silesius | Page d'accueil | Ne pas se fier aux apparences »
20/01/2008
Mur effondré
Descellées de leur socle par le flot des paroles,
vaine prolixité d'un monde éparpillé,
les statues plaquées d'or, craquelées d'impatience,
quittent leurs niches de papier mâché.
Et comme un mur de briques fissuré par le temps,
nos belles constructions
solides fondations de grandes certitudes,
explosent en puzzles sur le sol desséché.
Et le rire de notre ombre musique le silence...
Ariaga
10:25 Publié dans photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : écriture, poésie, photo, spiritualité, poème, photos, nature
Commentaires
etrange ressemblance avec un état intérieur, encore des mots !
a quoi ça sert donc de vouloir construire, et quoi ?
Écrit par : amistad | 20/01/2008
Le tout en trois phrases très pleines, lourdes, plombées (d'un métal à l'alliage précieux). De belles phrases qui ramassent mes préjugés ... Ca sent comme du Nietzsche, ou du Socrate : "les sculpteurs s'efforcent de créer des statues ressemblant fidèlement à leur modèle et les hommes se désintéressent totalement de demeurer semblables à leur statue..."
Écrit par : guelum | 20/01/2008
Bonsoir Ariaga,
J'apprécie que ton ombre puisse musicaliser le silence sur un sol fissuré par tes mots...
Bien vu, bien dit, bien écrit, et bien tendrement, Marie.
© La Poétaniste
Écrit par : La Poétaniste | 20/01/2008
construire pour déconstruire et reconstruire ensuite...un peu l'image de ma vie!
Écrit par : muse | 20/01/2008
Je retiens que dans tout effondrement :
"Le rire de notre ombre musique le silence"
MERCI & mille bises
Écrit par : Lung Ta | 21/01/2008
Babylone...
Écrit par : joruri | 21/01/2008
et nous parlons de rire, oui ! ne nous permet-il pas d'avoir la force et l'énergie de reconstruire ?
bon début de semaine ariaga !
Écrit par : marie.l | 21/01/2008
C'est bien, quel rythme !
Écrit par : claudine | 21/01/2008
@ amistad, encore des mots, demande à Paradox, sans eux nous ne pouvons comuniquer, tout au moins de manière ordinaire. Bien sûr il y a d'autres modes de communication.
@ Guelum, le "métal à l'alliage précieux". Ce ne sont que mots , je sais mais je ne suis une humble humaine sensible aux propos d'autrui !
@ La Poétaniste, poésie sur poésie...
@ Muse, ta vie est alchimique la matière et l'esprit, cuits, recuits, distillés, redistillés, meurant et renaissent sans cesse. C'est ainsi que l'on progresse.
Écrit par : ariaga | 21/01/2008
Vivre en mourant d'instant en instant,
sans rien retenir, sans rien s'approprier.
Demeurer dans notre pauvreté d'esprit
pour que naisse et renaisse sans fin
le Verbe du silence, le Verbe de l'Amour...
Douce reconnaissance, chère Ariaga.
Écrit par : mouniprema | 21/01/2008
Je suis matière : je suis le mur de matière, je suis les briques de matières et je fabrique des mots, moi, matière parmi la matière, j'exprime ce que toute la matière veut dire ou être au travers de moi, matière, aboutissement de matière, matière pensante.
Écrit par : paradox | 21/01/2008
Toujours monter un mur à joints décalés sinon...
Écrit par : aliscan | 21/01/2008
Je crois comprendre ta réponse Ariaga, je sais, les mots en soi ne sont pas des actes... Et tes phrases que seraient-elles : juste des phrases ? Si les mots ne sont pas des actes, je sais aussi que, lorsqu'ils résonnent comme les tiens, parfois ceux qui les entendent peuvent justement les transformer en actes, s'en servir pour agir.
Et ces mots que tu dis sont rares, trop. Alors, lorsque je les trouve, je sais reconnaitre ce "métal" qui fait l'anneau de celui (celle) qui les dit, dans cette chaîne qui nous unit. Cette valeur n'est certainement pas dans la notoriété, ni dans la "référence", elle n'est pas en surface , elle se trouve en dedans, chez toi ...
Sincèrement.
Écrit par : guelum | 21/01/2008
...
Écrit par : guelum | 21/01/2008
mur suspendu... A déconstruction chaotique construction de phrases ciselées. Entropie et néguentropie en éternelle conversation. J'aime beaucoup la photo. Amitiés.
Écrit par : jlb | 21/01/2008
@ Lung Ta, le rire peut tout reconstruire.
@ Joruri, Babylone, je n'y avais pas pensé mais c'est une forte symbolique.
@ Marie.l, comme pour Lung ta. Je pense que le rire donne de la force à nos cellules pour reconstruire.
@ Mouniprema, ta poésie est un cadeau spirituel.
Écrit par : ariaga | 21/01/2008
@ Paradox, je me demande si on ne peut pas inverser ton énumération et si la pensée, avec des degrés de "densité" n'est pas présente partout. Simple questionnement.
@ Aliscan, je vais penser sérieusement à soigner les joints de mon esprit.
@ re/Guelum, oui et merci.
@ Jib, ton commentaire me fait rosir de plaisir. En particulier la conversation entre entropie et néguentropie, un thème qui m'est cher.
Écrit par : ariaga | 21/01/2008
Il y a des jours, il y a des instants, comme ça, tout beau, tout tranquille, tout simple, tout plein d'échanges magnifiques, de matière pensante à matière pensante, de tendresse à tendresse... d'alliages en alliances, de sourire à sourire, où l'on comprend qu'en absence d'une vérité unique et certaine, l'Alchimie naturelle, opère et au pied des murs effondrés, nous enlace...
Il y a des jours, comme ça, où il fait vraiment bon d'aller se promener, ici et là...
Mille tendres baisers
Écrit par : Muttifree | 21/01/2008
Ariaga, oh que oui : et inversement. La matière peut-elle se penser sans esprit et l'esprit peut-il se penser sans matière ? La réponse est dans la question, et, inversement bien sûr...
Écrit par : paradox | 21/01/2008
// Descellées de leur socle par le flot des paroles,//
Je vais essayer demain de jouer ce tour aux statues ordinaires --- je vais commencer par la plus laide, sait-on jamais!!
// nos belles constructions
solides fondations de grandes certitudes,
explosent en puzzles sur le sol desséché.//
on prendra ces puzzles pour un jeu. Excellent!
//Et le rire de notre ombre musique le silence//
le soleil va danser.
belle image!
Écrit par : r_i_d | 22/01/2008
//Descellées de leur socle par le flot des paroles,//
je vais essayer demain avec une statue que je connais.
//explosent en puzzles sur le sol desséché.//
qui viendra jouer avec ces puzzles? Attendons pour voir...
//Et le rire de notre ombre musique le silence...//
le soleil va danser. Bravo!
Écrit par : r_i_d | 22/01/2008
@ Muttifree, belle formulation : l'alchimie naturelle, je te l'emprunterai.
@ Paradox, j'aime ces jeux de l'esprit, ils nous prouvent que nous sommes libres.
@ r-i-d, nous jourons avec ces puzzles, à des jeux inconnus et avec les morceaux nous bombarderons les statues, à la limite de l'ombre et du soleil. Ce sera dangereux et très excitant.
Écrit par : ariaga | 23/01/2008
Et il y a aussi les murs qu 'on effondre ... comme la chute du mur de Berlin ... ça rejoint ton post suivant : ne pas se fier aux apparences ...
Écrit par : Kaïkan | 26/01/2008