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17/01/2008

Le Dieu inconnu d'Angelus Silesius

 

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                           " Le Dieu inconnu."

 

 " Ce que Dieu est, nul ne le sait. Il n'est ni lumière, ni esprit,

Ni béatitude, ni unité, ni ce qu'on nomme Déité,

Ni sagesse, ni intelligence, ni amour, ni vouloir, ni bonté,

Ni chose, ni d'ailleurs non-chose, ni essence, ni affect,

Il est ce que ni moi ni toi, ni nul être

Ne peut éprouver tant que nous ne sommes pas devenus ce qu'Il est. "

   ANGELUS SILESIUS

   Le pélerin chérubinique, p. 220 ed. du cerf.

 

Commentaires

:)))
Je vous épargnerai mes réfléxions...Je n'ai pas fais mystère de certaines expériences.
Mais je ne suis pas entièrement d'accord avec le pèlerin chérubinique...

Écrit par : joruri | 17/01/2008

@ Joruri, tu sais quand je propose un texte ce n'est pas parce que j'adhère entièrement aux idées de l'auteur. C'est parce que il me semble intéressant à méditer ou propre à susciter la réflexion. Où simplement parce que il me trotte dans la mémoire.

Écrit par : ariaga | 17/01/2008

merci ariaga pour tes mots ICI et chez moi ! a bientôt

Écrit par : marie.l | 17/01/2008

Je m'en doute. j'avais lu "la rose est sans pourquoi", chez Arfuyen (de mémoire) . Mais le coté "abstrait", comme chez Maître Eckhart, m'a toujours frustré.
Je suis comme Nietzsche (mais ne le répète à personne) "je ne peux croire qu'en un dieu qui danse...:)))
(j'en connais qui, si ils lisent ça, vont me faire une vie
d'enfer ! :)))

Écrit par : joruri | 17/01/2008

"Qu'est-ce l'éternité ? Ni ceci, ni celà,
Ni maintenant, ni chose, ni rien, c'est, je ne sais quoi."

Ce chérubin a tout de même un petit côté "Normand".

Écrit par : aliscan | 17/01/2008

" "je ne peux croire qu'en un dieu qui danse...:))) "
Là, je te rejoins, joruri, moi aussi (mais pas forcément comme Nietzsche) je ne veux croire qu' en un Dieu qui danse et croire que nous sommes nés du sacrifice généreux des plus hautes hiérarchies ... Un Dieu qui danse mais aussi et surtout, c' est ce qui me fascine, un Dieu d' une inventivité et d' une sagesse -géométriquement sacrée-ai-je envie d' ajouter - sans pareille .. Un bien grand mystère - dans le sens des mystères anciens- que cet autre côté à nos yeux à la fois occulté et à la fois à portée de main dans tout ce qui nous entoure ...
Bonne journée à vous tous ...

Écrit par : Kaïkan | 18/01/2008

eh bien tu me verras perdue dans mes réflexions...Belle journée Ariaga.

Écrit par : muse | 18/01/2008

De quoi réfléchir, en effet.... Bonne soirée et bon week-end.

Écrit par : tanette | 18/01/2008

Je considère dieu comme un principe, celui qui est ET qui n'est pas, mais qui permet de devenir : le principe se déploie en choisissant d'être OU de ne pas être. Comme une vibration (onde), voire un simple décalage : là je suis, là je ne suis pas, un espace donc, entre l'être et le non-être, du temps donc : tout se tient : au milieu de rien, immobile par nature, un frémissement pour contrarier, pour signifier j'existe, parce que pour prouver rien, il faut quelque chose, bien que l'état de rien soit déjà quelque chose : renvoi : être et rien (ne pas être) : l'un ne peut exister que par rapport à l'autre et vice versa, simultanément, puis, intervient une volonté (dieu) qui choisit. Par principe.

Ainsi, tantôt, ça choisit d'être, tantôt non, et, ainsi de suite, jusqu'à former quelque chose qui prend de l'ampleur (pour faire une image : comme les ramures d'un arbre, ou bien encore, une fractale mathématique qui répète toujours la même contrainte).

Alors, plus tard et plus loin, se transpose cette volonté et ce choix en l'humanité, dépositaire de quelque chose de bien antérieure à elle-même, mais surtout, détentrice de la conscience qui révèle ce principe originel et fondateur.

Mais attention, puisque nous sommes dans la dualité de notre réalité qui ne peut s'exprimer que grâce à de l'opposition, il faut donc qu'il existe un autre principe créateur tout aussi efficace : que cela fonctionne aussi sans aucune volonté, sans dieu donc : c'est parce que cela fonctionne que cela existe, par interaction obligatoire, comme la vie, dont nous sommes également dépositaires, comme si nous étions dépositaires de deux voies possibles en un seul individu.

C'est pourquoi et les croyants et les athées ont autant raisons les uns que les autres : parce qu'ils détiennent chacun l'une des extrêmités de la vérité.

Il n'est donc plus temps de nous quereller pour savoir qui a raison : les deux ont raison : dien existe ET n'existe pas, simultanément, c'est la condition sine qua non pour que cela fonctionne justement.

Écrit par : paradox | 18/01/2008

Tiens, il semble bien que mon prêtre (cf un de mes commentaires passé) ait lu "le pèlerin chérubinique" pour me dire que "Dieu vient du futur".
N'est-il pas question là d'une histoire de devenir ?
La puissance du devenir nous rappelle à Nietzsche d'ailleurs, des nœuds de signification profonde se forment sur ton blog, chère Ariaga.
Nous ne saurons pas ce qu'il est avant de l'être nous même, belle et grande idée pour ceux qui marchent, pour ceux qui cheminent à la rencontre d'eux mêmes.
Moi-même je viens du futur donc et je marche à ma rencontre avec hésitation et dans un certain trouble car encore me faut-il être assez persuadé qu'à quelque croisée je me rencontrerais enfin.
Serait-ce cela avoir la foi ?
Se trouver soi-même en Dieu, avec Dieu et surtout tendre la chaine dans ce sens depuis les origines.
Oui, quelque chose prend forme pour moi qui lit depuis des années la Bible dans l'espoir d'y trouver mes origines, un point d'encrage pour ma chaine d'or, un roc assez solide pour l'y fixer et avancer plein de l'espoir de me trouver à l'autre bout d'une tension voulue par moi.
Oui, il y faut le vouloir, oui, il y faut le courage d'aller dans l'ombre chercher sa propre main perdue de peurs si anciennes qu'elles n'ont même plus de sens.
L'avenir de l'homme n'est pas la femme du coup, j'en suis désolé, mais bel et bien Dieu lui-même.

Toujours étonné de croire en Dieu.

Écrit par : jean | 18/01/2008

Oui je crois qu'on ne pouvait pas mieux dire, j'adhère !
et je t'embrasse
Raymond

Écrit par : Ray | 19/01/2008

on connaît le jujubier. Dans certaines traditions, cet arbre représente la limite ultime et impossible à dépasser par la créature qui tente de s’approcher du créateur (la bordure au-delà de laquelle la surface ne peut concevoir la profondeur).

Très jolie offrande, merci !

Écrit par : r_i_d | 19/01/2008

Le "Dieu inconnu" de Silésius (IV, 21) fait partie de ces textes "inspirés" qui raccomodent les non croyants avec la transcendance et leur rappelle la petite flamme vascillante qui reste toujours au coeur du plus athée des athées.
La forme particulière du texte est la forme apophatique.
On ne peut pas dire qui est Dieu parce qu'il EST au delà de nos mots. On le croit absent alors que tout nous instruit sur lui. Bien sûr il faut avoir le courage d'un Spinoza pour quitter, s'affranchir du carcan des dogmes, des instances et des marchands du temple.
Il ne s'agit pas de "croire" en Dieu. Il s'agit de le connaître. Le poête occitant Joseph Delteil avait cette belle phrase : "Quand je vois les arbres, je vois Dieu".
Il faut s'abstenir du mot "Dieu", comme de créateur, de
Grand Architecte de l'Univers et autre antropomorphi-
sation. Regardons la Nature, la Grande Nature, la Nature naturante. Ce que nous appelons Dieu s'y dévoile.

A bientôt, peut-être.

Écrit par : K' n' L' | 19/01/2008

si Angelus Silesisus a titré son livre : le pélerin chérubinique, ce n'est, à mon avis pas anodin. Comprenne qui pourra...

Écrit par : le 7 bis | 19/01/2008

Chacun possède son Dieu, au fond de lui-même.... J'ai le mien, mon voisin a le sien.

Écrit par : elisabeth | 19/01/2008

J'ai vraiment envie de dire tout le contraire mais selon moi c'est écrit pour ça...
Déjà le titre, mais je ne me lance pas là...juste un peu pour dire que pour moi il relie les morts aux vivants...

...bon je cours à ton photoblog, envie de légèreté...

Bises

Écrit par : Aslé | 19/01/2008

Bonsoir,

Dieu est pour être Soi, à nous d'essayer de lever le voile de l'ignorance pour contempler son Amour...

Bien à toi en te souhaitant un bon dimanche, bien tendrement, Marie.
© La Poétaniste

Écrit par : La Poétaniste | 19/01/2008

Croire ou ne pas croire en Dieu est avant tout une expression de notre âme (bonne ou mauvaise). Paradox a parfaitement exliqué cette cohabitation d'une entité qui EST avec l'autre entité ( la même en fait ) qui n'est PAS.
Il y a les humains assentants par réthorique comme la grande masse des humains. Puis, les humains assentants par dialectique soit par nature , soit par habitude. Et enfin les humains assentants par démonstration de la nature de la science qu'ils exercent ( philo).
La raison n'est que l'interprétation de 2 choses, l'invalidation du sens obvie (évident) qui amène souvent l'infidélité par le principe de la Loi révélée et l'avènement du sens dégagé par l'interprétation.
Averroes (Ibn Rushd) soutenait que selon la natutre de leurs esprits les hommes accèdent à la foi de 3 façons possibles, "démonstrative" par la voie de la science, "dialectique" pour ceux qui ont accès aux arguments, "réthorique" pour ceux qui ne sont sensibles qu'ai discours politique.
Je vous rassure, il me semble bien que c'était au XIIe siècle !
Bon dimanche.
On trouve le même genre d'argumentation chez Maïmonide et saint Thomas d'aquin.

Écrit par : Lhuna/Angélique | 20/01/2008

Jean : "N'est-il pas question là d'une histoire de devenir ?"

Voilà tout le fondement si j'ose dire : qu'est-ce que le devenir ?

Et si c'était du passé réalisé ? Tout dépend de la distance à laquelle se fait l'observation.

Le Coran nous enseigne que tout est écrit là-haut, mais que tout reste à faire ici. Parce que le temps est aussi une question d'espace à combler et que, une fois tout l'espace visible, alors tout a été comblé; sauf que nous ne voyons que le petit bout d'espace qui nous échoit individuellement (puisque l'humanité n'est que la somme de ses individualités) : pour tout le reste, nous devons "l'inventer", tous les jours. Alors que tous les jours sont déjà écrits : comme si (mais ce n'est pas vraiment juste) le livre entier était déjà édité, mais que nous ne pouvons le parcourir que page après page, avec l'illusion que c'est nous qui écrivons l'histoire au fur et à mesure.

Parce qu'en réalité, l'histoire n'est pas tout à fait écrite : seuls l'introduction, les chapitres et la fin sont connus; pour le reste : nous sommes les lettres qui forment les mots qui fabriquent l'histoire de l'humanité. Selon un dessein aléatoire, certes, mais quelque peu dirigiste.

Et si l'humain n'était qu'un dieu artificiel ?

N'avons-nous pas la capacité de transformer tout ce que nous touchons ? Tout ce que nous manipulons ?

Un jour, peut-être, serons-nous des dieux naturels : nous n'aurons plus besoin de manipuler et nous ne transformerons plus : nous créerons.

Mais, sans doute, ma pensée dérive...Peut-être que nous ne sommes ni dieu, ni ne le serons jamais, parce qu'il n'y a peut-être pas de dieu tout simplement.

Parce que dieu est et n'est pas, simultanément : tient, encore une histoire de temps (donc d'espace).

Merci Angélique, pour avoir donné l'aspect "technique" de la façon de pouvoir penser dieu, ou de le nier d'ailleurs : cela s'applique à ses deux aspects de lui-même : parce qu'il ne faut pas oublier que dieu est une affaire de croyance en lui ou contre lui.

Je crois en quelque chose, ou, je ne crois en rien.

Personnellement donc, je me répète, mais je crois en rien et en quelque chose, tout en même temps.

Écrit par : paradox | 20/01/2008

Parce que croire en rien, c'est déjà croire en quelque chose.

Écrit par : paradox | 20/01/2008

@ Ariaga à tous : à la suite de cette note vous avez dialogué, vous m'avez fait un coucou ou donné des points de vue qui m'apportent beaucoup. C'est comme si vous mettiez du combustible dans l'athanor du laboratoire de l'alchimie spirituelle. Mais ce laboratoire est aussi fait pour méditer et je dois dire que si je vous réponds individuellement je n'ai plus le temps (il y a aussi les mails des timides...ou de ceux qui préfèrent s'exprimer en privé). Je le fais avec plaisir dans la mesure du possible mais j'aime aussi garder un peu de ce temps pour aller vous lire. alors, sur cette note, je passe mon tour et je vous embrasse tous.

Écrit par : ariaga | 20/01/2008