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13/09/2010
Le rêve du papillon et du chat
Illustration ÉPHÊME
Lecteur, si tu arrives ici par hasard, et si tu ne veux pas t'égarer, lis, s'il te plaît, la note précédente.
Rêve 3
La rêveuse est chez un médecin. Il va lui chercher un extrait de vinaigre. Elle se rhabille trop vite et le pan de sa ceinture s'envole vers le plafond. Pour le faire retomber, elle prend un torchon et tape dessus. Quand il arrive vers le sol elle s'aperçoit que c'est, en fait, un énorme papillon, gras comme un animal. Alors qu'il est à terre, elle donne encore des coups de torchon. Elle voit qu'il vit toujours mais qu'elle lui a abimé les ailes. Elle est alors prise d'une honte terrible car la porte s'ouvre et elle voit passer un chat. Elle se dit alors : " Mon Dieu ! il ne peut plus voler, il va être dévoré vivant par terre ! " Elle se réveille très émue.
Comme d'habitude, je donne des pistes d'interprétation mais si vous voulez vous "projeter" directement dans le rêve, il est à vous.
La représentation de l'inconscient
- Le médecin serait ici pour soigner la vie, la dificulté de l'incarnation, qui se révélera comme un thème essentiel de la série. Il peut aussi être considaéré comme une figure du Soi. Du vinaigre, justement pour soigner l'aigreur ressentie à l'égard de cette chair méprisée. Elle se rhabille trop vite parce que elle ne veut pas rester nue, son corps exposé.
-Le pan de la ceinture qui s'envole est tellement riche de sens que je ne peux que les survoler. La ceinture raconte des histoire contradictoires elle est lien, union dépendance, elle se noue et se dénoue, elle peut être objet de fierté, elle peut faire mal. Ici, il semble qu'elle symbolise un besoin de s'échapper vers le haut. Cela semble confirmé par le fait que Pan est un dieu de la nature dans sa forme la plus sexuelle, un dieu d'une fécondité charnelle à laquelle la rêveuse voudrait échapper.
- Arrivée du papillon gras, cet être beau et léger, libre dans l'air, auquel la Rêveuse voudrait ressembler est ici transformé en une animalité graisseuse, la graisse de l'incarnation. Elle l'attaque avec quoi ? un torchon, symbole de la vie domestique. Et il vit toujours ... alors qu'elle a tout fait pour l'abattre, allant jusqu'à lui abîmer les ailes. Il y a là un élan très fort de lutte contre la pulsion vitale et la nature sensuelle et surtout, avec le torchon comme arme, une vision sordide sur la vie de la femme .
-On assiste ensuite à un retournement, fréquent dans les rêves , qui présentent alors deux points de vue opposés. Ici nous passons de la cruauté à une honte terrible et à la pitié. Sacrifier la dimension sensuelle n'est probablement pas le désir profond de la Rêveuse puisque elle a peur que le papillon gras soit mangé. Mais , nous le verrons pendant le déroulement de la série, la femme Pan à la nature sauvage et libre, risque d'être détruite par la domestication, représentée ici par le chat qui est à la fois un animal très libre mais aussi un animal domestique type.
La symbolique alchimique
Comme dans les précédents rêves, les allusions alchimiques sont présentes. Je retiens trois thèmes, celui du médecin , celui du vinaigre, et celui de l'animalité, relié à celui de la nature.
Le médecin est celui qui administre la "médecine" et celle-ci, en philosophie hermétique, se situe à trois niveaux correspondant aux opérations du Grand Oeuvre : le premier est celui de l'Oeuvre de la Nature, le second de l'Art, et le troisième de l'Art ET de la Nature, ce dernier étant aussi nommé "la médecine de l'ordre supérieur ". Si on en croit Paracelse, le médecin connaît les merveilles de la Nature, ce qui en fait le préféré de Dieu. Le fait que la Rêveuse, si tôt dans la série, consulte un "homme de l'Art" montre qu'elle a besoin d'aide et de soins, tout au moins au début. Le reméde spécifique qui lui est destiné sera rude et conforme à la phrase de Gratien traduite par C.G.Jung : "En alchimie il est un certain corps noble au commencement duquel sont la misère avec le vinaigre, mais à la fin , la joie et l'allégresse. "
Le vinaigre dont le médecin va chercher un extrait pour la Rêveuse, suggére une opération de laboratoire, d'autant plus que les sens symboliques alchimiques donnés au vinaigre vont du "dissolvant universel" au "vinaigre très aigre" distillé plusieurs fois et correspondant au Mercure des philosophes de la Nature. on l'appelle aussi "lait de vierge" et ce dernier sens très surprenant reviendra dans un rêve ultérieur.
Les animaux, et le thème de l'animalité en général, sont très présents dans la série. Il y avait déjà un chat dans un rêve précédent non présenté ici car je suis obligée de faire des choix et je ne proposerai que cinquante rêves environ. Ce thème de l'animalité est relié à la Nature et au premier stade du processus alchimique. Animal est d'ailleurs un des noms que les philosophes alchimistes ont donné à la matière après le stade de la putréfaction, de la nigredo. Marie- Louise von Franz écrit dans son commentaire de l'Aurora Consurgens : "Dans la nuit de la nigredo on voit errer les animaux de la forêt. Il y a ici un écho du riche bestiaire alchimique qui caractérise en particuliers les stades initiaux : le serpent ouroboros, symbole de l'arcane, le lion, les reptiles, l'aigle le chien le loup etc."
La constance d'une présence animale, et ceci jusqu'à la fin de la série, si tant est qu'une série de rêves puisse avoir une fin, me fait penser que notre inconscient est profondément enraciné dans le biologique. Évidemment en disant cela je n'invente rien !
La suite la semaine prochaine si les Korrigans ne s'en mêlent pas ... et faites de beaux rêves.
Ariaga
14:31 Publié dans Alchimie, Nature, Philosophie, rêve, Une série de rêves. | Lien permanent | Commentaires (43) | Tags : écriture, société, rêve, nature, philosophie, alchimie
Commentaires
Le vinaigre, la vie nègre, le vit nègre, pourrait en effet évoquer assez nettement l’importance d’une ombre (nègre = noir) charnelle, d’une part d’incarnation basique que la force d’autoguérison intérieure, le médecin en elle, propose à la rêveuse de prendre en compte, d’avaler, de faire sienne. Sa bonne santé psychique (et peut-être, sa santé physique également) demanderaient donc qu’elle s’incarne davantage, qu’elle ne vive pas sa vie en papillonnant légèrement au-dessus des exigences de certaines réalités charnelles tangibles…
Écrit par : Amezeg | 13/09/2010
c'est dommage pour moi qu'il n'y ait ici aucun indice pour interpréter mon propre rêve, celui que j'ai fait cette nuit, parce que sur celui-là, je fais un blocage :-(
PS est-ce vrai, coquine, que personne ne t'a jamais prise en photo à ton insu ?
Écrit par : ambre | 13/09/2010
@ Ambre, si, mais de dos et c'était un peu à l'insu de mon plein gré ! Si tu fais un blocage sur ton rêve, ne t'en fais pas d'autres rêves viendront t'éclairer.
Écrit par : ariaga | 13/09/2010
Amezeg, je crois, en effet que ce problème du refus de la Rêveuse, d'accepter sa féminité, est un thème essentiel de la série. Cependant, le fait qu'elle est livrée à elle même, qu'elle ne fait que noter ses rêves et ne reçoit aucune aide pour les interpréter, donne de l'importance au médecin.
Écrit par : ariaga | 13/09/2010
@ Amelie, je ne peux rien te dire au sujet de sites d'interprétation de rêves car je ne pense pas que l'on puisse interpréter des rêves sans un questionnement long et minutieux, en tête à tête avec le rêveur. Les rêves que je propose ici sont des "objets" de réflexion sur ce qui se passe dans une série de rêves et n'ont rien à voir avec l'analyse telle qu'elle doit être pratiquée.
Écrit par : ariaga | 13/09/2010
Je ne suis pas sûr de bien comprendre, Ariaga, le sens de ta remarque à mon intention à propos du médecin. Quoi qu’il en soit, il me semble que le médecin au-dehors est en quelque sorte un avatar du médecin au-dedans et que, lorsque la relation avec cet avatar extérieur a permis de tisser durablement et d’entretenir une relation avec la force de guérison en soi-même, avec le médecin au-dedans, on peut sans doute estimer que l’échange est couronné de succès : le médecin au-dehors ayant, en somme, permis la cristallisation concrète et durable du médecin intime du consultant ou de la consultante. La voie de l’individuation est aussi la voie de l’autonomie sur ce plan du soin à soi-même, autant que faire se peut.
Écrit par : Amezeg | 13/09/2010
Les rêves chez moi, ce sont des songes...
et je n'écrirai pas içi de quels sujets ils traitent...
car je crois que l'on finirait par m'enfermer, alors motus...
bisou Ariaga, bonne fin d'après midi...
Écrit par : le Pierrot | 13/09/2010
pfffffffffff
à l'instant même où je lis ta réponse,le rêve que j'ai fait cette nuit (et dont je me souvenais en me réveillant) s'est volatilisé ! ;-)
Belle journée à toi chère Ariaga :-)
Écrit par : ambre | 14/09/2010
@ le Pierrot : si on devait enfermer les gens pour les rêves qu'ils font la nuit, yaurait plus de place dans les HP ;D
Écrit par : ambre | 14/09/2010
D'habitude tuer un animal gras pour le manger est plutôt un fête, mais là quelle horrible vision !, j'en ai des frissons!
Écrit par : Peau d'âme | 14/09/2010
Je m'aperçois que quand le rêve tourne au cauchemar, on se réveille ! Et c'est tant mieux ! Bises Ariaga
Écrit par : danae | 14/09/2010
Coucou Ariaga,
si j'ai bien lu un pan de ceinture (ça correspond à quel morceau d'un ceinture?) volante se métamorphose en gras papillon.
Pourrait-on donc considérer cette fameuse ceinture… comme une chenille ?
Écrit par : venezia | 15/09/2010
@ Amezeg, à ce stade de la série, il n'y a ni médecin ni thérapeute . Ce que je remarque c'est que la rêveuse à la chance, d'une manière précoce, d'avoir une manifestation d'un représentant du Soi. Les représentants du Soi étant, selon Jung, des personnages ayant autorité tels que le juge, le général, le président, l'évêque, le médecin etc, etc.
Écrit par : ariaga | 15/09/2010
@ Venezia, c'est vrai que c'est une vision assez dégoutante.Elle est le reflet du dégoût que la rêveuse éprouve au sujet de la chair, ce que j'appelle l'incarnation.
Écrit par : ariaga | 15/09/2010
@ Danae, le rêve ne tourne pas au cauchemar, pas plus que quand tu lis un roman d'aventure. Ce sont parfois les rêve où il se passe les choses, en apparence, les plus terribles, qui sont les plus instructifs. Si tu rêves que tu te baignes dans un beau lagon bleu avec un superbe garçon, tu tu réveilleras avec le sourire mais tu n'auras pas beaucoup progressé !
Écrit par : ariaga | 15/09/2010
Ariaga,
pour la chenille, je ne pensais pas au dégoût, mais au stade qui précède celui du papillon (logique du rêve?) … pour moi, le mot chenille incarne un être mystérieux, qui avance sur ses petites pattes, et porteur d'une prometteuse mutation.
C'est plutôt le papillon grassouillet que je trouve un peu repoussant, ce qui fait que je comprend le coup de torchon…
Écrit par : venezia | 15/09/2010
À mon avis, Ariaga, qu’il s’agisse du début, du milieu ou de la fin de la série des rêves importe peu, il y a un médecin : c’est celui du rêve. c’est à dire que l’aspect « médical », l ‘aspect soignant de la totalité psychique humaine* se trouve ainsi représenté dans le rêve. C’est le Soi* présenté à la rêveuse dans son aspect soignant, le Soi riche d’une force d’auto-guérison effective si la personne prend en compte les indications données par ce médecin intérieur qui s’exprime en particulier à travers les rêves
Écrit par : Amezeg | 15/09/2010
Je ne cherche pas à interpréter, je lis, je m'abreuve car c'est aussi un récit de leçon de vie que le récit de ce rêve.
En tout cas, c'est quelque chose qui nous met à l'écoute de nous-même. A l'écoute de quelque chose de profond et d'universel qui est là, en dessous de nos racines les plus profondes, qui plonge de nous et s'en va sous la terre avant de remonter vers le ciel, et qui est commun à l'humanité entière.
Écrit par : Marie-Claire | 15/09/2010
L'exemple de ce rêve me plait bien pour la révélation de tout un bestiaire, existant en nous j'imagine depuis la nuit des temps, fantastique, étrange et rempli de créativité poétique... Je comprends bien l'effroi de la rêveuse. Bonne nuit et doux rêves Ariaga ! :) Bises
Écrit par : lechantdupain | 15/09/2010
vraiment très intéréssant....
besos
tilk
Écrit par : tilk | 16/09/2010
Je me redis qu’il est sans doute assez aventureux de tenter de saisir le sens d’un rêve sans connaître le contexte vital personnel qui l’a vu naître, sans connaître les associations que le rêveur ou la rêveuse pourrait faire à propos de tel ou tel élément de ce rêve. On peut facilement passer à côté de l’essentiel, se tromper largement.
Sachant bien cela, et partant d’une présumée difficulté en rapport avec la chair et donc peut-être avec la sexualité également, je songe à l’expression bien connue « faire ceinture », c’est à dire jeûner, être privé de ceci ou de cela. Le pan de la ceinture qui s’envole pourrait alors être l’expression d’une tentative ou d’un désir de sublimation de ce jeûne, de ce refus, de cette privation. Mais cela change : la rêveuse frappe le pan de la ceinture avec un torchon, elle fait « pan-pan »(!) au pan de ceinture et cela le transforme en un papillon bien charnu puis désailé que le premier chat qui passe pourrait bien croquer, car cette mise à terre du papillon-papillonnant a ouvert la porte à ce petit prédateur. Le chat ou la chatte peuvent, bien souvent, évoquer la féminité ou le sexe. Le chat pourrait ici suggérer la « prédation » par un partenaire masculin, le fait d’être pris(e) par un chat. Ce qui me ramène au vit nègre* (vinaigre) proposé comme remède par le médecin, à la part d’ombre, à cette part non vécue qui se tient à l’arrière plan de la personnalité et qui demande ici à être reconnue et vécue.
Écrit par : Amezeg | 16/09/2010
À propos de la ceinture, il faut penser aussi à LA CEINTURE DE CHASTETÉ et savoir que « …dans le monde gréco-romain, dire d’une jeune fille qu’elle dénouait sa ceinture signifiait qu’elle se donnait… * » (à un homme) * Dictionnaire des symboles - Éditions Robert Laffont/Jupiter
Écrit par : Amezeg | 16/09/2010
@ Amezeg, tu as parfaitement raison mais je voulais simplement montrer le cadeau qui lui était fait d'avoir si tôt une manifestation de ce Soi soignant.
Écrit par : ariaga | 16/09/2010
@ Marie Claire, merci pour ton commentaire qui me "parle" particulièrement.
Écrit par : ariaga | 16/09/2010
La nuit dernière j'ai rêvé que j'ai révais, mais je ne me souviens plus de quoi au réveil, c'est ballot, non ?
Écrit par : le Pierrot | 16/09/2010
@ RE Vénèzia, je trouve très intéressante cette idée de comparer le pan de la ceinture à une chenille.
Écrit par : ariaga | 16/09/2010
@ lechantdupain, oui, ce bestiaire est en nous car au plus profond nous sommes insérés dans l'ensemble de cette nature animale. Notre accès à la conscience a du être long ...
Écrit par : ariaga | 16/09/2010
Peut-être que ce papillon est gras d'avoir mangé trop de chats... Un rêve comme un envers du réel...
Amitiés
Écrit par : Sophie | 17/09/2010
@ Tilk, contente d'avoir suscité ton intérêt. À bientôt.
Écrit par : ariaga | 17/09/2010
@ Le Pierrot, c'est assez fréquent de rêver que l'on rêve. Comme des tiroirs que l'on voudrait ouvrir mais il y a toujours un nouveau tiroir.
Écrit par : ariaga | 17/09/2010
@ Amezeg, en effet, je n'arrête pas quand on me demande, par mail et alors que je ne connais pas vraiment la personne, d'interpréter un rêve de dire que je ne peux pas et même que c'est dangereux. Les gens ne sont pas toujours tels qu'on les imagine, souvent, sur les blogs, ils présentent des "personnages" et on peut causer de vrais dégâts. Ici, le cas est différent car il est bien entendu que les rêves sont pris hors de leur contexte. C'est ce qu'avait fait Jung dans son analyse de la série de rêves de son livre Psychologie et alchimie et je ne me cache pas de m'inspirer de son travail. Le lecteur peut imaginer tout ce qu'il veut au sujet des rêves ici présentés et je dois dire que tes interprétations sont vraiment riches et intéressantes.
Écrit par : ariaga | 17/09/2010
@ Sophie, j'adore cette idée du rêve renversé et du papillon mangeant le chat. Cela fait quand même passer de bons moments d'avoir un blog !
Écrit par : ariaga | 17/09/2010
Dommage Ariaga, je ne rêve jamais du beau lagon bleu avec le superbe garçon ! Mais je rêve souvent que je chute et cela a sûrement une signification ?
Écrit par : danae | 18/09/2010
Danae, ces chutes, souvent impressionnantes, que nous faisons parfois en rêve peuvent nous indiquer que, d’une façon ou d’une autre nous sommes montés trop haut, et que, d’une façon ou d’une autre, nous pourrions en redescendre bon gré mal gré… On peut, par exemple, s’être donné un objectif trop élevé, trop exiger de soi-même, moralement (psychologiquement, spirituellement,etc...) ou physiquement ou encore se voir « plus haut que l’on n’est en réalité. » Si la chute en rêve est récurrente, fréquente, il peut être bon faire contrôler sa santé, à toutes fins utiles (pour éviter de tomber de haut de ce côté-là.) La dé-pression durable ou passagère est aussi une chute, comme celle d'un avion traversant une zone moins porteuse.
Écrit par : Amezeg | 18/09/2010
Je n'ai pas lu les autres commentaires...afin de ne pas être influencée.
Si on part du principe que la rêveuse se projette dans tous les sujets et objets du rêve, on pourrait dire qu'elle a un fort désir de s'élever "spirituellement", de sortir de sa condition de femme, de sa matérialité. Mais elle a peur de se faire manger par le chat, qui est peut-être un animal "domestique" mais qui est libre et reste néanmoins "sauvage". On ne peut pas dresser un chat comme on dresse un chien. Même domestique, le chat est indépendant. D'ailleurs, chez les Egyptiens, il était sacré...Moi je dirais que la rêveuse aspire à une vie plus désincarnée, plus libre, mais qu'en fait, elle en a peur. Elle veut décider de sa vie, de son destin, être son propre "médecin", mais elle est retenue par sa "graisse"...L'éternel lutte entre le corps et l'esprit. Mais peut-être que son rêve veut lui dire qu'elle est les deux...
Bon maintenant, je peux aller lire les autres commentaires !
Écrit par : Guern' de Bé | 18/09/2010
Je trouve que l'idée de la ceinture / chenille qui se transforme en papillon est intéressante...D'autant plus que c'est la rêveuse elle-même qui l'attape avec un torchon et lui coupe ainsi les ailes...Hum...Une ménagère frustrée qui a loupé son envol, sa métamorphose et de sa propre faute :o(
L'interprétation de ce rêve a l'air apparemment assez limpide...
Écrit par : Guern' de Bé | 18/09/2010
[ ...elle voit passer un chat. Elle se dit alors : " Mon Dieu ! il ne peut plus voler, il va être dévoré vivant par terre ! " Elle se réveille très émue. ] Par l’effet de ses derniers coups de torchon la rêveuse a achevé de « fixer ce volatil(e) » mais, bien qu’elle l’ait fait de son propre gré, elle regrette aussitôt de perdre les avantages, les bénéfices secondaires que ce "volatil" lui avait apportés jusque là dans sa vie : c’est pour cela que se manifeste cette (ultime ?) résistance au changement. Il en est souvent ainsi, nous aimerions garder le beurre et l’argent du beurre. « Il va être dévoré VIVANT par terre » pourrait se comprendre comme : il va falloir qu’il VIVE la prédation par le chat en toute conscience, et non plus en fermant les yeux (comme mort). En lui donnant son adhésion et non plus en la subissant comme une victime. C’est l’aspect "ménagère" de la rêveuse (les coups de torchon), l’aspect bien fixé, terrestre, qui choisit de ramener à terre cette part de la personnalité qui a tendance à s’envoler, à sublimer, à se rhabiller trop vite et à enfiler une persona (ou personnage) qui survole en papillonnant certaines réalités charnelles que la nudité, au contraire, met en évidence et souligne.
Écrit par : Amezeg | 19/09/2010
@ Guern de Bé, il semble, en effet que la Rêveuse cherche à échapper à son incarnation, soit dégoutée par la chair mais c'est justement là que se situe le problème !
Écrit par : ariaga | 19/09/2010
@ Danae, pour le lagon bleu avec le superbe garçon, il faut garder espoir, tu as encore beaucoup de rêves à venir ... pour les rêves de chutes ce sont des rêves très fréquents.
Écrit par : ariaga | 19/09/2010
@ Amezeg, fixer le volatil, hum ! Je ne crois pas que la Rêveuse en soit à ce stade du processus alchimique mais pour loe reste de ton interprétation je suis en phase avec toi.
Écrit par : ariaga | 19/09/2010
Je ressens dans ce rêve la gène de la rêveuse qui se trouve chez le médecin, qui doit se déshabiller et se rhabiller et qui n'y arrive pas complètement car sa ceinture vole. Elle se sent impuissante dans ce moment qui suit son rhabillage.... il lui arrive des choses imprévues et angoissantes. Je ne sais pas comment interpréter autrement ce rêve.
Écrit par : elisabeth | 19/09/2010
Ariaga, c’est en partie par plaisanterie que j’ai écrit « fixer le volatil » puisque que ce pauvre papillon se fait clouer au sol pour y subir la passion… Toutefois, il me semble qu’à chaque fois que nous prêtons une véritable attention à un rêve et en tirons « la leçon » nous fixons le volatil. Le sommeil volatilise la conscience et nous libère momentanément des limites étroites de celle-ci, puis, après l’éveil, cette conscience revient et l’attention portée aux rêves nous permet de la fixer solidement, enrichie, élargie, « moins limitée » qu’auparavant. Le chemin du grand œuvre est pavé de petits œuvres quotidiens, sans doute. Solve-coagula, solve-coagula,etc. dissous puis coagule, sans cesse ; enseignaient les alchimistes, si j’ai bonne mémoire.
Écrit par : Amezeg | 20/09/2010
@ Amezeg, entièrement d'accord avec toi.
Écrit par : ariaga | 20/09/2010