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04/10/2010
Le rêve de la cage à fauves
Un rêve important de la série. Certains le trouveront violent mais l'inconscient dit ce qu'il veut ...
Rêve 5
Il y a deux femmes nues dans une cage à fauves. L'une, calme et silencieuse, est tassée dans un coin, à droite, au fond. L'autre, très agressive et agitée est dans le coin gauche, contre les barreaux. Du côté de la femme agressive, il y a un homme, sans corps et sans visage, qui l'interroge. Il est plutôt amical au début mais elle se montre violente et rusée, employant tous les moyens pour lui résister. Il semble vital pour l'homme qu'elle parle et il finit par la torturer en lui envoyant de l'électricité. Elle n'en peut plus et, conseillée par la femme calme, elle pleure. Cela fait hurler de fureur l'interrogateur. Alors elle sort, entre les barreaux de la cage, un pied nu et c'est insupportable pour tout le monde. La rêveuse est très impressionnée par ce rêve et à d'impression qu'elle DOIT en comprendre le sens.
La représentation de l'inconscient
- Les femmes. Il me semble que ce rêve raconte une histoire d'oppositions : opposition entre les deux femmes ; le calme et l'agressivité ; la droite et la gauche ; la femme et l'homme.
- La cage. Les femmes sont enfermées dans une cage car la féminité est dangereuse. Cette cage pourrait représenter la société, la femme dans le coin droit étant revétue de la "persona" que la culture de la cage impose et celle de gauche étant la femme de l'"ombre", la femme dangereuse à laquelle l'interrogateur (l'inquisition ?) voudrait arracher le secrêt de cette féminité qu'il ne connaît pas.
- L'interrogateur, sans corps et sans visage, me semble représenter l'absence d'incarnation, celui qui veut réduire le corps à la parole et aux fonctions de l'intellect.
- L'électricité serait le feu masculin que les larmes (le sentiment, l'ouverture du coeur) éteignent. On pourrait aussi aller chercher du côté d'Électre et de la violence de ce personnage.
- Le pied nu représente la sensualité, la beauté, l'éros ...
Il y aurait encore beaucoup à dire mais il y a parmi les lecteurs de brillants interprètes qui seront certainement inspirés par le scènario très fort proposé par ce rêve. Il ne faut pas oublier que tous les acteurs de ce théatre onirique jouent une re-présentation des diverses personnalités inconscientes de la Rêveuse.
La symbolique alchimique
- la cage à fauves évoque le lion qui, en alchimie, symbolise un des matériaux de l'Oeuvre. Ce lion, selon les étapes du processus, passe du vert au rouge. Il peut aussi être "lion volant "parce que volatil ...
- la dualité, les opposés = l'état dans lequel le philosophe alchimiste trouve la masse de la matière avec laquelle il va travailler. Symboliquement on trouve : le soleil et la lune, les principes Soufre (indétermination) et Mercure (détermination). Le but de l'alchimiste est la réunion des opposés mâle et femelle et ce but est représenté par l'union du Roi et de la Reine. Ici, à ce stade de la série, nous somme au tout début de l'Oeuvre et bien loin de cette "réunification".
- La torture ou supplice, abondamment décrits dans Les racines de la conscience de C.G.Jung, est très importante en alchimie car il est nécessaire de supplicier la matière pour la purifier et en extraire l'Or. Notons que, dans le le rêve initial ce thème à déjà été introduit quand la Rêveuse devait " s'arracher la peau " pour passer de l'autre côté de la paroi rocheuse.
À bientôt, faites de grands rêves.
Ariaga
10:42 Publié dans Alchimie, Philosophie, rêve, Une série de rêves. | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : femme, écriture, culture, rêve, jung, alchimie, philosophie, photo
Commentaires
Je ne fais jamais de rêves, ou ne m'en souviens pas.
Bel après midi avec bises.
Écrit par : patriarch | 04/10/2010
Cela me rappel un rêve ou une tête d'homme sans corps me disait avec une voix d'outre tombe « donne moi mon sac, donne moi mon sac » (assez glauque comme rêve)
L'electricité me fait penser a l'influx nerveux comme transporteur d'informations sensitives et motrices, entre la tête et le corps et inversement. Ce qui colle avec le fait que l'homme veuille lui soustraire des informations.
Belle soirée Ariaga.
Écrit par : Peau d'âme | 04/10/2010
Petit coucou Ariaga, je préfère te voir sur un banc dans la nature que derrière ces affreux barreaux qui font faire des cauchemars ! Bises
Écrit par : danae | 04/10/2010
J’imagine que ce masculin (en elle) qui torture la femme (!), impersonnel et sans substance, souhaite que « le courant passe » entre cette femme et lui, ce qui lui permettrait de « prendre corps » et identité (visage), et qu’il souhaite que ce courant qui passerait produise chaleur, mouvement et lumière de conscience. Il fait un essai, mais la résistance de la femme est telle que l’effet produit est négatif (souffrance). Entre le pôle masculin et le pôle féminin un courant productif et bénéfique peut s’établir. Mais il faut pour cela que chaque pôle réponde de façon appropriée à la demande de l’autre, à son inter-rogation. Il faut un peu de confiance en l’autre, un peu de bonne volonté, un peu de désir de sortir de la cage, de quitter le statu quo. Dans cette cage les deux femmes sont nues. Elles ne sont pas revêtues de la persona qui dissimule plus ou moins aux yeux du monde, et à leurs propres yeux, sans doute, le mauvais état de la relation avec le masculin. Elles sont ainsi dans la vérité nue de leur misère et de leur emprisonnement dans la coupure avec ce masculin. L’une est calme et silencieuse, figurant peut-être, l’aspect résigné de la femme face à ce problème non résolu, l’autre aspect de la femme est agressif, ce qui peut figurer une façon de rechercher le contact, la confrontation, en vue de la résolution du problème, une façon de provoquer, voire d’exacerber, la demande de l’autre (du masculin), de l’amener jusqu’au point où du neuf se fera jour, une façon d’être sûre qu’il y a un répondant qui fera écho et soutiendra son désir profond mais encore vacillant ou pusillanime d’entrer dans un véritable échange avec ce masculin. Lorsqu’elle se met à pleurer, elle rejoint l’attitude de la femme résignée et l’inter-rogateur (celui qui demande autre chose entre elle et lui) se met en fureur car la résignation des deux aspects de la femme le prive de toute possibilité de faire changer les choses. La mauvaise relation avec le masculin en elle (animus) ferait de la femme une « prostrée » qui pleure sur son triste sort de pauvre femme ou une furie, un fauve, qui « bouffe de l’homme » à tous les repas (et même hors des repas !).
« Alors elle sort, entre les barreaux de la cage, un pied nu et c'est insupportable pour tout le monde ». J’aimerais savoir plus sûrement, Ariaga, qui est « tout le monde ». S’agit-il des trois personnages cités, c’est à dire : les deux femmes et le masculin sans visage, ou est-ce plus large ?
Écrit par : Amezeg | 04/10/2010
Je n'ai jamais fait de rêve pareil. Je ne sais pas quoi ajouter. Je pense à la force de la parole de l'homme. Que la femme pleure ou est violente ne change rien à l'attitude de l'homme. Elle n'est donc pas libre d'une façon ou d'une autre, il n'y a pas de solution pour s'en sortir. Elle doit se soumettre à lui. Insupportable pour tout le monde ? Il me semble que la femme qui sort son pied nu ne plait de toute façon à personne. Elle est rejettée. Bonne soirée.
Écrit par : elisabeth | 04/10/2010
Pour compléter ton ressenti Ariaga, peut-être cet homme sans visage pourrait représenter l'analyste... Doux rêves, je t'embrasse.
Écrit par : lechantdupain | 04/10/2010
Ce qui me parle, c'est la première phrase: "deux femmes nues dans une cage à fauves"; j'entends aussi "dans une cage à faux V." Reste à savoir ce que pourrait être ce faux V…
Écrit par : venezia | 04/10/2010
Je rêve comme tous...mais je n'ai aucune souvenance de mes rêves ( ou cauchemars )....pas tout à fait vrai....quelques " relents " font surfaces ...des bribes comme ça ...sans queue ni tête......en plein milieu de la journée ...comme un flash! Boum ! Ca dure quelques secondes ....et tout redevient " normal "....enfin presque ....une odeur, une forme , un son reste...pourquoi je ne sais pas...mais c'est ainsi.
Écrit par : *MeL* | 05/10/2010
le pied nu représentant la sensualité, je suis bien d'accord !
je n'ai jamais fait de pareils rêves..... ton analyse est interessante et pleine d'érudition !
bonne journée
Am'
Écrit par : amélie | 05/10/2010
j'aime bien ce pied qui cherche de l'air, et pas du tout les cages (quand je m'en sers pour raconter, elle finit toujours ouverte)
J'ai pensé à Don Quichotte affrontant le lion cage ouverte, mais ça n'a aucun rapport.
Écrit par : la Mère Castor | 05/10/2010
...Bonjour Ariaga...Laisser un commentaire sur des "évènements" aussi intimes que celui d'un imaginaire nocturne n'est pas aisé...Je n'ai pas, du reste, les connaissances et les bases nécessaires pour oeuvrer dans ce dédale d'interprétations multiples...Tout ce que je peux écrire est que le formidable vivier de créations embryonnaires que sont les rêves ouvre sur des portes d'un imaginaire démesuré sans frein ni loi... et qu'en lisant certains de vos rêves, des images s'imposent à moi, des illustrations, des peintures, des couleurs plus ou moins abstraites...La cage à fauves est assez éloquente en ce sens, le symbolisme est puissant, et les personnages semlent être issus d'un théâtre antique ou d'une représentation de théâtre Nô...Nocturnement vôtre
Écrit par : Vincent | 06/10/2010
@ Patriarch, tu me dis toujours que tu ne te souviens pas de tes rêves mais il ne faut pas perdre espoir, cela va peut-être arriver, tu as le temps , tu es un jeune homme de 79 ans ...
Écrit par : ariaga | 06/10/2010
@ Peau d'âme, tu verras, dans la série il y a un rêve qui ressemble au tien. Ce qui m'intéresse dans ce travail sur les séries de rêves c'est le côté "universel" de la symbolique.
Écrit par : ariaga | 06/10/2010
@ Danae, mais ce n'est pas moi qui suis derrière ces barreaux même si nous sommes tous liés par nos rêves dans l'inconscient collectif .
Écrit par : ariaga | 06/10/2010
Deux femmes nues dans une cage ? sans moi ? je l'crois pas ! Ariaga, passe moi la clé de la cage, toute de suite steu plait, faut que je les câline, les pauvres...bon, je vois que je dérape encore sur ta note hautement philosophique, mon dieu que j'ai honte...ps : j'ai déposé 2 photos du p'tit pépère chez moi, hi hi...bisous...
Écrit par : le Pierrot | 06/10/2010
Ariaga
tu mets la barre haut
je ne suis pas sûr d'arriver à me faufiler dans ce dédale
Écrit par : Thierry | 06/10/2010
J'associe librement
je pense alchimie
la cage aux fioles
pas un canari
ni même une histoire de fillettes
on n'est pas à Loches
La Balue n'a pas la berlue.
Écrit par : Thierry | 06/10/2010
@ Amezeg, je te remercie vivement pour cette analyse qui apporte à mon commentaire un éclairage à la fois semblable et différent et tu sais combien j'aime les "et et' plutôt que les "ou ou". Pour ce qui est de "tout le monde" je n'en sais pas plus que toi. comme je l'ai déjà dit cette série est un "corpus", un objet de travail au sujet duquel on peut librement supposer. J'aurais tendance à penser qu'il faut élargir à l'ensemble des composants de la psyché de la Rêveuse mais alors c'est XXXXXL !
Écrit par : ariaga | 07/10/2010
@ Èlisabeth, en effet cette femme intérieure est la vedette, sur le scène onirique d'un violent conflit.
Écrit par : ariaga | 07/10/2010
@ Lechantdupain, C'est possible, ce serait alors un analyste qui suivrait ce que le Zen appelle la voie abrupte ! Il s'agirait aussi d'un analyste souhaité par l'inconscient mais qui n'existait pas encore à ce niveau de la série. La Rêveuse notait ses rêves mais elle était livrée à elle même sans le secours d'un analyste. Dans cette série, si, il me faudra du temps, je propose des rêves jusqu'à la période où l'analyste intervient je ferai une nette démarcation.
Écrit par : ariaga | 07/10/2010
Alors, Ariaga, j’imagine librement qu’une intuition globale chez la rêveuse, son « petit doigt » qui lui parle à l’oreille, une certaine unanimité intuitive, lui dit que ce n’est pas encore le temps de chercher chaussure à son pied (nu) au dehors. Cela ne donnerait rien de bon, rien de supportable. L’union avec le masculin doit d’abord progresser au dedans. C’est la seule bonne façon de sortir de cette cage. Le pied du fauve ne saurait attirer que des situations invivables avec un partenaire masculin concret au dehors. Que ce pied use du biais de la sensualité ou sexualité pour piéger ce partenaire ne sera pas plus favorable à l’évolution du problème. [ le Pierrot lui-même, qui semblait intéressé, risquerait d’y laisser des plumes – ou des poils ? – en dépit de tout son humour et de son admirable bon sens habituel… :-) ]
Écrit par : Amezeg | 07/10/2010
@ Venezia, si tu trouves ce faux V tu auras de la chance et j'espère que tu me la feras partager !
Écrit par : ariaga | 07/10/2010
@ Mel, C.G.Jung parlait de rêves, visions et imaginations. Je pense que les "émergences" chez toi sont des second et troisième type. Cela contribue certainement à ton élaboration artistique.
Écrit par : ariaga | 07/10/2010
@ Amélie, merci. Je n'aime pas le mot "érudition" , je pense plutôt à des strates de vieilles connaissances accumulées dans lesquelles je creuse, un peu au hasard, au risque de dire parfois de grosses bêtises qui me rendront suspecte aux yeux des vrais érudits.
Écrit par : ariaga | 07/10/2010
Oui c'est possible Ariaga ! Merci de ce complément d'information ! Je t'embrasse !
Écrit par : lechantdupain | 07/10/2010
@ La Mère Castor, si tu as fait cette association cela à très probablement un sens pour toi, même si tu ne le vois pas.
Écrit par : ariaga | 08/10/2010
@ Vincent, merci de ta visite. Je suis allée faire un tour sur ta dernière note et j'ai trouvé, après le titre ... du vide. Un vrai sujet de méditation ! Pour les rêves que je propose, je ne crois pas que l'on soit ici dans l'intime puisque la Rêveuse est anonyme et que ces rêves sont plutôt un objet de réflexion et d'imagination de tous.
Écrit par : ariaga | 08/10/2010
@ Le Pierrot, je ne suis pas certaine du tout que tu aies honte !
Écrit par : ariaga | 08/10/2010
@ Thierry, mais si tu es un grand faux fileur. Très bien ta libre association où se faufile l'authentique de la culture.
Écrit par : ariaga | 08/10/2010
J'aimerais Ariaga te faire un compliment d'information cette fois
Écrit par : Thierry | 08/10/2010
Si j'ai honte...un peu...
Écrit par : le Pierrot | 11/10/2010
bonjour,
Je dirais que si ce reve avait etait fait par un homme, les deux femmes representeraient l'anima positive et negative.Peut etre meme deux niveaux d'anima , primitive et sage.
L'homme semble, pour moi, representer l'ombre que désire entrer en contact avec l'anima pour que le conscient prenne en compte ce qu'il a dire.
La cage peut representer l'ombre qui contient l'anima, n'etant pas intergrer par le consicent. Le pied hors de la cage qui "est insupportable pour tout le monde" me parle de projection qui posséde l'homme comme seul moyen d'echange.
Si je rammene à un rêve de femme. cela est difficile pour moi car je ne suis un homme.
Bonne journée
Solo
Écrit par : Solo | 27/11/2010
bonjour,
Je dirais que si ce reve avait etait fait par un homme, les deux femmes representeraient l'anima positive et negative.Peut etre meme deux niveaux d'anima , primitive et sage.
L'homme semble, pour moi, representer l'ombre que désire entrer en contact avec l'anima pour que le conscient prenne en compte ce qu'il a dire.
La cage peut representer l'ombre qui contient l'anima, n'etant pas intergrer par le consicent. Le pied hors de la cage qui "est insupportable pour tout le monde" me parle de projection qui posséde l'homme comme seul moyen d'echange.
Si je rammene à un rêve de femme. cela est difficile pour moi car je ne suis un homme.
Bonne journée
Solo
Écrit par : Solo | 27/11/2010
bonjour,
Je dirais que si ce reve avait etait fait par un homme, les deux femmes representeraient l'anima positive et negative.Peut etre meme deux niveaux d'anima , primitive et sage.
L'homme semble, pour moi, representer l'ombre que désire entrer en contact avec l'anima pour que le conscient prenne en compte ce qu'il a dire.
La cage peut representer l'ombre qui contient l'anima, n'etant pas intergrer par le consicent. Le pied hors de la cage qui "est insupportable pour tout le monde" me parle de projection qui posséde l'homme comme seul moyen d'echange.
Si je rammene à un rêve de femme. cela est difficile pour moi car je ne suis un homme.
Bonne journée
Solo
Écrit par : Solo | 27/11/2010
Ce qui est dérangeant c'est que l'interrogateur n'a ni corps ni visage
Psyché
Écrit par : Psyché | 01/10/2011