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31/01/2015
Penser avec son coeur
Quand je réfléchis au chemin qui me reste à parcourir je crois que je suis trop chargée d'un bagage mental. C'est comme si j'avais rempli mon sac à dos de cailloux et oublié la nourriture. On ne change pas d'un coup, et les transmutations demandent de nombreuses distillations. Pour l'instant les enchainements de mes idées aboutissent souvent aux leçons que j'ai reçues en lisant Jung;lequel Jung avait reçu un enseignement qui l'avait impressionné pendant un voyage chez les indiens Puéblos (Ma vie, p. 286.). Jung échangeait avec le chef Ochwiay Biano et je vous donne un extrait de ce dialogue :
"Les Blancs désirent toujours quelque chose, ils sont toujours inquiets, ne connaissent point le repos. Nous ne savons pas ce qu'ils veulent. Nous ne les comprenons pas, nous croyons qu'ils sont fous !
Je lui demandai pourquoi donc il pensait que les blancs étaient tous fous.
Il me rétorqua : " Ils disent qu'ils pensent avec leur têtes.
- Mais naturellement ! Avec quoi donc penses-tu? demandai-je étonné.
Nous pensons ici, dit-il en indiquant son cœur. Je tombai dans une profonde réflexion ..."
Moi aussi, je tombe dans une profonde réflexion.
Ariaga
18:33 Publié dans Alchimie, blog et quotidien, Jung et la psychologie des profondeurs, Pensées, interrogations, aphorismes, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : jung, spiritualité, philosophie, voyage, culture, société, écriture
Commentaires
Tout en respectant tes réflexions profondes, cet écran comme reflet de mon amicale salutation pour toi Ariaga ! Bises de bon cœur ! :)
Écrit par : Lechantdupain | 31/01/2015
La physiologie a fait des progrès et nous savons mieux pourquoi nous pensons avec le cœur et les tripes, parce qu'ils contiennent des neurones, pardi ! Mais tout reste à faire et seules les pistes sont ouvertes, pas seulement des pistes indiennes.
Il est certain que vivre et jouir de la nature et de sa beauté peut suffire à certains, mais d'autres ont des desseins plus élevés et lointains, sans que l'extinction du panthéisme soit pour demain.
Merci de ce court extrait qui fait penser si fort.
Écrit par : Thierry | 31/01/2015
Certains pensent et vivent par l'estomac, et là j'ai une grande pensée pour le chien qui habite la maison, parce qu'il est comme ça, et que je l'aime quand même...(ceci dit il n'a pas l'intelligence d'un chat)
Je t'embrasse,
Ta Princesse Aslé
Écrit par : Aslé | 31/01/2015
En anthroposophie, on parle du Penser du coeur ...
Rendre vivant le mental par le coeur et ensuite , incarner ... que ce soit spirituellement ou de manière plus visible ...
Bien belle quête que la nôtre, Mon Ariaga ;-))
Écrit par : Kaikan | 31/01/2015
Texte très inspirant !!!
En orient l'esprit (ce qui réfléchit entre autre) est dans le coeur aussi.
La Voie n'est elle pas de se "décharger" de notre fardeau (pierres ou nourriture). Comme il est dit dans le Nouveau testament : (Matthieu) :
C`est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n`est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?
Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n`amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu`eux?
Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?
Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent;
Je ne suis pas croyant, ni prêt (encore ;o) ) à tout laisser tomber, mais cette parole symbolique nous parle de cette nudité, ce dépouillement, cette simplicité, vivre cet instant présent
BIses
Frédéric
Écrit par : Frédéric | 31/01/2015
voilà peut être pourquoi il est si plaisant et soulageant de jeter des cailloux dans l'eau. On en revient plus léger.
Écrit par : la Mère Castor | 31/01/2015
Nous avons réduit "penser", pensant même que nous sommes les seuls à penser. o)))
L'univers tout entier pense, infinité de calculs sur un mode si déroutant pour notre mode de pensée...
Amitié
Écrit par : Miche | 01/02/2015
La tête a vite fait de reprendre le dessus lorsque l'on parle de "réflexion" ; et pourtant, ne s'agit-il pas simplement de se "regarder en face" dans le miroir de son coeur ?
Écrit par : Aloysia_Martine | 01/02/2015
Penser avec son coeur est plonger dans un abîme de réflexion, pour y retrouver la paix de son âme, sa propre vérité... Et du coup le sac à dos devient très léger, un voile aérien qui gonfle et se soulève , ascendant par les ailes de l'esprit au-delà du mental...
Écrit par : Icare | 01/02/2015
Sage réflexion, Ariaga...
En prêtant au monde, à ce monde que nous sommes aussi, une oreille très attentive et abandonnée, nous pouvons parfois ressentir le battement du Cœur universel des êtres et des choses. Les bagages entassés dans notre sac à dos ne sont-ils pas les outils qui, trop souvent, se prennent pour l’œuvre qu’ils peuvent ou doivent nous aider à réaliser ? Et cette œuvre n’est-elle pas le voyage qui nous conduit du Cœur au Cœur en passant par le cœur ? Ce qu’il nous faut réaliser n’est-ce pas la naissance plénière, en ce monde, d’une part de ce Cœur universel dont nous sommes tous issus. N’est-ce pas d’accorder le mouvement de notre cœur individuel au mouvement du Cœur universel ? N’est-ce pas ce que les taoïstes disent "vivre en Tao" ? Nietzsche a écrit : "Quand la maison est bâtie, enlever les échafaudages ! ". Ici, la maison qu’il nous faut bâtir n’est-elle pas la demeure que nous pouvons construire chacun, chacune, pour le séjour et l’expression du Cœur universel en ce monde de l’incarnation. N’est-ce pas ce qu’Il attend de nous : que nous mettions notre cœur d’homme ou de femme au diapason de Son battement ? Si nous nous identifions aux outils, aux échafaudages intellectuels ou autres, à tout le petit bazar du moi, et que nous en en oublions de bâtir la nouvelle maison, pourrons-nous accueillir chez nous, en ce monde, Le Plus Grand que moi : le Soi... ?
Amezeg
Écrit par : Amezeg | 01/02/2015
Jacques Salomé a écrit (dans psycologies.com) qu’il y a quelques années, un homme lui écrivait : « J’ai besoin aujourd’hui de privilégier le langage du cœur plutôt que celui de la raison, le langage de l’amour plutôt que celui de l’intérêt, le langage du donner plutôt que celui du prendre ou de la rétention. Libre à moi d’élargir mon aujourd’hui à demain sans l’enfermer dans le passé et/ou la crainte de l’avenir. »(…) Et l'homme d’ajouter : « Je pose enfin sur les êtres et les choses un regard tout neuf, lavé de tous mes doutes, un regard qui m’appartient enfin. Oui, le langage du cœur est celui qui livre le plus intime de moi, le plus inachevé aussi et donc le plus risqué. Aujourd’hui, j’ai envie de semer des mots chantants et frémissants, peut-être me reviendront-ils pour éclairer davantage mon chemin. »
Et J Salomé de conclure son billet : "Parmi toutes les voies qui s’offrent sur les chemins multiples de notre vie, la voie du cœur est ouverte à chacun, il est possible de la prendre à tout âge."
Amitié chère Ariaga.
Écrit par : Louis-Paul | 01/02/2015
Le Cœur de l'homme vrai parle quand ce dernier sait se taire... Belle semaine, chère âmie Ariaga
Écrit par : Phène | 02/02/2015
Bonjour Ariaga, Penser avec son coeur, c'est une excellente découverte que tu nous offres là !C'est aimer les autres au lieu de triturer dans son cerveau tout ce qui se rapporte à notre ego et que nous avons du mal à chasser ! Je t'embrasse.
Écrit par : danae | 02/02/2015
Entre les deux mon cœur ne balance plus. Mon mental nourrit mon ego et accroit donc mes souffrances et mes illusions. Mon cœur me permet de ressentir la vie tout autrement: amour, compréhension, grande présence.
Écrit par : Daniel | 02/02/2015
@ lechantdupain, ce blog serait-il un miroir, pus ou moins déformant, de mes pensées ...?
Écrit par : Ariaga | 02/02/2015
@ Thierry, je ne suis pas contre une dose de panthéisme.
Écrit par : Ariaga | 02/02/2015
@ Aslé, je suis allé faire un tour en tes domaines et j'ai trouvé tes derniers textes intrigants et intéressants. Tu me surprends toujours.
Écrit par : Ariaga | 02/02/2015
@ Kaïkan, toutes les quêtes sont belles à partir du moment où elles sont sincères et désintéressées.
Écrit par : Ariaga | 02/02/2015
Penser avec son cœur : voilà une belle idée !
Mais à mon avis, le cœur ne pense pas, ne réfléchit pas, il bât.
Souvent même, il se bât. Organe sensible, il demeure une unité au fond de soi que rien ne domestique. il est le témoin du rassemblement des émotions et à ce titre, il nous emporte sur des voies dénuées de raisons profondes. Nous sommes les sujets du verbes aimer.
Amicalement. B.
Écrit par : B. | 03/02/2015
Si je pouvais déposer mon mental au fil de l'eau et le laisser dériver vers un autre monde, j'aurais moins de migraines...-)
cassiopee.binhoster.com
Écrit par : Sedna | 03/02/2015
Le "coeur" désigne aussi le "centre" de l'être...et mettre la tête au centre n'est peut-être pas la meilleure idée que nous ayons eu...
Bien que tout, autour de nous, nous incite à le faire...un autre "coeur" nous appelle...et ses battements se font parfois insistants... :-)
Écrit par : La Licorne | 03/02/2015
Nous sommes au cœur du sujet, au centre de l'oeuvre et cet effort de centration ne nous cintre pas, pas question de changer de costume et de pendre nos vieux oripeaux, nos peaux même fripés nous serviraient elles de masques.
Il y a des muscles réflexes dont la contraction est auto entretenue et qui insuffle la vie par le liquide qui coule en nous.
Nous ne sommes pas des bivalves car il y en a plus de deux, mais nous pouvons nous ouvrir au monde notamment avec notre coeur.
Quand le cœur arraisonne je sens que nous partons à l'abord d'age , pardon à l'abordage.
Nous n'allons pas changer de bord, même de plat bord pour autant!
Évitant les inutiles bavardages pour des buvards qui se chargent de nos humeurs, parfois assassines.
Pulsations puissantes et salutaires qui amènent à parler, à entrer en contact avec l'autre , avec tact et douceur, foin de l'absurdité de l'abrupt !
Écrit par : Thierry | 03/02/2015
@ Frédéric, sans devenir des oiseaux du ciel, je crois qu'il y a beaucoup a glaner dans cette parabole. Merci d'être venu me réveiller !
Écrit par : Ariaga | 03/02/2015
@ La Mère Castor, tu me rappelle ces temps que j'avais oublié où j'aimais tant faire des ronds dans l'eau avec des pierres et les voir se dissoudre à l'infini.
Écrit par : Ariaga | 03/02/2015
@ Aloysia, oui, mais il y a toujours un fond derrière notre image qui est difficile à oublier.
Écrit par : Ariaga | 03/02/2015
@ Miche, j'adhère tout à fait à ton idée de la totalité de ce qui est.
Écrit par : Ariaga | 03/02/2015
Penser avec son coeur c'est une autre façon de penser mais je me demande si dans le monde du travail on peut oublier de penser avec sa tête ? Bonne journée Ariaga.
Écrit par : elisabeth | 04/02/2015
@ Icare, quelle belle vision que ce sac à dos qui monte avec l'ide des ailes de l'esprit. Merci.
Écrit par : Ariaga | 04/02/2015
@ Amezeg, comme d'habitude un commentaire à lire et relire puis à méditer ... surtout la fin.
Écrit par : Ariaga | 04/02/2015
@ Louis Paul, décidément j'ai de la chance avec les commentaires qui m'apportent tous un enseignement. Ce texte de Jacques Salomé qui propose un regard neuf m'encourage.
Écrit par : Ariaga | 04/02/2015
@ Phène oui mais tu sais comme moi qu'il est difficile d'arrêter le caquetage du mental.
Écrit par : Ariaga | 04/02/2015
Ariaga je pense comme ce chef indien que notre tête est l'organe le plus néfaste de notre être..pour le neutraliser je pratique la méditation et les pensées parasites dont me bombarde sans cesse mon cerveau passe au dessus de moi comme des nuages...
Écrit par : old nut/Ulysse | 04/02/2015
Coucou Ariaga, Il ne me reste plus trop de temps de vie à parcourir, alors il ne faut pas s'embarrasser l'esprit et vivre l'instant présent en toute simplicité. Tu as raison. Je t'embrasse
Écrit par : danae | 05/02/2015
@ Danae, Oui, plus le temps est compté plus la vie doit être à la fois dense et en profondeur.
Écrit par : Ariaga | 05/02/2015
@ Élisabeth, en effet quand on fait un travail qui demande réflexion on pense avec sa tête mais cela n'empêche pas d'avoir des périodes de silence et de méditation.
Écrit par : Ariaga | 05/02/2015
@ Daniel, c'est tout un chemin pour en arriver là mais la récompense est belle :c'est une plus grande joie de vivre.
Écrit par : Ariaga | 05/02/2015
@ B, Bruno, je retiens ta belle expression : nous sommes les sujets du verbe aimer.
Écrit par : Ariaga | 05/02/2015
@ Sedna, je t'imagine déposant délicatement ta tête dans une rivière. Mon imagination galope !
Écrit par : Ariaga | 06/02/2015
@ La licorne et si finalement c'était à nous même de décider où se situe le "cœur".
Écrit par : Ariaga | 06/02/2015
@ Old Nut, je pense et fais comme toi mais ce n'est pas facile ...
Écrit par : Ariaga | 06/02/2015