« Disparitions (bis,8) | Page d'accueil | Rêve de bancs (bis,10) »
13/08/2015
Défilé de Juillet (bis,9)
Le bruit lointain que j'avais entendu, je n'étais pas la seule, d'autres l'avaient perçu, est devenu plus net, en ce jour de Juillet, quatorzième du mois.
C'était comme un bruit de tambour mouillé et puis nous avons vu, d'autres habitants du banc pourraient en témoigner, nous avons dis-je vu, vers la gauche de la plage, émergeant de la vague alourdie par le sable soulevé, un vieux soldat qui battait tambour. Il était très petit, presque un soldat de plomb et marchait lentement, comme s'il défilait. Il portait casquette blanche, chemisette kaki, tablier de cuir et longue barbe grise et, n'était, curieusement, pas mouillé. Derrière lui, si bien mis, et marchant fièrement de son pas cadencé, est sortie de la mer une horde dépenaillée et fumante de vapeurs. Dans les volutes humides on ne distinguait que des silhouettes, bras levés, tenant des armes de toutes sortes. J'ai cru apercevoir des haches, des fusils, des sabres, peut-être même un tomahawk et aussi tout en bas, dans l'épaisseur brumeuse, il m'a semblé deviner les formes d'un canon traîné par des chevaux mais c'était trop confus pour que j'en sois certaine.
Le soldat au tambour grossissait à nos yeux. Pas beaucoup car il était VRAIMENT petit. Il continuait, imperturbablement, à défiler sur le sable. Les autres le suivaient, lamentable cohorte, et la brume avec eux. Le défilé est arrivé, juste à hauteur du banc. Le soldat s'est alors tourné vers nous, comme vers une tribune. Il a posé ses baguette sur le tambour, s'est mis au garde à vous a levé la tête et d'une voix forte, en une langue étrange que nous avons tous comprise, il nous a demandé : est-ce que LA guerre est finie ? Nous sommes restés muets ...
Ariaga
09:02 Publié dans Nostalgie, poésie, rêve, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : vacances, voyage, rêve, poésie, imagination, fantastique, guerre, philosophie, société
Commentaires
chère Ariaga
Me revoilà j"ai manqué plein de belles choses et le retour des bancs quel bonheur de rappeler ce souvenir d'un bel été .
Ma non réaction est due à une invasion barbare d'ados incontrôlables , pendant une semaine et après leur passage (c'est vrai que la wifi avait pris un coup de chaleur) 6 jours d'interruption Internet vive le progrès tout ça pour une "prise" débranchée au "central" elle est pas belle la vie !
Et je parie que j'arrive en plein déménagement !
je t'embrasse fort, tes textes quels qu"ils soient sont toujours top
a bientôt amie
Écrit par : mariedumonde | 13/08/2015
@ Mariedumonde, merci amie à toi qui a souvent été très active pendant les voyages imaginaires de l'été. Ta présence sur le blog me fait toujours grand plaisir.
Écrit par : Ariaga | 13/08/2015
J'aime te lire...
Amitié
Écrit par : Miche | 13/08/2015
@ Miche, toi aussi tu fais partie de ceux que je lis très souvent et avec beaucoup d'intérêt quand je n'ai pas la têt dans les cartons.
Écrit par : Ariaga | 13/08/2015
Le tambour ne me met pas en pétard et même dans Tati le "oyez oyez bonnes gens" peut retentir avec le garde champêtre comme médiateur des nouvelles.
le tablier de cuir n'est pas bliaud mais le peuple y est sensible et ça fait sapeur, tailleur de pierre ou...franc maçon !
La peau tendue est un appeau qui faite lever les oreilles, rythmer les orteils, rimer les abeilles.
vibrations puissantes qui s'enfoncent dans le ventre, ce n'est pas un pari, mais les graves (doucement les basses) sons nous envahissent et nous emplissent , tandis que s'amplifient les plis plus lisses de l'abdomen.
Ah raisonnement ce n'est pas une prise sauvage et un abordage imprévu, le déferlement des drums & bass nous ébahit.
Écrit par : THierry | 14/08/2015
Très belle pensée. Ton écriture est superbe et laisse passer tellement de sentiments.
Écrit par : Sedna | 14/08/2015
Ah ! Ce n'était qu'un rêve de plus... Pardon...
Écrit par : Aloysia | 15/08/2015
Tu parles comme si tu décrivais ton dernier rêve.
Écrit par : elisabeth | 22/08/2015