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10/11/2008

Cortège de bateaux

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Rêve, vision, imaginations...

Sur la route est passé, un étrange cortège.

En tête se tenait le Vieil Homme de la Mer, une belle sirène, minuscule, perchée sur son épaule.

Il battait tambour soliste, suivi d'un grand orchestre de sifflements de vents et de vagues brisantes.

Derrière, en grand désordre, suivait une cohorte de bateaux délabrés usés par l'abandon et le manque de respect.

Il y avait les gros mourant dans des champs d'herbes où ils rêvaient des grandes vagues salées et des poissons brillants dans leur ventre affamé.

Il y avait de tous petits canots, croupissant sans espoir d'une rame d'enfant, dans la vase durcie en un lieu oublié par la marée.

Il y avait ceux, à moitié colorés, restés de longues années dans un garage sombre avec pour compagnie un vieux pot de peinture rouillé.

J'ai même reconnu, au passage, cette barque presque neuve, retournée au milieu des gravats d'une maison en construction.

En fin de cortège se traînaient les bois pourrissants semblables à des squelettes d'animaux dont il ne reste plus que les côtes.

Oui, j'ai vu passer un étrange cortège.

Révoltés par l'indifférence des hommes, ils allaient vers la mer.

Ariaga

Commentaires

Je l'imagine ce cortège,
formant boule de neige
triste et vieillissant
le tambour suivant
nul besoin de fermer les yeux,
je le vois ce vieil homme, heureux...
Que c'est beau ce que tu viens d'écrire Ariaga !
bonne soirée à toi, merci de ce superbe texte, vraiment...

Écrit par : le Pierrot | 10/11/2008

---> Très chère Ariaga,

On ne peut pas rester indifférent à ce texte d'une grande mélancolie. Chaque phrase, chaque mot, chaque syllabe m'enfoncent dans un silence de larmes, heureusement ton coeur poétique est là pour les porter jusqu'à la mer...

Merci pour cet instant poétique, bien tendrement, Jack qui t'embrasse.

Écrit par : Jack Maudelaire | 10/11/2008

Un bateau dans un champ, c'est une faillite non, ma chère Ariaga ? Oui, il faut le remettre à l'eau. Je t'embrasse. Chris-Tian.

Écrit par : Chris-Tian Vidal | 10/11/2008

J'ai du mal à croire qu'on les laisse pourrir dans l'indifférence, comme ça, un peu comme de vieux kleenex !!

Ton poème le dit si bien !!

Bonne soirée avec bises.

Écrit par : patriarch | 10/11/2008

Les carcasses crevées des coques ne sont que le reflet de notre monde, parfois réduites à la colonne vertébrale, parfois encore pimpantes au bord de la route, comme tous les laissés-pour-compte du réel insensible. Le vieil homme de la mer n'a plus à ses trousses que les bruits des vents de tempêtes et les sanglots des souvenirs. Mais elle sera toujours aussi bonne l'odeur de la mer qui pique les narines, et il faut laisser de l'espoir aux fantômes des navires encalminés dans la schorre herbeuse, juste au dessus de la slikke grasse où fanfaronnent les minables rafiots.

BISES

ÈPHÊME

Écrit par : èphême | 10/11/2008

De l'iode, vite...
bonne journée Ariaga...

Écrit par : le Pierrot | 11/11/2008

Merci Ariaga, j'ai vu passer ce curieux cortège d'épaves qui retournent à la mer, comme des bateaux ivres.
Et j'aime ce bateau qui regarde peut être passer les voitures.

Écrit par : la Mère Castor | 11/11/2008

C'est une magnifique description de ces pauvres bateaux dont je vois les carcasses échouées sur un rivage ou dans un jardin, repeintes et transformées en pot de fleurs, loin de leur destination première !
Hélas, le coût de leur entretien est tel, lorsqu'ils sont vieux, que le port musée de Douarnenez à cause de ces bateaux qu'ils veulent maintenir à flot pour en garder la mémoire, est en grand déficit !

petit coucou de danae

Écrit par : danae | 11/11/2008

Merci !

Écrit par : le Pierrot | 11/11/2008

iront-ils jusqu'aux rivages fantomes de la mer d'Aral ?
Un très beau texte,

Écrit par : hermeline | 11/11/2008

Emergeant par instants de mon voyage de rêve, je perçois douloureusement les manquements de l'humain en perte du sens de la beauté du monde en lequel il vit, toutefois l'âme de ce magnifique bateau me souffle en imagination que l'immatriculation dont l'homme l'a affublé ... MX 300088... désigne une planète aux flots vifs et sereins sur lesquels bientôt et peut-être déjà, il navigue allègrement... rêvant de marins et d'hommes qui ne l'abandonneront plus jamais...

Bises vanillées...

Écrit par : Mutti | 11/11/2008

Pour le coup j'ai pas grand chose à dire sauf :

BRAVO

et

ENCORE

Écrit par : jean | 11/11/2008

Nous avons tous un désir de "mer", de mère ?
Et je rejoins Chris-Tian dans son com...
Echoué...
Amicalement

Écrit par : Lmvie | 11/11/2008

@ Le Pierrot, tu me dis des choses tellement touchantes, toi que je sens si pudique, que j'en suis toute retournée...

Écrit par : ariaga | 11/11/2008

J'aime ce cortège, témoin d'une histoire pas si ancienne. Il me choque plus que l'on exécute certaines coques en les aspergeant puis leur mettant le feu.
L'Ankou des vieilles coques me semble plutôt clément.

Qui sait un jour … Un milliardaire en quêtre d'originalité, leur redonnera peut-être quelque activité …

J'aime bien ce coin du Diben.

Écrit par : La Dame de Nage | 12/11/2008

J'aime. C'est magnifiquement écrit, décrit...cinématographique je trouve.
Et puis il y a en plus un si beau message : la révolte des condamnés...

Je t'embrasse belle Ariaga

Écrit par : Aslé | 12/11/2008

J'ai toujours une grande tristesse devant ce spectacle ! Je te remercie pour tes mots !!!

Écrit par : Bruno | 12/11/2008

Chris-Tian, oui, il serait mieux dans l'eau mais avec le rêve et la poésie on peut tout faire.

Écrit par : ariaga | 12/11/2008

@ Patriarch, tu as raison comme un vieux kleenex ! Tu sais, je me demande s'il n'en est pas aussi ainsi avec certains vieux humains après qu'ils aient servi la société avec dévouement.

Écrit par : ariaga | 12/11/2008

"Je l'ai vu aussi!" (Sourire)
Douce journée.

Écrit par : michel gonnet | 13/11/2008

Ton texte me fait penser aux populations exédentaires que l'on voit surgir de plus en plus sur notre planète, comme au Darfour par exemple. Les richesses de leur sous-sol sont très prisées, mais eux sont de trop.

Écrit par : Kea | 13/11/2008

@ èphême, C'est vrai que l'odeur de la mer est gratuite et que même les plus pauvres peuvent se l'offrir. Pour les bateaux, l'espoir me semble insuffisant, ce qu'ils veulent c'est l'eau...

Écrit par : ariaga | 13/11/2008

@ La Mère Castor, vraiment très jolie cette idée des bateaux qui regardent passer le voitures, j'aurais aimé l'avoir...

Écrit par : ariaga | 13/11/2008

@ Danae, il est glorieux le déficit du port de Douarnenez. Oui, j'ai vu une barque jadis coquette, elle n'était même pas transformée en pot de fleurs mais en récipient à compost.

Écrit par : ariaga | 13/11/2008

C'est vrai, l'odeur de la mer est gratuite, mais pas le carburant et l'épuisement des poissons qui ne se reproduisent pas assez vite pour la gloutonnerie des hommes. Pour ce bateaux pas d'espoir, c'est tout le drame, car ils ne sont que les vestiges splendides du décor de théâtre d'un monde révolu, broyés par ses propres acteurs aveugles, avant leur échouage dans un cul-de-fosse maritime, moyennant, sans doute, quelques subventions pour les marins dégoutés... ou parfois complices, à regarder passer sur la route les pékins crétins qui ne les voient mêmes pas.

BISES

ÈPHÊME

Écrit par : èphême | 13/11/2008

faut-il lire ici que les hommes révoltés par tant d'indifférence retournent vers leur mère?

Écrit par : muse | 14/11/2008

ARIAGA à TOUS, ces derniers jours vous avez du voir que j'avais du mal à répondre aux commentaires et à aller visiter les blogs amis. Rien de grave mais des circonstances matérielles qui font que je dispose de très peu de temps. Les chose vont s'arranger à partir de Lundi et j'espère que le cher Athanor-ordinateur qui crie famine va à nouveau manger à sa faim ! Ce que je ne veux surtout pas c'est vous faire des" réponses de politesse" vides de sens. Je vous embrasse tous.

Écrit par : ariaga | 14/11/2008

Peut-être d'anciennes victimes du Vendée Globe ?

Écrit par : aliscan | 14/11/2008

tendres pensées.

Écrit par : patrick | 14/11/2008

Avec d'amicales pensées.

Écrit par : michel gonnet | 15/11/2008

Ta photo relève du suréalisme et ton billet aussi. Bizz.

Écrit par : lancelot | 16/11/2008

On va tous vers la mer, n'est-ce pas ? Comme ces vieux bateaux. On va tous vers le large, là où tu nous emmènes. Et je traîne ma carcasse, toute fendue, pour voguer auprès de tes rives. C'est cela sûrement, vivre, en lisant tes textes émouvants.

Écrit par : guelum | 16/11/2008

Un vieillard s'en retournant à la mer ; il traîne derrière lui les jouets de bois abandonnés par des enfants disparus. Sur son épaule, Ariaga a l'apparence d'une sirène.

On dirait un rêve, mais je devine autre chose derrière l'étrange spectacle...

Écrit par : r_i_d | 18/11/2008

Ariaga,

Ma façon d'aborder les rêves a bien changé. Elle est plus phénoménologique qu'analytique. Et le rêve donne vraiment son sel.
Tu as un exemple ici :

http://archetypes.forums-actifs.net/espace-de-lecture-publique-f23/hillman-danser-avec-le-reve-et-l-image-t759.htm?highlight=hillman

Enfin, le rêve selon Jung (issu des oeuvres complètes) et Hillman :

http://archetypes.forums-actifs.net/espace-de-lecture-publique-f23/pinterovic-le-reve-selon-jung-t723.htm?highlight=pinterovic

Bien à toi,

Alexandre

Écrit par : Clidre | 18/11/2008

P'tit coucou de fin d'après midi...

Écrit par : le Pierrot | 18/11/2008