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12/01/2010

La création du temps

les mailles du filet du temps.jpg

Paul Valéry n'était pas seulement poéte mais aussi penseur. Certains diraient même philosophe mais j'ai une certaine réticence envers ce terme souvent galvaudé. Il parle de beaucoup de sujets concernant la vie de l'homme, ses relations à l'autre où à la société et j'ai eu envie de vous citer ce qu'il écrit au sujet du temps car cela me  me semble devoir susciter pas mal de réflexions.

"Permettez moi de vous indiquer au passage une des plus extraordinaire invention de l'humanité (j'ajoute qu'elle ne date pas d'aujourd'hui) . Je songe tout simplement à l'invention du passé et du futur. Ce ne sont pas là des notions toutes naturelles : l'homme naturel vit dans l'instant comme l'animal. Plus un homme est près de la nature, moins le passé et l'avenir se construisent en lui. L'animal, sans doute, ne se sent être qu'entre un minimum de passé et un minimum d'avenir. ... Il en est autrement chez l'homme : par un accroissement, par une généralisation imaginaire de l'instant, par une sorte d'abus, l'homme, créant le temps, non seulement construit des perspectives en deçà et en delà de ses intervalles de réaction, mais, bien plus, il ne vit que fort peu dans l'instant même. Son établissement principal est dans le passé ou dans le futur. Il ne se tient jamais dans le présent que contraint par la sensation : plaisir ou douleur. On peut dire de lui qu'il lui manque indéfiniment ce qui n'existe pas. C'est là une condition qui n'est point animale, qui est tout artificielle, puisqu'en somme elle n'est pas absolument nécessaire à l'être. Sans doute ce développement du "temps" peut souvent lui être utile. Mais cette utilité est elle même contraire, en quelque manière, à la nature. La nature ne se soucie pas des individus. Si l'homme prolonge ou adoucit son existence, il agit donc contre nature, et son action est de celles qui opposent l'esprit à la vie.

Essais quasi politiques, p.1024, ed. La Pléiade

J'ai quelques petites idées sur le temps et, comme je n'aime pas rester sur une citation, si cela vous intéresse chers lecteurs, je vous en ferai part dans la prochaine note.

Ariaga


Commentaires

il y a une connotation péjorative dans ce qui est dit sur le temps, comme s'il fallait à toute force n'être qu'à maintenant ..et pour-temps..
Il est des situations où puiser dans "le temps" (dans le passé ou bien dans le futur) peut être réconfor-temps ;-)
J'ai hâte néanmoins de lire tes petites idées sur la question ;-)

Écrit par : ambre | 12/01/2010

@ Ambre, ceci n'est qu'une citation extraite de son contexte. Valéry montre ensuite combien le temps, les notions d'avant et d'après sont caractéristiques de l'humain évolué et le différencient de l'animal.

Écrit par : ariaga | 12/01/2010

Pour ma part c'est l'abus chez Valéry d'une conception de la nature dont les origines me paraissent troubles qui m'interpelle.
Plus l'homme se rapprocherait de la nature et moins il ... serait homme en fait, non ?
Je crois que l'homme à cette chance et peut-être aussi ce fardeau de pouvoir dilater le présent aussi loin que le porte son regard psychique dans l'avant et l'après de l'instant présent. Il se déplace dans une bulle temporelle à l'intérieur de laquelle se mêlent un passé et un futur plus ou moins fantasmés et plus ou moins imaginaires. C'est de cela qu'il puise sa créativité débordante.

Écrit par : jean | 12/01/2010

A ce que l’on dit le temps nous est compté, bien que tout de même il faut prendre le temps, mais pas trop car comme chacun le sais, le temps c’est de l’argent, et si l’on perd trop son temps l’on fini sur la paille.
On dit également qu’il faut donner le temps au temps, alors je cherche le temps pour lui donner le temps, mais la encore je perds un temps précieux et alors que me restera-il a lui donner ?
Je n’ai pas le temps de m’attarder plus longtemps, mais qu’importe, je me pose un instant, le temps de t’embrasser ! ;-)
virginie

Écrit par : peau d'âme | 12/01/2010

Bonsoir Ariaga,
Sacré Paul Valéry, c'est un texte que j'aurais aimer écrire...
Notre grande capacité d'abstraction peut nous jouer des tours, c'est une très bonne illustration ... et vivre au présent est une aspiration bien difficile à concrétiser ...
Bonne soirée
Amitiés philosophiques
Daniel

Écrit par : bichon39 | 12/01/2010

Je regarde le temps,
Il passe...
Je regarde le temps,
Il va, il marche
Toujours dans le même sens
De l'enfant qui naït
Au vieillard qui meurt
Je regarde le temps
Jamais rien ne l'arrête
Nul ne peut en ses mains
Le saisir.
Je regarde le temps
Et ne vois,
Que le mouvement
De l'espace...
En lequel je ne puis, ni illustrer, ni rattraper...
Le temps qui passe...


Sans nulle doute hors du contexte de Monsieur Paul Valéry qui nous parle du "temps psychologique" mais tu me pardonnes là, dans l'instant... n'est-ce pas, Amie.
Je t'embrasse.

Écrit par : Muttifree | 13/01/2010

Il arrive qu'en voulant présenter ce que nous prenons pour le bien avec le beau, nous enterons l'homme dans des égarements. Paul Valéry en ces termes présente un échantillonnage des instants comme si le temps pouvait ne plus être un tout, comme si le temps ne pouvait plus être une notion d'état, comme si le temps pouvait être indépendant des objets qui le reflète. Le temps n'est pas de la matière mais un phénomène qui change de forme selon l'objet sur lequel il se reflète, et ceci nous le savons depuis l'antiquité.
Donc OUPS à ceux qui se laissent tourner la tête par la rotation d'une aiguille qui tourne et tourne et tourne jusqu'à pousser le genoux de l'homme à terre.
cordialement

Écrit par : temps | 13/01/2010

que connait-il de l'animal sinon affirmer des choses qui le conforte dans son orgueil?
Toutes les théories des apprentissages, de la mémoire et des intentions sont en contradiction avec ses affirmaations sans fondement.

Écrit par : jlb | 13/01/2010

Cerveau de président scanné au lendemain du premier janvier de la nouvelle année

Écrit par : lecracleur | 13/01/2010

@ Temps, merci d'avoir déposé un commentaire sur ce blog car cela m'a parmi de passer un excellent moment en allant te lire. Tes textes sont remarquables. Je croyais avoir depuis longtemps rompu avec les délices de l'épistémomogie (que j'ai beaucoup aimée) mais j'ai beaucoup apprécié. Je suis tout à fait d'accord avec ton commentaire mais je pense que Valéry aurait aussi été d'accord aussi. Dans cette citation il parle simplement du temps ressenti par les tous premiers hominidés. Dans la suite il abandonne "l'homme naturel" et dit que la notion de temps, du passé et du futur, est à la base de la civilisation. Je pense aussi qu'il y a diverses espèces de temps mais j'en parlerai ultérieurement. Amitiés dans le temps.

Écrit par : ariaga | 13/01/2010

Moi, mon temps s'est prit dans ces filets, mais malgré tout, je ne peux le retenir...bisou Ariaga, demain, je publie mes stats bonne soirée...

Écrit par : le Pierrot | 13/01/2010

Pour moi, la différence entre le "moment présent" et le "passé - futur" c'est comme... disons toucher du velour : tant que mes doigts restent sur le velour, je le ressens et aussitôt que je retire mes doigts, je n'ai plus que le souvenir d'un ressenti ou l'imagination de ce que je pourrais ressentir à l'avenir mais je n'en ai pas l'expérience maintenant. Pareil pour ma vie, j'aime bien la ressentir, bien que la notion de passé - futur soit par contre très utile dans la vie courante.

Écrit par : kea | 13/01/2010

C'est vrai que l'homme a écrit de grandes choses, je partage cet avis. Mais j'ai eu le sentiment que sur ce texte il différenciait l'homme de l'animal sur le fait de savoir échantilloner le temps d'une manière particulière, et ceci je le considère comme une tare et non comme un bienfait. Car dans le non dit chacun a déjà vu un chien enterrer son os pour l'adoucir au lendemain, ou encore l'écureuil préparer l'hiver, la bête battue craindre son bourreau, l'abeille remplir la ruche. Des actes de bon sens qui n'oublient point que le temps n'est qu'un outil et non point un maitre.
Cordialement

Écrit par : temps | 13/01/2010

Bon, je n'aime guère la dernière partie du texte de Valéry mais pour sur j'ai hâte de lire ton ressenti. Longs baisers pour toi ! :)

Écrit par : lechantdupain | 13/01/2010

Cette approche du temps et de l'humain est plutôt séduisante, ne serait-ce que par la réflexion qu'elle provoque. Les débats nature/culture peuvent être reconsidérés à l'aune des recherches scientifiques (comme le mentionne jlb), mais les interprétations des recherches échappent souvent à la rationalité dont elles se réclament. Gardons aussi la citation dans le contexte de son temps. A propos du Temps, et dans l'attente des méditations d'Ariaga, un exemple de prise de tête sur le sujet : le site de J.P. Garnier-Malet, qui a émis une théorie du dédoublement du temps (fumisterie ?!) : http://www.garnier-malet.com/les_ouvertures_temporelles_034.htm

Écrit par : Arianil | 13/01/2010

la vie ne serait qu'illusion, alors le temps ... découpage humain de l'illusion, afin de mieux la saisir, je dirai ...
bonne nuit Ariaga. Amitiés.

Écrit par : pseud | 13/01/2010

Il y a un temps pour tout, un âge pour construire son futur, un autre pour revenir sur son passé et un troisième ou seul le présent compte...

Écrit par : muse | 14/01/2010

Nous vivons peu souvent dans l'instant présent et pourtant le temps de notre vie est si court, qu'il faudrait ne pas se perdre dans un passé terminé, ni dans un avenir incertain, et prendre conscience de bien remplir ce jour comme s'il devait être le dernier.

Écrit par : danae | 14/01/2010

@ Jean, su j'en mis cette citation c'était plus ou moins consciemment parce que j'espérais avoir des "échos" enrichissants. Je ne suis pas déçue et j'aime bien cette proposition d'une faculté de l'homme à dilater le présent...

Écrit par : ariaga | 14/01/2010

@ Peau d'âme, une joli exercice de style mais si on le regarde de plus près, en prenant le temps, il contient un certain nombre de lieux communs qui sont devenus des "vérités" au sens relatif du mot.

Écrit par : ariaga | 14/01/2010

@ Bichon 39, capturer l'instant est une mission quasi impossible car il est toujours caché entre le présent et le futur.

Écrit par : ariaga | 14/01/2010

Merci de ton gentil compliment sous mes stats Ariaga, ça fait plaisir...je te souhaite une bonne soirée...

Écrit par : le Pierrot | 14/01/2010

Quand je suis au travail, je regarde ma montre pour connaître l'évolution de la journée, si je suis en retard, si au contraire je vais pouvoir boucler ma journée.
Mais nous les êtres humains sommes obligés de regarder en avant et puis avoir des projets c'est très bien sinon... Regarder en arrière, c'est aussi le propre de l'homme et cela nous permet quelquefois de faire attention à ne pas répéter les mêmes erreurs. C'est un bien quand même. L'instant présent n'est qu'une seconde et je n'en ai que faire....

Écrit par : elisabeth | 14/01/2010

dans l'attente de te lire, "si tu as le temps" ;)))

La fin est un peu surprenante, sinon je trouve son texte très juste
mais il ne faut pas il me semble opposer "l'homme naturel" et ce que nous sommes
mais c'est une façon de considérer ce passé et ce futur qui font partie de notre vie d'humains (puisque nous ne sommes ni mouche, ni renard) avec moins d'attachement qui est importante pour mieux vivre le présent

chaleureusement

frédéric

Écrit par : Frédéric | 15/01/2010

Valéry est toujours intéressant, je trouve, parfois un peu "raisonneur", mais la nature l'avait doté d'un cerveau surpuissant, il ne pouvait pas s'en empêcher semble-t-il ! En tout cas là, il s'approche de l'illumination nietzschéenne de l'éternel retour ; vivre chaque instant comme s'il devait durer éternellement constitue un sacré changement de perspective ; ça n'a l'air de rien comme ça, mais si on y réfléchit un peu, c'est assez colossal, enfin il me semble !
Bises

Écrit par : Ray | 15/01/2010

Nous avons créé le temps, et nous le haïssons cependant. Religions, Art, symboles, tout est fait pour abolir le temps qui, inéluctablement, nous amène à notre fin. Nous rêvons d'éternité, et nous n'avons pas conscience qu'elle est là, à notre portée, dans chaque instant.

Écrit par : Marie-Claire | 15/01/2010

J'aime me rire du temps et le laisser téléscoper mes certitudes, ici, maintenant, là, ailleurs ... Les plis et replis de secondes se jouent d'une volonté trop rigide ouvrant à l'improviste les brèches du sous - venir ... Tiens, je sens comme un parfum de tarte aux pommes ... Proust est loin, ma grand - mère proche à moins que fumante, cette tarte ne m'attende ici, demain, dans un mois, va savoir ... Je rêve de sucré et du péché originel en superposition ...
Et de l' automne à venir ... De bond en bond, ma pensée va et vient, elle danse aux parades d'un vent que j'allume de gourmandes explorations ...

Écrit par : Kaïkan | 15/01/2010

@ Muttifree, tu regardes le temps et même si il passe comme un fleuve tes mots sont des rochers qui l'arrêtent un instant de beauté.

Écrit par : ariaga | 15/01/2010

@ Temps, c'est vrai que le temps est un outil et non un maître mais dans la pratique de notre monde" évolué ", en particulier depuis quelques dizaines d'années je me demande si la course contre le temps n'est pas devenue une espèce de drogue. Lequel d'entre nous n'a pas dit quand on lui propose une activité considérée comme futile : " je n'ai pas le temps" !

Écrit par : ariaga | 15/01/2010

@ Jib, ce n'est qu'une citation, extraite de son contexte, destinée à susciter un dialogue. Je vois qu'elle t'a fait réagir.

@ Lecracleur, très bonne ton interprétation de ma photo !

Écrit par : ariaga | 15/01/2010

@ Kea, je "ressens" vraiment ta notion de ressenti du temps et ta comparaison avec le velours me parle fort. J'ai toujours aimé ce sens du toucher, à mon avis pas assez privilégié; c'est immédiat et puis cela se diffuse à tous les autres sens et le temps s'abolit. Merci Kéa.

Écrit par : ariaga | 15/01/2010

@ Le Pierrot, c'est impressionnant ta publication des statistiques de ton blog car on imagine la quantité et la qualité de travail que tu as du fournir.

Écrit par : ariaga | 15/01/2010

Voici qui rejoint (et alimente) mes réflexions du moment, plusieurs instannés que je consacre au temps.
Certes l'homme est sans doute le seul animal pensant qui se projette dans l'avenir. De là à en faire l'inventeur du temps... ce serait plutôt le temps l'inventeur de l'homme!

Écrit par : jeandler | 15/01/2010

Le temps est une notion impossible à définir de façon purement scientifique, car in n'est que vécu, perçu comme le filet de sable du sablier ou le petit jet de la clepsydre. Il y a plusieurs années j'avais écouté une longe émission sur France Culture ou de très savantes personne exprimaient l'immense difficulté de la définition du temps. Nous vivons avec... et le subissons parfois.

BISES

ÉPHÊME

Écrit par : éphême | 16/01/2010

@ Arianil, C'est vrai que je voulais surtout avoir des réactions pour voir ce que mes lecteurs pensaient au sujet du temps mais finalement cela fait deux sujets : le temps et nature et culture, un de trop !

Écrit par : ariaga | 16/01/2010

@ Lechantdupain, Je le savais que je n'aurais pas du mettre cette deuxième partie de la citation ! En plus c'est assez artificiel, tu as vu qu'il y a des points de suspension...

Écrit par : ariaga | 16/01/2010

@ Pseud, tu crois que la vie n'est qu'illusion ?

@ Muse, j'aime ces trois temps de la vie, tu es sage.

Écrit par : ariaga | 16/01/2010

@ Danae, vivre chaque jour comme si il devait être le dernier, plus j'avance en âge plus je me demande si ce n'est pas la solution plutôt que de vivre, comme beaucoup, entre regrets et espoirs sans profiter de ce cadeau qui nous est fait, un nouveau jour et sans remercier.

Écrit par : ariaga | 16/01/2010

Une idée répétée à l'envi par nombres d'autres penseurs, psychologues, philosophes, éthologues et j'en passe. Même par moi figurez-vous. C'est une vérité que nous connaissons tous mais que tous nous perdons de vue trop souvent. Vivre le moment présent, absolument concentré sur maintenant, sans penser à la lessive à faire tourner où à la réponse que nous devrons donner ni même repensé à ce qu'il m'a dit et à ce que je lui ai répondu et si, et si, et si... La notion de temps passé et futur décliner par les divers temps de l'indicatif nous montre des chimères de ce que nous pourrions faire ou que nous aurions pu faire. En attendant, on oublie le présent et nous n'en jouissons pas, que le présent soit bonheur ou douleur...

Écrit par : Gicerilla | 17/01/2010

Cloué sur mon canapé par la grippe ( qui explique peut-être une idée aussi délirante), j'ai hier regardé à la suite deux films de Théo Angélopoulos, LE REGARD D'ULYSSE (170 minutes), et L'ÉTERNITÉ ET UN JOUR (130 minutes), deux chefs d'œuvres dont le sujet est justement le temps, le temps passé, le temps bousculé, recherché, plissé, perdu, retrouvé, inconsolable. Et, dans L'ÉTERNITÉ ET UN JOUR, un personnage en donne une belle définition poétique, bien grecque : " le temps est un enfant qui joue aux osselets au bord de la mer".
Ces deux films sont à voir absolument, car ce sont parmi les plus profondes et les plus belles réflexions sur l'impalpable, l'insaisissable du temps et des souvenirs.

ÉPHÊME

Écrit par : éphême | 17/01/2010

le temps est ce que l'homme à crée pour se répèrer simple notion de calcul !!! quant est t'il de l'espace? pour moi le plus important est de vivre l'instant présent !!! le passé le présent le futur ne font q'Un présent c'est l'éternel présent qui propulse notre vie pour nous réjouir pleinement de chaque instant !!! éphémère comme un instant qui passe dans le temps qui s'enfuit, pour faire naître l'apparence que le temps existe en lui !!! chaque forme de vie est éphémère, elle dispose seulement d'un espace temps pour évoluer dans son présent !!!

Un instant qui surgit
Une ombre qui s'évapore
Un moment qui s'enfuit
Qui te saisit si fort


Le temps n'existe pas
Juste un instant qui passe
Il se crée que par toi
Une seconde dans l'espace


Tout au long de ta vie
Tu franchis de barrières
Le temps est infini
A l'endroit à l'envers

bisous phil

Écrit par : le baladin | 17/01/2010

@ Elisabeth, tu as parfaitement raison , le temps du calendrier et de la montre est un axe indispensable à notre vie pratique telle qu'elle est vécue dans le monde dit "civilisé".

Écrit par : ariaga | 17/01/2010

Frédéric, comme je l'ai déjà dit, j'aurais du ne pas mettre cette fin mais que veux tu il faut assumer ses erreurs et cela m'a permis d'avoir des commentaires dont certains sont des ouvertures sur d'autres sujets.

Écrit par : ariaga | 17/01/2010

@ Ray, intéressant ton rapprochement entre Valéry et Nietzsche. Je crois que ce "raisonneur" un peu touche à tout pour mon goût, assoiffé de connaissances aurait aimé.

Écrit par : ariaga | 17/01/2010

@ Marie Claire, merci pour ton intéressant et juste (à mes yeux!) commentaire. ton blog de cuisine qui est en plein dans l'ici et maintenant est formidable. En particulier un article sur les cocottes et les poêles en fonte qui m'a fait passer un bien bon moment. Pour ceux qui aiment la cuisine intelligente et sensible je vous recommande ce blog.

Écrit par : ariaga | 17/01/2010

@ Kaïkan, tu te leaisse bercer, pénétrer, envelopper par les flots du temps. C'est beau ce que tu écris...comme d'habitude.

Écrit par : ariaga | 19/01/2010

@ Jeandler, voilà un joli paradoxe, je suis très amateur. Le paradoxe est un des meilleurs aliments de le réflexion. Je n'aime pas qu'une chose soit seulement une, et, pour moi, chaque vérité doit avoir son contraire.

Écrit par : ariaga | 19/01/2010

@ éphême, c'est tout à fait cela, le temps qui coule comme un filet de sable. Ils ont l'air tout à fait magnifiques les deux films d'Angélopoulos dont tu nous parles, je ne les ai pas vu et c'est un manque à combler de toute urgence (la grippe en moins).

Écrit par : ariaga | 19/01/2010

@ Gicerilla, c'est idéal d'arrêter de penser aux choses de la vie courante pour profiter du temps qui passe mais c'est rare. Comme le disait Krishnamurti il est difficile d'empêcher le caquetage mental.

Écrit par : ariaga | 19/01/2010

@ Le Baladin, merci pour ta poésie qui pénètre jusqu'à l'essence du temps mieux que ne pourraient le faire tous les discours philosophiques.

Écrit par : ariaga | 19/01/2010

En lisant cette citation de Valéry, que je trouve vraiment excellente...il me vient à l'idée le diable... Le Temps serait-il le Diable ?
bon, c'est sûrement idiot, mais je vois une notion de paradis perdu dans la conscience du Temps (la division du Temps ? Passé, présent, avenir) à la lecture de ce texte. Serait-ce le début des problèmes ? La Bible se serait-elle trompée ? C'est pas le sexe qui nous a perdu, mais le temps ;o)

Écrit par : Guern' de Bé. | 24/01/2010

@ Guern' de Bé, d'habitude je m'efforce de répondre aux comentaires plus ou moins dans l'ordre d'arrivée ce qui me conduit à être complètement décalée dans le "temps" mais je dois dire que ton histoire du diable m'a assez excitée. Aucune idée originale n'est idiote et en te lisant je mes dis pourquoi pas ? Je ne crois pas au Diable au sens chrétien du mot mais je crois volontiers aux actes, sentiments, pensées, négatifs. Quand j'y réfléchis le temps entre souvent là dedans avec cette avidité à s'étourdir dans des loisirs sans intérêts, à accumuler des biens, à passer d'amours en amours etc. etc. comme si on voulait oublier le temps qui nous conduit vers la mort et la peur, alors que la mort, pour moi est une simple transition. Merci Guern' pour cette suggestion.

Écrit par : ariaga | 24/01/2010

//l'homme naturel vit dans l'instant comme l'animal. Plus un homme est près de la nature, moins le passé et l'avenir se construisent en lui. //

On parle au Brézil une langue nommée "pirahã" dont les particularités nombreuses font l'objet de l'étude approfondie de la part de quelques spécialistes, depuis les années 80. Ses locuteurs sont des chasseurs-cueilleurs, on peut donc dire qu'ils sont "près de la nature", si on entend par là que ces gens vivent dans un milieu resté peu changé par l'action de l'Homme.

Le pirahã n'a pas de forme passée ou future.

L'article de Wikipedia à ce sujet dit: "Il n'existe pas non plus de littérature écrite ou orale. Les pirahã ne possèdent pas même de mythes de création. Ses textes sont presque toujours des descriptions d'expériences immédiates ou des interprétations de ces expériences. Il existe quelques histoires sur le passé, mais elles s'étendent uniquement à deux générations dans le passé. En général, il n'existe pas une mémoire individuelle ou collective au-delà des deux générations mentionnées."

Je me souviens d'avoir lu quelque part, en anglais, la réponse des Pirahã à cette question: D'où vient le monde?

"Le monde est toujours là, tel qu'il est."

Pas "le monde a toujours été là," mais juste ça: "Le monde est..."

Le pirahã aurait peut-être intéressé Paul Valéry.

Si j'ai bien compris Einstein, le temps n'est qu'une dimension supplémentaire de l'espace, une sorte de quatrième largeur ou longueur. Hier ou demain, c'est donc ailleurs, _maintenant_.

De toute façon, il semble impossible de vivre autrement que dans l'instant. C'est l'instant qui vit.

Écrit par : r_i_d | 15/02/2010