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24/10/2015

C.G.Jung et le sens de la vie

 

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En cette période où les morts sont plus présents en nos mémoires, ce qui incite à réfléchir au sens de la vie, il me semble que cette citation, très connue, de C.G.Jung alors âgé de 83 ans, mérite lecture ou relecture. À chaque fois que je la regarde avec attention son sens s'approfondit et j'y trouve sujet à méditation ... Alors partageons. Ariaga.

***

"La vie de l'homme est une tentative aléatoire. Elle n'est phénomène monstrueux que par ses chiffres et son exubérance. Au demeurant, elle est si fugitive, si imparfaite, que l'existence d'êtres et leur déploiement est prodige. J'en fus déjà profondément impressionné lorsque, jeune étudiant en médecine, il me semblait miraculeux de n'être pas détruit avant mon heure.

La vie m'a toujours semblé être comme une plante qui puise sa vitalité dans son rhizome ; la vie proprement dite de cette plante n'est point visible, car elle gît dans le rhizome. Ce qui devient visible au-dessus du sol ne se maintient qu'un seul été, puis se fane ...Apparition éphémère. Quand on pense au devenir et au disparaître infinis de la vie et des civilisations, on en retire une impression de vanité des vanités ; mais personnellement je n'ai jamais perdu le sentiment de la pérennité de la vie sous l'éternel changement. Ce que nous voyons, c'est la floraison -et elle disparait- mais le rhizome persiste."

C.G.JUNG, Ma vie, p.27

 

Commentaires

Voyant ce qui est peut être un palétuvier dans une mangrove je me rappelle l'arbre de vie, autrement dit pour certains: Moringa oleifera Lam, chez qui presque tout est bon; les feuilles, les gousses, l'écorce et pas seulement à manger, puisqu'il est utilisé pour faire de l'huile mais aussi pour purifier les eaux saumâtres et non potables chargées de bactéries.
Mais il semblerait que les racines soient impropres à la consommation du fait d'une teneur élevé en alcaloïde je crois, alors attention aux racines!

Écrit par : Thierry | 24/10/2015

Pour que la vie de l’homme échappe à une consommation trop passive impropre à lui donner tout son sens et toute sa saveur il faut que l’homme se tourne avec confiance vers la racine de sa vie afin que la sève brute montant de la profondeur cachée de l’être puisse devenir sève élaborée qui fera grossir le fruit de conscience que le grand rhizome cosmique tend à produire ou appelle sans doute à se former sans cesse et partout à travers le mystère de la création, chez chacun et chacune d’entre nous.

Écrit par : Amezeg | 25/10/2015

La floraison est le corps de l'homme, le paraître, et le rhizome son esprit. Un seul esprit pour plusieurs vies ! L'éternité est notre espace d 'évolution !

Écrit par : Daniel | 25/10/2015

@ Thierry, je crois que les racines auxquelles Jung fait allusion sont celles qui nous relient à tout ce qui nous précède mai pour ce qui est de celles dont tu parles elles me semblent à éviter !

Écrit par : Ariaga | 25/10/2015

@ Amezeg, j'applaudis à la manière dont tu formules la remontée de sève à partir du grand rhizome cosmique. J'aurais aimé l'écrire.

Écrit par : Ariaga | 25/10/2015

@ Daniel, une âme qui évolue à travers les vies, ton commentaire fait écho !

Écrit par : Ariaga | 25/10/2015

Rhizomique ou rhizopode, le voila soutenu par l'avant survenu et il y puise avec constance tout le nécessaire à sa continuation sans jamais se sevrer pour œuvrer à une construction en devenir.
Au delà de l'influx ce qui influe ou infléchit c'est aussi ce qui réfléchit, pas uniquement comme des racines dans l'eau et alimente l'élaboration de soi sans sous estimer l'origine et quelques faits constitutifs.

Écrit par : Thierry | 25/10/2015

Oui vanités des vanités, et nous ne l'avons toujours pas compris!

Écrit par : Alezandro | 25/10/2015

Une très belle image pour exprimer cette floraison perpétuelle dont nous sommes l'objet. Merci Ariaga.

Écrit par : Aloysia | 26/10/2015

Bonjour Ariaga,
l'explication de Jung est très accessible. Si la plante du dessus se fane et meurt, il reste sa racine pour une autre tranche de vie qui pour l'instant nous est inconnue, mais qui est. (du moins nous pouvons l'espérer) Je t'embrasse.

Écrit par : danae | 26/10/2015

Une existence bien rempli pour ce Monsieur qui 83 ans écrivait "ma vie est l’histoire d’un inconscient qui a accompli sa réalisation".
Pour le reste, j’apprends ici. Amitié.

Écrit par : Louis-Paul | 27/10/2015

Oups: "bien remplie" c'est mieux...

Écrit par : Louis-Paul | 27/10/2015

Une très profonde et belle réflexion sur notre existence et notre mort, autrement dit notre vie après la vie terrestre que nous connaissons actuellement et qui est, par essence éphémère mais intense en apprentissage. Ton billet Ariaga ,me rappelle ce récent film bouleversant qui s'intitule" Vers l'autre rive "du grand réalisateur Japonais Kiyoshi Kurosawa. Tout se recoupe tout se rejoint pour ne faire qu'un ...ce qui rend la vie d'autant plus précieuse pour la savourer à chaque instant !

Écrit par : Jerry OX | 27/10/2015

"Ce que nous voyons, c'est la floraison -et elle disparait- mais le rhizome persiste." quelle merveilleuse observation !!! Bises. brigitte

Écrit par : Plumes d Anges | 27/10/2015

@ Alezandro, vanité, nous devons être humble mais cependant être aussi conscient de la merveille que représente l'existence humaine.

Écrit par : Ariaga | 27/10/2015

@ Aloysia, une floraison à laquelle il faut cependant faire attention car on peut la détruire.

Écrit par : Ariaga | 27/10/2015

@ Danae, cette autre tranche de vie ne peut qu'être tu ne crois pas ? sinon, d'où venons nous ...

Écrit par : Ariaga | 27/10/2015

@ Louis-Paul, en effet, je me demande comment il a pu accomplier tant de choses en une seule vie.

Écrit par : Ariaga | 27/10/2015

Que peut-on détruire, Ariaga ? Coupe une fleur, elle repousse ; explose une bombe dans une région, celle-ci revit quelques années après. N'est-ce pas ce que dit Jung ? Le rhizome persiste. La Vie demeure.

Écrit par : Aloysia | 27/10/2015

Cela fait du bien de revenir sur des textes forts, qui remettent les idées en place.

Écrit par : Bonheur du Jour | 28/10/2015

Au détour des saisons, les fleurs se dénudent, disparaissent et renaissent. C'est la chaîne de la vie et nous en faisons partie. Un beau texte.

Écrit par : Sedna | 28/10/2015

c'est dit nous sommes à la base des rhizomes pourquoi pas des bulbes et des caïeux à moins que cela soit des myccorrhizes. nous ne sommes pas comme une plante vivace nôtre partie aérienne persiste ce qui n'est pas le cas des fleurs .

Écrit par : lecracleur | 28/10/2015

Nous trempons dans un bain
est il de jouvence
ou bien de souvenance
il ne s'agit point de convenance
ni de publicité (les pieds dans l'eau)
la flore essence n'est pas la folle apparence
mais taillés et détaillés nous nous accrochons
pas seulement au récit fondateur ou au parcours frondeur
et puis la renaissance c'est aussi la retombée du temps
les fanes et les herbiers donneront du fumier
nous ne sommes pas que bulbe olfactif mais aussi affectif
et si les ragondins se nichent à nos pieds
ils ne font pas de ciné quand on en gronde un
alors quelle importance attacher à ces tiges sorties d'un trait

on voudrait bien convoquer saint jean Chrysostome
pour qu'il nous compte l'histoire des rhizomes
comment donner abri aux hommes
qui se confondent dans les roseaux

et de leur déclarer qu'il faut pousser bien droit

Écrit par : Thierry | 28/10/2015

On se plait à imaginer - avec un peu trop d’optimisme sans doute... - que cette remarque de Jung peut faire naître une réflexion, une méditation qui envisagerait la vie dans son aspect biologique : la floraison dans la chair et dans la matière en général ; et qui l’envisagerait également dans son aspect psychique, dans le mystère de l’Esprit et de l’Âme éternelle... Mais nous vivons en un temps où "sa majesté la science" nous aurait révélé la vérité vraie de toutes choses, à savoir : hors de la matière tangible et de la chair palpable il n’est rien de réel, rien d’existant hors du biologique et de la matière. Et même si aujourd’hui, bon nombre de scientifiques, et non des moindres, doutent de cette affirmation ou même l'écartent, le grand public (comme on l’appelle) continue à adhérer au credo de la science hyper rationaliste et les mots de Jung, passés au tamis de cette étroitesse d’entendement, perdent hélas la bonne moitié de leur sens, et même davantage... :-(

Amezeg

Écrit par : Amezeg | 28/10/2015

Bonsoir chère Ariaga....très belle pensée que celle -là. La vie est si fragile en sa floraison, j'ai frôlé en mai dernier la mort de près, je ne sais comment je suis là ,par quelle chance,pour quelles raisons, il y en a certainement plusieurs ...La vie continue même quand nous n'y sommes plus sur cette terre. Le monde peut se passer de ce que nous sommes...Mes disparus me manquent....Et en cette fin d'octobre ,l'anniversaire de ma mère...rend ce passage plus dur, elle n'est plus là...Bien amicalement.

Écrit par : Hécate | 29/10/2015

@ Jerry Ox, bravo pour la sortie de ton nouvel album. Coïncidence avec ton commentaire, je vais voir ce film Dimanche.

Écrit par : Ariaga | 30/10/2015

@ Plumes d'Anges, c'est aussi la manifestation du ressenti de Jung vis à vis de la Nature.

Écrit par : Ariaga | 30/10/2015

@ Bonheur du Jour, oui, on ne répète jamais assez les choses essentielles.

Écrit par : Ariaga | 30/10/2015

@ Sedna, jolie expression "la chaine de la vie" dont nous sommes un maillon minuscule et irremplaçable ...

Écrit par : Ariaga | 30/10/2015

@ Lecracleur, sur ton blog tu parles du frelon asiatique avec une jolie photo. J'en ai vu passer récemment derrière la vitre de mon balcon et ils ne m'ont pas du tout semblé aimables mais cela aussi c'est la vie !

Écrit par : Ariaga | 31/10/2015

Elle est très juste la conclusion de Jung et ses réflexions qui l'ont précédée. Cela nous semble tellement peu juste de vivre et ensuite de mourir, il faut cependant l'accepter, c'est ainsi et on ne peut rien changer. Bon week end.

Écrit par : elisabeth | 31/10/2015

@ Thierry, oui, ne pas oublier que nous sommes aussi affectifs.

Écrit par : Ariaga | 31/10/2015

@ Amezeg, oui, je pense que l'incarnation est importante et qu'il ne faut pas l'oublier et s'échapper par le haut mais je pense aussi que c'est l'âme (on pet lui donner un autre nom mais celui-là me va) qui fait de nous des personnes humaines.

Écrit par : Ariaga | 31/10/2015

@ Hécate, si tu es encore là c'est parce que tu as encore à 'faire' en cette vie, ne crois tu pas ?

Écrit par : Ariaga | 31/10/2015

@ Élisabeth, tu es très sage, accepter est le mot clef.

Écrit par : Ariaga | 01/11/2015

Boue et marécages,
marigot en prime,
muddy water!

C'est dans le trouble et le turbide que tout nait et se hisse
mais si tout n'est pas lisse ni palisse,
fait de replis et de circonvolutions

le principe du princeps est dans l'évolution pas dans la dévolution

pour dissoudre il faut mettre en solution, le grain de sel et le reste
pas seulement un zeste dans un geste leste

fougeons et fouaillons dans ces entrailles souterraines
qui nous éloignent des calembredaines
avoir du coffre n'est pas qu'une affaire de bedaine

la naissance est dans l'humide
et si la croissance est plus aérienne
la première manche est à l'air
qui donne le sens...du vent

les autres sont plus incertaines
parce que le sens dévie
et ce peut être sou l'effet des tourbillons

alors la vie souple et fluide
s'entortille et se vrille

Écrit par : Thierry | 01/11/2015

@ Thierry, mais c'est très alchimique cette poésie, l'ami !

Écrit par : Ariaga | 01/11/2015

Merci Ariaga...
j'aime beaucoup aussi cette image du rhizome qui subsiste alors que la fleur n'est plus là...
Le rhizome est la partie "éternelle" de la plante, celle qui ne passe pas...et qui redonnera toujours et encore de nouvelles "floraisons"...
Il n'y a pas la vie et la mort...il n'y a que la Vie,
parfois visible, et parfois, invisible...
Nos disparus ne sont pas morts...ils nous sont invisibles...pour le moment ...mais le lien d'amour est encore là, si on y croit.
Les disparus ne disparaissent ...qu'à nos yeux.

Une autre image que j'aime bien, c'est celle du fil qu'on coud sur un tissu...Il est dessus, il est dessous...parfois on le voit, parfois on ne le voit pas : mais il est toujours là...le fil de la vie court ainsi, dessus, dessous...visible, caché, visible, caché...
Comme la nuit et le jour...le sommeil et la veille...éternelle alternance...

La nature reflète tous les mystères, il suffit de la regarder...
et de voir que la nuit est toujours suivie...du jour...!

Amitiés.

Écrit par : La Licorne | 01/11/2015