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28/11/2007

La relation à Dieu, une idée ?

   Le cheminement vers le " processus d'individuation ", dont je vous ai parlé récemment, ne peut s'effectuer chez celui qui n'est pas " relié " à un autre côté qui est toujours un Toi. Que serait un individu seul, qui ne pourrait être comparé à rien ? Rien. Et ceci s'applique aussi à une autre sorte de relation, la relation avec le divin. Le ressenti  d'une présence divine était enraciné en l'homme des origines, créature fascinée par le sentiment d'une nature toute puissante. Cette nature était gouvernée par une puissance encore plus grande, souvent terrible, qui l'enserrait, le surveillait, décidait de son sort ; ceci d'une manière quasi physique. On disait :  j'ai senti sur moi la main de Dieu. 
   Alors, aujourd'hui, j'ai simplement envie de dire mon lmpression que, dans notre société occidentale contemporaine, l'homme  a perdu , le plus souvent, l' expérience, la relation à l'autre qui faisait trembler, ce que R. Otto appelle le contact numineux avec la divinité. " Dieu ", celui qui faisait trembler d'amour ou de peur, a disparu dans les couches profondes de l'inconscient collectif pour devenir une " idée " du moi conscient. Il n'y a plus de Toi, il n'y a qu'un Moi qui tourne en rond dans sa propre réflexion.
       Ariaga
 

Commentaires

Des mots qui se posent sur ton propre ressenti. Mais Dieu est là, au sein de chaque individu qui ne prend que rarement la peine de l'y découvrir. Dieu n'a pas besoin du bruit des mots pour exister. Il a besoin du silence et de l'humilité d'une pensée qui s'élève en toute confiance. Dieu est Esprit. Il avance, il chemine, il accompagne, il guide et il montre le chemin. L'individu n'a qu'un geste, lui, à faire : le suivre.

Larana

Écrit par : Larana | 28/11/2007

J'ose si peu raconter comment je l'ai rencontré et le bouleversement indicible qui a suivi jusqu'à ce jour...
Je crois que kje ne blogue que pour cette "confession", mais ça ne sort pas. Cent Mille milliards de fois transfini au-dessus de toute possibilité d'expression... D'où ma douleur...

Écrit par : joruri | 28/11/2007

Perso je suis athée, au mieux agnostique, au sens que c'est un pb qui ne me passionne pas, puisqu'il n'y a pas et n'aura pas de réponse
alors c'est une question de croyance et chacun est libre (enfin pas tant que cela, voir même plutôt contraint ;-) ) de ses croyances

Je ne sais pas si l'homme des origines avait en lui d'enraciné cette croyance
Cela est aussi une croyance, au mieux une hypothèse

Ce qu'on peut voir, c'est qu'il a cherché à "symboliser" ce qu'il ressentait de cette relation de lui dans qq chose (son environnement perceptible et sûrement plus vaste)
ces symboles très "archétypaux" cherchaient peut être à matérialiser cette énergie qu'il pouvait sentir sans maîtriser
Enfin c'est une hypothèse, presque plutôt une fantaisie,car je ne suis pas scientifique

mais rien ne dit qu'il mettait cette énergie comme qq chose d'extérieur et ayant tout pouvoir sur lui

Je pense qu'en effet nous sommes dans une ère d'individualisme (agotique sans bcp d'individuation) mais que chercher à faire "revenir une relation à l'autre qui fasse trembler" ne me semble pas aller dans le sens de l'individuation et au contraire j'aurais plutôt tendance d'un point de vue systèmique à penser qu'il faille faire comprendre à chacun l'interdépendance dont tout le monde dépend.

chaleureusement

Écrit par : Lung Ta | 28/11/2007

Je pense que l'on vit moins avec le contact de la nature, et nous nous éloignons de "nous". Bonne réflexion sur ce que nous fumes.... Bonne soirée.

Écrit par : elisabeth | 28/11/2007

La chute...
Quand l'homme goûta du fruit défendu, il y gagna la connaissance et la science qui le figèrent dans le donné immédiat et le déterminisme. L'homme perdit sa liberté, son libre-arbitre. Devenu totalement esclave d'une raison bornée et à courte vue qui prêtant être l'inverse de ce qu'elle est, c'est-à-dire libératrice, il ne peut plus voir au delà du rationnel, il a perdu contact avec le reste. Aussi, constament, sommes-nous à courir après des idéologies (la plupart du temps pour le pire) qui nous procurent le sentiment trompeur de nous rendre enfin ce que nous avons perdu à l'origine.
Bises.

Écrit par : Ezrah | 29/11/2007

et moi, je suis "sur le feu".?..expliquez moi, Ariaga! ;-)

Écrit par : astrale | 29/11/2007

et moi, je suis "sur le feu".?..expliquez moi, Ariaga! ;-)

Écrit par : astrale | 29/11/2007

Dans mon enfance, mes « pères » voulurent me soumettre à un Dieu d’Inquisition et de haine auxquels eux-mêmes ne croyaient plus. Juste une mascarade conformiste et bien pratique pour s’assurer de la docilité de leurs enfants. Hélas pour eux, j’avais la tête dure, j’ai résisté 

On survit très bien dans le rationalisme avec une tête dure, mais on finit rationnellement par comprendre qu’une vie sans l’Autre n’est qu’une pâle comédie.

Simplement comme je suis têtue je me refuse à l’appeler Dieu (C’est peut être ce que voulais dire le « tu triches » de mon rêve). Je préfère les termes de Souffle (comme dans le Tao), où de Vie chez K. Ghibran, ou encore de Bien-Aimé comme chez les Soufis.

Ce que je sais, c’est que mon expérience intime à cet « Autre » est celle de l’amour et d'une joie vibrante. Mâtinée parfois d’un certain sens de l’humour. C’est le comble, Dieu aurait le sens de l’humour ;-)

Je t'embrasse

Écrit par : L'Arpenteuse | 29/11/2007

"Dieu aurait le sens de l’humour" : et si c'était tout simplement un humoriste ? Qui raisonnerait par...l'absurde !!!

Sur lui-même, bien sûr, en matérialisant l'idée, en s'imaginant ce qu'il est, via notre matérialité.

Bien sûr, ce n'est qu'une hypothèse parmi d'autres possibilités.

Quant à l'humain : "il ne peut plus voir au delà du rationnel" : c'est tout de même une vision qui a pris naissance au XIX ème siécle et s'est terriblement renforcée le siécle suivant, fort matérialiste, certainement beaucoup trop.

Le rationnel ne peut se concevoir sans l'irrationnel (ne serait-ce que dans la définition même de la rationnalité : c'est un rapport à quelque chose : une chose, par rapport à une autre) : l'humanité, enfin une partie, notamment la plus nantie, l'a oublié parce que ça l'arrangeait bien de le croire : ses intérêts étaient ainsi justifiés.

Écrit par : paradox | 29/11/2007

Je ne sais pas si Dieu a le sens de l'humour mais en tout cas, je sais qu' il a la délicatesse, la force et la fantaisie des créateurs de génie ... Quant à notre rapport à Dieu, que dire ? Le père de 5 de mes enfants est dans uns secte, mes enfants font chacun un chemin face à la spiritualité personnel ... et c' est bien là je crois l' unique rapport à Dieu : une relation intime et personnelle ... mais il y a par contre des institutions religieuses qui me font bondir ... et c' est un maigre mot ... dès que des écrits sont récupérés pour manipuler ou soumettre l' homme, la colère me monte ... La seule religion - dans le sens ligere - lier à - ne peut qu' être librement consentie et plus encore, amener l' homme à être conscient et responsable ... Alors les sectes ... Tu parles, j' en ai la nausée (pas du tout sereine la Kaïkan face à cette manipulation d' esprits) ... Si je devais me définir, je me dirais profondément christique au fond de l' âme, loin des dogmes catholiques ou autres ... Je ne trouve pas de culte en écho à ce que je ressens , c' est ainsi ... les formes nouvelles de rapport à Dieu, à l' homme, au spirituel, à la société ... sont à incarner ... Un pas après l' autre; librement et en tolérance des différences ... idéaliste moi ? Bien sûr et je le revendique ;-)

Écrit par : Kaïkan | 29/11/2007

Fabuleux sujet.... porte ouverte sur la multiplicité des opinions et des ressentis, selon le chemin que tel ou tel parcours, ou bien le chemin que tel ne parcourt pas... cela corrobore à mon sens ta dernière phrase, il semble bien qu'il n'y ait plus "qu'un moi qui tourne en rond dans sa propre réflexion". Sans doute est-ce naturel, un passage de l'humanité dans un cycle étrange... une préparation peut-être, pour prendre conscience de l’individu, de l’individualité, et que cette individuation (de indivisus = qui n’est pas séparé) nous fera comprendre (prendre en nous) que Moi et Toi c'est TOUT pareil à LUI, au plan de l'Essence et que c'est de cette cause première que, L'Idée de Dieu, quelque autre nom qu'on lui donne est née.

Écrit par : Muttifree | 29/11/2007

Quelque soit la vérité ou la réalité de l'Idée de Dieu.... je reviens de dire Merci, Ariaga.

D'âme à âme

Écrit par : Muttifree | 29/11/2007

a-t-on perdu le contact avec la nature
ou avons-nous simplement changé son visage ?

une fourmi dans sa fourmilière
ou Untel qui prend son café en ville…

nous commençons—oh ! lentement—à nous faire
au béton, au plastique, aux métaux lourds
à la radiation, à l’électricité
et même à ces voix silencieuses qui surgissent du web

la foi oscille certes
tel dieu se réduit à quelque simple superstition
pour mieux ressurgir au moment où on l’attend le moins

il suffit de voir quelqu’un jouer aux dés, aux cartes, au super Lotto
et d’entendre les prières, les supplications

on prie le sort.

Une personne aimée tombe malade
et soudainement on se surprend à espérer…

l’être humain est fait pour croire
Croire en lui-même
Revient en croire en l’autre dont il est issu

n’est-ce pas Schopenhauer qui écrivait qu’en chaque personne
existe cette capacité à s’identifier de façon fulgurante à l’autre…

l’homme d’aujourd’hui—une partie de l’humanité
est peut-être un peu trop souvent hypnotisée par son petit nombril, oui
Mais ce nœud de peau lui-même n’appartient-il pas au monde ?

Que le regard se promène !
On retiendra de nous que nous aurons plus longtemps que toute autre
civilisation fait joujou avec l’ombilic

et après ?
Nous ne le saurons jamais (ce qui viendra, ce qui ne viendra pas)

---amicalement

Écrit par : r_i_d | 29/11/2007

Ce que j'enseigne à mes étudiants ?

Que pour s'ouvrir à l'autre il faut encore ressentir suffisamment de sécurité intérieure ; il faut encore pouvoir délier un moi qui pourrait être une membrane souple capable de former au sein du sujet une alcôve pour l'autre, pour celui qui souffre.

Mais pour accueillir la numinosité encore faut-il, et c'est une bête histoire d'osmose, ressentir une certaine forme d'identité fluide et transparente entre l'autre et moi. Ce qui suppose de se percevoir soi-même, dans le Soi, comme une forme libre et changeante, mouvante et légère.

En vérité, je crois que pour ressentir la Foi, car c'est plutôt ainsi que j'en parlerais pour mon compte, encore faut-il qu'entre Dieu et moi le contraste ne soit pas trop grand. Sinon il peut être ressenti comme une menace par le moi qui alors se ferme et se prépare à se défendre, ce qui est lourd de conséquence.

Enfin, lorsque j'en ai fait l'expérience étonnante et surprenante, j'ai senti que je pouvais m'en remettre à Dieu, que tout ce qui me concerne n'est pas dans mes mains. C'est tout de même rassurant et c'est cela qui permet le lâcher prise, et c'est cela qui permet de vivre avec légèreté ce qui pourrait apparaitre comme lourde responsabilité.

C'est fini pour aujourd'hui

A+ Ariaga

Écrit par : jean | 30/11/2007

Chère Ariaga, il va falloir répondre : que de pensées terriblement intéressantes dans tous ces comentaires.

Écrit par : paradox | 30/11/2007

@ Paradox, Et pourquoi répondre ? Ils me font cadeau de leur pensée ils ne me demandent rien. C'est ce qui fait la beauté de la chose, ce n'est pas un forum... Je plaisante un peu mais il est vrai que je trouve qu'il est bon de s'effacer devant ces "personnes" (au sens noble du mot) qui se dévoilent et nous enrichissent d'une petite partie de leur âme. Ils mettent du combustible dans l'athanor du Laboratoire/oratoire. Curieusement, je ne ressens le besoin de répondre que quand il me vient un nouveau texte, comme si je fermais un chapitre. Amitiés.

Écrit par : ariaga | 30/11/2007

Ariaga, ta sagesse est un baume.

Écrit par : jean | 30/11/2007

Je ne vais pas répondre à chaque commentaire individuellement car, comme je l'ai dit à Paradox je ne vois pas l'intérêt de faire des commentaires sur des textes qui se suffisant à eux mêmes et dont certains sont bien meilleurs que mes notes. Je veux plutôt réagir à ce qui m'a touchée et en particulier au texte de
@ JORURI .
Tu as prononcé le mot douleur, et cela me fais mal pour toi. Tu as eu une grande expérience mais pourquoi tant souffrir alors que tu devrais être dans la joie. Parce que tu voudrais la communiquer , mais tu le dis toi même, les grandes expériences sont incommunicables. C'est comme un feu qui consume, on ne raconte pas les flammes. Pourquoi, puisque tu as tant reçu, ne pas tout simplement donner, et donner encore de l'amour gratuit. Et à travers tes mots il y aura bien quelques étincelles du feu qui, s'il est puissant, réchaufferont les autres. Pour moi, mais je ne suis pas toi, C'est tout ce que tu peux faire, mais c'est déjà beaucoup. Il faut être humble devant le grandiose. Je t'embrasse.

@ Lung Ta, si tu es un athée, moi je suis un singe ! (humour Zen...)

@ Jean, accepter, lâcher prise, être humble devant la Nature et le divin, je me sens assez en accord avec toi, dans l'instant.

Écrit par : ariaga | 01/12/2007

Face à la question existentielle, l'être dans sa solitude, dans sa coquille corporelle bien isolée, tente toujours et encore quelque échappée qui le relierait au "mystique" : il y a sans doute cette crainte de la mort, cette inconnue, qui semble fatalement rendre futile cette existence.
Comme dans la religion, le rapport à l'autre, au "toi" qui est "moi" semble apporter un prolongement, qui relie encore une fois, qui sauvegarde cette identité.
De même que le corps est une machine à survivre, l'esprit cherche à en faire autant.
(J'en profite pour vous féliciter pour tous ces articles d'excellente qualité).

Écrit par : guelum | 02/12/2007

Bonjour Ariaga,
Merci pour tes passages sur mon blog et pour tes compliments pas forcément mérités mais qui me font plaisir ;-)
Tu sais en réalité, je ne m’interroge pas sur mes cheveux .. C’est bien là qu’est le problème…….!!!!! Mes histoires de coupe de cheveux tiennent encore pas mal de l’impulsivité ..
Si je comprends bien, tu portes les cheveux plutôt courts !
Est-ce que tu t’es interrogée sur le fait de ne pas vouloir profiter de l’odeur, de la texture, de la chaleur, de la séduction apportées par la chevelure ? (je te pose cette question puisque tu utilises le mot: ANGOISSE)
Regarde, au siècle dernier, les femmes " bien" devaient cacher leurs cheveux, ou au moins les attacher, et elles les dénouaient comme un cadeau pour leur homme seulement dans l’intimité. J’aime beaucoup cette image d’un corps (féminin) nu enveloppé d’une longue chevelure.
Ceci dit le fait que je me sois coupé les cheveux n’a strictement rien à voir avec un détachement quelconque. Ou alors si çà a à voir, personne ne m’a mise au courant !!!!
Bon, finalement, aujourd’hui, ils sont comment tes cheveux ???
Et ………….. ta silhouette...????????????
car, à cette question, tu n'as pas répondu ;-)

Écrit par : ambre | 02/12/2007

"Il n'y a plus de Toi, il n'y a qu'un Moi qui tourne en rond dans sa propre réflexion." j'aime beaucoup ces mots qui méritent largement qu'on s'y attarde !!............

et pour Lung Ta
quand tu écris
"Perso je suis athée, au mieux agnostique, au sens que c'est un pb qui ne me passionne pas, puisqu'il n'y a pas et n'aura pas de réponse"
çà ne te passionne pas, dis tu, parce qu'il n'y a pas de réponse, alors comment peux tu, par ailleurs, dire : " ne cherche pas à comprendre, vis"
car c'est précisément VIVRE sans chercher à comprendre que font ceux et celles qui ont la foi!

Écrit par : ambre | 02/12/2007

11 fois dans les actes des apôtres on lit la formule
"voir et entendre" à propos de l'action concrête de Dieu.
Qu'a t-on fait de cette relation concrête ?

Écrit par : joruri | 05/12/2007

Me promenant au hasard j'arrive ici et voici que cela m'interpelle : l'idée de Dieu ?...Que puis-je en dire personnellement ? Le sentiment de Sa Présence m'habite depuis que j'ai l'âge de comprendre - je peux l'aimer , le haïr , la seule chose que je ne peux dire ,c'est qu'Il n'existe pas !Peu pratiquante ,je ne pourrais par contre vivre un seul jour sans l'invoquer . Savoir qu'Il est le Connaissant de tout me rassure profondèment . Il est pour moi le TOUT-PRESENT quoique je vive ,en bien ou en mal et je Lui fais confiance , Il suffit à tout , Il est nôtre souffle de Vie à jamais. La Splendeur de la Nature n'est autre que le signe de Sa Présence .

Écrit par : La bernache | 16/12/2007

@ Guelum et @ la Bernache, c'est aujourd'hui que je trouve vos commentaires qui m'ont donné envie d'aller visiter vos blogs. Dans des styles très différents je les ai trouvés tous les deux très réussis et j'invite mes lecteurs à aller y faire un tour. Ils y trouveront poésie, réflexion, récits et humour. Que demander de plus.

Écrit par : ariaga | 18/12/2007