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29/10/2006

La sagesse de la Nature

En cette journée d'automne trop chaude où, immobile dans la tièdeur, j'appelle des ondes frissonnantes et une petite pluie glacée qui réveille la peau, je médite et je m'interroge sur l'éventualité d'une "sagesse" remontant du fond d'où dérivent tous les êtres, c'est à dire la Nature. Attention, par sagesse de la Nature je n'entends pas morale. la morale est affaire de civilisation et de moment historique. Je pense à une Nature au sein de laquelle l'homme devrait être un lieu, un temple, où les fonctions biologiques et l'Esprit s'interconnectent (je veux dire sont en relation) harmonieusement.  Or, l'autonomie, indispensable pour sortir de l'animalité, que l'être humain a acquise vis-à-vis de cette Nature, a évoluée vers une complète rupture. Nous ne voulons plus rien avoir à faire avec notre Mère Nature et toutes nos pulsions originaires se sont réfugiées dans l'inconscient. 

J'aimerais montrer, , en continuant la voie ouverte par C.G.JUNG, que, si le monde est malade de divisions, déchirements, guerres, perte du sentiment religieux, si les hommes ont de plus en plus tendance à considérer l'Autre comme un ennemi qu'il faut soit rendre semblable à soi, soit détruire, il est peut-être possible d'apporter quelques remèdes à cette situation en se mettant à l'écoute du discours de l'inconscient.  

Je pense que le rêve, messager de l'inconscient, et surtout les séries de rêves, sont une véritable leçon, une source d'information, sur une Nature oubliée, devenue étrangère, et pourraient se révéler très utiles pour une société qui a perdu le contact avec ce qui constituait une part essentielle de son humanité.  

L'inconscient est un pays étranger par rapport au conscient. Décider d'entrer en relation avec lui représente un geste de coopération avec l'Autre, l'étranger le plus proche, celui qui est en nous. C'est aussi faciliter l'intégration par le Moi conscient de cette pensée dont Jung était pénétré : il n'y a pas de "Je" sans "Toi". 

J'aimerais dénoncer l'illusion d'une "insularité" du Moi, du "Je pense". Il serait temps, par delà même de la référence à la Nature, de redevenir les participants d'une totalité dont nous nous sommes exclus. Il serait alors possible d'instaurer un véritable dialogue entre le couple féminin-masculin, puis d'étendre cette remise en question de l'insularité où nous nous sommes enfermés à l'ensemble des formes de vie.

J'espère, en ce tiède jour d'automne où je me suis un peu laissée emporter par mon amour de la Vie sous toutes ses formes, que bientôt l'être humain va réfléchir à ses relations avec lui même, les autres, le monde, et le divin. 

 

24/10/2006

Pourquoi C.G. JUNG plutôt que S. FREUD ?

J'ai la plus grande admiration pour les travaux et l'oeuvre de S.FREUD car il est le premier a avoir donné à l'analyse des rêves l'importance qu'elle méritait. Mais je suis en quête de réponses au problème de l'être humain malheureux parce  qu'il se sent profondément insatisfait, seul devant une sorte de mur. Ce mur le prive d'une partie de sa totalité psychique. Il a aussi le pressentiment qu'il existe une autre totalité, plus vaste que la sienne, et cela l'angoisse et le fascine à la fois. J'ai trouvé chez C.G. JUNG de meilleures pistes de réponses que chez Freud. 

Autre raison de mon choix, les résultats très différents, quand il s'agit d'opposer le conscient et l'inconscient. Dans le cas de S.FREUD on observe des rapports de force conflictuels alors que dans le cas de C.G.JUNG il y a des rapports de dialogue et de coopération. En effet, le souci essentiel de S. FREUD était d'apporter des preuves, contre tous ses opposants, à sa théorie de la sexualité. Pour lui, ce qui est essentiel c'est le désir au sein du triangle parental. Ce désir provoque une lutte incessante entre l'envie et la peur d'une sanction. S'il y a faute, imaginaire ou réelle, il y a aussi punition et renonciation ce qui est à l'origine de refoulements. Or, le refoulement est une autre forme de violence puisqu'il provoque un rejet de soi même ou des autres. Cette théorie de la sexualité comme fondement de l'inconscient montre que le besoin sexuel n'unit pas les hommes mais les sépare.

 Autre  source de conflit, la lutte entre les forces de vie et les forces de mort, ceci est tout à fait passionnant et mérite d'être longuement médité. Ce sera pour un autre jour. 

Si S.FREUD envisage presque le rapport avec l'inconscient comme une guerre pour défendre le Moi, C.G.JUNG à une autre vision : il tente d'êtablir une relation constructive entre le Moi et l'Inconscient. Il veut faire émerger, autant que faire se peut, par une sorte de coopération entre ces ennemis, coopération excluant la domination de l'un ou de l'autre, une forme de totalité psychique. Le Rêve, et surtout les séries de rêves, sont à la base de ce travail qui fait partie de l'alchimie spirituelle.

C.G. JUNG a aussi une conception "alchimique" de l'inconscient qui est, pour lui, un matériau brut destiné à  être transformé par le contact avec le conscient. Même le aspects les plus noirs font partie de ce matériau qui, lorsqu'il est bien identifié , commence à être transmuté et redevient une énergie positive.

Un dernier point, et pas le moindre, expliquant mon amour pour C.G.JUNG est le caractère de ses écrits. Il pensait que les théories ne sont que des propositions. Souvent, et ses détracteurs le lui ont reproché, il a changé d'avis. Il plaisantait avec ses amis sur le sort réservé à une oeuvre qui serait certainement malmenée par ses successeurs. Je pense que certains d'entre eux, ceux que l'on surnomme "les jungiens purs et durs" trouveront mon texte bien "léger" mais, encouragée par mon rêve du 21,  je le vois me sourire avec l'ironie qui le caractérisait. Je pense aussi, lui qui aimait tant le genre épistolaire, que, s'il était encore vivant, il aurait un énorme blog. 

 

21/10/2006

J'ai fait un Rêve

La nuit dernière, j'ai fait un rêve : J'étais "spécialiste " pour accompagner de nombreux accouchements. On me demandait souvent à quel moment exact les femmes allaient accoucher. Ce jour là, j'avais inventé une méthode qui consistait à tourner une roue de vélo suspendue je ne sais comment. Je faisais cela à toute vitesse et, quand la roue s'arrêtait, je savais l'heure exacte selon le rayon qui était devant moi. Après j'ai eu faim et on m'a dit d'aller voir un grand cuisinier et qu'il me ferait à manger. Je l'ai attendu à la sortie de la cuisine et il est venu vers moi. Il souriait et, avec beaucoup d'émotion j'ai vu qu'il ressemblait à la photo de C.G. JUNG qui est sur la couverture du livre "Ma vie". Il m'a donné le bras et nous sommes descendus vers le port. 

Ce rêve m'a fortement interpellée car il ressemblait à un autre rêve que j'avais fait alors que j'effectuais une difficile recherche sur les rêves et que, découragée par la charge de travail, j'étais sur le point d'abandonner. J'avais alors trouvé dans ce rêve un encouragement de l'inconscient et la force de continuer mon travail. Ce nouveau rêve, qui intervient au moment où j' "accouche" de ce blog, me pousse à croire que l' "ami intérieur" qui me parle par l'intermédiaire de ce rêve me dit : tu as intitulé ton blog laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle, mais que devient le rêve ? As tu peur de parler d'une chose aussi importante qui, si elle est bien comprise peut être un guide pour chacun ? Tu te fais plaisir, tu écris de petites poésies, tu parles de re-présentation, tu évoques l'alchimie mais où est le rêve ? 

Il a raison ce compagnon qui, comme ce fut le cas durant toute la vie de C.G.Jung, m'a toujours guidée ou avertie dans les moments difficiles. Oui, mais comment vais-je en parler ? Scientifiquement, philosophiquement, psychanalytiquement, littérairement ? C'est comme pour l'amour, plus il est profond, plus il est difficile a exprimer. La seule solution sera de me laisser guider et d'écouter la voix de l'Inconscient qui s'exprime si bien dans les rêves quand on sait les contempler, dans le silence de la méditation. 

 

18/10/2006

L'alchimiste en son laboratoire

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(cliquez sur l'image) 

J'avais accusé les ordinateurs, d'être des instruments diaboliques et SOUPLOUNITE m'avais dit, dans un commentaire ,qu'il suffisait de les apprivoiser. Passée l'irritation devant le "il suffit de", le mot de ceux qui savent et trouvent simple ce qui pour d'autres ressemble au dressage d'un dragon, j'ai médité sur l'irrémédiable nécessité de pactiser et même de me lier d'amitié avec cet étranger. 

J'ai commencé par le nommer, celui qui a un non cesse d'être un absolument Autre, et , spontanément, je l'ai baptisé ATHANOR. C'est alors que le processus de re-connaissance s'est enclenché : Athanor était un des maillons de la chaîne qui relie celui-là qui marche dans les pas des anciens alchimistes-philosophes. L'alchimiste dans son laboratoire, "instruit par Dieu et par la Nature", méditait, cuisait, distillait, pour transformer la matière, et surtout lui même.

Athanor, l'ordinateur, contient la matière de l'Oeuvre : une possibilité de connaissances presque illimitées, mais cette matière, grossière ou raffinée, doit être transmutée par le chercheur. Athanor est à la fois le fourneau et la cornue de celui qui oeuvre pour transmettre. Mais les anciens alchimistes juraient de respecter le secret de ce qui leur avait été transmis et de leurs découvertes. C'est pourquoi leur langage était aussi surréaliste. Faudra t-il un jour crypter son langage pour divulguer par l'intermédiaire d'un ordinateur, sur un blog, les résultats d'un travail de chimie mentale ? 

14/10/2006

C.G. JUNG et les arts

Marie Louise von FRANZ, dans son livre : C.G.JUNG, son mythe en notre temps, rappelle combien C.G. JUNG était sensible à la beauté sous toutes ses formes, et aux arts en particulier. En effet, il pensait qu'il y a des représentations qui n'appartiennent pas au moi et, chez les artistes, surgissent d'ailleurs, comme le font les rêves. Au passage, rappelons que les anciens alchimistes étaient souvent appelés "artistes".
La poésie, la peinture, la musique, ont beaucoup compté pour JUNG qui ressentait l'art comme un contact direct avec l'inconscient, mais aussi comme quelque chose de caché que l'on se propose à soi même dans la solitude et le silence.
Autant C.G. JUNG à travaillé toute sa vie pour que son oeuvre soit sérieuse, scientifique et diffusée, autant il était pudique au sujet de ses talents et de ses goûts artistiques. Il craignait de faire de l'"esthétisation" au sujet d'un art qui, pour lui, s'imposait de l'intérieur. Il a quand même montré ses oeuvres de façon indirecte. Il dessinait des mandalas superbes sans en revendiquer la paternité, sculptait la pierre dans sa tour de Bollingen et, surtout, c'était un poéte caché. Il suffit de lire "Les septs sermons aux morts" pour s'en convaincre. Et pourtant il a dénigré cette oeuvre remarquable. Mais cela est une autre histoire...
Il aimait aussi beaucoup la musique. C'est Marie Louise von FRANZ qui me l'a appris. En particulier J.S. BACH. Il paraît que, peu de temps avant sa mort il rêvait encore de créer une sorte de "harpe Eolienne" en suspendant à un arbre un instrument de de soie à travers lequel jouerait le vent, créant ainsi une musique magique.
Cependant, pour C.G. JUNG, l'art n'était pas un but en soi. Il participait à l'évolution de l'être humain et donc à son alchimie spirituelle. C'est une des raisons, pour lesquelles, dans ses pas, a été crée le Laboratoire.

20:25 Publié dans arts | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : écriture, Arts, poésie, Jung

08/10/2006

Accepte

Aujourd'hui, une méditation poétique avant mon travail quotidien dans le Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie spirituelle. Travail invisible, nourriture indispensable.

Accepte...
Dépouille toi comme un arbre qui a traversé les hivers
Perds tes feuilles
Dont tu étais si fière
Acceptent les rides qui creusent dans ta chair
Comme le sculpteur dans la pierre
Elles cherchent ton visage d'enfant

Bientôt tu seras vieille et belle
Regarde toi dans les yeux
Mensonge et peur
Accepte d'arracher cette flèche plantée dans tes entrailles

Accepte la douleur suave de la Vérite
Et vide toi pour te remplir
D'une sève nouvelle

06/10/2006

Etienne Perrot ou la voie de la transformation

Etienne Perrot était habité par C.G. Jung et, à travers lui, par les philosophes alchimistes. Comme Jung, il pensait que les symboles étaient le véhicule des forces de transformation et que ces forces se manifestaient surtout dans les rêves, (à ceux qui voudraient en savoir plus je recommande la lecture de "La voie de la transformation d'après C.G.Jung et l'alchimie". ed. La fontaine de pierre), ces rêves étant eux mêmes un moyen utilisé par la Nature pour nous rappeler nos origines.
Nous avons perdu une partie de notre totalité et nous ne pourrons la retrouver que par une pénible montée de marches conduisant vers ce que C.G. Jung appelle le "processus d'individuation" : retrouver ce que l'on est vraiment une fois enlevée l'épaisse carapace fabriquée par la société, la famille, le travail. Gratter toutes ces couches protectrices est difficile, aussi difficile que l'étaient les différentes opérations du Grand Oeuvre alchimique.
Le travail sur soi demande une infinie patience et une grande modestie. Il faut accepter bien des tristesses, des désespoirs, d'être brulé par la passion, lavé par les larmes, raviné dans sa chair, tourmenté dans son esprit. C'est cela monter les marches mais, croyez moi, cela vaut la peine. On se perd dans des nuits obscures, on traverse des déserts mais au bout il y a de la lumière ou une source. Nous sommes la matière première de la distillation alchimique.
Je me laisse emporter et il vaudrait mieux pour parler de l'Oeuvre alchimique adopter une forme plus poétique et aussi, puisque je parlais de modestie, méditer sur les termes de l'à propos de ce blog. Il y a beaucoup de mots qui demandent à se "présenter" et aussi de la poésie, la forme éveillée du rêve...

03/10/2006

L'innocent

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Il dit de confuses paroles d'il y a des millions d'années
Avant que l'homme ne se pare des oripeaux de la pensée
Et tremble sur ses cils
Amère et apaisante
Une larme d'enfant
Beaucoup trop grand
Sa salive le mouille
Désaltérant la pierre
Il console les bêtes
Et rit d'amour ravi
Quand la fleur lui sourit

Dans une maison sans clef ni porte plus vaste que les mondes
Il lit des livres jamais écrits
Quand il a faim
Il mange les couleurs
Quand il a soif
Il boit la lumière
Il ne possède rien et ne sais où il va
Il est là et regarde
Fixement Les vrais visages nus sous les maquillages
Il aspire la vie et téte l'univers
Imbécile divin qui ne sait pas la mort
Invention des humains
Vous avez peur de lui comme on a peur du vide
Mais surtout pas de cage vous le feriez mourir emportant avec lui
Son grand secret...

02/10/2006

Souplounite et Ephème

J'aime le commentaire de Ephème sur le commentaire de Souplounite qui me parlait très justement de Kant. Il me montre que je ne dois pas m'aventurer trop profond (mais y a t-il tellement de profondeur ? )dans les eaux de la philosophie. Ephème dit qu'il ne faut pas se dissimuler derrière les auteurs.
Maintenant que je suis vieille, et pas encore sage, le maquillage me semble superflu. Je répondrai à Ephème dès qu'un RE-présentant se présentera à moi, de préférence en habit de poète.

Ariaga

 

27/09/2006

conversation

Ne pas aimer les araignées
Une opinion
Mais décider de leur parler
Transmutation.

Ariaga

 

26/09/2006

Le laboratoire

Dans les pas de Jung et des Alchimistes Philosophes de la Nature, ce laboratoire se veut, loin des langages de spécialistes et des contraintes universitaires, un lieu de réflexion sur l'exploration et la transmutation de l'univers intérieur.

Les matériaux du travail seront : diverses représentations symboliques telles que des séries de rêves, la poésie, les arts et tous les écrits révélant la recherche sincère d'un plus grand degré de conscience des contenus de notre psyché. ici, pas d'ésotérisme de pacotille ou de références dogmatiques à une quelconque religion ; en effet, "le véritable temple de l'homme n'est pas de pierre car c'est en lui que réside la clef de tous les mystères".

Ariaga