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30/06/2013

Aller à la pêche

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Ami lecteur, descendre la Charente en bateau m'a fait comprendre qu'il est parfois bon de se laisser aller au vide de la pensée. Aller à la pêche est une autre manière de philosopher et de recevoir la visite de l'Esprit de la Nature.

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Et ne peut-on imaginer que, dans cette grotte d'ombre, se trouve la clef de grands mystères ?

Ariaga

02/12/2012

Le monstre...

Monstre.jpg

Quand le monstre, androgyne de ses abysses, enfermé dans la cornue où il se dessèche depuis les origines, laisse échapper par l'issue du rêve une part féminine démente de solitude, le vouloir explose le verre de la cage.

Elle veut tous les alcools, et aussi tous les rires.

Elle veut devenir folle et manger des délires, énormes !

Elle est jeune, elle est belle,

donnez lui votre sang pour la rendre immortelle.  

            Elle veut Tout,

inventer les poisons, appeler les démons, saccager les jardins,

pour aimer, pour pleurer, pour sentir.

           Elle veut Tout.

Elle parcourt le monde, mers, fleuves, montagnes,

loin, toujours plus loin.

Son corps craquelé devient comme un rocher que jamais n'atteint la marée et les mousses s'effritent dans sa main.

          Des filles sont passées

          et l'ont appelée soeur,

corps vénéneux, ployant comme des tiges, paupières violettes, yeux de topaze, chacune tenait entre ses bras un enfant mort !

Elle ne les a pas entendues, les mots des humains sont perdus.

          Reste le Désir.

Quand elle voit la ville, si proche et si lointaine, elle court haletante, le visage mouillé. Elle tombe, elle rampe et c'est à quatre pattes, comme un chien, qu'elle atteint la première porte, trop tard, une nouvelle fois trop tard.  

           En lettres de cendres il est écrit :

   Le monstre est mort, brûlé sur l'athanor du JE.

               Ariaga

   (Poésie retrouvée dans les profondes caves du Laboratoire)

22/01/2008

Ne pas se fier aux apparences

   Je vous ai déjà parlé du livre Les devoirs du coeur de  Bahya Ibn  Paqûda,  philosophe juif d'espagne du XI° siècle qui écrivait en arabe, la langue de la culture de l'époque, et fut ensuite traduit en hébreu par Juda Ibn Tibbon et de nos jours par André Chouraqui dont les dons poétiques donnent à cet ouvrage un souffle à la fois biblique et très moderne. Ces textes se situent aux carrefour du judaïsme, du christianisme et de l'islam et montrent la possibilité d'un fructueux dialogue entre les trois religions monothéistes.
   Les devoirs du coeur, sont un guide de la vie intérieure et du cheminement vers le divin et je trouve que certains passages s'appliquent tout à fait à notre société contemporaine de l'apparence, en particulier celui-ci où il parle de ceux qui jettent l'invective et divulguent la méchanceté de ceux qu'ils considèrent comme inférieurs sur le plan spirituel : 
 
   " Comment mépriserai-je et confondrai-je ceux dont j'ignore le coeur, la conscience secrète et ce qu'ils sont devant Dieu; la vie intérieure d'un homme, extérieurement méprisable, peut donner un lumineux démenti à son apparence. les prophètes ont confondu et exhorté leurs contemporains par la permission du Seigneur qui voyait leur coeur et leur intime vilenie.  Je suis trop ignorant pour pénétrer les consciences ; celle qui me paraît méprisable, peut être à mon insu meilleure que ce qu'elle laisse voir, et meilleure que je ne le suis devant Dieu. Si un tel me semble mauvais, la cause peut en être simplement due à son ignorance de ses obligations divines, et cela le rend-il plus excusable que je ne le suis dans ma science. Dieu juge l'homme selon ce qu'il sait et je suis plus coupable de mes transgressions préméditées que ne peut l'être celui qui agit par ignorance ; celui-ci se rebelle contre Dieu par aveuglement et inadvertance ; moi, j'agis de propos délibéré, avec toute ma lucidité. Il est également possible que sa méchanceté soit une apparence recouvrant un bien caché, enfoui, contrairement à ce qu'il en est pour moi ; lui étant ainsi plus digne de la miséricorde et du pardon de Dieu ; un seul de ses mérites vaut peut-être mieux que les miens car Dieu seul le connaît et nul ne le loue ni ne l'honore ; il n'en est pas ainsi pour moi dont l'aspect seulement est plus reluisant." (p. 361, ed. Daniel Radford)
 
  Je pense que l'on peut lire ce texte sur plusieurs plans et qu'il est tout à fait d'actualité. Bonne méditation.
       Ariaga