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05/11/2007

Décision et imagination

   La philosophie voudrait que, à la suite de deux notes notes antérieures : la décision (1) et Sous le masque du chef, (la décision 2.) , je parle du déterminisme , de la fiabilité de notre représentation du temps ou de l'enchaînement des causes et des effets. Heureusement, le blog c'est la liberté, et je préfère réfléchir sur l'importance de l'imagination dans le processus de décision. 

    La philosophie rationaliste, malgré tous ses efforts, ne peut supprimer la force de l'imaginaire. Cette "folle du logis" dont parlait Pascal a des imperfections et des dangers mais on ne peut la jeter dehors. L'imagination disait, avec beaucoup de méfiance, ce même Pascal est "la partie dominante dans l'homme". Je pense qu'elle est non seulement dominante, mais que c'est elle qui fait d'un être humain un individu particulier. Le contenu d'une imagination est toujours unique et c'est dans cette imagination unique que le sujet trouve les matériaux de sa décision et de son action.

  Celui que je vais baptiser le Décideur, se représente sa situation actuelle. Elle est le point de départ, le point de vue auquel il se place, pour envisager les diverses possibilités d'action qui s'offrent à lui. Cette situation présente existe dans son esprit avec tous ses détails et personne ne peut avoir la même vision car cette vision est le produit d'une imagination dont le contenu est insaisissable en totalité. (Et je mets de côté les contenus souterrains de l'inconscient !). Pour choisir un acte parmi d'autres, le Décideur va devoir se projeter, comme dans un film, la représentation des différents résultats possibles  de son action. Toutes les qualités dont il pare ces résultats, toute l'attraction que telle ou telle solution exerce sur son esprit n'existent qu'en vertu de qualités et de pouvoirs imaginaires. De plus, dans les choix à faire il y a des directives, des possibles, nécessairement contradictoires. Ces possibles ont déjà, pour lui, une certaine réalité : il les voit, il les vit en imagination, il est le siège de leurs contradictions, avant même qu'lls existent dans son univers objectif.  Je pense donc ne pas me tromper si je dis que la décision prend sa source dans l'imagination.

   Quand je parle ici d'une imagination dont le but est l'action, il ne s'agit pas de la pure fiction, de phantasmes sans autres relations avec le monde extérieur que d'être un vague assemblage de matériaux élémentaires des sensations. Je pense à la faculté de construire mentalement un concept décrivant les liens entre les divers aspects des faits envisagés. Les hypothèses imaginées par le Décideur ne sont pas de folles fictions  car il évitera de choisir une action absolument incompatible avec ce qu'il sait possible (dans le mesure où il est lucide !). C'est à dire qu'il doit y avoir adéquation entre l'acte envisagé et ce que le Décideur connaît du monde et d'autrui.

   On peut, naturellement, dans une espèce de rêve éveillé, prendre des décisions extravagantes, incompatibles avec ce qui est réellement possible. Cela est même nécessaire, car, pour réaliser un peu il faut imaginer beaucoup, dépasser le réel, envisager des conséquences neuves, et créer ainsi de nouvelles combinaisons.  C'est ainsi qu'il y aura dans la prise de décision autre chose qu'une sélection automatique entre diverses solutions toutes faites. Mais il faut, en plus, pour que la décision soit valable et ne reste pas au niveau de l'imaginaire, qu'elle comporte une cohérence et une vraisemblance suffisante pour conduire à des actes que le Décideur considérera comme réalisables. 

   Cela suffit pour aujourd'hui. J'aimerais encore réfléchir sur la notion de l'action possible ou impossible et surtout sur une utilisation particulière de l'imagination : la décision créatrice.

       Ariaga
 

23/10/2007

"Rediffusions"

   Athanor-Ordinateur voyage. Il villégiature sur une vieille commode fatiguée contemporaine des alchimistes tardifs.  La position assise m'étant insupportable (lumbago) et tous les essais pour taper sur un clavier en position allongée ayant donné des résultats pitoyables j'ai choisi la position debout, digne et moins douloureuse.

   Toute la journée de hier, bien allongée à plat sur le dos, méditant sur l'inégalité des noeuds du plafond en lattes de bois, j'ai pensé...et comme beaucoup d'auteurs de blogs un peu obsédés, j'ai pensé au Laboratoire . Genre : Quels sont les sujets de notes qui doivent être traités dans les semaines à venir ?  La mort ? la vie après la mort ? Le Soi autour duquel je tourne depuis des mois en une spirale dont il va bien falloir sortir ? Et puis des photos et des poésies (ce sont généralement les photos qui " déclenchent " les poésies. Et " la décision " commençée et pas achevée. Le temps n'est pas extensible ... et l'écriture parfois difficile. 

   Faire une pause, c'est une solution mais chaque fois  ( elles furent rares ) que j'en ai fait une je me suis sentie mal. J'entendais crier, comme un enfant, le pauvre blog affamé. Je l'ai déjà écrit, le blog est un vampire, une drogue. alors, en provenance directe du plafond, est venue la réponse : une pause " active ".  Quand je vais dans l'administration du blog je trouve une liste de mots et questions le plus souvent demandés sur les moteurs de recherche. Je m'aperçois, ce qui me fait enrager, que les réponses sont, depuis longtemps dans les 250 notes que j'ai déjà publiées. Je vais donc, et cela sera ma pause, ma respiration, " rediffuser " quelques notes. Je me réserve le droit de les commenter, de voir si, aujourd'hui, je publierais exactement le même texte .

   Je vous embrasse tous amis connus et inconnus.

       Ariaga.
 

 

02/10/2007

Sous le masque du Chef ( La décision 2 )

   La première idée qui m'est venue avant de parler de la décision personnelle a   été, allez savoir pourquoi , de réfléchir à la nature de celui qui prend des décisions pour la collectivité.. Je signale que je ne suis pas responsable si des esprits pervers trouvent dans cette brève réflexion des allusions à la société contemporaine. 

  La décision fut, pendant longtemps, l'apanage d'un chef qui l'entourait de mystère et de magie. Le chef " masquait ' ses pouvoirs pour qu'ils ne perdent pas leur côté numineux. Roger Caillois dans son ouvrage Les jeux et les hommes insiste sur l'importance dans les sociétés primitives de l'objet masque comme instrument de pouvoir. Il écrit (p.203) :  " Le masque était le signe par excellence de la supériorité. Dans les sociétés à masques, toute la question est d'être masqué et de faire peur ou de ne pas l'être et d'avoir peur." Le secret de ce qui se cachait derrière le masque était farouchement gardé par toute une série de prohibitions et de châtiment le plus efficace étant la mort.

   L'autorité était une propriété intrinsèque liée à l'essence et à la nature de certains individus ; une espèce de don très inégalement réparti. Cette mystique du chef-né engendrait une confusion entre l'aptitude à décider et l'attribution du commandement.

   Aussi longtemps que des  intelligences isolées purent comprendre de manière encyclopédique un grand nombre de faits élémentaires facilement assimilables, les garder pour eux, les combiner avec le sens de la mise en scène, certains hommes s'assurèrent la puissance et le droit de décider pour tous. Mais petit à petit le chef éprouva de la difficulté à assumer sont statut de surhomme. La tâche était trop lourde car sa supériorité même en faisait l'esclave d'un savoir de plus en plus envahissant. Les inférieurs respectueux, se cantonnant dans leur rôle d'exécutants, renvoyaient tous les problèmes de décision au chef. N'était-il pas naturellement destiné à résoudre les questions demandant science et aptitude à prendre des initiatives ?

   Le chef, quand il avait un minimum de lucidité, se trouva confronté aux limites de sa compréhension face à la complexité des paramètres et à la gravité des conséquences de ses décisions. Progressivement, il fut contraint de ne plus se fier à son seul savoir. C'est ainsi que de nos jours le chef doit , en principe, demander aux techniciens et surtout aux technocrates de fournir les éléments d'appréciation qui lui manquent pour juger et décider. Le chef a ainsi trouvé un nouveau masque, bien impénétrable, tissé de grands mots tels que organisation, programmation, enquêtes, résultats statistiques , calculs de probabilités...et beaucoup d'autres. Le chef a porté et portera toujours un masque, de quelque espèce qu'il soit. Machiavel savait cela quand il parlait dans Le Prince (ch.XX)du masque moral que portait le Roi Ferdinand d'Espagne  : "Ensuite, pour pouvoir former des entreprises encore plus éclatantes, il se couvrit adroitement du masque de la religion, et par une pieuse cruauté, il chassa les Maures de ses États.". Je ne vous cache pas que Machiavel était très admiratif....

  ( à suivre )

       Ariaga
 

 

06/03/2007

Le blog est un vampire psychique

Le BLOG, notre blog, a tout le temps faim du sang de notre esprit. Il est source d'une sorte d'accoutumance, d'"assuétude" qui fait que, pour celui qui n'en fait pas un simple amusement, il commence, de manière insidieuse, à s'emparer de notre vie. Blog, de quoi vais-je te nourrir demain. Cela trotte dans la tête pendant la nuit. De belles idées viennent qui s'évanouissent le matin. Alors on cherche laborieusement dans des notes, de vieux textes. Les rêves disparaissent au profit de rêvasseries dans un demi sommeil. 

Le blog nous donne des satisfactions pour mieux les reprendre. Par exemple, des "amis" qui disparaissent sans un mot d'adieu; on clique sur leur blog et il n'y a plus rien. Parfois on croit apercevoir leur ombre ailleurs, mais comment savoir si ce n'est pas une illusion. 

Quand on est, comme moi, une laborieuse capricorne (heureusement allégée par un ascendant gémeaux) on se sent vite des "devoirs" envers son blog.  A un tel point que l'on devient désagréable avec son entourage s'il vous dérange quand vous vous occupez de lui. En plus, oh honte ! cette pauvre Ariaga qui a toujours été un être libre et si peu conventionnel tombe dans le travers (accentué par le fait que 80/100 des visiteurs sont de mystérieux inconnus venus de google et autre) d'être fière de la fréquentation et de se demander, est-ce que ça va leur plaire, est-ce qu'ils vont comprendre? Autant se prostituer ! Du coup l'angoisse s'installe.  Juste punition des muses, la veine poétique s'épuise etc. etc. 

Alors, aujourd'hui, après avoir fait une cure de désintoxication sur mon banc, dans un sursaut de survie, avant que tout mon sang ne soit bu par le blog JE BRANDIS L'ETENDARD DE LA REVOLTE et j'édicte de nouvelles règles. 

-Je veux que mon blog me procure du PLAISIR et pas des soucis. C'était son but premier.

-Il peut crier famine, si je n'en ai pas envie, je ne lui donnerai rien à manger. Si, au contraire, j'ai envie de le gaver, d'écrire des notes longues, je m'en ficherai qu'elles disparaissent à toute allure dans les souterrains du blog. Si il est gentil j'irai, peut-être, leur donner un permis de visite avec des liens, de temps en temps. 

-Que ceux qui ne lisent pas mon "à propos"et jugent le blog uniquement sur la page d'accueil, aillent jouer ailleurs, il y en a des millions d'autres. Et puis, note positive, j'ai quand même sur ce blog rencontré quelques vrais amis, beaucoup plus intéressants que ceux de la vie courante probablement grâce à leur virtualité, (ils comprendront). 

-J'ai le droit de me contredire, de ne pas vérifier précisément mes sources, de faire des fautes d'orthographe, de ne pas répondre à tous les commentaires, bref, plus de devoirs, rien que du plaisir !

         Non mais alors ! Ce n'est pas une s........ de Blog qui va me faire la loi. D'autres ont essayé et ils ont échoué. Ariaga est coriace et il lui reste du sang malgré les ponctions répétées du vampire. 

   Je vous embrasse tous et si vous êtes dans mon cas révoltez vous !

           Ariaga