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25/04/2013
Comment convaincre un auditeur
Vous savez, amis, la profonde influence de Goethe sur C.G.Jung. Alors, en pensant à ce cher Carl Gustav dans l'oeuvre duquel j'ai à nouveau tendance à m'immerger, je vous propose, en attendant une note plus copieuse, une citation.
Il s'agit des débuts du Faust I. Faust interrogé sur la possibilité de conquérir, de charmer et de convaincre un auditoire par de belles paroles répond :
"Si vous ne le sentez, vous essaierez en vain,
Si vous n'avez en vous l'éblouissante flamme
Qui jaillissant du coeur, persuade, convainc
Et force l'auditeur à vous ouvrir son âme,
Vous pouvez vous asseoir, cuire un pauvre ragoût
Des miettes de festin prises à d'autres tables,
Ranimer en soufflant des cendres misérables,
Les singes, les enfants, si c'est là votre goût,
Viendront vous admirer vous et vos patenôtres,
Mais jamais vous n'aurez accès au coeur des autres
Si ce n'est votre coeur qui leur parle pour vous."
J'aime beaucoup la fin, très simple et juste, et je crois que nous pouvons tous la méditer. Il y a des gens qui parlent admirablement et pourtant, quand leur discours est fini, il ne reste que du vent.
Ariaga
17:38 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (69) | Tags : écriture, philosophie, c.g.jung, goethe, faust, société, citation
20/04/2013
Les phobies
Qui n'a pas une phobie plus ou moins handicapante ? Phobie des serpents, du vide, de la foule, et de tas de choses et situations parfois surprenantes. On a du mal à comprendre la terreur que quelq'un peut ressentir devant un papillon ou une tétine.
C. G. Jung dans son ouvrage Psychologie du transfert exprime une curieuse opinion au sujet des phobies. Il met en garde contre un excès de soins , ce qu'il appelle "l'enthousiasme thérapeutique", et dit que " tout ne peut pas être guéri, tout ne doit pas être guéri". Il raconte, à titre d'exemple deux histoire qui seraient incroyables si on ne connaissait pas le sérieux de Jung.
La première concerne une femme qui souffrait depuis longtemps d'une dépression et d'une phobie de Paris. La dépression fut guérie mais la phobie demeurait. Cependant, elle se sentait tellement bien qu'elle décida de prendre sur elle et de venir à Paris. Elle réussit à atteindre Paris mais le lendemain de son arrivée elle succomba dans un accident d'automobile.
La seconde histoire est celle d'un patient atteint d'une curieuse phobie des perrons. Il faut pris par hasard dans un affrontement de rue. Il y eut des coups de feu et, terrorisé, malgré sa phobie, il voulut se réfugier dans un édifice public auquel on accédait par un perron. Il gravit le perron en courant et c'est alors qu'il fut atteint par une balle perdue. Il s'écroula sur les marches.
Les conclusions de Jung sont que les symptômes psychiques doivent être considérés avec une grande prudence et que la psychothérapie doit se montrer modeste car nous sommes loin de connaître toute leur signification.
Je dois dire que je reste perplexe. Certaines phobies seraient-elles une mise en garde d'un inconscient qui fonctionne dans une autre temporalité et qui "sait" qu'un danger nous menace ? Je frissonne ...
Ariaga
17:42 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (76) | Tags : écriture, société, psychologie, philosophie, jung, photo, phobies
13/04/2013
G.Jung et la prière
La prière, la supplique, le remerciement, d'une pensée qui s'éléve vers une puissance supérieure, sont quasiment universels. On appelle à la cessation de la souffrance, à la délivrance des chaînes, à la réussite et même au retour du beau temps. On remercie d'avoir été exausé.
C.G.JUNG, répondant à une correspondante qui l'interrogeait sur la prière lui répond dans une lettre du 3 août 1953 :
...la prière. C'est là quelque chose qui a toujours fait problème pour moi. J'ai eu le sentiment, il y a quelques années, que toutes les exigences qui vont au-delà de ce qui est sont injustifiées et infantiles, et qu'on n'a donc pas le droit de demander quelque chose qui ne nous est pas accordé. On ne peut pas rappeler quoi que ce soit à Dieu, pas davantage Lui prescrire une conduite, excepté lorsqu'Il tente de nous imposer quelque chose que nos limites humaines ne sauraient porter. La question est naturellement de savoir si pareille chose arrive. Je crois que oui, car si Dieu a besoin de nous comme régulateurs de Son Incarnation et de Son accession à la conscience, c'est parce qu'il dépasse, dans Son illimitation, toutes les limites nécessaires pour devenir conscient. L'accession à la conscience est un renoncement permanent, car c'est une concentration qui ne cesse de s'accroître.
Si ce que je dis là est juste, alors il peut arriver qu'il faille "rappeler" quelque chose à Dieu. Le Soi le plus intime de tout homme et de tout animal, des plantes et des cristaux est Dieu, mais ramené à des proportions infimes et confronté à Sa forme individuelle terminale. C'est pourquoi, rapporté à l'homme, Dieu est également "personnel" comme un Dieu antique, et donc anthropomorphe (comme Jahwé chez Ézéchiel).
Un vieil alchimiste a formulé ainsi le rapport de 'homme à Dieu : " Aide-moi, afin que je T'aide !".
C'est moi qui ai souligné car je déteste" saucissonner" les textes de Jung pour ne prendre que ce qui m'intéresse mais, en particulier dans la Correspondance, il a tendance à se "lâcher" comme on dit aujourd'hui, et a devenir un peu difficile car il aborde plusieurs sujets en même temps.
En tous cas, je ne doute pas que, pour les courageux, il y ait dans cette citation un beau sujet de réflexion.
Ariaga
17:17 Publié dans Alchimie, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : écriture, jung, prière, religion, dieu, pensée, photo, société
10/04/2013
Chaos métallique
Beauté de l'erreur qui monte des failles en une haute stridence nourricière de la danse des contraires.
Le monde jetable pulse du hasard
explosion en étoile d'une ligne trop droite
qui se tord en un désir de mort
dans les fours alchimiques de la dissolution.
Ariaga
15:43 Publié dans Alchimie, arts, la Rochelle, photo, poésie | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : écriture, poésie, société, art, alchimie
06/04/2013
Panne d'inspiration
Il y a des moments où on se sent comme ce cycliste acrobate que j'avais photographié devant le viaduc de Morlaix. Il n'est ni en haut ni en bas ; instant de nulle part.
Il ne me reste, si je veux écrire une note , que mon titre : Panne d'inspiration. Je vais laisser le mot (riche) panne à d'autres pour conserver inspiration et quand je vois, prononce, tourne dans tous les sens, ces quatre syllabes je crois que l'on peut jouer un peu. Utilisons le principe d'amplification de Jung ou la Langue des Oiseaux des alchimistes.
INSPIRATION, je commence par un vieux souvenir de latin
RATIO(onis) : Calcul, organisation.
SPIRA : Noeud des serpents, des arbres, des cheveux.
Il faudrait donc déméler les noeuds des pensées inspirantes qui arrivent en vrac et les mettre en ordre.
SPI(diminutif de spinnaker) je vois l'inspiration qui fend les flots de l'inconscient aidée de cette grande voile.
RÂ : Le Dieu égyptien du soleil apporte la chaleur et l'énergie et c'est l'
INSPIR, la respiration profonde, qui va capter cette source dans le cosmique mais j'entends aussi SOUPIRS car la captation de l'inspiration est parfois une tâche longue et épuisante.
ION : Cela sonne grec, mais je ressens plutôt ce tout petit Ion, qui traîne à la fin du mot, comme celui qui se demande si il va perdre ou gagner au grand jeu des électrons. Celui-là est aussi en l'air !
Je me suis juste amusée et je pense que certains auront des ajouts à faire ...
Ariaga
16:39 Publié dans Alchimie, blog et quotidien, Philosophie, photo | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : écriture, philosophie, photo, alchimie, jung, société, art, questions, bretagne