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07/06/2007
PARACELSE, médecin, alchimiste, philosophe
Ma vie est embellie par des personnages, à la fois morts et vivants, morts pour l'état civil mais vivants pour mon imaginaire, personnages avec lesquels j'ai des "conversations" intérieures. Naturellement il y a le cher Carl Gustav et aussi Sigmund (ils ont des dialogues intéressants) mais il en est d'autres. Je vais, de temps en temps, vous les mettre en scène brièvement, comme celà, si vous les rencontrez dans mes textes, les présentations seront faites. Un de mes préférés est PARACELSE, que je n'appelle jamais par ses prénoms, absolument imposibles. D'ailleurs, Paracelse était un pseudonyme.
Paracelse, médecin, philosophe, alchimiste est né à Einsiedeln (Suisse) vers 1493, je dis vers, car le cher homme était très pudique sur son âge. Il est mort à Salzbourg en 1540. Sa véritable mère, selon ses dires, était la Nature, sa mère adoptive l'Eglise dont, malgrè son esprit sceptique, il ne se sépara jamais, pas plus que de l'alchimie, de l'astrologie et de la magie "sciences divines" dont il pensait qu'elles lui avaient été transmises par ce qu'il appelait la "lumière de la Nature" et qu'elles lui étaient utiles pour l'aider à remplir sa mission "divine" de médecin.
On trouve dans l'oeuve de Paracelse une pensée "uniciste"mais dont les fondements sont le paradoxe et l'acceptation des contraires. Il ne cherche pas une vision non contradictoire du monde et néglige la séparation entre le rationnel et l'irrationnel. Il n'avait nulle crainte des Autorités et de la Tradition et ne reconnaissait que l'autonomie et l'expérience de la Nature. En tant que chrétien du Moyen Âge il vivait dans un monde unitaire sans voir de conflit entre les sources de connaissance divine et naturelle puisque, pour lui, tout avait son origine en Dieu. Un Dieu quelque peu personnel et avec lequel il entretenait des relations qui sentaient un peu le soufre. Il écrivait : "J'avoue aussi que j'écris comme un païen tout en étant chrétien".
Paracelse avait tout un système du monde très structuré dont je ne vous parlerai pas aujourd'hui. Il s'agissait juste de faire connaissance.Seulement un exemple : l" Aquaster ", principe à la fois " humide " et " spirituel ", maternernel aussi, est un lieu où est engendré " l'esprit de vie ". Ce n'est pas poétique ? Mais aussi cela va plus loin car Paracelse avait l'intuition que la Nature n'est pas uniquement physico-chimique, mais aussi psychique.
Même s'ils ne le déclarent pas ouvertement, et s'ils se plaignent de ses "obscurités", Paracelse a été l'inspirateur de nombre de ses successeurs qu'ils soient médecins, alchimistes ou philosophes, ou les trois en même temps. (Par exemple l'alchimiste et médecin Gérardus Dorneus) et parmis mes "visiteurs" il occupe une place de choix et, vous aussi, amis lecteurs, je crois que vous allez souvent le rencontrer.
Ariaga.
20:37 Publié dans Alchimie, Nature | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, spiritualité, nature, Paracelse, alchimie, philosophie
05/06/2007
Alchimie et correspondances : Le sourire de Cézanne
La photo n'a rien à voir, juste une envie de la mettre là.
Je n'ai pas l'habitude de jouer les critiques littéraires, il y a des blogs de "spécialistes". Je vais cependant faire une exception car j'ai eu un grand coup de coeur pour Le sourire de Cézanne de Raymond Alcovère (éditions n & b) qui fait partie de mes liens. Cela n'aurait pas suffi pour que je vous en parle mais ce livre m'a plongée dans la subtile alchimie des "correspondances" de Baudelaire en ce lieu où "les parfums, les couleurs et les sons se répondent".
Le sourire de Cézanne est plus qu'un court roman (je dis court pour les paresseux). Bien sur il y a une histoire, une belle histoire d'amour improbable et absolue. Aussi improbable que les chances de l'alchimistes de trouver de l'or, le peintre de réussir son oeuvre-vie, l'héroine d'achever de rêver son livre, la "correspondance" (au sens de répondre ensemble) échangée de recevoir de vraies réponses. Mais ce que j'ai ressenti si fort au sein du creuset où l'auteur a fondu ses mots c'est l'abolissement des frontières, le mélange et, j'y reviens encore, les "correspondances".
La peinture est une danse, la musique pénètre tous les atomes des êtres et des choses, la mort se mélange à la vie, les fulgurances traversent l'harmonie, les corps se donnent et restent libres. Dans le flamboiement du Sud omniprésent, toutes les frontières s'abolissent y compris celles du temps. Et quand on lit les derniers mots du livre, des mots d'amour absolu :
"Je suis innervé de toi, de ta présence, de ton absence et c'est vrai, c'est la même chose, puisqu'une fois tu es arrivée dans ma vie, cela vaut pour toujours, alors pars, reviens, qu'importe, tu es là."
on ne peut rien ajouter...
Ariaga
16:55 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, livre, art, poésie, amour, peinture, photo
04/06/2007
C.G.Jung, un laboratoire vivant de psychologie et d'alchimie
Comme je l'ai déjà dit notre corps et notre pyché sont semblables au vase des alchimistes et si la Totalité en Soi est irreprésentable il existe cependant un lieu privllégié de cette représentation (j'avais expliqué aux tous débuts de ce blog qu'il s'agit plutôt d'une re-présentation, au sens que lui donne Edgard Morin), ce lieu privilégié étant l'être humain.
Devenir un lieu où peuvent se re-présenter les aspects perdus de la totalité, être le champ d'une expérience consistant à "retourner en son être propre", est la tâche à laquelle s'est attelé Jung, et dont il a fait le bilan par cette phrase de Ma vie (p.259) : " J'ai le sentiment d'avoir fait ce qui m'était possible. Naturellement cela aurait pu être davantage et mieux, mais pas en fonction des capacités qui étaient les miennes ".
Voilà des mots que je voudrais bien pouvoir me dire à la fin de ma vie.
Le corps et la psyché de Jung furent, pour de nombreuses raisons d'ordre biographique, à la fois un lieu de tension entre les opposés, et un lieu de " réception " des messages de l'inconscient. Il semble qu'il avait , plus que d'autres, une prédisposition à percevoir le flot de la vie et à passer sa tête (comme le fait le sujet de l'illustration au début du blog d'Arianil) par un trou donnant sur un " ailleurs ". Il était, en quelque sorte "connecté", ce qui lui faisait dire que, chez lui, "les cloisons étaient transparentes", et lui permettaient d'avoir une meilleur vision sur les processus se déroulant à " l'arrière plan ".
Explorer l'inconnu est périlleux. Si son corps connut la souffrance, ce fut surtout son esprit qui, en particulier au moment de sa terrible confrontation avec l'iconscient, subit des attaques qui le menèrent aux limites de la mort psychique. Mais sa volonté était aussi forte que son insatiable curiosité. Connaissant les risques, il a, en toute lucidité,accepté d'être le laboratoire, le vase alchimique, où se réalisait le projet d'un inconscient visant à se déployer avec la coopération du conscient. Vous me direz, l'inconscient n'a pas de projets, oui, mais le Soi n'en aurait-il pas un ? C'est une question qui va se poser, si vous continuez à me lire.
Jung a toujours ressnti un sentiment de parenté, quasiment chamanique, avec les forces de la Nature se déployant en de multiples manifestations concernant aussi bien les plantes que l'"amour cosmogonique". Il s'est, consciemment, laissé emporter par le flot d'une Vie qui le fascinait, tout autant que la mort au sujet de laquelle il avouait posséder un "mythe" et des indications de l'inconscient lui donnant à penser qu'elle pourrait augmenter son degré de re-présentation de la totalité. Il avait probablement tiré les conclusions des visions qu'il eut pendant la grave maladie durant laquelle, en 1944, il flotta entre la vie et la mort. Pendant cette période il devint une sorte d'écran sur lequel furent projetées les images d'une forme de re-présentation de la totalité.
Les oeuvres de Jung font, elles aussi partie de sa réalisation globale. Elles furent l'expression extérieure d'une métamorphose intérieure, favorisée par l'attention qu'il porta aux contenus de son iinconscient. Tous ses écrits furent rédigés sous la " pression " d'un " Autre en lui " qu'il considéra non comme un ennemi, mais comme la pièce manquante nécessaire pour qu'il puisse devenir, matière et esprit, une forme d'incarnation la plus complète possible d'une unité de Vie, d'une individuation.
Ariaga
17:15 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, spiritualité, Jung, nature, philosophie, Soi, alchimie
01/06/2007
DJAIPI : Géométrie spirituelle
Ariaga.
Géométrie spirituelle
C'est une intuition géométrique qui me permet de décider si je mets un élément du dessin plutôt à gauche qu'à droite, si je dois mettre plus de rouge ou plus de bleu, si je dois forcer le contraste ou affiner le rythme du graphisme. Le sens de la composition (visuelle) nécessite une intuition déjà entraînée à sentir la relation des éléments du dessin entre eux.
La géométrie est l'Art des rapports. A l'image du jazz, beau fleuron de géométrie musicale, c'est un état d'esprit. On peut se reposer la question de savoir qui nous empêche de nourrir et de « muscler » cette intuition.
Grâce à leurs pouvoirs de nous instruire avec des sentiments, la musique et la géométrie augmentent notre perception de l'énergie universelle en action.
La spiritualité est une pratique. C'est aussi un état d'esprit, une disposition. Cet état, convenablement entretenu, permet de percevoir des pressentiments jusque là ignorés ou censurés. Exercer notre attention et notre vigilance peut nous mener à découvrir des indices qui alimentent l'hypothèse d'une géométrie spirituelle.
On relève ces indices dans les phénomènes d'analogies, de synchronicité, dans des situations qui provoquent le phénomène du numineux, ou sur les fréquences du langage symbolique. On en trouve aussi dans les arts, les jeux, les coïncidences, le destin, le déjà-vu, ... D'ailleurs, tous les arts courent après ces indices, car (presque) tous veulent procurer une métanoïa à leurs participants.
Un exemple parmi d'autres, est la posture dans laquelle nous pouvons adopter le « double point de vue » (vertical et horizontal) que demande la pratique picturale et/ou méditative du mandala. Cette double perception est sur la même fréquence que celle d'un état numineux et/ou méditatif.
Nous avons avec l'énergie universelle une relation ambiguë et rendue pour le moins compliquée par nos appareils de perception et de traduction : intellect (mental), cœur (blessé), corps (de souffrance)... Lorsque le petit moi aperçoit l'énergie spirituelle, il va essayer de la rejeter, la refouler, la détruire ; ou bien il va chercher à s'en emparer, à la tripoter pour en faire un système (intellectuel, moral, philosophique, psychologique, politique !), un système de pensées, de pouvoir, et il cherchera éventuellement à en faire une matière commercialisable. On peut craindre, là, que le moi soit l'ombre ou le singe de l'Etre.
Les modèles de l'Univers (ou cosmogonies) sont des miroirs précieux de cette énergie et ils résonnent tous de points communs. Ce sont des cartographies d'ADN stellaires et de constellations psychiques. Ces modèles sont des projections (donc géométriques) du cosmos intérieur. L'âme étant sous tendue par des réseaux complexes, sa topologie mérite l'attention.
Que ce soit entre deux galaxies, deux êtres humains ou deux molécules, il ne s'agit pas de faire une comparaison analytique avec le (funeste) principe du tiers exclu, mais plutôt de reconnaître un facteur R qui relie les deux termes en particulier et tous les autres en général. La jeune (quoique...) pensée quantique, avec son EPR, se joint à la poésie holistique des Grecs, des Taoïstes et des Amérindiens.
La géométrie spirituelle semble plus vaste et, par endroits, plus ténue et subtile que la géométrie sacrée, fondée principalement sur l'intention et le rayonnement textuel des Tracés. Si la géométrie est un art, la géométrie spirituelle est un art de la pratique (l'art d'être au bon endroit parce qu'il n'y en a pas d'autre, et ... avec du style).
C'est un art qui permet de discerner et goûter le facteur R ou quintessence de l'Energie universelle. Car nous avons la possibilité de « faire, dire et reproduire » (autrement dit, pratiquer) le Principe universel de Maât l'égyptienne.
L'art du goût subtil peut s'éduquer par une pratique. Il favorise l'action de la fonction transcendante. Ce goût est une esthétique spirituelle, mais la jouissance de cette esthétique contient quand même l'exigence d'œuvrer à la transformation intérieure.
NeD
La géométrie spirituelle semble donc gouverner la substance mystérieuse des liens entre les êtres. Elle a un langage, une syntaxe, un vocabulaire, un alphabet dont NeD est un des symboles.
NeD est un daïmon, un passeur, un nœud, un sherpa issu de la lignée des figures ambiguës ou acteurs d'une Folle Géométrie, provocateurs d'ébriétés analogiques et numineuses. Comme beaucoup de symboles, il est à la fois la moitié visible de « quelque chose » et à la fois capable de représenter un Tout. NeD exhibe des conjonctions d'opposés qui prouvent que la transmutation est possible. Il a besoin d'un atelier (et moi aussi), afin de pratiquer sa Spiritualité géométrique.
17:43 Publié dans CONTRIBUTIONS | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, spiritualité, Art, photo, mathématiques, philosophie