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22/01/2008

Ne pas se fier aux apparences

   Je vous ai déjà parlé du livre Les devoirs du coeur de  Bahya Ibn  Paqûda,  philosophe juif d'espagne du XI° siècle qui écrivait en arabe, la langue de la culture de l'époque, et fut ensuite traduit en hébreu par Juda Ibn Tibbon et de nos jours par André Chouraqui dont les dons poétiques donnent à cet ouvrage un souffle à la fois biblique et très moderne. Ces textes se situent aux carrefour du judaïsme, du christianisme et de l'islam et montrent la possibilité d'un fructueux dialogue entre les trois religions monothéistes.
   Les devoirs du coeur, sont un guide de la vie intérieure et du cheminement vers le divin et je trouve que certains passages s'appliquent tout à fait à notre société contemporaine de l'apparence, en particulier celui-ci où il parle de ceux qui jettent l'invective et divulguent la méchanceté de ceux qu'ils considèrent comme inférieurs sur le plan spirituel : 
 
   " Comment mépriserai-je et confondrai-je ceux dont j'ignore le coeur, la conscience secrète et ce qu'ils sont devant Dieu; la vie intérieure d'un homme, extérieurement méprisable, peut donner un lumineux démenti à son apparence. les prophètes ont confondu et exhorté leurs contemporains par la permission du Seigneur qui voyait leur coeur et leur intime vilenie.  Je suis trop ignorant pour pénétrer les consciences ; celle qui me paraît méprisable, peut être à mon insu meilleure que ce qu'elle laisse voir, et meilleure que je ne le suis devant Dieu. Si un tel me semble mauvais, la cause peut en être simplement due à son ignorance de ses obligations divines, et cela le rend-il plus excusable que je ne le suis dans ma science. Dieu juge l'homme selon ce qu'il sait et je suis plus coupable de mes transgressions préméditées que ne peut l'être celui qui agit par ignorance ; celui-ci se rebelle contre Dieu par aveuglement et inadvertance ; moi, j'agis de propos délibéré, avec toute ma lucidité. Il est également possible que sa méchanceté soit une apparence recouvrant un bien caché, enfoui, contrairement à ce qu'il en est pour moi ; lui étant ainsi plus digne de la miséricorde et du pardon de Dieu ; un seul de ses mérites vaut peut-être mieux que les miens car Dieu seul le connaît et nul ne le loue ni ne l'honore ; il n'en est pas ainsi pour moi dont l'aspect seulement est plus reluisant." (p. 361, ed. Daniel Radford)
 
  Je pense que l'on peut lire ce texte sur plusieurs plans et qu'il est tout à fait d'actualité. Bonne méditation.
       Ariaga
 

15/11/2007

Nature et Psyché

  

   La nature et la psyché ne sont pas des opposés. L'" âme ", quel que soit le sens que l'on donne à ce mot, n'est pas prisonnière d'un corps qui lui serait absolument étranger. Au contraire, matière et psyché sont les instruments d'un même orchestre ; instruments différents qui jouent ensemble la même symphonie, selon des règles communes. Chaque membre de l'orchestre a sa tonalité. Le musicien joue " sa  " note dès le moment de son premier souffle, qui est aussi son premier chant, avec une vibration qui n'appartient qu'à lui.

           Ariaga

  

 

 

 

13/04/2007

L'Ami viendra t-il?

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Il faut parfois savoir,

témoin derrière la vitre, s'enfermer hors du temps,

écouter le silence,

pour que vienne s'asseoir, absence présence,

celui qu'on attendait, l'inexprimable Ami.

04/03/2007

Repos : silence et méditation


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              Regarder passer les pensées...

16:05 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : photo, pensée, spiritualité

14/02/2007

Pensée dirigée, rêve et poésie

La conscience humaine a fait un prodigieux effort d'adaptation et de coopération pour qu'un code de communication, à peu près clair, s'établisse entre les hommes parlant la même langue. L'expression onirique participe, quant à elle, de la globalité du matériau d'où est issue l'expression de la vie courante. C.G.Jung a écrit dans l'ouvrage (Métamorphose de l'âme et de ses symboles) qui consomma sa rupture avec S.Freud, que la langue péniblement acquise, celle qu'il appelle notre pensée dirigée, n'est pas autre chose que : "le degré avancé du cri lancé aux compagnons pour leur annoncer qu'on a trouvé de l'eau, que l'ours a été abattu, qu'un orage approche, ou que les loups rôdent autour du campement."(p. 60)

Ce cri de découverte ou d'avertissement, il faut qu'on l'entende, qu'il soir compris. Le langage se construit avec d'autres êtres humains, c'est une "façade", un pont, dont l'unique but est la communication". La pensée dirigée logique, aisément communicable, s'oriente vers l'extérieur, utilise le savoir transmis et s'adapte aux comportements usuels. Cependant, une question se pose : "que se passe- t-il quand nous ne dirigeons pas notre pensée ? " Il est, en effet, impossible de rester en permanence dans un état ce concentration et d'éveil permettant de conserver une pensée d'attention dirigée. On plonge alors dans un état de pensée non dirigée, simplement associative, de suites d'images, de lambeaux de phrases sans signification, bref de rêvasseries...

Nous avons donc à notre disposition deux formes de pensée, la pensée dirigée, et le rêve ou fantasmes. La première, fatiguante demande des efforts de volonté, d'adaptation, d'imitation de la réalité. La seconde rompt avec le réel, est moins extérieure. C'est surtout une pensée libre, ne faisant aucun effort pour se mouler dans ce qui existe déjà. 

Si on considère le surréalisme comme une sorte de dictée de l'inconscient, en l'absence du contrôle exercé par la pensée dirigée, son langage serait celui se rapprochant le plus de l'expression onirique. La poésie inspirée, celle qui ne se contente pas de dire le déjà dit, ou de décrire le déjà vu et quitte le niveau de la réalité humaine pour se laisser aller au jeu désintéressé des nouvelles associations, parle la langue du rêve qui, comme elle,  exprime tout ou rien selon la possibilité de co-naissance de celui qui la reçoit. C'est de cette poésie que je rêve et dont j'avais envie de vous parler aujourd'hui.