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28/04/2009
Le rêve du yogi de C. G. JUNG
..."J'arrivais près d'une petite chapelle, au bord de la route. La porte était entrebâillée et j'entrai. A mon grand étonnement, il n'y avait ni statue de la Vierge, ni crucifix sur l'autel, mais simplement un arrangement floral magnifique. Devant l'autel, sur le sol, je vis, tourné vers moi, un yogi dans la position du lotus, profondément recueilli. En le regardant de plus près, je vis qu'il avait mon visage ; j'en fus stupéfait et effrayé et je me réveillai en pensant : " Ah ! par exemple ! voilà celui qui me médite. Il a un rêve, et ce rêve c'est moi. " Je savais que quand il se réveillerait je n'existerais plus. "
C. G. JUNG, Ma vie
Je vous laisse le soin de cueillir les fleurs pour faire un bouquet sur l'autel de la photo et de méditer sur ce rêve que Jung fit alors qu'il était déjà assez âgé. Il en a donné une interprétation et c'est un rêve que j'ai souvent cherché à expliquer, chaque fois d'une manière différente, comme si les cheminements de ma propre évolution en enrichissaient la signification. Si vous en avez envie , contemplez cette scène onirique et laissez venir vos pensées...
Ariaga
16:06 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, rêve | Lien permanent | Commentaires (47) | Tags : citation, rêve, spiritualité, philosophie, culture, jung, photo
24/04/2009
Le Déluge des alchimistes
Il est écrit dans la Bible au chapitre VII de la Genèse :(ed. La pléiade)
"...En ce jour là, se fendirent toutes les fontaines du grand Abîme et s'ouvrirent les écluses des cieux. Il y eut averse sur la terre quarante jours et quarante nuits...les eaux grandirent beaucoup, beaucoup, au dessus de la terre et toutes les hautes montagnes qui existent sous les cieux furent recouvertes. ...alors expira toute chair qui remue sur la terre : oiseaux, bestiaux, animaux, toute la pullation qui pullulait sur la terre, ainsi que tous les hommes. Tout ce qui avait en ses narines une haleine d'esprit de vie, parmi tout ce qui existait sur la terre ferme, tout mourut. Ainsi furent supprimés tous les êtres qui se trouvaient à la surface du sol...il ne resta que Noé et ceux qui étaient avec lui dans l'arche. Et les eaux grandirent au dessus de la terre durant cent cinquante jours. "
N'oublions pas que Noé avait, et c'est ainsi que la destruction contenait les germes de la génération, conservé un mâle et une femelle de chaque espèce.
Le début terrible de l'Oeuvre , l'obtention de l'état liquide du matériau grâce à un dissolvant universel nommé Mercure Philosophal, est souvent comparé par les alchimistes au Déluge de la Bible. Les illustrations (Barchusen p.x.) montrent une mer paisible qui, une fois le commandement divin proféré, envahit tout sur son passage. Psychologiquement, en particulier pour C.G.Jung, cela symbolise le surgissement de l'inconscient dans la sphère du conscient et cela se traduit par un déluge de fantasmes et d'images qui ne font pas partie de la re-présentation du déjà connu, déja vu. Mais, même si le Déluge semble tout recouvrir, dans la représentation alchimique une île demeure, et cette île contient un trèsor. Ce trésor est l'amour et le paysage détrempé est alors illuminé par le soleil et la lune, symbolisant le masculin et le féminin, dont dont la conjonction amoureuse met fin au déluge.
Le bouleversement des débuts du travail de l'alchimiste peut aussi être représenté par un déluge de feu ou une inondation cosmique. J'ai en mémoire une illustration montrant le "lait de la vierge". Il s'agit d'une poussière d'étoiles, une "voie lactée" jaillissant du sein opulent d'une femme et inondant la terre. Une image fascinante. Je pense aussi à celle, à mes yeux assez repoussante, du Serpent Mercurial, une espèce de dragon qui crache des vapeurs vénéneuses dont les ravages sont à l'origine d'une possible matière première des débuts de l'Oeuvre ; et tant d'autres représentations surprenantes, attirantes ou effrayantes.
Comment voulez vous, amis lecteurs, que je ne sois par emportée par une émotion poétique, quand mon ami intérieur qui parle à l'oreille de mon coeur, le Vieil Alchimiste, feuillette devant les yeux de mes rêveries tant d'images surprenantes dont le sens profond à traversé les siècles.
Ariaga
15:52 Publié dans Alchimie, Nature, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : écriture, philosophie, alchimie, nature, photo, spiritualité, culture
16/04/2009
Suite sur les commentaires du blog
Il fut un temps, quand je m'étais éloignée de notre Mère Nature, où j'aurais procédé d'une manière "scientifique" pour analyser l'ensemble de vos commentaires sur la question que je posais au sujet de l'homme. Entrer des termes dans l'ordinateur, voir les fréquences, le sexe des intervenants, etc,etc.; tout cela est aujourd'hui, pour moi, semblable à une vieille robe démodée qu'il faut ôter. Je vous livre mes impressions, après relecture de l'ensemble, comme je fais la cuisine, au pif et de mémoire.
Je retiens, pour un groupe significatif, l'importance de la pensée, de la conscience, du Je, de tout ce qui semble caractériser une créature consciente d'être et en évolution. Cet Homme, doté d'une conscience d'être, aurait donc la possibilité de se définir et d'inventer les concepts lui permettant de parler de lui même. Il est aussi capable de poser les critères pour définir qui est qui. Je ne peux m'empêcher de penser à l'ouroboros alchimique. Cet homme se posant des questions sur lui mêmme est comme un serpent qui se mord la queue.
Cet être humain, dont certains pensent qu'il doit absolument être debout (que deviennent ceux qui qui ne le peuvent pas ?) et qui est dôté d'une conscience vit dans la dualité entre l'ombre et la lumière. Bon ou mauvais, ange ou bête, assassin ou charitable, homme-homme ou homme-animal. Résultat d'une fatalité ? Je pense à la querelle séculaire au sujet du Dieu bon entre ceux qui se demandent comment le mal peut être compatible avec Dieu et ceux qui pensent que Dieu, sans discussion possible, est le bien absolu. (très rapidement résumé, Dieu me préserve qu'un philosophe puriste lise ces lignes !). Vous m'avez fait bien plaisir chers commentateurs en insistant, nombreux, sur l'importance de la notion de libre arbitre. L'Homme à le choix entre la création et la destruction. Il a le droit à l'erreur, la posssibilité de se jeter dans le vide en toute connaissance de cause.
Et la Nature dans tout cela ? Il semble que nous soyons victimes du Philosophe qui a dit que nous sommes maîtres et possesseurs de la nature . Ce terreau sur lequel nous poussons, nous avons tendance à le labourer n'importe comment. Nous nous comportons en parasites, en prédateurs.
Et j'en arrive au sel et au poivre des ingrédients de mon plat : L'intérêt porté à la relation entre l'homme et la femme. Je sais j'aurais du mettre une majuscule à homme mais c'est peut-être mon inconscient qui a parlé, il attendait vos réactions. L'amour ne m'a été proposé que éthéré, non enraciné sur la terre. Cette relation homme femme est, le plus souvent, assimilée à une lutte des contraires . Seul l'un d'entre vous me parle du couple comme d'une totalité. Pas d'allusion à la relation du masculin au masculin ou du féminin au féminin. Les manques sont parfois d'intéressants sujets de réflexion...
Je terminerai en m'inspirant, de mémoire, d'un de vos derniers commentaires. Ce qui caractérise l'homme c'est son humanité, sa capacité d'aimer, de compatir de vouloir s'améliorer. N'est-ce pas ce que nous tentons tous ici ? En tous cas vous me l'avez montré dans vos commentaires. Merci à tous.
Ariaga.
17:33 Publié dans blog et quotidien, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : philosophie, écriture, société, nature, psychologie, spiritualité, écologie
15/04/2009
Les commentaires combustibles de l'athanor
La création numérique est de Muttifree
Vous m'avez vraiment gâtée par le nombre et la qualité de vos commentaires sur la note précédente. Amis et inconnus, porteurs de spiritualité, de philosophie, de bon sens, de simple gentillesse et aussi parfois de colère contre la stupidité humaine, vous avez tous tenté de répondre à ma question sur la nature de l'homme. Vous avez apporté du combustible à l'athanor sur lequel, dans le Vase, cuisent doucement les éléments de notre évolution. Le laboratoire du Rêve et de l'Alchime Spirituelle c'est vous , simples lecteurs ou ceux qui laissent la matière de leurs mots et font l'effort de m'offrir leurs pensées.
Depuis les débuts du blog (les premiers temps un ou deux commentaires me comblaient !) il y a eu sur ce blog 6140 commentaires, dont certains ont le volume et la qualité d'une note. Les commentaires font vivre ce blog. J'ai un autre blog où il n'y a pratiquement pas de commentaires, les textes sont les mêmes qu'ici, et il végète le pauvre...Vous avez même continué à écrire ici, alors que les circonstances m'empêchaient de vous répondre. Merci à tous.
J'aime aussi que le laboratoire soit un lieu où certains qui, pour une raison ou une autre ,n'ont pas leur propre blog , déposent leurs idées où expriment leur art. Je pense à des personnes comme Mariedumonde ou Ephême.
Je vous avais promis de faire une espèce de "synthèse " de vos réactions au sujet de l'homme. La note serait trop longue et après avoir touillé tout cela dans mon chaudron je vous ferai goûter le plat demain.
Ariaga
17:31 Publié dans blog et quotidien, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, philosophie, société, amour, femme, nature, photo
06/04/2009
Qu'est-ce qu'un homme?
C'est une question que j'ai envie de poser aujourd'hui à tous ceux qui fréquentent le Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle et qui veulent bien y déposer quelques réflexions : Qu'est-ce qu'un homme ? Je vais vous donner deux exemples de réflexion sur la nature humaine, l'une empruntée à la philosophie et l'autre à la science fiction (que je préfère appeler roman d'hypothèse). Blaise Pascal écrit :
"Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur ; gloire et rebut de l'univers. Qui démêlera cet embrouillement"
Le roman d'hypothèse qui propose des hommes et des animaux transformés, des vies crées artificiellement, des êtres humanoïdes venus d'ailleurs, pose la question de la nature humaine. C'est un problème difficile à résoudre pour les auteurs et l'on se croirait revenu au Moyen,-Âge et à la controverse de Valladolid quand on se demandait si les indiens avaient une âme. Jacques van Herp dans son Panorama de la science-fiction nous raconte comment Heinlein traite le problème dans Jerry was a man(p. 219, c'est moi qui souligne)
"Jerry est un chimpanzé que la chirurgie a doté de parole et de réflexion. Et quand ses employeurs veulent le tuer, un groupement prend sa défense et déclenche un procès. Et c'est toute la définition sémantique de l'homme qui est en jeu. Finalement le juge, un Martien, déclare :
Nous avons examiné le sens attaché à cette étrange notion dite d' "humanité" . Nous avons vu que ce n'est pas une affaire de race, de planète ou de naissance, encore moins de degré d'intelligence. En fait ce mot ne peut être défini et cependant la notion peut être reconnue, elle est ressentie de coeur à coeur, d'esprit à esprit.....
Alors Jerry chante Swanee River ; les dames en sanglotent d'émotion. La cause est entendue : Jerry est un homme. "
Et van Herp d'écrire en conclusion : Ce n'est pas un paradoxe que de dire que l'homme, cet animal doué de raison, se reconnaît par le truchement d'un critère irrationnel et sentimental."
Et vous qu'en pensez vous ?
Ariaga.
18:00 Publié dans Philosophie, photo, Science-fiction et Fantastique | Lien permanent | Commentaires (97) | Tags : écriture, littérature, philosophie, nature, photo, société, science-fiction
02/04/2009
La libido vue par C.G.Jung
La philosophie, la spiritualité, l'alchimie, c'est bien mais, au moment où les jour croissent, où les feuilles foisonnent, où toute la nature pousse, et où les pensées et les désirs s'agitent plus fort, je crois qu'il est temps , inspirée par C.G.Jung, d'écrire quelques lignes sur la libido.
Une pulsion, semblable à celle qui fait circuler le sang à travers le corps, à partir du coeur, propulse un "courant psychique" issu de la poussée du monde instinctuel. A cette énergie Freud avait donné le nom de " libido ", terme que Jung à repris en supprimant sa signification purement sexuelle pour se rapprocher de la notion primitive de mana et des têjas du sanscrit. Cette différence, considérée comme une dissidence, fut à l'origine de la brouille entre Jung et Freud. En effet, tout en conservant l'importance de l'énergie sexuelle dans la libido, Jung a déterminé deux pôles entre lesquels il existe une différence de potentiel : le pôle sexuel, ou, plus exactement le pôle instinctuel, et le pôle de l'"esprit". La libido est donc vie, énergie, intensité de la nature en nous, mais aussi puissance et force spirituelle et créatrice de notre esprit. C'est la tension entre ces pôles qui est à l'origine d'intensités, ou de valeurs d'ordre psychologique, ce que Jung appelle l' énergie psychique. Il pense que cette dynamique entre les deux pôles de la matière et de l'esprit est indispensable pour que la psyché ne perde pas son équilibre.
Le scientifique frétille (libido?) à l'idée de mesurer cette énergie. Non, les contenus et la mesure de l'énergie psychique sont indéterminés et propres à chaque être humain. On ne peut qu'observer leurs manifestations au niveau des réactions affectives. J'ajouterai que la libido est le carburant indispensable de la persévérance à vivre, de la passion à agir, et de la créativité.
Ariaga
17:20 Publié dans Jung et la psychologie des profondeurs, Nature, Philosophie | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : écriture, nature, philosophie, psychologie, jung, amour, photo