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04/12/2006

Etienne Perrot et la voie alchimique de nature

Extrait de "La voie de la transformation". Editeur : La Fontaine de Pierre.

"Nous sommes ici au coeur du problème, de notre problème : la voie alchimique est la voie de nature (via naturae), comme l'est aussi la voie junguienne qui en est le nouveau nom. Celui qui l'emprunte accepte de soumettre la nature qui est au fond de lui, son essence intime, pure et immortelle, à l'influence de la nature universelle, ressentie soit sous une forme invisible, soit à travers une pierre philosophale déjà achevée, à travers un homme ayant fait le chemin, afin de réaliser en lui la nature au sens de Grégoire de Nysse, c'est à dire l'éclosion et l'accomplissement de l'être échappant au temps, de la fleur d'or. C'est le sens de la maxime célèbre de Démocrite, ou, pour parler comme les érudits, du pseudo-Démocrite, l'un des principaux alchimistes grecs : "la nature réjouit la nature, la nature vainc la nature, la nature maîtrise la nature. " Jung, moderne alchimiste, fait écho à ce vieil auteur lorsqu'il dit : "Ce n'est pas moi qui me crée, j'adviens bien plutôt à moi même."...

...Cette voie est donc d'une divine simplicité. Mais Platon disait qu'on ne doit pas vouloir parvenir trop tôt à l'Un. C'est le sommet de la montagne dont la vue stimule les énergies et qui paraît tout proche alors que des heures, et peut-être des nuits de marche en séparent encore. La pierre est "chose simple", mais elle résume en elle la complexité de l'univers, elle est un monde en petit, un microcosme. Le chemin qui y mène est, à son image, simple dans son dessin général et complexe dans son déroulement, puisqu'il serpente constamment d'un opposé à l'autre. Il faut viser l'unité, mais sans rien sacrifier des contraires qui doivent être réintégrés en elle. L'esprit ne doit pas s'évader du corps, l'ascension au septième ciel n'est pas la réalisation de l'homme... (p. 184, 185)

 

29/11/2006

Le Moi, selon C.G. JUNG

Le Moi, revêtu des habits de la persona, est le centre de la conscience et le sujet de tous les actes conscients. C'est à partir d'un ensemble d'éléments de représentation possédant un haut degré de continuité que se forme le sentiment d'identité. Je sais que je suis moi et pas un autre. Le moi est donc, comme le dit C.G. Jung, : "autant qu'on puisse en juger, une unicité individuelle qui demeure identique à elle même dans une mesure déterminée."( Aïon) C'est aussi un centre d'organisation et un lieu d'échanges, à la jonction entre l'univers intérieur et le monde extérieur. Il reçoit sans cesse des informations, subit des agressions déclenchant un flot ininterrompu de réflexions et de modifications.

C'est à partir de la relation entre le Moi et les domaines de notre expérience, entre les mondes du dedans et du dehors, l'objectif et le subjectif, que Jung a établi ses types psychologiques, introverti et extraverti, et déterminé les quatre fonctions conscientes dont dispose le Moi pour s'orienter et s'adapter "dans le chaos des phénomènes", tout en conservant son intégrité contre l'apport des éléments nouveaux : les faits extérieurs susceptibles d'expérience sensible et les objets d'expérience immédiate qui, eux,  sont intérieurs. (Je vous raconterai cette histoire des fonctions un jour où je me sentirai "inspirée".)

Dans cette espèce de géographie de la psyché que j'avais commencée avec "la peau de l'être psychique" on voit donc que le Moi se situe au centre de la conscience, comme une sorte de général en chef. Cependant, il n'est pas toujours le maître chez lui, car il doit supporter le poids de la conscience collective, mais il dispose d'un pouvoir, d'une énergie créatrice : la volonté. Grâce à cette énergie, l'homme peut influencer le cours des événements et éprouver un sentiment de liberté. Tout au moins si cette énergie est suffisante.

J'ai, à un certain moment de mon évolution, pensé que le Moi devait être le plus possible mis en veilleuse, mais C. G. Jung, et avant lui S. Freud m'ont confortée dans l'idée que le Moi doit être fort. Il est indispensable à l'équilibre de la psyché qu'il soit ferme et rassuré car la frontière avec le domaine de l'inconnu n'est pas étanche. Il est entouré par l'ensemble du champ de la conscience mais aussi par les  inconscients. Il se trouve dans la position d'un sous-marin immergé dans l'océan, avec ce que cela implique d'interactions la plus immédiate étant celle de l'OMBRE. Celui qui veut tenter le périlleux voyage dans les profondeurs de l'inconscient doit donc avoir un Moi particulièrement solide.  

20/11/2006

La conscience selon C.G. Jung

Je disais hier que j'avais omis, dans mes petits textes d'exploration de la psyché de parler, avant tout, de la conscience. Curieuse  erreur, serais-je inconsciente ?

Il ne s'agit pas ici de la conscience au sens religieux ou éthique. Simplement j'essaie de dire ce qu'elle représentait pour C.G. Jung. D'abord, le fait que la conscience humaine ait émergé d'un état originel d'inconscience est pour lui un sujet d'émerveillement. Il écrit dans "Les racines de la conscience :

"Tous les efforts  de l'humanité tendent à la consolidation de la conscience. Cest à cela que servent les rites, les "représentations collectives", les dogmes ; c'étaient des digues et des murailles élevées contre les dangers de l'inconscient. "

L'homme n'est devenu conscient que graduellement, l'émergence hors de l'indifférencié est récente et l'évolution est loin d'être achevée. Pour moi l'alchimie spirituelle est un des moyens de progresser. 

La fonction de la conscience est d'être le lieu où s'établissent les relations entre le Moi et les contenus psychiques. Si le Moi perçoit les rapports entre ces contenus, il y a conscience.

Pratiquement, C.G. Jung délimite la conscience par la frontière de l'"inconnu", domaine du non senti, non re-présenté, non pensé, bref, tout ce que l'on ne sait pas. Il distingue aussi toute une gamme d'intensités de la conscience qui fait qu'il n'y a pas de conscience pure et simple. Entre ce que l'on fait et le fait d'en être conscient il y a parfois une immense différence et même une véritable contradiction.

Le champ de la conscience est théoriquement sans limites car il peut sans cesse s'élargir par l'acquisition de nouveaux éléments, issus de l'inépuisable réservoir que représente l'inconscient. On se trouve dans une curieuse situation : un vrai conscient et un conscient dominé par l'inconscience cohabitent. Pour C.G. Jung, par de problème car il pense qu'il n'y a pas de contenu conscient dont on puisse dire avec certitude qu'on en a une conscience totale. En effet, cela supposerait une impensable totalité de conscience qui, elle même nécessiterait une perfection de l'esprit humain qu'on ne peut se représenter davantage. C'est un rêve et un but.  

Je livre à vos méditations du soir ces deux belles citation de C.G.Jung, la première extraite de "l'Homme à la découverte de son âme" et la seconde de "Symbolique de l'esprit":

"Quand nous nous demandons ce que peut bien être la nature de la conscience, le fait, merveille d'entre les merveilles, qui nous impressionne le plus profondément, c'est que, un événement venant à se produire dans le cosmos, il s'en crée simultanément une image en nous où, en quelque sorte, il se déroule parallèlement, devenant ainsi conscient."

"En effet, notre conscience ne se crée pas d'elle même, elle émane de profondeurs inconnues. Dans l'enfance, elle s'éveille graduellement et, tout au long de la vie, elle s'éveille le matin, sort des profondeurs du sommeil, d'un état d'inconscience. Elle est comme un enfant qui naît quotidiennement du sein maternel de l'inconscient. " 

 

15/11/2006

La peau de l'être psychique

Je vais essayer par "petites touches" de décrire sur ce blog ce que C.G. JUNG appelle la totalité de la psyché. De faire une sorte de carte de géographie de ce qui, pour la plupart d'entre nous, est un pays étranger. Mais, pour commencer, qu'est-ce-que la "psyché"? Dans l'optique jungienne, il s'agit de l'ensemble de la vie mentale consciente ou inconsciente d'un individu. En plus simple, de ce qui concerne l'esprit, avec un grand ou un petit e selon la manière dont on envisage le mot esprit. Pour aller, comme s'il s'agissait d'un corps humain, de l'extérieur vers l'intérieur de cercles concentriques, je vais commencer par la peau, c'est à dire la "persona".

La peau de l'être psychique, la persona, est ainsi dénommée par C.G. Jung parce que, dans l'antiquité, le terme persona désignait le masque que portait le comédien, indiquant ainsi quel personnage il incarnait. Elle se présente comme le costume du Moi, une sorte d'enveloppe extérieure chargée de faciliter l'adaptation à la société. Grâce à elle, l'individu va pouvoir jouer son rôle et rentrer en relation avec autrui. Il construit cette "apparence" dès l'enfance en privilégiant les aspects de son caractère qui lui semblent nécessaires à son intégration dans l'organisation sociale. Bien sûr, l'enfant peut résister à ce processus. Cela donnera des "inadaptés" et aussi des génies. Les aspects rejetés vont glisser dans l'inconscient personnel où on les retrouvera comme éléments formateurs de l'ombre du Moi. Cette personnalité refoulée aura naturellement des tendances opposées à celles du conscient et sera à l'origine de coexistence "intérieures" de personnalités absolument opposées. Vous imaginez les dégâts possibles...

La façade sociale représentée par la persona  donne une illusion d'individualité et de liberté mais, comme le dit C.G.Jung, elle est seulement une "apparence". Elle n'a rien de réel. Cependant, la persona est aussi une nécessité. C'est l'adaptation, par un difficile apprentissage, à la manière d'exister dans un environnement fait de parents, amis, institutions ; un compromis entre l'individu et la société où l'opinion des autres a souvent plus d'importance que celle de l'individu lui-même.

Le danger vient du fait que, en perpétuelle représentation sous le masque de la persona, l'individu risque d'étouffer complètement sa vraie nature et de devenir, de n'être plus que le paraître du rôle qu'il incarne. Heureusement, la persona représente seulement l'extérieur d'un Moi qui est lui même le centre d'une conscience non imperméable aux influences et échanges avec les re-présentants de la totalité de l'être psychique. 

 

 

10/11/2006

Les Rêves selon C.G. JUNG

En ce moment les rêves sont très présents durant mes nuits ( le jour aussi d'ailleurs ! ) et la journée touchant à sa fin je m'en vais vous raconter ce que C.G. JUNG pensait des différentes sortes de rêves. 

Il commence par déterminer la nature du rêve. C'est un "phénomène naturel" ne procédant pas de la volonté. En tant qu'évènement naturel il ne s'accompagne pas d'une justification alors que notre raison, elle, exige de savoir le pourquoi, le sens, etc., ce qui explique l'intérêt pour les ouvrages de clef des rêves. C.G.JUNG est tout à fait opposé à ce genre de classification univoque mais il est arrivé, à partir de sa pratique, à privilégier quatre significations :

La première, et la plus simple, est qu'il s'agit d'une "réaction consciente à une situation inconsciente". Ce genre de rêves a pour origine les évènements quotidiens.

Le deuxième cas concerne une "production plus ou moins spontanée de l'inconscient". Il y a alors conflit entre la conscience et l'inconscient provoqué par le fait que l'inconscient ajoute des fioritures à une situation donnée ce qui rend l'histoire incompréhensible au premier abord.

La troisième possibilité est celle où le rêve représente une tendance de l'inconscient à vouloir transformer l'attitude consciente du rêveur.  Il s'agirait d'une sorte de "projet " de l'inconscient. Ceci est évidemment difficile à comprendre mais C.G. JUNG en fait une des bases de l'évolution, certains diraient de la "réalisation" d'un individu.

Dernière et très angoissante possibilité pour les esprits rationnels, le rêve fait émerger des processus inconscients ne paraissant avoir aucun rapport avec la situation consciente du rêveur. Ces rêves sont souvent impressionnants. Dans l'antiquité on les considérait comme des oracles, pour certains "primitifs" c'étaient des "grands rêves". L'Eglise les dénommaient somnio a deo missa (rêves envoyés par les dieux). L'inconscient apparait dans ce dernier cas comme une puissance créatrice.

C'est en s'appuyant sur les deux dernières catégories de rêves que C.G.JUNG s'élève contre l'idée généralement admise que le contenu du rêve est en rapport avec l'état conscient ce qui a engendré la théorie que l'explication du rêve se trouverait uniquement dans la conscience. L'inconscient ne serait alors qu'un épiphénomène. Or,  écrit C.G.JUNG dans son livre "Sur l'interprétation des rêves"qui a inspiré cette note : "cette théorie est fausse, la réalité est même exactement l'inverse : l'inconscient est antérieur à la conscience... l'inconscient constitue une donnée originelle où la conscience va toujours puiser et se renouveler."

Je ne vous dit pas les controverses qu'il y a eu à ce sujet et c'est une autre fois que je vous raconterai ce que C.G. Jung pense de l'origine, des sources du rêve. La nuit est tombée et c'est l'heure où les lions vont boire...

 

07/11/2006

C.G. JUNG et la chaîne d'or

Tout d'abord, je viens de m'apercevoir que je parle de C.G.JUNG, comme si tout le monde savait qui il était. C'est souvent ainsi quand on est "amoureuse" de quelqu'un. Pour aujourd'hui je vais le situer dans le temps  : 1875-1961.

En alchimie, l'aurea catena ou chaîne d'or est la lignée des grands sages commençant par Hermès Trismegiste qui relie le ciel à la terre. C'est aussi l'enchaînement des états de la matière au cours du processus alchimique. Je pense que C.G. JUNG est un maillon de cette chaîne qui symbolise ceux qui n'ont pas eu peur d'entreprendre un dangereux voyage de découverte entre les deux pôles reliant la matière à la psyché. Il a toujours "ressenti " que l'homme n'est pas seulement fait de ses aspirations les plus élevées mais que, même s'il a perdu le vieil apendice caudal des sauriens, il conserve une solide chaîne accrochée à son esprit et le liant à la terre. De plus, son incessant questionnement, ses décénnies de patientes recherches, la mise en jeu de son "âme" au moment de son affrontement avec l'inconscient, tout ceci contribue à l'intégrer en tant que maillon de cette chaîne.

La terrible confrontation de C.G. JUNG avec l'Inconscient, vers la quarentaine, confrontation qui faillit lui faire perdre la raison, provoqua de longues et profondes répercussions. A partir de cette époque, pendant une vingtaine d'années, nombre de questions se posèrent à lui d'une manière obsédante. Une des plus obsédante était : "Où se trouvent mes prémisses, mes racines dans l'histoire ?" Il pensait que, sans antécédents historiques, ce qu'il avait retenu de ses expériences sur lui-même et de sa pratique avec ses patients resterait une série de cas isolés, sans aucune continuité permettant de fonder une théorie. 

De 1918 à 1926, il avait très sérieusement étudié les gnostiques qui lui semblaient avoir, à leur manière, rencontré l'inconscient profond. Ils avaient été confrontés, comme lui- même, à des re-présentations  exprimant le monde des instincts. Cependant il n'était pas satisfait car il pensait que ce qui nous est parvenu des gnostiques avait été transmis et souvent falsifié par les Pères de l'Eglise. De plus ces écrits étaient trop éloignés dans le temps et il avait l'impression que la chaîne était rompue. C'est pourquoi il lui fut, pendant longtemps,  impossible de trouver le lien entre la gnose et le présent. De plus, l'interprétation de ses propres rêves et de ceux de ses patients, surtout quand il s'agissait de séries de rêves, lui avait donné à penser que le symbolisme qu'ils véhiculaient etait trop fort, et aussi trop obscur, pour ne pas plonger ses racines très loin dans le temps. 

L'obstacle qui empéchait C.G.JUNG d'aller plus loin dans ses recherches était l'impossibilité de généraliser. Il avait besoin d'un outil d'interprétation fiable quand il interprétait des rêves. Il devait dépasser le stade des explications à partir de la vie courante ou refoulée du patient. La mythologie, l'histoire des religions, celle des sociétés, lui avaient fourni des éclaircissements. Pourtant, une difficulté surgissait au moment où il devait expliquer la présence dans ces rêves de symboles, à la fois "vivants" et très archaïques, se manifestant régulièrement, sous des déguisements divers, au cours de séries de rêves. 

La découverte des textes alchimiques, surtout quand leur sens apparut enfin à C.G.JUNG, (ceci est toute une histoire, pour une autre fois), fut une révélation : celle de la continuité d'une chaîne, passant par une gnose combattue et refoulée par l'Eglise, qui avait dans les rêves contemporains une présence très forte mais aussi très difficile à expliquer. Ce n'est qu'après un long décryptage des traités alchimiques que lui vint l'intuition d'avoir retrouvé le maillon perdu de la chaîne : L'alchimie du moyen âge, en tant que PHILOSOPHIE DE LA NATURE, était peut-être ce pont, qu'il recherchait tant, entre la gnose et la psychologie de l'inconscient. 

 

 

 

24/10/2006

Pourquoi C.G. JUNG plutôt que S. FREUD ?

J'ai la plus grande admiration pour les travaux et l'oeuvre de S.FREUD car il est le premier a avoir donné à l'analyse des rêves l'importance qu'elle méritait. Mais je suis en quête de réponses au problème de l'être humain malheureux parce  qu'il se sent profondément insatisfait, seul devant une sorte de mur. Ce mur le prive d'une partie de sa totalité psychique. Il a aussi le pressentiment qu'il existe une autre totalité, plus vaste que la sienne, et cela l'angoisse et le fascine à la fois. J'ai trouvé chez C.G. JUNG de meilleures pistes de réponses que chez Freud. 

Autre raison de mon choix, les résultats très différents, quand il s'agit d'opposer le conscient et l'inconscient. Dans le cas de S.FREUD on observe des rapports de force conflictuels alors que dans le cas de C.G.JUNG il y a des rapports de dialogue et de coopération. En effet, le souci essentiel de S. FREUD était d'apporter des preuves, contre tous ses opposants, à sa théorie de la sexualité. Pour lui, ce qui est essentiel c'est le désir au sein du triangle parental. Ce désir provoque une lutte incessante entre l'envie et la peur d'une sanction. S'il y a faute, imaginaire ou réelle, il y a aussi punition et renonciation ce qui est à l'origine de refoulements. Or, le refoulement est une autre forme de violence puisqu'il provoque un rejet de soi même ou des autres. Cette théorie de la sexualité comme fondement de l'inconscient montre que le besoin sexuel n'unit pas les hommes mais les sépare.

 Autre  source de conflit, la lutte entre les forces de vie et les forces de mort, ceci est tout à fait passionnant et mérite d'être longuement médité. Ce sera pour un autre jour. 

Si S.FREUD envisage presque le rapport avec l'inconscient comme une guerre pour défendre le Moi, C.G.JUNG à une autre vision : il tente d'êtablir une relation constructive entre le Moi et l'Inconscient. Il veut faire émerger, autant que faire se peut, par une sorte de coopération entre ces ennemis, coopération excluant la domination de l'un ou de l'autre, une forme de totalité psychique. Le Rêve, et surtout les séries de rêves, sont à la base de ce travail qui fait partie de l'alchimie spirituelle.

C.G. JUNG a aussi une conception "alchimique" de l'inconscient qui est, pour lui, un matériau brut destiné à  être transformé par le contact avec le conscient. Même le aspects les plus noirs font partie de ce matériau qui, lorsqu'il est bien identifié , commence à être transmuté et redevient une énergie positive.

Un dernier point, et pas le moindre, expliquant mon amour pour C.G.JUNG est le caractère de ses écrits. Il pensait que les théories ne sont que des propositions. Souvent, et ses détracteurs le lui ont reproché, il a changé d'avis. Il plaisantait avec ses amis sur le sort réservé à une oeuvre qui serait certainement malmenée par ses successeurs. Je pense que certains d'entre eux, ceux que l'on surnomme "les jungiens purs et durs" trouveront mon texte bien "léger" mais, encouragée par mon rêve du 21,  je le vois me sourire avec l'ironie qui le caractérisait. Je pense aussi, lui qui aimait tant le genre épistolaire, que, s'il était encore vivant, il aurait un énorme blog. 

 

06/10/2006

Etienne Perrot ou la voie de la transformation

Etienne Perrot était habité par C.G. Jung et, à travers lui, par les philosophes alchimistes. Comme Jung, il pensait que les symboles étaient le véhicule des forces de transformation et que ces forces se manifestaient surtout dans les rêves, (à ceux qui voudraient en savoir plus je recommande la lecture de "La voie de la transformation d'après C.G.Jung et l'alchimie". ed. La fontaine de pierre), ces rêves étant eux mêmes un moyen utilisé par la Nature pour nous rappeler nos origines.
Nous avons perdu une partie de notre totalité et nous ne pourrons la retrouver que par une pénible montée de marches conduisant vers ce que C.G. Jung appelle le "processus d'individuation" : retrouver ce que l'on est vraiment une fois enlevée l'épaisse carapace fabriquée par la société, la famille, le travail. Gratter toutes ces couches protectrices est difficile, aussi difficile que l'étaient les différentes opérations du Grand Oeuvre alchimique.
Le travail sur soi demande une infinie patience et une grande modestie. Il faut accepter bien des tristesses, des désespoirs, d'être brulé par la passion, lavé par les larmes, raviné dans sa chair, tourmenté dans son esprit. C'est cela monter les marches mais, croyez moi, cela vaut la peine. On se perd dans des nuits obscures, on traverse des déserts mais au bout il y a de la lumière ou une source. Nous sommes la matière première de la distillation alchimique.
Je me laisse emporter et il vaudrait mieux pour parler de l'Oeuvre alchimique adopter une forme plus poétique et aussi, puisque je parlais de modestie, méditer sur les termes de l'à propos de ce blog. Il y a beaucoup de mots qui demandent à se "présenter" et aussi de la poésie, la forme éveillée du rêve...