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10/03/2007

Soufisme : de la nécessité du plaisir

 Je comptais vous raconter mes aventures divinatoires avec les arcanes du Tarot, mais un bon déjeuner, le soleil, l'herbe verte, me font remettre à demain ce thème un peu sérieux. Je me souviens de mes grandes résolutions, au sujet de mon bon plaisir et, aujourd'hui, je préfère vous proposer un  texte sur l'amour sensuel et aussi la patience, vertus qui me semblent indispensables entre un homme et une femme. La patience ici étant surtout demandée à l'homme mais tout est réversible et tout peut "augmenter la gnose" comme le dit le texte. (Je m'excuse pour l'absence des accents que l'ordinateur ne me permet pas de mettre dans les mots du texte original)

      " le Sayh Zarruk a écrit dans sa Nasihat al-kafiya : "L'enfant né d'une union où la femme n'a pas été cajolée sera nécessairement faible d'esprit et ignorant. Faire preuve de délicatesse (rifq) envers la femme, exige de la part de  l'homme de l'amour (mahabba) pour son épouse. Que celui qui veut réaliser cette conjonction ne s'approche pas de sa femme avant qu'elle ne soit haletante, que ses yeux ne se troublent et qu'elle ne demande à être satisfaite. Pour préluder à cela, l'homme multipliera les caresses..."

Par la suite, le disciple devra se montrer pour son épouse un compagnon prévenant et supporter ses sautes d'humeur. Dieu a dit : "Soyez pour elles de bons compagnons" (Cor. IV, 19). Il faut avec les femmes faire preuve de vertu politique (siyasa) et d'une grande patience (sabr), ce dont ne sont capables que les hommes maîtres d'eux-mêmes. C'est là que le faqir montre qu'il est patient et que l'on reconnaît le mesquin du généreux.

Telle est la raison pour laquelle le maître de notre maître, Mawlay al'Arabi (al-Darqawi) aimait que le faqir se marie. Je l'ai entendu dire : "Il y a des soufis qui ont mis en garde les disciples contre la mariage. Moi, je leur recommande, afin qu'il élargisse leur caractère, augmente leur gnose (mar'ifa) et renforce leur certitude (yaqin)".

Extrait de l'ouvrage de Christian BONAUD : Le soufisme, Maisonneuve et Larose-Institut du Monde Arabe, p. 91.

03/03/2007

Marie-Louise von Franz : Matière et psyché

Cette lecture, que je vous recommande, est un complément à ma note de hier. Marie-louise von Franz à, très jeune, travaillé étroitement avec C. G. Jung. A la fin de la vie de Jung, elle a rédigé son troisième tome du Mysterium conjunctionis. Dans son livre Nombre et temps, elle a prolongé la pensée scientifique et psychologique d'un Jung devenu trop âgé pour continuer sa recherche sur la notion d'unus mundus, c'est dire un monde un, au delà de la dualité esprit matière. Le livre dont je vous donne un extrait aujourd'hui, s'appelle Matière et psyché. Il s'agit d'un recueil des différente contributions de Marie Louise von Franz sur la non dualité et l'espace où esprit et matière se rejoignent en un lieu de "mystérieuse conjonction". Le lieu de la totalité.

 

                       Indivisibilité du Tout

La notion de complémentarité que Niels Bohr a introduite pour mieux expliquer la relation paradoxale entre l'onde et la particule, peut aussi être appliquée à la relation des états conscient ou inconscient d'un contenu psychique. Jung a découvert ce fait, mais il a surtout été élaboré par Wolfgang Pauli. Bernard d'Espagnat a relevé que la non séparabilité dans le monde particulaire, prouvée par l'expérimentation scientifique (suggérée par le paradoxe d'Einstein-Podolski-Rosen), confirme l'idée de Bohr d'une "indivisibilité du Tout" : des particules qui ont été unies puis se sont séparées, se comportent comme si l'une "savait" ce qu'est l'état de l'autre, même à très grande distance, ce qui semble exclure l'idée d'une interaction superluminale (ce qui est souvent discuté), il resterait, comme le souligne d'Espagnat, le fait d'une indivisibilité du Tout.

Jung a constaté de même que la dimension totale de la psyché objective est ultimement une ; il appelle cet aspect unitaire de la psyché : le Soi.

          Matière et psyché, p. 248

          Ed, Albin Michel, tr. fr. 2002 

21/02/2007

Judaïsme et matière

J'avais, il y a quelques temps,  publié des citations de la mystique juive. C'est un domaine que je connais mal, mais il me semble que, sur ce blog qui se veut pluraliste et d'une spiritualité ne favorisant aucune religion en particulier, des textes comme le Zohar, le Talmud, le Sepher Yetsirah présentent beaucoup d'intérêt.Il m'est impossible de me pencher sur les ouvrages eux mêmes mais il y a de bon commentaires, des citations, des extraits. Je vous ferai donc, de temps en temps profiter de mes humbles recherches. J'ai déjà rencontré, au détours de pages,Isaac Louria,  Rabbi Nachman de Bratislava, Rabbi Moïse Haym Luzzatto. et d'autres. Aujourd'hui, je veux vous présenter un livre, La rose aux treize pétales, où j'ai trouvé une citation qui rejoint mes préoccupations au sujet de la matière, que je trouve souvent négligée au profit de l'"esprit". Beaucoup d'entre nous ont tendance à vouloir "s'échapper par le haut." L'ouvrage est la traduction de l'américain d'un livre du rabbin Adin Steinsaltz. Il parle, entre autres sujets des rapports entre la mystique et la vie quotidienne. Je l'ai lu avec passion. L'extrait a, pour moi, des résonances à la fois spirituelles,  scientifiques et alchimiques.  

 

..."il faut se souvenir que, pour le judaïsme, la matière n'est pas considérée comme inférieure ; dans une certaine mesure, elle constitue même, tout au contraire, le sommet de la Création. Elle est source d'émerveillement parce que, paradoxalement, son existence même semble occulter le divin ; c'est donc nécessairement lui qui a voulu la créer. On peut la comparer à une onde née de la rencontre de la révélation et de l'occultation ; c'est pourquoi, en dépit de sa finitude, la matière est le lieu de la plus grande concentration de la révélation de l'Infini dans le monde. Notre monde est le plus limité de tous les mondes. Cependant, pour subsister comme être séparé et indépendant, il faut nécessairement qu'une énergie infinie s'exerce sur chacune de ses particules. C'est bien pourquoi toute action qui oriente la matière en direction de la sainteté a une valeur bien plus grande qu'une action entreprise dans le monde de l'esprit. Du fait que tous les mondes se focalisent sur la matière, chaque geste, chaque mouvement qui s'y produit, si infime soit-il, a plus d'effet que les mouvements de la vie de l'esprit ou même des mondes supérieurs à l'esprit. C'est que la fonction de la Mitsvah, en s'efforçant d'informer le monde matériel, de le changer, de le tourner vers la sainteté, consiste à libérer d'immenses forces qui produisent des ondes de choc depuis notre monde jusqu'aux mondes supérieurs. Voila pourquoi la signification d'une action sainte qui s'exerce sur le monde matériel dépasse largement tout ce qui serait accompli dans le strict domaine de la pensée et de l'émotion. Ainsi s'explique que la Torah et les Mitsvot se référent essentiellement au monde matériel : il est le véritable secret de la Création, la concrétisation de la quintessence de l'idée divine. Aussi bien, toute modification, ou toute correction, du monde de la matière entraîne-t-elle des mutations sans fin dans l'ensemble des mondes."

                        Adin Steinsaltz 

La rose aux treize pétales, ed. Albin Michel, 1989

28/01/2007

Michel CAZENAVE : La science et l'âme du monde

Je veux aujourd'hui vous parler d'un ouvrage (pas très récent, mais je me suis expliquée hier à ce sujet) de Michel Cazenave : La science et l'âme du monde, Editions séveyrat, 1990. Lui aussi a eu une influence sur mon cheminement spirituel. La préface, très intéressante, est de Michel Cassé. Le livre, impossible à résumer car la culture encyclopédique de l'auteur nous promène du Védanta à Maître Eckhart en passant chez les néo-platoniciens et, naturellement,  C.G.Jung. Il est aussi question de la recherche scientifique dans ce qu'elle a de plus orignal, de plus "en pointe", le but étant, comme l'écrit Michel Cazenave, de "tenter d'éprouver s'il n'y a pas quelque part une unité du monde et de l'homme, qui réinstaurerait le dialogue de la science et de l'âme, et l'échange millénaire que nous avons rompu de nos jours avec la lumière des étoiles et le murmure des fontaines." (p. 26). On pense ici, bien sur, à la notion d'unus mundus (monde un) chère à Jung.

Voici un extrait qui vous donnera, peut-être,  envie de chercher cet ouvrage si vous ne l'avez jamais lu. M. Cazenave répond à un questionnement de Bernard d'Espagnat au sujet des archétypes de Jung qui seraient "une forme d'appels de l'être", bien que lui même (Jung) ne les ait peut-être pas conçus ainsi.

" Jung à bien conçu dans ce sens sa notion d'archétype, et sa conception générale de l'inconscient collectif. C'est déjà ce qu'il pointe quand il affirme en parlant de "l'image primordiale"qu'elle "doit incontestablement être en rapport avec certains processus perceptibles de la nature qui se reproduisent sans cesse et sont toujours actifs mais (qu'il est )d'autre part également indubitable qu'elle se rapporte aussi à certaines conditions intérieures de la vie de l'esprit et de la vie en général" _ tout en écrivant par ailleurs, en élargissant sa pensée, que "plus les "couches"(de la psyché)sont profondes et obscures plus elles perdent leur originalité individuelle. Plus elles sont profondes, c'est à dire plus elles se rapprochent des systèmes fonctionnels autonomes, plus elles deviennent collectives et finissent par s'universaliser et par s'éteindre dans la matérialité du corps, c'est à dire dans les corps chimiques. Le carbone du corps humain est simplement du carbone ; au plus profond d'elle même, la psyché n'est plus qu'univers". L'inconscient collectif n'est donc pas collectif au sens (ou plutôt, au contresens)social, ethnique ou génétique qu'on veut d'habitude lui donner, mais il représente des structures objectives de la psyché humaine en tant que telle, structures en relation avec les structures d'ensemble de l'univers où nous vivons. Comme l'explique clairement Jung, "cet inconscient est comme de l'air, partout le même, inspiré par tous, n'appartenant à personne. 

 

 

27/01/2007

La coopération amoureuse

Ce que j'appelle "coopération amoureuse" est une formulation inspirée par le livre de Humberto R. Maturana et Francisco J. Varela : L'Arbre de la connaissance. Ed. Addison-Wesley France. (1994)

Je pense que certaines personnes qui me suivent sur ce blog doivent penser que je parle souvent de livres pas très récents . Pour justifier ce choix , je vous dirai que nous suivons ensemble un chemin d'alchimie spirituelle et que, pour ce qui me concerne, je partage avec vous les livres qui ont contribué à me faire avancer sur ce chemin. Cet ouvrage est écrit par des biologistes,(Varela est décédé depuis), pionniers de la recherche en sciences cognitives. Il veut montrer, hors des domaines mystiques ou spirituels (quoique...) que c'est ensemble que nous créons notre monde d'expérience. J'ai trouvé dans cet ouvrage, accessible à tous ceux qui veulent bien faire un petit effort, un appui confortant l'idée que la Nature, s'exprimant dans un corps humain qui est impliqué dans une dynamique de la "totalité", doit aussi s'exprimer au niveau d'un inconscient dont, si on suit C.G.Jung, les racines plongent dans cette même Nature. De plus, si l'être humain a acquis une conscience de soi, des capacités de réflexions, des règles de vie en société, ce ne fut possible que parce qu'à côté du Moi il y avait le Toi. Je trouve ces lignes de la conclusion de L'Arbre de la connaissance (p.242) particulièrement inspirantes :

"Quoi que nous fassions dans n'importe quel domaine, que ce soit concret (marcher) ou abstrait (réflexion philosophique), nous implique totalement dans le corps, puisque cela prend place à travers notre dynamique et nos interactions structurales. Tout ce que nous faisons est une danse structurale dans la chorégraphie de la coexistence.  C'est pourquoi tout ce que nous avons dit dans ce livre n'est pas seulement une source d'exploration scientifique mais aussi une source de compréhension de notre humanité. Nous avons étudié la dynamique sociale, ce qui nous a amené à mettre en évidence un caractère ontologique fondamental de notre condition humaine, qui constitue plus qu'une simple hypothèse, le fait que nous avons pour seul monde celui que nous faisons émerger avec d'autres, et que seul l'amour nous y aide."

24/01/2007

Méditations sur le Tarot

Il y a quelques années, en furetant chez un bouquiniste, je suis tombée par hasard, je ne crois d'ailleurs pas au hasard pour ce genre de choses, sur un livre qui m'a beaucoup marquée. C'est un gros bouquin de près de 800 pages, que j'ai "explosé", à force de l'explorer. Commencé par tous les bouts, jamais terminé, ses morceaux sont maintenant dans des chemises car il ne veut pas se laisser recoller. Le titre exact est Méditations sur les 22 arcanes majeurs du Tarot  "par un auteur qui a voulu conserver l'anonymat". Editions Aubier montaigne, 1984. Je ne veux pas savoir si on le trouve toujours, qui est véritablement l'auteur, car ma relation particulière avec cet ouvrage demande le mystère. A vous de chercher si vous êtes tentés et alors vous trouverez...

Ces méditations s'inspirent de l'hermétisme chrétien (mystique, gnose, magie), de la Kabbale juive et des traditions astrologiques de Chaldée et d'Inde. Il fait aussi référence à des anciens comme Jacob Böhme. " Voici deux citations, l'une concerne l'idée de Dieu et l'autre "le Pendu". 

"L'un des sens du premier commandement : "Tu n'auras pas d'autre dieux devant ma face" est qu'il ne faut pas substituer à la réalité spirituelle de Dieu l'abstraction intellectuelle de Dieu. On pèche donc contre le premier commandement lorsqu'on substitue à l''Être igné, lumineux et vibrant de vie, le "principe" ou l'"idée" abstraits soit de "cause première" soit de l'"absolu"qui ne sont, à vrai dire, que des "images taillées" mentalement ou des idoles construites par l'intellect humain."(p. 219)

 

"Le Pendu, qui est-il ? Le Saint, le Juste, l'Initié ?

Tous les trois ont cela en commun que leur volonté est organe du Ciel. Le Pendu peut être regardé comme l'un ou l'autre, mais il représente individuellement quelque chose qui est la synthèse de la sainteté, de la justice et de l'initiation. Le Pendu est le Job éternel, l'Êprouvé de siècle en siècle, celui qui représente l'humanité envers Dieu et Dieu envers l'humanité. Le pendu, c'est l'Homme véritablement humain et son sort est celui de l'homme véritablement humain.

Le Pendu est le représentant de l'humanité qui se trouve entre deux royaumes, celui du monde et celui des cieux. Car ce qu'il y a de véritablement humain dans l'homme et dans l'humanité, c'est le Pendu.

22/01/2007

Philosopher par le Feu

Pour ceux qui veulent lire des extraits de textes alchimistes occidentaux, je recommande un "poche", aux éditions du seuil, de Françoise Bonardel : Philosopher par le feu. On y montre que si le Grand Oeuvre était un don de Dieu, c'est à l'homme qu'appartenait de parachever l'oeuvre de la Nature et d'en accomplir le dessin secret. En une longue préface, Françoise Bonardel, explique la relation, matérielle et spirituelle, entre les alchimistes et leur Feu. Les textes, de différentes époques,  proposent au lecteur un voyage en compagnie des Philosophes de la Nature. Pour ceux qui voudraient lire un travail très complet, mais plus difficile, de Françoise Bonardel, je propose : Philosophie de l'alchimie aux éditions PUF. Voici un extrait de la préface de Philosopher par le feu :

"Les textes  ici présentés montreront assez quelle importance les alchimistes accordaient à leur Feu, à l'appréciation de la qualité des feux en fonction de la matière en voie d'être transformée et, plus encore, à la découverte du fameux Feu secret des Sages dont tout porte à penser qu'il n'était autre que la non moins mystérieuse "matière", mais si parfaitement épurée, équilibrée, mise en phase avec le Feu partout présent dans la Nature (Esprit du monde) que feu et matière ne désignaient plus alors que cet état d'apesanteur matérielle autant que spirituelle et, de l'un à l'autre, la totale réversibilité."

22/12/2006

Une expérience, selon Aldoux Huxley

Etre bouté hors des sillons de la perception courante, avoir reçu la révélation, pour quelques heures éternelles, du monde extérieur et du monde intérieur, non comme ils apparaissent à un animal obsédé par les mots et les concepts mais comme ils sont saisis directement et inconditionnellement par l'Esprit du Grand Large,

Cela est une expérience d'une valeur inestimable pour chacun.

   Aldoux Huxley

     Les Portes de la perception 
 

09/12/2006

Angelus Silesius et l'alchimie

Les références à l'alchimie sont fréquentes chez Angelus Silesius. Elles sont de nature symboliques, spirituelles et naturellement poétiques puisque "Le pèlerin chérubinique", d'où j'ai extrait les citations que je vais donner a été écrit en vers, traduits ici par Camille Jordens. (ed. du Cerf et Albin Michel).

Quelques indications : Contemporain de Pascal, médecin, poète, mystique allemand (I624-1677), classé parmi les baroques. Il a écrit "Le pèlerin chérubinique", considéré comme son chef-d'oeuvre, à l'âge de trente-trois ans. 

Angelus Silesius donne des numéros et des titres à chacun de ses courts textes. Enfin, la "teinture" dont il est question a, comme tous les termes alchimiques, de nombreuses significations. Cependant, elle est le plus souvent associée aux couleurs des phases en alchimie, et aussi au dernier degré de la transmutation des corps naturels qui "conduit à la perfection toutes les choses imparfaites". (Pernety). Je vous laisse deviner le sens symbolique qu'elle avait pour Angelus. 

        66. Mon coeur est le foyer de Dieu.

Si Dieu est véritablement feu, mon coeur est son foyer

Où il consume le bois de la vanité.

 

        102. L'alchimie spirituelle. 

Alors seulement le plomb se change en or et le hasard s'écroule,

Quand je suis avec Dieu métamorphosé par Dieu en Dieu.

 

       103. Encore là-dessus

Moi-même je suis métal, l'Esprit est feu et fourneau 

Le messie la teinture, qui auréole corps et âme. 

 

        104. Encore toujours là-dessus.

Dès que je puis être fondu au feu de Dieu,

Aussitôt Dieu m'imprime son être même.

 

        244. L'amour est la pierre philosophale.

L"amour est la pierre philosophale : elle sépare l'or de la boue,

Elle fait de rien quelque chose, et elle me transmue en Dieu.

 

         246. La teinture.

L'Esprit-Saint fond, le père consume,

Le Fils est la teinture qui aurifie, auréole. 

 

        257. La trinité dans la nature.

Que Dieu soir Trois en Un, chaque herbe te le révèle :

On y trouve un amalgame de soufre, sel, mercure.

 

(Troisième livre)

        118.  La pierre philosophale est en toi.

Homme, limite-toi à entrer en toi même. Car pour trouver la pierre philosophale, il n'est pas requis de voyager en pays lointain.

 

        120. La meilleure teinture. 

Je le tiens pour un maître confirmé de la teinture, 

Celui qui par amour pour Dieu transmue son coeur en l'or le plus fin.

 

23/11/2006

Le Yi King

Je voudrais simplement aujourd'hui vous donner envie, si  vous ne le connaissez pas, d'avoir en main et de consulter le Yi King, le lire des transformation. Il est traduit et préfacé de manière remarquable par Etienne PERROT. Editeur  : Librairie de Médicis. Les matins maussades où je ne sais pas trop que faire de mon corps et de mon esprit, je l'ouvre au hasard et j'y trouve souvent une réflexion, une intuition ou une coloration pour le reste de la journée. On pourrait dire grossièrement que c'est un livre de divination, mais il s'agit de bien plus que cela. Je ne saurais pas vous en parler aussi bien qu'Etienne Perrot. Pour vous donner un aperçu de l'importance de cet ouvrage très ancien je vous offre deux extraits de sa préface :

"Le plus ancien livre de la Chine en est aussi le plus moderne. Le Yi King offre à l'homme une clé intemporellement neuve pour pénétrer l'énigme de son destin. Il nous entraîne, au- delà de toute théologie comme de tout système philosophique, à un degré de profondeur limpide où l'oeil du coeur contemple l'évidence du vrai. L'unité est le fondement de l'univers. Mais, pour être fécond, le T'ai Ki (le Grand commencement) doit se sacrifier en se dédoublant car "à partir de ce qui est parfait, rien ne devient". Le monde ne nous révèle que le jeu des deux forces polaires, le mâle et la femelle, le plus et le moins, leurs épousailles et les dix mille êtres qui en sont les fruits. Le génial créateur des hexagrammes a su ramener cette variété sans limites à un schème mathématique enserrant la création comme un réseau, ou plutôt formant la trame qui le supporte et l'anime. ...

 

...Un savoir aussi ancien ne peut, on le comprend, s'exprimer en un langage conceptuel et logique. La vision du monde qu'il traduit est aux antipodes de celle de l'Occident. Notre science est analytique : elle isole soigneusement le phénomène étudié de son contexte ; celle de l'Orient est synthétique : elle apprend à tout embrasser d'un seul coup d'oeil et à lire les rapports. Dans l'immense symphonie du monde nous nous appliquons à écouter les différents instruments l'un après l'autre, nous interdisant par là de saisir le sens de la partition. Le sage chinois, au contraire, laisse monter à la fois tous les chants, ne négligeant pas la plus humble note de la timbale ou du triangle. Chaque être, chaque instant pris dans son intégralité est un visage du Tout, une facette de l'unité indescriptible."

Bien sur, C.G. Jung à porté un grand intérêt au Yi King. En particulier pour illustrer son concept de synchronicité.