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07/12/2006

Les couleurs des phases en alchimie

L'alchimie décrit dans ses différentes phases un processus de transformation. Les descriptions sont variées, contradictoires et rédigées en un langage symbolique des plus obscur. Il fallait toute l'obstination d'un C.G.Jung pour y trouver son miel...

Les auteurs, rarement d'accord au sujet du déroulement et de l'ordre du processus, se rejoignaient, cependant, sur des points essentiels. L'un d'eux était la division en phases, liées à des couleurs correspondant aux étapes de l'oeuvre. Comme elles étaient à l'origine au nombre de quatre, on les nommaient "quadripartition de la philosophie". Les quatre couleurs et les quatre stades, pour des raisons que C.G. Jung juge plus psychiques que pratiques, furent ramenées au nombre de trois, vers le XVI° siècle. Cette omission du quatrième stade du processus, serait liée au problème de la signification symbolique de la quaternité et de la trinité.

La nigredo, ou noirceur, représente le premier stade. Elle n'a pas de qualité unique et peut être , pour le "philosophe", l'état initial de la matière primordiale ou, pour celui qui travaille dans son laboratoire, le résultat de la phase de décomposition des éléments. Cette décomposition est suivie par une recomposition consistant en une union des deux polarités féminine et masculine. Et ça n'est pas fini: il y a dissolution, mort du produit de l'union et une nouvelle nigredo.

Ensuite vient l'albedo ou passage au blanc. Ce moment du processus a, pour C.G.Jung,  deux sens possibles. En simplifiant une citation de son ouvrage "Psychologie et alchimie"dont je m'inspire ici : l' âme (symbolique)libérée par la mort est a nouveau unie au corps mort et détermine sa résurrection ou bien,  l'ensemble des couleurs, appelée "la queue du paon" conduit à une couleur unique, le blanc qui contient toutes les couleurs. 

Ce stade du processus représente déjà, pour beaucoup d'alchimistes, un aboutissement. Il est symbolisé par l'argent, ou la lune, et C.G.Jung le compare à l'aube précédant le lever du soleil.

La transition vers le stade ultime, la rubedo ou passage au rouge, se faisait par la citrinitas, ou passage au jaune, associée au soleil et à l'illumination. Après la suppression de cette étape le rouge suivit directement le blanc. A ce stade, le rouge et le blanc, le soleil masculin et la lune féminine (souvent symbolisés par le roi et la reine)  peuvent, au moment où le feu atteint son acmé, célébrer leurs "noces chimiques"  .

Tout ceci  est très simplifié. Je tente seulement de donner un aperçu des termes courants de l'alchimie. Le processus est loin d'être linéaire. Il comprend d'incessantes "putréfactions", "ablutions", morts et résurrections, sans compter les copulations, de la matière. Je pense, comme C.G.Jung, que ces métamorphoses ont pour origine et conséquences les variations de l'état du psychisme de l'opérateur. Celui qui aura le courage de méditer de manière "philosophique" sur la symbolique de ces phases commencera, peut-être, à entrevoir l'intérêt, qu'elles présentent si on les compare aux phases possibles, ou impossibles,de notre évolution spirituelle.

 

01/12/2006

Rêve éveillé

Quand on parle rats ou souris on entend le plus souvent des cris d'horreur et les nez se plissent de dégout. Chez moi, ils ont toujours suscité curiosité et intérêt. Je pense qu'après avoir organisé tant de razzias, survécu à tant d'attaques, souffert tant d'expériences dans les laboratoires où ils ont aussi été instruits, ces muridés  doivent avoir considérablement évolué. Discrètement, bien sur, ils ont leur monde à eux et leur expérience collective secrète.

Il y a quelques semaines, mes rêves ont commencé à se peupler de rats. Genre grands surmulots un peu envahissants. ils venaient en groupe mais l'un d'eux se tenait à l'écart et semblait ignorer les autres. J'ai su, comme en rêve on sait des choses étranges, qu'il s'appelait Paulus. Pourquoi Paulus ? Aucun travail d'association symbolique ne m'a donné la réponse. Ce Paulus commençait à m'intriguer,  c'est pourquoi j'ai entrepris de continuer mes rêves en suivant le processus du rêve éveillé.

Paulus m'est apparu, à la nuit tombante, dans les lents tourbillons  d'un fin crachin, sur les berges d'un port désert. Il se tenait là, sa petite silhouette nichée dans le halo flou d'un vieux lampadaire dressé de guingois, assis sur une très grosse bite d'amarrage écaillée, rongée. Un carton défoncé avait du lui servir de tremplin. 

Un minuscule béret noir entre ses petites oreilles translucides marbrées de rose, blotti dans une très chic gabardine mastic, fort bien coupée, assis à l'abri sous un tout petit parapluie écossais, il fixait les berges blêmes. Il soupirait de temps en temps, lissait ses moustaches douces, toussotait, raclait sa gorge, plissait ses gros yeux, puis gloussait d'aise tout à coup, sans raison apparente, en tortillant son derrière moulé dans un short Kaki aux plis impeccables, un peu incongru à cette saison sous une gabardine dans la bruine tenace. Je l'avais cru seul mais un minuscule chien-mulot émergeait de la poche de sa gabardine.

Je me suis approchée très poliment et j'ai tenté d'engager, maladroitement, un semblant de conversation. Je n'ai pas l'habitude de dialoguer avec les rats. Au début j'ai eu l'air de l'ennuyer. Il n'a lâché en guise de réponses que quelques brèves monosyllabes barboteuses. Alors, je me suis assise sur un vieux bidon Shell cannelé, marbré de vieux corail, coincé entre des rails tordus  et rouillés.

Longtemps nous sommes restés silencieux jusqu'au moment où Paulus a sorti de minuscules lunettes, cage protectrice pour les timides, les a chaussées et a commencé une sorte de monologue dans un langage spiralique plein de mots assemblés au hasard mais d'une grande beauté symbolique. Plus je l'écoutais, plus je ressentais cette langue qui se construisait à partir de racines boueuses, mais qui ne demandait qu'à s'imprégner de lumière. 

J'ai demandé à Paulus, qui semblait comprendre le langage des hommes, s'il voulait visiter mon laboratoire. Sans avoir le temps de lui préciser qu'il s'agissait d'alchimie spirituelle, je l'ai vu frémir d'une peur atavique. Il a sauté sur le carton et à disparu entre deux tas de ferraille. 

Je suis sortie de mon rêve mais j'espère revoir Paulus. Je referai le chemin qui mène à lui. Il a l'étoffe, et surtout le langage de la recherche alchimique. Je compte aussi sur sa curiosité.

28/11/2006

L'Alchimie Spirituelle au quotidien

   L'alchimiste, théoriquement chrétien, du Moyen-Age était panthéiste et pensait que l'énergie de Dieu se manifeste du plus minuscule au plus immense et que la Nature est imprégnée de cette énergie divine. Il était aussi convaincu que l'homme participe de cette nature divine et que seul le mélange en lui de qualités opposées l'empêche d'être parfait. C'est pourquoi l'alchimiste "philosophe de la Nature"ne cherchait pas seulement à transformer la matière vulgaire en or, c'est lui même qu'il voulait faire évoluer. Cette recherche a fasciné C.G.Jung car elle illustrait son idée d'un processus d'individuation conduisant un être humain vers sa totalité, son unicité. Mais mon propos, aujourd'hui, n'est pas de vous décrire les règles où les processus, aussi poétiques et culinaires soient-elles, des phases du processus alchimique mais de situer l'alchimie spirituelle au quotidien.

   L'alchimiste, inlassablement, expérimentait sur une matière qu'il espérait voir se transmuter. Il en est de même pour nous. Chaque nuit, en rêves, chaque jour par l'action quotidienne, nous évoluons. Nous nous transformons ou, plutôt, nous nous laissons transformer. C'est là, à mon avis, qu'intervient l'alchimie spirituelle : ne pas subir, mais agir. Etre son propre feu. Nous sommes un creuset, corps et esprit, et c'est à nous d'y accomplir le Grand Oeuvre. Il s'agit du travail de chacun mais je crois qu'il y a deux principes de base. 

   D'abord, admettre que nous avons un corps, que c'est un des matériaux de l'Oeuvre  et ne pas chercher à "s'échapper par le haut".  Ensuite, admettre notre "ombre" et les "nuits noires de notre âme". C'est à partir du plomb, et même du fumier, disent les alchimistes que l'on peut, par un lent travail de purification, et avec l'aide de Dieu, retrouver l'or originel.

   Si on sait recueillir ce qu'il y a de plus sombre en soi et le mettre dans le creuset, le travail peut commencer. Quand j'ai "accepté"ce que certains appellent péché et moi défaut, je ne vais pas avoir de remords mais rechercher l'or de ce défaut, c'est à dire la qualité opposée. Par exemple, si je suis affreusement goinfre, je ne vais pas culpabiliser et avoir des remords. Je vais essayer de transmuter cette goinfrerie en la qualité d'être un "fin gourmet". Si je suis terriblement menteur, je vais transmuter cela en un talent de conteur.

   Tout cela demande beaucoup d'efforts, regardez comme, certains jours, mon creuset sur ce blog est rempli de matière sombre, mais j'essaie et j'essaierai encore. C'est cela, pour moi, l'Alchimie Spirituelle quotidienn.

       Ariaga

 

 

22/11/2006

Alchimie et Nature

Le terme "alchimie" a pour origine un mot arabe EL-Kimya, lui- même dérivé de Kemi qui signifie terre noire. Or, Terre Noire était un des noms de l'Egypte ancienne, ce qui conforterait l'idée que l'alchimie y a sa source. C'est Toth, dieu de la mathématique et de la science, qui serait à l'origine de la figure d'Hermès Trismégiste (dont j'ai déjà parlé), lui- même modèle du Mercure médiéval. Après de nombreux chaînons intermédiaires, et un passage déterminant dans la culture arabe, des idées, considérées comme néfastes par l'Eglise chrétienne, ressurgirent, un peu comme un courant souterrain qui remonte à la surface chez les alchimistes du Moyen-Âge.

    Les deux postulats qui servaient de fondement à l'alchimie étaient l'unité de la Nature, et même de l'univers. Cela allait du macrocosme au microcosme. De ce premier postulat découlait que, du fait de leur origine commune, leur différence n'étant qu'une diversification de l'unité. Tout élément pouvait donc se transformer en un autre. Il suffisait pour cela de posséder l'outil de transmutation : La pierre philosophale. L'alchimie décrit donc, dans ses différentes phases, un processus de transformation ayant comme justification le fait que le monde est un. 

Pour ces alchimistes du Moyen-Âge, qui se voulaient très chrétiens, mais sentaient un peu le fagot, la Nature, toute imprégnée de divinité, en vertu du principe : "tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut", était toute puissante. Elle était leur guide, leur étoile, avec l'aide de Dieu. C'était aussi la Mère  de toutes choses, et il n'y a aucun doute  sur sa toute puissance féminine. Dans un monde dominé spirituellement par l'image masculine on peut dire que les alchimistes ont fait remonter à la surface la part féminine de la divinité.

Ce que je vous raconte là n'est qu'une rapide approche du sujet mais à ceux qui se demanderaient pourquoi ces fous, qui passaient une vie entière à travailler et prier ( ils avaient aussi souvent une "soeur" qui travaillait avec eux...), sans, probablement, aller jusqu'au bout de leur quête, me fascinent, je répondrais qu'ils n'étaient pas si fous que cela. Ils n'avaient pas de connaissances scientifiques suffisantes, ils vivaient dans un monde de symboles mais certains scientifiques contemporains ne cherchent-ils pas l'unité de la matière ? D'autres ne  "spiritualisent" t-ils pas cette même matière ? Alors je crois que je vais encore longtemps m'intéresser passionnément à ces fous. Tout au moins à ceux qui ne cherchaient pas seulement à fabriquer de "l'or vulgaire" mais cherchaient cet or dans le secret de la nature et de leur âme.

 

 

 

 

16/11/2006

L'hermétisme

Comme je vais certainement vous parler souvent de l'alchimie, ma deuxième passion après C.G. Jung, je crois nécessaire de proposer à la méditation un très beau texte intitulé "La table d'émeraude"et attribué au légendaire Hermès Trismégiste (trois fois le plus grand). Il y aurait eu trois Hermès successifs : l'un aurait vécu avant le déluge et fut un civilisateur de l'humanité, l'autre, plus tardivement, à Babylone comme médecin, mathématicien et philosophe. Le dernier Hermès, maître en sciences occultes serait celui qui transmit l'alchimie à l'humanité. D'où le terme hermétisme qui désigne les doctrines ésotériques des alchimistes et aussi le côté quelque peu "hermétique" de leurs écrits ...

C'est donc à ce "triple"Hermès que l'on attribue le texte suivant qui à été pour moi, et certainement pour beaucoup d'autres chercheurs de vérité, l'objet de nombreuses méditations et qui, surtout, justifie à mes yeux le nécessaire voyage de la terre vers le ciel mais aussi du ciel vers la terre notre mère à tous. Il existe de nombreuses versions mais j'aime beaucoup celle- ci par son côté "traditionnel". 

 

Il est vrai, certain et sans mensonge, que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas : pour accomplir le miracle d'une seule chose. De même que toutes choses tirent leur origine de la Chose Unique Seule, par la volonté et le verbe de l'Un, Seul et Unique qui l'a créée dans son Esprit, de même toutes les choses doivent leur existence à cet Un par ordre de la Nature et peuvent être améliorées par l'Harmonie avec cet Esprit.

 

Son Père est le Soleil, sa Mère la Lune, le vent le porte dans son sein et sa nourrice est la Terre. Cette Chose est le Père de tout ce qui est parfait dans le monde. Son pouvoir est le plus parfait. Lorsqu'elle a été changée en Terre, sépare la Terre du Feu, le subtil de l'épais, mais soigneusement et avec beaucoup d'intelligence et d'industrie. 

 

Elle monte de la Terre vers le Ciel et redescend, nouveau-né sur la Terre entraînant ainsi en elle la puissance du Supérieur et de l'Inférieur. Ainsi, la splendeur du monde entier sera tienne et toute obscurité te fuira.

 

C'est le plus puissant de tous les pouvoirs, l'Energie entre toutes les énergies, car il triomphe de toutes les choses subtiles et pénètre tout ce qui est solide. Car c'est ainsi que le monde fut créé et que sont réalisées des combinaisons rares et des merveilles de toutes sortes.

 

C'est pourquoi on m'appelle Hermès Trismegistus, car je me suis rendu maître des trois parties de la sagesse du monde entier. Ce que j'ai à dire sur le chef-d'oeuvre de l'art alchimique, l'OEuvre Solaire, est maintenant achevé.

 

 

07/11/2006

C.G. JUNG et la chaîne d'or

Tout d'abord, je viens de m'apercevoir que je parle de C.G.JUNG, comme si tout le monde savait qui il était. C'est souvent ainsi quand on est "amoureuse" de quelqu'un. Pour aujourd'hui je vais le situer dans le temps  : 1875-1961.

En alchimie, l'aurea catena ou chaîne d'or est la lignée des grands sages commençant par Hermès Trismegiste qui relie le ciel à la terre. C'est aussi l'enchaînement des états de la matière au cours du processus alchimique. Je pense que C.G. JUNG est un maillon de cette chaîne qui symbolise ceux qui n'ont pas eu peur d'entreprendre un dangereux voyage de découverte entre les deux pôles reliant la matière à la psyché. Il a toujours "ressenti " que l'homme n'est pas seulement fait de ses aspirations les plus élevées mais que, même s'il a perdu le vieil apendice caudal des sauriens, il conserve une solide chaîne accrochée à son esprit et le liant à la terre. De plus, son incessant questionnement, ses décénnies de patientes recherches, la mise en jeu de son "âme" au moment de son affrontement avec l'inconscient, tout ceci contribue à l'intégrer en tant que maillon de cette chaîne.

La terrible confrontation de C.G. JUNG avec l'Inconscient, vers la quarentaine, confrontation qui faillit lui faire perdre la raison, provoqua de longues et profondes répercussions. A partir de cette époque, pendant une vingtaine d'années, nombre de questions se posèrent à lui d'une manière obsédante. Une des plus obsédante était : "Où se trouvent mes prémisses, mes racines dans l'histoire ?" Il pensait que, sans antécédents historiques, ce qu'il avait retenu de ses expériences sur lui-même et de sa pratique avec ses patients resterait une série de cas isolés, sans aucune continuité permettant de fonder une théorie. 

De 1918 à 1926, il avait très sérieusement étudié les gnostiques qui lui semblaient avoir, à leur manière, rencontré l'inconscient profond. Ils avaient été confrontés, comme lui- même, à des re-présentations  exprimant le monde des instincts. Cependant il n'était pas satisfait car il pensait que ce qui nous est parvenu des gnostiques avait été transmis et souvent falsifié par les Pères de l'Eglise. De plus ces écrits étaient trop éloignés dans le temps et il avait l'impression que la chaîne était rompue. C'est pourquoi il lui fut, pendant longtemps,  impossible de trouver le lien entre la gnose et le présent. De plus, l'interprétation de ses propres rêves et de ceux de ses patients, surtout quand il s'agissait de séries de rêves, lui avait donné à penser que le symbolisme qu'ils véhiculaient etait trop fort, et aussi trop obscur, pour ne pas plonger ses racines très loin dans le temps. 

L'obstacle qui empéchait C.G.JUNG d'aller plus loin dans ses recherches était l'impossibilité de généraliser. Il avait besoin d'un outil d'interprétation fiable quand il interprétait des rêves. Il devait dépasser le stade des explications à partir de la vie courante ou refoulée du patient. La mythologie, l'histoire des religions, celle des sociétés, lui avaient fourni des éclaircissements. Pourtant, une difficulté surgissait au moment où il devait expliquer la présence dans ces rêves de symboles, à la fois "vivants" et très archaïques, se manifestant régulièrement, sous des déguisements divers, au cours de séries de rêves. 

La découverte des textes alchimiques, surtout quand leur sens apparut enfin à C.G.JUNG, (ceci est toute une histoire, pour une autre fois), fut une révélation : celle de la continuité d'une chaîne, passant par une gnose combattue et refoulée par l'Eglise, qui avait dans les rêves contemporains une présence très forte mais aussi très difficile à expliquer. Ce n'est qu'après un long décryptage des traités alchimiques que lui vint l'intuition d'avoir retrouvé le maillon perdu de la chaîne : L'alchimie du moyen âge, en tant que PHILOSOPHIE DE LA NATURE, était peut-être ce pont, qu'il recherchait tant, entre la gnose et la psychologie de l'inconscient. 

 

 

 

03/11/2006

Qui est Ariaga ?

C. G.JUNG, Dans l'ouvrage ma Vie, que je recommande à tous ceux qui ne le connaissent pas, entreprend de raconter le "mythe" de sa vie. 

Inspirée par cette démarche, Ariaga raconte, elle aussi, le mythe de sa vie. Ariaga n'a pas d'âge et ne se situe pas dans le temps.

L'émotion d'un moment d'amour, Ariaga est jeune, et pourtant sa jeunesse est passée.

Evocation d'une transition vers la mort, Ariaga est vieille, et pourtant elle est encore pleine de vie. 

Ariaga n'est pas philosophe, ni écrivain, ni poète car elle n'oserait pas s'affubler de ces étiquettes tellement chargées de sens et de symboles. Sa spiritualité est une perpétuelle recherche.

Ariaga à connu les calcinations, les putréfactions, les dissolutions, les morts et les résurrections de l'Oeuvre alchimique. Et aussi de superbes conjonctions... 

Regardez la photo au dessus de "à propos" Ariaga est dans cette bouteille en verre qui symbolise la cornue, cornue qui est dans la Nature dont Ariaga fait partie. Elle y subit d'incessantes transformations pendant sa recherche de l'Or spirituel. Ce n'est sûrement pas cette fois-ci qu'elle  y parviendra mais elle recommencera, encore et encore.

Ariaga vit son rêve intérieur sur ce blog. Ne cherchez pas à la connaître en tant que personne, ce serait comme si vous marchiez sur une fragile dune de sable : elle s'effondre.

01/11/2006

Alchimie de la mort

Je suis la locataire d'un vaisseau de distillation

Où se dissolvent les chairs et où l'âme grandit

Poisson qui respire dans l'air

J'ai oublié l'océan d'où je viens

Boomerang déposé sur le sable

J'aspire à la vague

Qui rentre dans la mer

J'attends la vie est si belle

Je la boirai jusqu'à la dernière goutte 

Et quand le rêve lucide de la mort m'emportera

Là où il voudra

J'espère

Toute baignée de l'énergie de l'Esprit

Ecouter la musique des sphères

     

Et quand le temps sera venu je reviendrai encore

Bien plus forte ennivrée de la Lumière de la Nature 

Vibrante d'amour divin 

Pour grandir et mourir 

 

 

25/10/2006

La Fleur d'Or

 

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La Fleur d'Or pousse sur le fumier

Me murmure à l'oreille le vieil alchimiste

Visiteur de mes abysses

Rejette la brillance menteuse de l'or vulgaire

Ramasse le caillou jeté dans le chaos fertile

Par un enfant en loques

Rieur

Ouvre les yeux de l'esprit 

Et dans l'ombre profonde du continent noir

Tu verras clignoter une flamme d'AMOUR

 

21/10/2006

J'ai fait un Rêve

La nuit dernière, j'ai fait un rêve : J'étais "spécialiste " pour accompagner de nombreux accouchements. On me demandait souvent à quel moment exact les femmes allaient accoucher. Ce jour là, j'avais inventé une méthode qui consistait à tourner une roue de vélo suspendue je ne sais comment. Je faisais cela à toute vitesse et, quand la roue s'arrêtait, je savais l'heure exacte selon le rayon qui était devant moi. Après j'ai eu faim et on m'a dit d'aller voir un grand cuisinier et qu'il me ferait à manger. Je l'ai attendu à la sortie de la cuisine et il est venu vers moi. Il souriait et, avec beaucoup d'émotion j'ai vu qu'il ressemblait à la photo de C.G. JUNG qui est sur la couverture du livre "Ma vie". Il m'a donné le bras et nous sommes descendus vers le port. 

Ce rêve m'a fortement interpellée car il ressemblait à un autre rêve que j'avais fait alors que j'effectuais une difficile recherche sur les rêves et que, découragée par la charge de travail, j'étais sur le point d'abandonner. J'avais alors trouvé dans ce rêve un encouragement de l'inconscient et la force de continuer mon travail. Ce nouveau rêve, qui intervient au moment où j' "accouche" de ce blog, me pousse à croire que l' "ami intérieur" qui me parle par l'intermédiaire de ce rêve me dit : tu as intitulé ton blog laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle, mais que devient le rêve ? As tu peur de parler d'une chose aussi importante qui, si elle est bien comprise peut être un guide pour chacun ? Tu te fais plaisir, tu écris de petites poésies, tu parles de re-présentation, tu évoques l'alchimie mais où est le rêve ? 

Il a raison ce compagnon qui, comme ce fut le cas durant toute la vie de C.G.Jung, m'a toujours guidée ou avertie dans les moments difficiles. Oui, mais comment vais-je en parler ? Scientifiquement, philosophiquement, psychanalytiquement, littérairement ? C'est comme pour l'amour, plus il est profond, plus il est difficile a exprimer. La seule solution sera de me laisser guider et d'écouter la voix de l'Inconscient qui s'exprime si bien dans les rêves quand on sait les contempler, dans le silence de la méditation. 

 

20/10/2006

Pierre philosophale

Frères cailloux pleins de boue

Cris de pierre dans la terre

Cailloux de vitrine

Cailloux ordinaires éclatés de lumière

Etes vous la PIERRE ?

 

Sans bouche de chair

Vous goûtez la saveur

Grise

De la matière

Eternelle seconde de l'univers

Etes vous la PIERRE ? 

18/10/2006

L'alchimiste en son laboratoire

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(cliquez sur l'image) 

J'avais accusé les ordinateurs, d'être des instruments diaboliques et SOUPLOUNITE m'avais dit, dans un commentaire ,qu'il suffisait de les apprivoiser. Passée l'irritation devant le "il suffit de", le mot de ceux qui savent et trouvent simple ce qui pour d'autres ressemble au dressage d'un dragon, j'ai médité sur l'irrémédiable nécessité de pactiser et même de me lier d'amitié avec cet étranger. 

J'ai commencé par le nommer, celui qui a un non cesse d'être un absolument Autre, et , spontanément, je l'ai baptisé ATHANOR. C'est alors que le processus de re-connaissance s'est enclenché : Athanor était un des maillons de la chaîne qui relie celui-là qui marche dans les pas des anciens alchimistes-philosophes. L'alchimiste dans son laboratoire, "instruit par Dieu et par la Nature", méditait, cuisait, distillait, pour transformer la matière, et surtout lui même.

Athanor, l'ordinateur, contient la matière de l'Oeuvre : une possibilité de connaissances presque illimitées, mais cette matière, grossière ou raffinée, doit être transmutée par le chercheur. Athanor est à la fois le fourneau et la cornue de celui qui oeuvre pour transmettre. Mais les anciens alchimistes juraient de respecter le secret de ce qui leur avait été transmis et de leurs découvertes. C'est pourquoi leur langage était aussi surréaliste. Faudra t-il un jour crypter son langage pour divulguer par l'intermédiaire d'un ordinateur, sur un blog, les résultats d'un travail de chimie mentale ? 

28/09/2006

Poussières d'amour

Hier, j'avais décidé d'écrire sur la représentation symbolique. Les ordinateurs sont, pour moi, des instruments diaboliques et mon texte a disparu. Le sens de cette disparition doit-être que les ingrédients nécessaires, pour l'instant, au travail dans ce laboratoire soient : plus de poésie et moins de réflexion philosophique. Voici donc un poème d'amour alchimique.

Tombe la bombe
Fini les rondes
La terre est une fleur de feu
La mer est une gerbe bleue
Toi et moi
Nous voguons dans l'éther
Poussières

Se rencontreront-elles
Les parcelles
Des corps
Qui s'aimaient ?

Ariaga

26/09/2006

Le laboratoire

Dans les pas de Jung et des Alchimistes Philosophes de la Nature, ce laboratoire se veut, loin des langages de spécialistes et des contraintes universitaires, un lieu de réflexion sur l'exploration et la transmutation de l'univers intérieur.

Les matériaux du travail seront : diverses représentations symboliques telles que des séries de rêves, la poésie, les arts et tous les écrits révélant la recherche sincère d'un plus grand degré de conscience des contenus de notre psyché. ici, pas d'ésotérisme de pacotille ou de références dogmatiques à une quelconque religion ; en effet, "le véritable temple de l'homme n'est pas de pierre car c'est en lui que réside la clef de tous les mystères".

Ariaga