25/08/2018
Les êtres des marais
Vers la fin du voyage imaginaire, où nous cherchons ensemble le frisson de l'inconnu, j'éprouve ce sentiment devant la photo de Louis-Paul Fallot prise dans les marais de Kerguilloté. Il a eu la gentillesse d'en donner la primeur au Laboratoire.
Contemplant, cette photo j'ai vu, oui j'ai bien vu, sortir des profondeurs des êtres inachevés qui poussaient leur cri pour advenir à notre monde. J'ai été impressionnée par ces formes qui s'inscrivent, indépendamment de celui tient l'appareil. Je les ressens comme porteuses de messages de l'autre côté du mur ...
Ariaga
13:03 Publié dans Contes et symboles, Nature, Philosophie, photo, poésie, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : vacances imaginaires, voyage, photo, fantastique, louis-paul-fallot, ariaga
02/10/2015
La lune rouge et le chamane
Peinture et texte ÉPHÊME
L'éclipse de lune semble avoir eu sur Éphême de curieux effets. Je me demande même si il n'avait pas, en cette occasion, absorbé quelque substance propice aux "rêves et imaginations", comme l'aurait dit le cher C.G.Jung. Il est évident qu'il ne me viendrait jamais à l'idée de consommer du Chamane, même cuit à point !!! Ariaga.
***
Le glacis sous le porche luit, tel un lac de conte, sous sa carapace de gelée glacée. Je somnole en couvant le feu, devant l’éblouissante main du ciel. La pleine lune, notre déesse mère, née des amours contrariés de la nuit et du soleil, poudroye le ciel phosphorescent de ses bijoux, ses mains de mains de mains des étreintes fulgurantes des étoiles.
Peut-être un petit somme… les braises nées du sang du ciel se moirent par vague sous le vent. La lumière me semble un peu fade. Là, je fais un bond ! La Mère Lune a perdu un bon morceau de sa viande ! Je vais vite secouer les membres du clan enfouis sous leurs couvertures de loutres dans la maison. Dès qu’ils voient la Mère, ils frissonnent de peur. Le vieux chamane avait bien dit qu’un jour Elle se vengerait de nos errances, mais c’était il y a si longtemps, du temps des mères de nos mères de nos mères, et personne n’avait cru ce vieillard édenté qui abusait des champignons et macérations diverses.
Tous le regardent. Io, le vieux Burineur squelettique de la famille, le Maître du Tambour sacré, du silex et de l’ivoire, si vénéré pour sa fresque des Lions près de l’Arche Sacrée venait d’achever après un long silence une Déesse Mère filiforme, au lieu des rondeurs modelées par les anciens. Personne n’avait protesté, seuls quelques murmures s’étaient élevés contre cette offense à la Déesse.
La lune s’affaiblit, et devient un astre étrange rayonnant du rouge dans un ciel figé où l’air a disparu. Blême sous sa capuche de loup, Io se glisse doucement vers la petite antre des ancêtres, prend la statue-âme du mammouth, l’amant secret de sa compagne, avec qui il fait d’inénarrables parties de ballon trompe-zénith, trompe-pattes, pour rester décent. Il s’accroupit, ravive les braises, et dépose la statue dans le foyer. Puis il se relève, salue le clan, transforme le foyer en un enfer torride à grands jets de fagots, se relève, tranche sa gorge d’un coup d’une longue lame de silex blond et s’effondre dans un feu d’artifice d’escarbilles et d’étincelles. La lune rouge esquisse un sourire.
Il fallut le retourner plusieurs fois pour le saisir, puis le mijoter sur des galets brulants recouverts de genévriers qui le parfumèrent à merveille.
Pas si mauvais ce chamane avec un peu de sel.
Vengée, la lune rayonne à nouveau, ayant vidé son sang dans le charbon des âmes. Presque tous les anciens passeurs des Dieux, imprévoyants de la colère du ciel, ont été immolés dans les cavernes de la vallée. Le progrès est en marche, et je suce mes doigts pour ne rien perdre du bon goût de Io.
ÉPHÊME
10:25 Publié dans Alchimie, CONTRIBUTIONS, Nature, poésie, rêve, Science-fiction et Fantastique | Lien permanent | Commentaires (44) | Tags : écriture, poésie, rêve, lune, jung, peinture, humour, chamane, fantastique
12/08/2015
Disparitions (bis,8)
09:42 Publié dans La vie quotidienne, Nostalgie, poésie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : rêve, science fiction, voyage, vacances, poésie, photo, philosophie, imagination
05/08/2015
Agrandir l'espace (bis,2)
Au moment du départ pour les vacances imaginaires du Laboratoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle, je me suis aperçue, en lisant vos commentaires, que l'espace prévu était insuffisant. Il y en a déjà, comme Guelum et Muse qui trouvent le véhicule exigu. En plus, un certain Laître Dubois m'a inspiré l'idée de faire du banc un lieu où pourraient venir ceux qui étaient mis au banc de la société et cela en fait du monde ! Je vous propose donc un banc où l'espace herbeux est plus vaste. Un peu roussie l'herbe ? C'est parce que, à la chaleur de votre amitié l'athanor commence à chauffer et que sa chaleur se répand. Et puis, nous pouvons occuper plusieurs bancs. Imaginez un train de bancs voguant vers le beau pays des rêves...
Nous aurons tout l'espace nécessaire. Lung Ta pourra nous enseigner la méditation Zen, Mariedumonde nous dispenser des paroles de sagesse. Tout près du bord de l'eau, Patriarch continuera à voir passer, comme dans son enfance, des bateaux imaginaires qui l’emmèneront au bout du monde. J'espère qu'il retrouvera, au cours de notre voyage, son champ secret. Lechantdupain sera de garde de nuit près de son télescope. Le lendemain nous nous grouperons autour de lui et il nous racontera les étoiles...Beaucoup, silencieux, sont déjà venus, d'autres viendront. Il va me falloir consulter les augures et ce sera le grand départ.
Ariaga.
08:05 Publié dans Nostalgie, Philosophie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires, Voyages, ambiances | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : voyage, vacances, imaginaire, rêve, philosophie, nature, transport, jung
14/05/2015
Extraterrestres à la Rochelle !
Je marchais le nez en l'air, guettant les gouttes de pluie d'un ciel gris et orageux quand j'ai aperçu un objet insolite et, tenez vous bien c'est la vérité (enfin la mienne !) ...
il s'est posé sur un parking juste devant les places réservées aux handicapés. Ils ont un culot ces étrangers !
Et le soir (photo portable) une autre chose curieuse s'est passée. J'ai vu une roue de lumière avec un halo bleu. Je crois que tous ces événement, pour lesquels j'ai d'autres preuves photographiques, accréditent l'idée que des touristes extraterrestre visitaient la belle ville de la Rochelle.
Mon imaginaire est tout excité et je pense qu'il en sera de même pour certains d'entre vous...
Ariaga
18:32 Publié dans la Rochelle, photo, rêve, Science-fiction et Fantastique, Voyages, ambiances | Lien permanent | Commentaires (53) | Tags : écriture, la rochelle, science fiction, extraterrestre, bateau, rêve
20/10/2013
Photo inconnue
Il m'est arrivé quelque chose qui touche au fantastique. Je me promène toujours avec un petit appareil photo, ce qui me permet de mitrailler un peu tout et n'importe quoi. Après quelques jours, je déverse mon butin dans l'ordinateur et je "jette" la quasi totalité. Assez récemment, j'ai eu la surprise de trouver, au milieu d'un fatras inintéressant, cette photo que je ne peux rattacher à rien dont je me souvienne et qui à suscité en moi de multiples interrogations dont :
Comment est-elle venue dans mon appareil ?
Est-ce une "vision" qui s'est matérialisée là ?
Qu'est-ce qu'elle représente ?
Je l'ai discrètement publiée dans mon album photo, pour "voir" et maintenant je la propose aux lecteurs qui vont peut-être m'éclairer. Mais, comme je l'ai lu récemment (je ne sais plus où), ce n'est pas la photo qui compte c'est le regard que l'on pose sur elle. Et je dois dire que le mien, amis, est un peu troublé ...
Ariaga
17:54 Publié dans arts, photo, Science-fiction et Fantastique | Lien permanent | Commentaires (75) | Tags : écriture, fantastique, photo, photographie, art, philosophie, jung
31/08/2013
Le départ de l'oublié de Marqueyssac
Portrait d'Éphême, dit l'Oublié de Marqueyssac par Éphême le jeune
Avant de passer le mois d'Aout avec la Conteuse, nous avons commencé les voyages imaginaires de l'Été par des récits de ÉPHÊME. Il s'agissait des terribles aventures de celui qui s'est révélé être son ancêtre, pour ceux qui veulent bien y croire ! j'ai des doutes ... Afin de clore ces vacances imaginaires du Laboratoire je publie un texte qu'il m'a envoyé. ARIAGA.
***
"Mes vacances paisibles furent pulvérisées d’un coup, par mon maudit portable. Ma vieille copine la Gaillarde Conteuse m’appelait désemparée: Au secours ! ! Arrive vite ! J’ai un sacré problème métaphysique avec mon conte en chantier estival !
Je débarquai donc en courant à notre rendez vous, un château branlant vu par un Hugo délirant , ennemi de la théorie de l’attraction des cors. Mon adorable conteuse- fée était déstabilisée par un événement fou, une histoire incohérente, même pour une digne conteuse de vieille lignée aristocratique aidée pourtant par la flamboyante Hécate. Venait de débarquer dans son conte un illuminé totalement déjanté, parlant un truc bizarre entre le vieux québécois et un latin de cuisine. J’avais mis cet Ephême de Ganleveker dans un sacré pétrin dans un de mes contes, alors qu’il lutinait une de ses amies. Et bonne âme, J'avais voulu l’aider, car je semblais avoir des gènes de cet énergumène. Quelques formules magiques et, hop, je me retrouvais avec, à mes côtés, un géniteur qui avait tapé la belote avec Montaigne, et prétendait régenter le conte de ma belle amie qui n’avait besoin de personne pour mener son tapis. Maligne, la gaillarde organisa une partie de carte pour savoir lequel d’entre nous partirai en premier.
C’était à moi de jouer. Le destin… ou les fées? Je jetais une carte au hasard, une étrange fée me sourit sur le fond blanc dans son court envol vers le tapis. Et l’ancêtre m’embrassa alors, les larmes aux yeux.
Étais-ce sa mie qui attendait depuis des siècles sur ce morceau de carton ? Je ne sais. Après le plus beau regard que puisse donner une vie à une autre vie, il s’engouffra avec sa carte et disparut dans le trou tourbillonnant vers l’éther du roi, délivré... Il ne restaient que quelques toiles d’araignées, et des milliers de toutes petites chouettes chevêches, ruisselantes de larmes de rire qui se gaussaient de moi. Réalité, tu es féroce.
Autre portrait de l'ancêtre par le même (agrandir)
Je me croyais tranquille mais peu de temps après, un petit grattement à ma porte me fit dégringoler de mes rêves. Le vieil Ephême, encore plus rabougri, était venu me demander un dernier service … l’Oubli. Un très ancien grimoire me donna une piste.
Je l’emportais délicatement au vieux cairn de Barnénez, à minuit, avec la complicité du tapis venu exceptionnellement à mon secours. Ephême le vieux choisit une des onze chambres mégalithiques, celle avec un si beau tholos, s’assit, et me demanda simplement de partir.
La lune disparut. De chaque couloir naquit une légère phosphorescence bleue, volutes d’écharpes infimes qui s’insinuèrent en doux feu-follets dans le tholos où attendaient notre vieille connaissance. Il n’y eu rien d’autre. Je retournais dans le tholos le lendemain. Seul un infime brouillard lumineux nimbait la sortie, éclatante de vie solaire.
Voici, Pour les Voyageurs de l'Imaginaire et pour mon amie la Grande Conteuse du Tapis et autres lieux, la très véridique histoire de ce qui est arrivé.
ÉPHÊME
18:37 Publié dans Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, photo, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : écriture, conte, vacances imaginaires, marqueyssac, éphême, montaigne
28/08/2013
Le Roi des Contes
Photo illustration Ariaga (clic pour agrandir)
Mes amis, vite, revenez à moi. Notre tapis est orange et brillant comme jamais.
C’est que cette dernière envolée sera celle de l’adieu, après nous ne reverrons plus notre chère monture.
Il faudra revenir à nos pieds, nos vélos, nos motos, nos voitures...
Ce matin nous partons pour ce château final, le roi nous y attend. Munissez vous bien vite de vos objets magiques, brossez vos chevelures, briquez votre minois, habillez-vous d’or et de soies, je vais vous présenter à un grand personnage, qui connaît de vos âmes le plus petit recoin, car c’est chez lui qu’arrivent vos rêves, vos désirs, vos fantasmes et vos projections. En grand ordonnateur, il tisse tout cela pour en faire des contes, propres à vous nourrir, à vous guider, à raconter au monde vos schémas intérieurs qu’il disperse sur terre comme des graines de blé.
Regardez ce château, chacun de vous le voit selon ses rêves et ses désirs, et regardez ce roi. Bien sûr il n’est pas grand, ni vêtu de velours et d’hermine, bien sûr la couronne de sa tête n’est pas faite d’or fin. Mais qu’attendiez vous donc, filles et fils de la terre ?
C’est un être sans âge, dont on ne peut même dire s’il est fille ou garçon, il est menu et pâle dans son vêtement de neige et de vent, sa couronne est une ronde de vers luisants et son sceptre une branchette d’aubépine. Mais allez le voir, surtout n’hésitez pas, car à le rencontrer on puise sacrément à la source de nos mythologies humaines et à celles de nos cœurs. De l’esprit aisément il sait défaire les nœuds et nous renvoie sur la terre un peu plus neufs à chaque fois.
Et pendant que vous irez à lui, je m’en irai. Il y a dans cette terre sacrée un trou dans le sol, caché à peine par quelque lierre fou. C’est par là que je pars, vous en ferez autant quand vous aurez fini. C’est un petit boyau en spirale, qui en quelques secondes vous ramènera ici, dans notre monde.
Une dernière chose, chers compagnons de ce voyage d’août qui m’a fort amusée, n’oubliez pas que ce trou de voyage est praticable dans les deux sens et à tout moment. Il ne tiendra qu’à vous de revenir. Sans moi. Comme des grands.
Merci d’avoir accepté de me suivre dans ce délire de conteuse, moins délire qu’on ne croit...
Maintenant je pars, car, je vous l’ai dit, un palais m’attend, là-bas, au-dessus de la mer, sous un oranger-ami qui m’a longtemps manqué...
Je vous embrasse à la volée !
La gaillarde conteuse
Patricia Gaillard
07:39 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, Jung et la psychologie des profondeurs, Philosophie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (51) | Tags : écriture, conte, philosophie, voyage, roi, littérature, patricia gaillard, jung
23/08/2013
Tisser le conte
Motif tissu du lac Titicaca, Pérou (agrandir)
Quelle force dans vos impressions durant cette traversée de la région des objets magiques et des animaux qui parlent !
Cependant il va nous falloir encore repartir, car août tricote vers septembre le tapis de ses jours.
Je ne vais pas tarder à faire ma valise, un palais m’attend, dont je ne vous dirai rien, car ce voyage-là sera mien.
Voyez, notre tapis volant qui se déroule, un peu plissé de sommeil, bercé par vos mots.
Il a rêvé de fils, de nœuds, de filage, de tissage, de lin, de laine, de coton et autres chanvres rudes.
Il a rêvé des parques, des araignées aux œuvres fines bijoutées de rosée.
Il a rêvé des vieilles brodeuses, des veilles tisserandes et des conteuses-fileuses.
Savez-vous qu’au temps des fileuses on appelait les contes “la philosophie du rouet” ?
Savez-vous que les travaux de femmes sont la métaphore de la création de la pierre philosophale ?
Avant de monter sur notre tapis, je voudrais vous parer. Si.
Il y a dans ce coffre de bois bleu des vêtements et accessoires importants offerts par la région des objets magiques que nous quittons :
Soie brodée d’or de Prince oriental, tenue de Reine, hardes de Sorcière, une longue barbe bleue, un chaperon bien rouge,
une robe de soleil, une autre de lune, un fuseau-somnifère qui fait dormir cent ans, des bottes de sept lieues,
un sac de cailloux blancs, une chevillette qui choit, la boîte de Pandore, un baiser de prince, un autre de grenouille,
l’édredon de dame Holle, une baguette magique, une flûte enchantée et une lampe qui renferme un génie.
Choisissez vôtre objet, celui qui vous est proche, celui dont vous rêvez. Car là où nous allons, on vous attend impatiemment et surtout on a besoin de savoir vos fantasmes, et votre choix vous trahira, car vos fantasmes sont l’essence de ce monde éternel où nous sommes encore pour quelques jours.
C’est un Roi, sachez-le, qui nous attend, pas le premier venu, car c’est le Roi des contes !
Notre dernière envolée va durer quatre jours. Vous aurez le loisir de choisir, d’adopter la chose, de la connaître, et surtout de vous faire connaître d’elle.
Vous arriverez mûrs au château, autre château celui-ci, château d’or des merveilles !
Veinards que vous êtes. Embarquons !
(à suivre) La Gaillarde Conteuse
Patricia Gaillard
20:36 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, Philosophie, poésie, rêve, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (70) | Tags : écriture, philosophie, conte, fantastique, voyage, vacances, patricia gaillard, tissus, château
20/08/2013
Le monde magique des animaux et des objets
Illustration, collection personnelle de Patricia Gaillard (agrandir)
N’allez-vous pas conserver, de cette nuit au château des mystères, une impression forte ? Chacun à sa manière a abordé cette étrange demeure, moins étrange cependant que ce que nos esprits en ont fait ! Les choses deviennent souvent ce que nous voyons en elles, jusqu’à parfois, devenir magiques...
Et c’est précisément pour nous rendre dans la région des objets magiques et des animaux qui parlent, que nous allons refermer derrière nous la lourde porte du château, rejoindre notre tapis qui, déroulé depuis longtemps, a pris à l’aube un bain de rosée revigorante. Voyez comme sa teinte orange en est soudainement réveillée.
Montez sur ce radeau des merveilles, nous allons filer bien vite.
De région, en région, nous circulons dans le royaume de ce roi des contes, chez qui nous finirons par arriver, car je n’oserais pas vous priver de cette rencontre inoubliable. C’est un être qui a réponse à tout, plongé qu’il est par sa nature dans le tissage divers et compliqué de nos projections humaines. Mais nous verrons cela plus tard.
Voyez sous vos pieds ce grand pré verdoyant. Nous allons nous y poser, partez sans hésiter, faites des rencontres, il y a ici de quoi vous étonner grandement. Sachez que des conversations avec les bêtes nous ouvrent aussitôt ce cher cerveau limbique que nous brimons souvent et qui a bien trop peu la parole. Sachez que les objets ici sont magiques, et que les symboles dont ils sont les images opèrent fameusement sur nos esprits resserrés par les conditionnements du monde. Si vous savez pratiquer la simplicité, cette merveille difficile à toucher, vous vous amuserez royalement dans ce coin.
Que l’un ou l’autre d’entre vous se soucie un peu de L’Oublié. Vous voyez bien qu’il ne partage pas nos mœurs modernes. Et justement, il est bien plus proches des bêtes que vous ne le serez ! Sa compagnie vous aidera dans vos rencontres. Observez-le, prenez de la graine et s’il vous pinçotte les fesses comme ça en passant n’en faites pas grand cas, ne soyez pas chochotte, car il est “nature”, c’est une qualité qu’il faut considérer.
Voyez notre tapis qui se retire à l’orée d’un bois, il s’étend, ravi, et va relire avec délectation et une attention qui vous honore, vos proses et vos vers.
Je crois qu’il se pique au jeu et qu’il nous apprécie.
Reconnaissez qu’il est bien attachant et que, comme monture, on ne peut rêver mieux...
Maintenant filez...
(à suivre) La Gaillarde Conteuse
Patricia Gaillard
07:22 Publié dans Alchimie, Contes et symboles, CONTRIBUTIONS, Nature, poésie, Science-fiction et Fantastique, Vacances imaginaires | Lien permanent | Commentaires (62) | Tags : écriture, conte, magie, fantastique, rêve, poésie, patricia gaillard, littérature, animaux