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31/10/2015

Un regard

 

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Celui que j'aime dans un temps qui n'existe pas était un oiseau aux ailes trouées.

Franchissant une porte que l'on ne peut passer à deux, une porte vers ce lieu oublié d'où nous venons et où nous allons, il est parti le premier à la recherche d'une paire d'ailes neuves.

Au moment de franchir le seuil étroit, il s'est un instant retourné  et son regard me disait ne t'en fais pas je t'attendrai.

Ariaga

24/10/2015

C.G.Jung et le sens de la vie

 

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En cette période où les morts sont plus présents en nos mémoires, ce qui incite à réfléchir au sens de la vie, il me semble que cette citation, très connue, de C.G.Jung alors âgé de 83 ans, mérite lecture ou relecture. À chaque fois que je la regarde avec attention son sens s'approfondit et j'y trouve sujet à méditation ... Alors partageons. Ariaga.

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"La vie de l'homme est une tentative aléatoire. Elle n'est phénomène monstrueux que par ses chiffres et son exubérance. Au demeurant, elle est si fugitive, si imparfaite, que l'existence d'êtres et leur déploiement est prodige. J'en fus déjà profondément impressionné lorsque, jeune étudiant en médecine, il me semblait miraculeux de n'être pas détruit avant mon heure.

La vie m'a toujours semblé être comme une plante qui puise sa vitalité dans son rhizome ; la vie proprement dite de cette plante n'est point visible, car elle gît dans le rhizome. Ce qui devient visible au-dessus du sol ne se maintient qu'un seul été, puis se fane ...Apparition éphémère. Quand on pense au devenir et au disparaître infinis de la vie et des civilisations, on en retire une impression de vanité des vanités ; mais personnellement je n'ai jamais perdu le sentiment de la pérennité de la vie sous l'éternel changement. Ce que nous voyons, c'est la floraison -et elle disparait- mais le rhizome persiste."

C.G.JUNG, Ma vie, p.27

 

16/10/2015

Edgar Morin et le jeu des interactions

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En relisant mon travail pour la (très lente !!!) publication de ma thèse sur le site C.G.JUNG, rêve, alchimie, homéopathie, je me rends compte de tout ce que je dois à Edgar MORIN quand à la structure à l'agencement et au vocabulaire. Je ferai des ajouts quand cela se présentera mais, en attendant, je veux lui rendre hommage dans le cadre du Laboratoire, en publiant de temps en temps des extraits de ses textes qui ont été, pour moi très inspirants. Les caractères gras sont des ajouts. ARIAGA.

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"Les interactions sont des actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des éléments, corps, objets, phénomènes en présence ou en influence. Les interactions

   1. supposent des éléments, êtres ou objets matériels, pouvant être en rencontre ;

   2. supposent des conditions de rencontre, c'est à dire agitation, turbulence, flux contraires, etc. ;

   3. obéissent à des déterminations/contraintes qui tiennent à la nature des éléments, objets ou êtres de rencontre ;

   4. deviennent dans certaines conditions  des interrelations (associations, liaisons, combinaisons, communication, etc.), c'est à dire donnent naissance à des phénomènes d'organisation.

   Ainsi, pour qu'il y ait organisation, il faut qu'il y ait interactions : pour qu'il y ait interactions, il faut qu'il y ait rencontres, pour qu'il y ait rencontres il faut qu'il y ait désordre (agitation, turbulence).

Le nombre et la richesse des interactions s'accroissent quand on passe au niveau des interactions, non plus seulement entre particules, mais entre systèmes organisés, atomes astres,molécules et surtout êtres vivants, sociétés ; plus s'accroissent la diversité et la complexité des phénomènes en interactions, plus s'accroissent la diversité et la complexité des effets et transformations issues de ces interactions.  ... " 

Edgar MORIN, LA MÉTHODE I. La Nature de la Nature, p. 51, Première partie, l'ordre, le désordre et l'organisation.

08/10/2015

Nouveau carnet de pensées et réflexions

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Dans le maelstrom du déménagement j'ai égaré le petit carnet où je note les idées et interrogations qui me passent par la tête. Cela a certainement un sens et j'en commence un nouveau dont je vous donnerai parfois des petits bouts. Il n'y a là rien de travaillé et je peux parfois me contredire ce qui, pour moi, est le signe que tout va bien  !!!

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Nous sommes des récepteurs émetteurs qui captent toutes les formes d'énergie. Des unités reliées directement à la Totalité de ce qui Est.

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Nous sommes informés de tout mais nous sommes aussi incapables de traiter correctement l'immensurable masse de ces informations. 

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Nous sommes "saturés" alors nous choisissons, nous jugeons selon la grille d'une image mentale et de la structure parlée. Notre seule fonction bien reliée au Grand Émetteur est la sensation et encore ... nous pouvons être trompés par le mental.

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L'image que nous avons de nous mêmes est l'aboutissement et la concentration de millénaires de mémoires.

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Quand nous jugeons, nous classons, nous utilisons des catégories qui n'existent pas dans la nature et, finalement, nos évaluations nous renvoient à nous mêmes. 

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Ariaga

02/10/2015

La lune rouge et le chamane

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Peinture et texte ÉPHÊME

L'éclipse de  lune semble avoir eu sur Éphême de curieux effets. Je me demande même si il n'avait pas, en cette occasion, absorbé quelque substance propice aux "rêves et imaginations", comme l'aurait dit le cher C.G.Jung. Il est évident qu'il ne me viendrait jamais à l'idée de consommer du Chamane, même cuit à point !!! Ariaga.

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Le glacis sous le porche luit, tel un lac de conte, sous sa carapace de gelée glacée. Je somnole en couvant le feu, devant l’éblouissante main du ciel. La pleine lune, notre déesse mère, née des amours contrariés de la nuit et du soleil, poudroye le ciel phosphorescent de ses bijoux, ses mains de mains de mains des étreintes fulgurantes des étoiles.

 Peut-être un petit somme… les braises nées du sang du ciel se moirent par vague sous le vent. La lumière me semble un peu  fade. Là, je fais un bond ! La Mère Lune a perdu un bon morceau de sa viande ! Je vais vite secouer les membres du clan enfouis sous leurs couvertures de loutres dans la maison. Dès qu’ils voient la Mère, ils frissonnent de peur. Le vieux chamane avait bien dit qu’un jour Elle se vengerait de nos errances, mais c’était il y a si longtemps, du temps des mères de nos mères de nos mères, et personne n’avait cru ce vieillard édenté qui abusait des champignons et macérations diverses.

Tous le regardent. Io, le vieux Burineur squelettique de la famille, le Maître du Tambour sacré, du silex et de l’ivoire, si vénéré pour sa fresque des Lions près de l’Arche Sacrée venait d’achever après un long silence  une Déesse Mère filiforme, au lieu des rondeurs modelées par les anciens. Personne n’avait protesté, seuls quelques murmures s’étaient élevés contre cette offense  à la Déesse.

La lune s’affaiblit, et devient un astre étrange rayonnant du rouge dans un ciel figé où l’air a disparu. Blême sous sa capuche de loup, Io se glisse doucement vers la petite antre des ancêtres, prend la statue-âme du mammouth, l’amant secret de sa compagne, avec qui il fait d’inénarrables parties de ballon trompe-zénith, trompe-pattes, pour rester décent. Il s’accroupit, ravive les braises, et dépose la statue dans le foyer. Puis il se relève, salue le clan, transforme le foyer en un enfer torride à grands jets de fagots, se relève, tranche sa gorge d’un coup d’une longue lame de silex blond et s’effondre dans un feu d’artifice d’escarbilles et d’étincelles. La lune rouge esquisse un sourire.

Il fallut le retourner plusieurs fois pour le saisir, puis le mijoter sur des galets brulants recouverts de genévriers qui le parfumèrent à merveille.
Pas si mauvais ce chamane avec un peu de sel.


Vengée, la lune rayonne à nouveau, ayant vidé son sang dans le charbon des âmes. Presque tous les anciens passeurs des Dieux, imprévoyants de la colère du ciel, ont été immolés dans les cavernes de la vallée. Le progrès est en marche, et je suce mes doigts pour ne rien perdre du bon goût de Io.

ÉPHÊME