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21/12/2006

Amour dissous

La pluie arrive d'ailleurs

Coule ses larmes de terre et d'eau

Cogne au carreau

Craque le coeur 

 

Un pauvre amour est mort

Pâle et décoloré 

D'avoir été trempé

Par la pluie qui tombait 

 

Il aurait pu la consoler

Il aurait pu la réchauffer

Il aurait suffi de l'aimer

De l'enfouir profond

Dans un lit douillet 

Et de lui cacher 

La pluie qui tombait

Le gros chat mouillé aux poils hérissés 

Se serait calmé aurait ronronné

 

Mais lui il songeait

Mais lui il pensait

Et il l'oubliait

Regardant sans fin

La pluie qui tombait 

 

Un vieil amour est mort

Silencieusement

D'avoir été dissous

Par la pluie qui tombait 

 

17:50 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, poésie, amour

17/12/2006

La vieille poupée

Aimez moi

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Prenez moi

Jouez avec moi 

"A soixante ans passés j'attends encore papa" 

Dit la vieille poupée

A l'âme camouflée

Sous l'épaisseur des fards

Et sous ses pleurs d'enfant

Craque la glace

Porte des vanités

Gouffre du désamour

Tant de fois regardée... 

 

13/12/2006

Les visages de la mer

 
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La mer est une femme

Dont le double visage

Fascine jusqu'à la mort

Le chercheur du trésor

Absolu 

 

La mer scintillante enjôleuse

S'enroule dans sa robe irisée couverte d'émeraudes et de saphirs

L'haleine parfumée d'érotiques senteurs

Iodées

Elle ondoie

Elle lèche

Elle mousse

Gratte langoureusement la harpe de son clapotis

Et soulève sa vague

Sur d'attirantes profondeurs  

 

La mer retourne son visage

De Janus féminin 

Elle noircit sa robe trompeuse

Pour engloutir le soleil

Laissant des gouttes de sang 

Sur l'horizon meurtri

Par tempêtueuses marées hautes

Elle fracasse au bélier de ses galets

Les falaises rongées

Se nourrissant de landes roussies

En de longs spasmes mugissants 

 

Surgit alors la Grande Mère

Au ventre titanesque

Celle qui entraîne dans ses abysses

Les corps fleuris de coquillages 

 

17:25 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, poésie, nature, photo

06/12/2006

Perdus en mer

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Au bout du promontoire

Quand j'ai posé ma main sur la pierre humide

De la vieille croix granitique rongée de larmes

Elle a bruissé les soupirs des femmes

En attente devant la mer nue.  

 

Les goélands au ventre blanc ont crié l'histoire

De celles en noir

Scrutant la profondeur sombre des eaux

Les soirs de lune ces femmes pieuses

Armées de leur chapelet 

Croyaient apercevoir dans les gerbes d'écume

Echappés pour un soir du purgatoire de noyés 

Les spectres de leur aimés

Levant leurs bras transparents pour crier leur détresse

 

Veuves avant d'être mères

Mères aux corps oubliés

Seules dans l'odeur rancie des lits clos elles avaient prié si fort que parfois

Pour un instant béni

Revenait la chaleur de leur amour perdu

Et je crois oui je crois

Comme ces femmes en noir

Que ces âmes transies arrachées à l'errance

Montaient au Paradis

 

 

 

 

 

03/12/2006

Les rebelles

Cette nuit la tempête

A craqué la maison

Forteresse assaillie

Par les béliers du vent 

Au petit matin noir tout encombré des rêves de la nuit

Quand on se trouve encore

Sur le fil du rasoir entre la mort et la vie

Un plat silence a figé l'air quelques secondes

Mer étale

Et puis comme un grand souffle

Est monté le clavier d'une foule impatiente

Un vieux moi très ancien

A ouvert grand la porte 

 

A la lumière du porche j'en ai vu quelques uns 

Les autres

Echarpes de brume

Dansaient dans la grisaille de la fin de la nuit

Certains disaient leur nom d'autres l'avaient inscrit au fer rouge sur le front

C'étaient des Basilide Barbélo Valentin 

Carpocrate Epiphane Menandre Saturnin

Des ophites tout nus réchauffés de serpents 

Le tout en grand désordre

Simon avec Hélène forniquait dans un coin

Au tout début du jour j'ai vu des Bogomiles

Puis ceux de Monségur des enfants dans les bras

Et Giordano  Bruno fumant comme un tison

 Oui ils étaient tous là douteurs et insoumis

Ceux qui se voulaient plus chrétiens que d'autres

Ceux qui croyaient que le Diable est associé à Dieu

Ceux qui pensaient qu'il n'y a rien entre l'homme et son dieu

Ceux qui croyaient que l'univers est Un

 

Quand le jour s'est levé

Quand le ciel s'est ouaté de nuages 

Ils se sont lentement dissous

Vers les mémoires obscures où brûlent les bûchers

Me laissant des regrets

De ne pouvoir loger

Amour si absolu

 

 

30/11/2006

La photo, blues

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Pourquoi un ciel si haut

Qui écrase la terre

Je suis comme un poisson

Qui  respire dans l'air

                 Aujourd'hui

Perdue dans l'ombre

Je cherche trop profond

Mes racines de vie

Là où pousse la croix

27/11/2006

Fantasme d'amour cosmique

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Quand nos cendres se promèneront dans l'univers et que nos corps ne seront plus rien hors de ce sac de peau où nous gardons nos os

Oubliée l'apparence

Et le tien et le mien

Les rides du chagrin

Perdues les références 

Quand les mémoires n'auront plus faim

 

       Explosés de soleils

       Nous nous retrouverons

       Et nous nous mêlerons

       Parcelles d'infini

       Dans un immense lit

       Nous serons la musique

       Symphonie fantastique

       Nos esprits confondus

       Se retrouveront nus

       Monade désirante 

       Copulation ultime 

En un cri silencieux nous baiserons les ondes

Et l'Amour jaillira jusqu'au delà des mondes ! 

24/11/2006

Frisson

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 Ta main sur mon épaule

Ca m'a frôlé le coeur

Et puis comme un murmure

Qui s'en va frémissant sur l'onde de la peau

La pointe de mon corps

A pulsé un frisson ...

21/11/2006

Amour massacré

Elle veut tous les alcools

Et aussi tous les rires

Elle veut devenir folle

Et manger des délires

Enormes !

Elle est est jeune elle est belle

Donnez lui votre sang

Pour la rendre immortelle 

 

Elle veut Tout

    Gouter tous les poisons

    Appeler les démons 

    Saccager les jardins

        Pour aimer

        Pour pleurer

        Pour sentir

Elle veut Tout

Même inventer un Dieu 

 

Il est venu vers elle

Comme dans une glace

Ce visage de femme

Aux couleurs de l'automne

        Putride

Celui là elle n'a pas pu le supporter

    Dans les ruines boueuses

    Elle cherche par Tout

    Les restes de l'ancien visage

    La beauté d'or plaqué 

    Le reflet du regard

    D'un amour massacré

 

18/11/2006

Rêve d'ombre

Un ange  somnambule qui joue un air de rien

Sur une pellicule d'univers

Un air de rien du tout

 

Des cerveaux poubelles plastiques remplies de livres hurlants de haine

Où pèse le couvercle lourd

Des additions 

Des punitions

Pour faux croyants 

 

Des corps devenus touffes d'herbe

Fleurs d'illusion

Des plantes aux bras tendus et aux bouches de chair 

Happant la boue vivante des membres mutilés

Recrachés par la guerre

Des oiseaux de fer dans un ciel cendreux

Racontant l'histoire de leurs anciens dieux

Des miroirs qui regardent

Pleins de larmes 

L'ombre des hommes encagée sur la pierre mourante

D'Hiroshima

 

La plaie rouge d'un sourire sur un ventre de femme

Des cris qui claquent comme une porte 

Le métronome d'une mitraillette

Un enfant meurtrier

L'absurdité tressant des couronnes grotesques 

Des soupçons mordus jusqu'au sang

Un rire qui grelotte tout seul

Et Job sur son fumier

Attendant des réponses 

 

 

17/11/2006

Absence

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Quand Tu n'est pas là et que le château où je réside avec l'Ami Spirituel devient le château de la belle au bois dormant

Quand tu n'es pas là et que je ne peux plus me réchauffer au feu spirituel de ton amour

Quand les portes de l'âme se ferment et que je descends dans les profondeurs de la nuit obscure

Quand le Feu Divin n'éclaire plus l'amour humain et que la musique de nos cellules ne joue plus la même symphonie 

 

Quand l"amour n'est pas là

Le jour n'est plus le jour

La Vie est morte

Mon corps est un instrument

Oublié

Inutile

Sans beauté

 

Quand Tu n'es pas là

Mon âme est grise et mon corps sent le seul

Mes yeux ne voient pas

Mon esprit n'entend pas

Mon coeur ne répond pas

Et j'écris sur ma porte

       Absente
 

 

 

14/11/2006

Au bout de la jetée

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Là où la mer montante

Joue à me faire frémir

Ivre sans avoir bu

Vibrante d'air marin 

Que mes larmes de sel m'emplissent d'océan

Pelée comme un fruit mur

Décapée jusqu'à l'âme

Des plumes d'oiseau plongeur

Poussent vers ma surface 

La minute transparente m'ouvre en un rire liquide

Je suis

Pulsant en vagues au rythme de la création 

 

12/11/2006

Avoir plus, avoir encore

Avoir plus avoir encore

Etre tout saupoudré d'or 

Devenir une bouche 

Béante de besoins 

Plus de dieux plus de pouvoirs

Plus de beautés de papier glacé

Plus de copulations froides contrefaçons de l'Amour 

Vouloir vouloir encore

Oublieux de l'instant

Un moment de bonheur inimitable 

 

Je possède donc je suis 

Plaquez moi d'or liquide

Pour me rendre immortel 

Dit l'humain égaré qui a perdu son être

Sur la planète folle 

Et moi je me demande quel démiurge sournois

S'est emparé du monde ?

08/11/2006

Amour hors du temps

Lourde

Dans le creux de ton épaule

Lourde comme le sommeil 

La terre 

Le Rien

Je rêve le rêve

Des morts qui ont beaucoup aimé vivants

 

Le vent chaud qui caresse mon corps nu est si doux que j'en pleure

Cette main sous ma taille

Un serpent de velours

Se roule et se déroule

En frissons infinis 

Je suis chat je le sais 

Le poil dedans

Et toute la chaleur qui est dans mes entrailles

Veut sortir de ma peau

Gratte

Griffe

Désespérément 

 

Aide moi aime moi

Cette eau qui coule

Cette source fraiche et brûlante

Ce corps qui fond

Ce moi qui descend dans mon ventre

Aime

Prend

Je donne 

 

Tu es là je le sais

Et je ne suis pas morte

Et le voyage est doux

Lent

Soyeux

Quand je te trouve en moi

Bateau qui se  balance

Sur la vague endormie de mon corps qui s'éveille

Pour toi ...

 

Si je me permets de mettre ce poème dans la rubrique "spiritualité", je précise que je ne veux choquer personne. C'est tout simplement parce que je pense que l'amour humain, y compris l'amour charnel, est une étape sur le chemin vers l'amour divin.

 

 

 

 

06/11/2006

Alchimie, première marche


 

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Après avoir réduit l'AMOUR en cendres

J'ai parcouru le monde mers fleuves campagnes

Pendant longtemps j'ai évité les villes désertes

Trop d'oiseaux sinistres rodaient

       J'ai mangé de la mer

       Les algues au goût amer

       Et mes dents ont crissé

       Sur les petits galets

Au soleil j'ai donné toute l'eau

Mon corps craquelé est devenu comme le rocher que jamais n'atteint la marée

Il faut une tempête pour la pierre mourant de soif 

Mais depuis longtemps les vagues avaient renoncé à bouger

       A travers la campagne

       J'ai bien longtemps marché

       Et mes pieds ont saigné

       Sur le sol desséché

J'ai vu des plantes innomées  bras tendus

Calices de chairs brulées 

J'ai vu des mousses grises effritées dans ma main

J'ai même vu de trompeux arbres verts sans ombre 

Mais je n'ai vu PERSONNE jamais