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20/10/2008

Les clefs du Laboratoire

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Je dois prendre quelques jours de repos, loin du monde des ordinateurs. Dans l'esprit de l'ouverture du Laboratoire du Rêve et de l'alchimie Spirituelle à des auteurs autres que moi j'ai choisi de laisser les clefs du blog à Jean -Louis Bec. Photographe, poète je trouve que son oeuvre a des tonalités très alchimiques. J'espère que ceux qui ne le connaissent pas iront sur son blog  Image-Mots, Mots-Image. J'espère aussi que ce garçon discret répondra à vos commentaires et j'espère enfin que vous continuerez à dialoguer, comme vous savez si bien le faire, sur les textes que je vous ai proposés. Cela fait beaucoup d'espérances ! Je vous embrasse tous et à bientôt. Ariaga.

Nage libre

Sur le bord comme à l'extrémité du monde
Le long des plantes mères aux idéaux vitaux
Se tiennent, yeux cerclés de soleil gonflés encore d'eau neuve,
De profondes pensées aux bulles d'avant-garde,
Un futur en gestation dans les filets des algues,
Des envols aquatiques à la grâce d'oiseau.
La nage minérale, pulsion géologique,
Désir humide et chaud dans les bras
Des reflets, des images serrées,
Chuchote un chant énergétique de bleu et vert mêlés
Un psaume évolutif de la vie toute entière.
Dans les caves creusées au fond par les racines
La nage végétale à la queue de comète,
Ruban où s'écrivent des signes précurseurs
Tisse le désordre enfanteur de la mort ligotée.
La boue cellulosique invente et réinvente
Folie, exhubérance, nage désordonnée,
Rage volontaire de créer, recréer.

Photo et texte Jean-Louis Bec

02/10/2008

La veuve

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Elle va souvent sur la grève

Elle regarde les flots grisâtres

Et quand la vague se dilate

Elle attend encore et encore

Que la mer délivre le corps

De son amour pas vraiment mort.

Et la vague déferle et avance

Vide

Pour mourir sur le sable

Changée en tache humide.

On lui dit, vous le portez dans votre coeur. Elle dit, mais où est son corps chaud, où est celle qui se tenait nue, les cheveux épars, devant lui tendu par le désir.

Où est le souffle brûlant sur la nuque, où sont les bras où sont les chuchotements, les enveloppements, les emboîtements, ce que nous n'avons pas fait, ce que nous n'avons pas dit.

Dans la profondeurs des étoffes

Où elle enfouit sa solitude

Monte une odeur de bois pourri

Au coeur des intimes ténèbres.

Ariaga

 

03/09/2008

Handicapé

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Toi, le handicapé anonyme dont l'ombre rampe vers la porte et les couloirs sans fin de l'hôpital,

le regard cherche la lumière de la fenêtre,

je voudrais découper ton nom aux ciseaux des mots, aux ciseaux des sons, dans la langue des oiseaux des anciens alchimistes.

Handicapé, caché derrière le H, la hache qui a coupé le fil, il y a l'an, ces années que tu comptes et peuples de tes rêves. Hand est la main que je voudrais te tendre pour l'invitation au voyage. Au centre je devine Icare et son vol plein d'espoir. Je vois aussi la cape tissée d'amour pour t'envelopper et le cap qu'il nous faudra tenir pour arriver au but ultime, à la dernière station des vacances imaginaires.

Toi, l'anonyme que l'on promène du lit au fauteuil et du fauteuil au lit, ta chambre est la dernière station de notre train.

Je viens te chercher, nous venons te chercher car je ne suis pas seule. Tout l'été nous avons voyagé vers toi dans le seul but, par la force de notre rêve, par la force de notre amour, de t'emmener avec nous. Pas dans un pays lointain, pas dans des lieux grandioses, simplement descendre le petit chemin, juste à gauche du banc des premiers jours de l'été, et marcher tous ensemble sur la plage.

Tu penses, tu ne dis pas, les mots aussi sont partis, tu penses, je ne peux pas marcher, mon corps s'est absenté.

Ce n'est pas important. Tu es moi et les autres, tu es moi et je suis celui qui est assis dans le fauteuil devant la fenêtre.

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Tu es pieds nus et tu marches sur le chemin humide comme un enfant qui naît. Ce chemin qui conduit vers la mer. Sur la plage, le sable fin s'insinue entre tes doigts de pieds. L'odeur marine pénètre chaque pore de ta peau et la vague de la marée montante frissonne le long de tes jambes . Tu cours, tu danses dans la poussière bleue des gouttes d'eau. Tu n'es plus que sensations et le cri de joie qui monte à ta gorge nous le poussons tous ensemble.

Par une après-midi de fin d'été, dans un rayon de lumière, le long train de banc des vacances imaginaires est arrivé à destination.

Ariaga

 

13/08/2008

Naissance du petit banc perdu

Kaikan (lien) au cours de la quête qu'elle effectue sur son superbe blog a pressenti, ressenti, rêvé, qu'un petit banc perdu errait quelque part séparé du train de banc des voyages imaginaires. Elle est partie à sa recherche. Son texte ne pouvait qu'être publié ici car Kaîkan voyage déjà depuis longtemps avec les participants des vacances dans la tête. Elle m'a envoyé les illustrations du texte qu'elle a publié sur son blog mais je dois avouer que, si vous voulez voir l'ensemble dans les meilleures conditions artistiques, il vous faut aller lire le texte chez elle. Il s'intitule  : Des étoiles au sol . Je vous souhaite de partager avec moi cet instant de bonheur. Ariaga.

Aux ruelles étroites, des réverbères de chardons ,,,
Une agression renversée et qui éclaire ,,Une pluie d'étoiles qui agrémente le tapis de pavés ,,,

 

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Les ténèbres n'étant pas les ténèbres coutumières, j'entrai dans la cité, l' âme retournée de l'intérieur et nous savons tous que ce déhanchement d'âme est porte ouverte aux révélations ,,,
Et des étoiles qui habillent le sol, ça vous fait un livre ouvert à chaque pas , un univers à chaque regard, une certitude renversée à chaque sursaut ,,, La liberté au bout du sentier en quelque sorte et je sentais bien que le petit banc était passé par là ,,, un je ne sais quoi de parfum boisé ,,, de saule et de bouleau ,,, une petit né de celui qui montait au ciel pour mieux embrasser le sol, celui qui s'élançait au ciel pour faire révérence à chacun et de celle qui se pelait la peau pour mieux offrir aux regards les plaies de l'humanité ,,, Eh oui, ce petit là avait eu sa gestation bercée des misères du monde ,,, pas que ses parents soient défaitistes, juste réalistes et ils croyaient tellement en l'homme qu'ils avaient décidé de lui offrir une halte, un repos dans les longues marches, une halte après une journée de labeur, un repaire d'amoureux «  Les amoureux qui s'bécottent sur les bancs publics ,,, » et leur désir était tellement fort qu'un petit banc avait vu le jour au grand rendez-vous des bancs chez Ariaga mais voilà qu'une secousse l'avait désolidarisé de la longue cohorte des nomades ,,,

 

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Les étoiles au sol me disaient son passage, un je ne sais quoi d'or accroché à leur velours ,,,Et au détour d'un chemin, un astre divinatoire, une boule d'or qui dit la bonté humaine, une caresse bancale qui redonnait vie aux boules de verre anodine, une gentillesse de bois qui offrait un peu de repos aux âmes tourmentées, une couche de hasard pour l'homme épuisé, un fauteuil improvisé pour une lecture solitaire, un appui transitoire pour des confidences vitales, un arrêt possible pour des bras usés de porter les gabats, pour les mères fatiguées de porter les bambins ,,,

KaÏkan, texte et photos.

25/07/2008

Chats de bancs

   La panthère étant plus ou moins maîtrisée, j'ai envie de vous parler des chats qui rôdent près des bancs des vacances imaginaires. Il y en a certainement beaucoup mais je me limiterai à deux, Grisou, mon chat qui n'est pas mon chat, et un chat habitant du banc ajouté au train de banc par un nouveau lien, un musicien :  Michel Tardieu (Chronophonix).

     Grisou était d'abord un hérisson supposé à l'attention duquel je déposais de la nourriture, restes de salades, crudités, et divers, dans un creux à l'abri des oiseaux. Deux bons mois ont passé et je trouvais le hérisson tellement vorace que je l'ai cru féminin et mère de famille nombreuse. Un soir tard, dans la pénombre, sous une forte pluie, j'ai aperçu un être famélique de couleur grise et de forme féline. Il tirait la nourriture du trou avec sa patte et j'ai compris que mon hérisson était un très jeune chat nourri de salade. J'ai amélioré le menu mais pendant longtemps il n'a accepté de manger que la nourriture déposée dans le trou, et seulement si aucun être humain ne se trouvait à proximité. Je savais qu'il venait seulement si je fermais les volets. Après, il a supporté ma silhouette derrière la vitre. Il a fallu des semaines pour qu'il mange sous une table du jardin et autant pour qu'il vienne s'asseoir sur un banc. Ce banc est devenu son domaine mais dès que j'apporte sa nourriture il s'enfuit et vient manger quand il croit que je suis partie. C'est maintenant un beau chat, nourri deux fois par jour,  au poil gris luisant, genre chartreux,  mais toujours aussi craintif, impossible à approcher et éloigné du monde des humains.  

   Un événement, dans sa vie et dans la mienne est survenu il y a quelques jours. J'étais au premier étage et, tôt le matin, j'ai ouvert les volets et je suis allé sur le balcon. Grisou était sur "son" banc. Surpris par ma présence, il a levé vers moi des grands yeux d'or pleins de crainte et d'amour. Il ne s'enfuyait pas, il était comme pétrifié. Maintenant, tous les matins, je fais mon apparition au balcon, je sais qu'il attend, et il lève vers moi ses yeux adorants. Il ne sait pas qu'il s'appelle Grisou, c'est un vrai sauvage, mais je le trouve exceptionnel car c'est grâce à lui que je suis devenue Dieu !

                   Ariaga

Voici maintenant le texte et la photo qui l'accompagnent de Michel Tardieu. Voici pour les voyageurs du banc comment il se présente lui même à ma demande : "inventeur de musique poétique, de poèmes musicaux, chercheur de vérité au présent, amoureux du quotidien et grand pourfendeur du passé comme du futur, aime photographier la vie des êtres et des choses, jouer du piano, la bière, et bien sûr, se complait immodérément dans le monde virtuel du net !"

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 Banc banal

Un chat sur un banc
un simple banc banal
un banc un peu bancal
et sur ce banc, royal,
ce chat qui se régale
d'un banc de poissons-chats...

mais où sont-ils partis
ces poissons dégourdis
y ai-je bien réfléchi ?
le temps qui va passer
pour penser à tout ça
va me pousser à bout
tout au bout de ce banc
ce banc qui me repousse
me pousse de bambou
mais chut...! sujet tabou

car de bouche à oreille
cette histoire de poisson
m'en bouche un coin, c'est net
au bout du banc, du chat
transformé en banquette
en canapé tout doux
où viens jouer ce chat

tu veux jouer à chat
sur ce banc un peu flou
ce bout de banc bien fou
ce banc qui s'abandonne
et ce chat qui ronronne
en croquant ses poissons
au bout du temps qui passe
à écrire des p'tits bouts
de poésie bancale
Ben çà...c'est pas banal !

 

 

   
 

 

12/07/2008

Disparitions

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                                        @ Photo èphême
 
   Habitants du banc, voyageurs de l'imaginaire, attention, j'ai entendu des craquements. Il est possible que soit en train de s'ouvrir le tunnel menant à la faille spatio-temporelle dont je vous ai  parlé aux temps passés. Vous savez, celle là même où disparaissent les anciennes notes, les amis que l'on croyait "pour toujours", le poisson énorme que l'on avait pourtant senti frétiller au bout de la ligne et dont les écailles brillaient au soleil. Le vivant disparaît, mais il y a aussi, il y a surtout, les "choses".
   LA deuxième chaussette et le deuxième gant, les lunettes, les parapluies, surtout les très petits, la dernière page sur une feuille volante, cette page qu'on ne saura jamais re-écrire, et cette balle perdue, juste là, tout près dans l'herbe, disparue à jamais.   
   Il arrive parfois que dans un lieu examiné des dizaines de fois il y ait des retours mais c'est rare ... et pourtant aujourd'hui, assise sur le banc il me semble au lointain, du côté de la mer, entendre comme un bruit de tambour. Et vous amis du banc, entendez vous aussi ?
 
                        Ariaga.
 

08/07/2008

Des matériaux pour l'Oeuvre alchimique

  Quand, l'été terminé, je recommencerai sur ce blog le patient travail de philosophie, de psychologie, de spiritualité, de l'émergence de la nature dans les rêves, tout ce qui est le matériau de l'alchimie spirituelle de ce blog, l'Athanor ne contiendra plus que de faibles braises tellement les vacances imaginaire auront consommé d'énergie pour nous propulser dans l'imaginaire et le Vase sera vide. C'est pourquoi , telle la fourmi en prévision des temps froids, je dois accumuler des matériaux. Ceux-ci me sont donnés par la beauté poétique, mythique ou philosophique de certains textes des habitués du banc. C'est eux que je vais ranger soigneusement dans le bûcher, tout près du banc, et dans les fioles cachées dans les herbes hautes.
 D'abord Muttifree qui a apporté son banc personnel par une création numérique de toute beauté qui contient même l'arbre de Kaïkan et qui nous a évoqué, sur le thème de ma note "Ville engloutie",  la légende d'Ys :
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   "Lorsque étirant mes ailes, attirée par la voix claire d'une princesse évanouie dans l'éther, dont la lune, certains soirs, en marge du flux et du reflux de l'Océan, dessine l'image... lorsque le chant de sa fiancée, devenue sirène résonne au rythme assourdi de la cloche d'Ys la magnifique, taraudant la mémoire... je m'approche de la plage espérant la voir... Sous mon regard tranquille miroite le désespoir, le drame ancien...
Dahut la cruelle, oublieuse du drame, est là, lissant sans fin sa longue chevelure blonde... de ses lèvres, au rythme de la vague qui se couche à mes pieds, s'échappe un murmure plaintif... que bientôt le timbre mat du galop de Morvarc'h masque à mon oreille... le son du galop martelle l'injonction au départ et je sais dès lors qu'il me faut reprendre mon vol et sans me retourner, priant Saint Guenole, rejoindre Quimper et près de la cathédrale, sur la joue de granite de Gradlon, tendrement, déposer un baiser."  
 
   L'élément liquide des alchimistes m'est parvenu grâce à Käikan, grande prêtresse et poétesse des eaux qui m'a parlé du haut de son navire :
"Sais - tu, Ariaga que dans les villes englouties, il y a un quartier et dans ce quartier aux portes mouillées, une clef de mousse ... une clef d'étoiles de mousse ... Là aussi, un banc, un banc habité d' algues et de temps ... compter une à une les étoiles, doucement, tendrement ,
"religieusement" - dans le sens de relier ... et puis doucement, à l'évocation de la dernière étoile, une porte s' ouvre sur une pièce nue ... Au centre, un vieux livre lavé , lové , un livre offert aux danses des mots et aux liqueurs des pigments, un vieux livre de poussières mouillées à l' argent des écailles ... et là ... chacun y lit de belles révélations ... ce livre magique - car il est de mémoire d' hommes - se donne à décrypter , toujours différent car il a pouvoir de métamorphose ... C' est le livre de vie, le formidable livre de lavis aux odeurs d' océan."
 
Merci pour votre aide
        Ariaga.
 
  
 

05/07/2008

Ville engloutie

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Assise sur le banc des rêves de vacances

dans la transparence des gouttes de pluie,

pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,

dont l'or brillait entre les gouttes,

le soleil du Diable qui bat sa femme parcequ'elle est trop belle,

j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,

là où l'horizon se retire au fond du ciel,

le reflet d'une ville engloutie,

dont la respiration faisait comme une brume au dessus de la mer.

 

Aurai-je le courage de tenter le voyage,

vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,

pour ceux qui savent entendre ?

           Ariaga
 

 

11/06/2008

L'Opéra de l'Espace

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    Il est un lieu de la littérature où le ciel de la poésie et de la philosophie est grand ouvert, où les dieux secouent la poussière dont ils étaient recouverts, où l'on peut embrasser l'univers et assouvir sa gourmandise de l'inconnu. Ce lieu où je vais rêver que l'on peut aller au delà des possibilités humaines, où l'auteur laisse souvent de côté la rationalité et la science pure pour se laisser guider par sa seule imagination, ce lieu, donc, est celui du Space Opera, de l'Opéra de l'Espace. Il fait partie du domaine de la Science Fiction, pour lequel je préfère le nom de Roman d'hypothèse, comme je l'ai expliqué dans une note antérieure. 

   L'opéra de l'espace a de profondes racines. Dans l'antiquité le grec Lucien de Samosate, grand patron des "fantaisistes",  nous fait avec humour voyager jusqu'à la Lune. Plus près de nous Dante transforme la Lune et les planètes en marches pour monter au paradis. Cyrano de Bergerac utilise des fusées à étages pour gagner une lune où il décrit, avec d'extraordinaires détails, un monde absurde, virulente critique des moeurs de son époque. C'est vers les années trente que l'Opéra de l'Espace, dans toute sa fantaisie, est devenu "populaire" à partir de magasines que l'on a, avec mépris, appelé "pulps" ce qui voulait dire, juste bon à jeter à la poubelle. Mais les grandes épopées ont suivi et j'en ai beaucoup lues, même si certaines "dataient" un peu. L'essentiel est de voyager, de vibrer....

  Opéras de l'espace je me suis engouffrée avec vous dans les couloirs de l'espace temps ouverts par Einstein, j'ai entendu vos chants et, comme le disait Rimbaud, j'ai vu.....des mondes étranges, des planètes barbares, des villes improbables aux noms imprononçables, des races perdues où régnaient des femmes sublimes et dangereuses, dans l'attente d'un homme qui les fascineraient. J'ai entendu le chant des astronautes et j'ai frémi en lisant la description de monstres, inquiétants parce qu'il leur restait toujours un petit quelque chose d'humain ou d'animal. Sur une planète j'ai même rencontré Shambleau, la méduse si troublante dans son atrocité.

   L'Opéra de l'Espace a joué sur tous les claviers de mon imagination et laissé des traces indélébiles. Même si je l'ai lu il y a longtemps, je n'oublierai jamais mon Opéra de l'espace préféré, Les seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith. De gigantesques voiliers de métal y voguent d'étoile en étoile, propulsés par les vents de la lumière, on y rencontre les races issues de tous les croisements de l'univers et surtout la douce C'Mell, la fille-chat vers laquelle je me suis peut-être projetée par un corridor de l'espace-temps. Qui sait ?

           Ariaga
 

 

31/05/2008

Bateau de pêche

 

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Le long du quai,

le bateau, vierge du sang des têtes coupées, des entrailles arrachées, de la peau scalpée de ses écailles et de la main blessée du pêcheur,

fait escale dans l'eau poubelle du port.

Casiers et filets infusent dans ses yeux leurs couleurs pétantes de feu d'artifice et tout cela est gai.

Mais le vieil alchimiste qui squatte son esprit regarde sous la coque,

dans les intimes suintements où règne l'odeur femelle de la mer.

Il coupe les mots au sécateur et les feuilles de sa joie tombent au sol.

Attaquer, ronger, désagréger, imprégner...

La montée des marches alchimiques du pourrissement efface le désir splendide du bateau fendant la vague qui se dilate pour l'accueillir.

Elle sait depuis longtemps que la pensée nue de la pure beauté lui est étrangère et que la marée descendante va, une fois de plus, la laisser sur la vase, tel le poisson mourant à la bouche éperdue de son désir de mer.

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                               Ariaga     
 

13/05/2008

Amour de velours

 

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                    De ses doigts de velours

                    Il ouvre son amour

                    Et l'intime douceur

                    Fait battre comme un coeur...

 Le temps vient d'exploser. 

                    Ariaga 

29/04/2008

Rêve d'arbre mort

 

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L'arbre mort que l'on coupe exhale ses senteurs

et la sève du rêve monte au coeur de ses fleurs.

 

L'arbre mort que l'on coupe est tout chargé d'oiseaux

et de rires d'enfant, grimpeurs aux mains sucrées.

 

L'arbre mort que l'on coupe, cendre d'éternité. 

             Ariaga
 

25/03/2008

Rêve d'évasion du monstre

 

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Quand le monstre, androgyne de ses abysses, enfermé dans la cornue où il se dessèche depuis les origines, laisse échapper par l'issue du rêve une part féminine démente de solitude, le vouloir explose le verre de la cage.

Elle veut tous les alcools, et aussi tous les rires.

Elle veut devenir folle et manger des délires, énormes !

Elle est jeune, elle est belle,

donnez lui votre sang pour la rendre immortelle.  

            Elle veut Tout,

inventer les poisons, appeler les démons, saccager les jardins,

pour aimer, pour pleurer, pour sentir.

           Elle veut Tout.

Elle parcout le monde, mers, fleuves, montagnes,

loin, toujours plus loin.

Son corps craquelé devient comme un rocher que jamais n'atteint la marée et les mousses s'effritent dans sa main.

          Des filles sont passées

          et l'ont appelée soeur,

corps vénéneux, ployant comme des tiges, paupières violettes, yeux de topaze, chacune tenait entre ses bras un enfant mort !

Elle ne les a pas entendues, les mots des humains sont perdus.

          Reste le Désir.

Quand elle voit la ville, si proche et si lointaine,

elle court haletante, le visage mouillé.

Elle tombe, elle rampe et c'est à quatre pattes, comme un chien, qu'elle atteint la première porte,

trop tard, une nouvelle fois trop tard.  

           En lettres de cendres il est écrit :

   Le monstre est mort, brûlé sur l'athanor du JE.

               Ariaga 

COUP DE COEUR

   Aujourd'hui, je veux vous parler d'un être protéiforme, peintre, poète, chercheur de mots et de langages nouveaux. Il s'agit de Lambert Savigneux, alias alorededelam, lam, Lambi pour les intimes. Il disparaît, il revient, toujours aussi talentueux. Vous pouvez, en ce moment, le trouver sur son blog principal Les vents de l'inspire.(lien) mais, si vous avez le temps ne vous arrêtez pas là. Allez sur ses autres blogs qui se ramifient, comme des branches, à partir de son blog principal. Et n'oubliez pas son ancien blog, mon préféré.




 

 

 

12/03/2008

Contes bretons

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                            En hommage à Anatole Le Braz.

C'était aux jours anciens, où l'on croyait encore,

que les âmes perdues errent sur l'Océan.

 

Quand la cloche sonne le glas et résonne vers le ciel gris habité de lourdes pluies,

quand l'angoisse et la détresse se mêlent d'effroi,

arrive le temps des nuits d'apparitions.

La mer est une  tombe où le linceul est d'algues. Seules mouettes et goélands récitent les paroles funèbres qu'elles crient à la face du vide.

Dans les échancrures de l'Océan, poussés par les grands vents d'Ouest, remontent ceux qui n'ont pas trouvé le repos dans la terre mère.

Ils reviennent vers la côte, attirés par les feux de goémon de celles qui sont restées à terre, transies de froids regrets.

Ils sont des milliers, bras levés, prunelles angoissées, jaillissant des vagues qui attaquent la falaise comme des gerbes d'écume vivante.  Leurs formes spectrales tentent de s'agripper aux maigres touffes de bruyères et d'ajoncs et ils se plaignent en une langue qui n'est plus celle des hommes.

Je les vois, je les entends. L'amour et la pitié me submergent.

C'était le temps de l'enfance, le temps où ma Grand Mère me racontait des contes bretons. Cela explique bien des choses...

         Ariaga

COUP DE COEUR

Après ces impressions d'enfance pas très gaies, je vous propose d'aller sur le blog d'une femme de talent qui cultive un humour assez ravageur dans un style brillant. Si on lit entre les lignes on devine que le rire et l'autodérision ne sont pas loin des larmes. J'aime donc beaucoup ce qu'écrit Ambreneige sur le blog Zen pour les nulles (lien)  dont le sous titre est un programme à lui tout seul : enfin des explications pour les nounounes ! En plus, quand je suis allée copier le lien,  j'ai vu que le dernier texte était une version, à découvrir, de Cendrillon. Beau phénomène de synchronicité. Et n'hésitez pas à fouiller dans les profondeurs de ce blog plein d'humour.

 

04/03/2008

La clé du jardin

 

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Mon ami intérieur le vieil alchimiste qui murmure parfois à l'oreille de mon coeur m'a dit ce matin :

Il n'y a pas de joie si parfaite qu'elle ne contienne une peine.

Il n'y a pas de peine si noire qu'elle ne s'éclaire d'un rayon de soleil.

Le désert le plus aride contient un jardin. On ne peut y entrer avec une clé ordinaire mais, si on possède cette clé, on y trouve des rosiers à perte de vue, des champs d'une fertilité infinie et une fontaine intarissable d'où jaillit l'eau de la Vie. 

         Ariaga 

 COUPS DE COEUR

Pour ceux qui lisent mes textes jusqu'au bout, je vais dorénavant partager avec mes lecteurs des "coups de coeur" pour un blog ou un texte qui a eu pour moi une résonance  particulière. Ou bien je vous présenterai brièvement un blog que je ne trouve pas assez lu. C'est une idée toute récente et je ne sais où elle me mènera et si je la poursuivrai. Dans mes choix il y aura certainement du hasard et de l'arbitraire (une petite tendance à privilégier mes liens par exemple) mais c'est la vie !

Aujourd'hui j'ai été heureuse pendant ma promenade sur les blogs de rencontrer dun texte avec lequel je me sentais en " correspondance". C'était sur le blog de Guelum, Guelum décode Guelum, (lien), une vraie pépite poético-alchimique intitulée Tango.Vous y trouverez aussi d'autres notes d'une grande originalité, mais celle là, en date du 26 février,  m'a particulièrement touchée. A bientôt pour d'autres blogs.